•                          Hiver 1944/1945...

                             A cette époque, je travaillais dans un commissariat de Police de banlieue comme "secrétaire auxiliaire", plus spécialement affectée au service des Inspecteurs : rapports, procédures diverses, la routine d'un bureau en un mot. Mais la routine dans un commissariat est parfois intéressante, voire même amusante, les "clients" reçus n'étant pas toujours tristes ! 

                             Un matin, les inspecteurs sont avisés qu'il y avait eu un cambriolage important dans la nuit, à deux pas du commissariat, dans une villa appartenant à des personnes de PARIS venant là en week-end. A cette époque, avoir une maison de campagne en banlieue était chose courante, point n'était besoin de faire des centaines de kilomètres pour s'aérer et se reposer. Donc cambriolage par des intrus assez sportifs puisqu'ils avaient pénétré dans le pavillon en passant par un vasistas sur le toit... Routine, début d'enquête par les inspecteurs qui ont la sensation que les cambrioleurs avaient été bien renseignés...En revenant de déjeuner à deux heures, un des inspecteurs raconte qu'il avait parlé chez lui de ce cambriolage fait vraiment à quelques pas du commissariat, ce qui représentait un certain aplomb et l'affectait particulièrement car il habitait le quartier . Son fils déjà grand adolescent lui dit "Tiens hier soir quand je suis sorti du cinéma, deux hommes m'ont demandé où était la rue de la Concorde (rue du cambriolage). Je leur ai indiqué le chemin et je me suis demandé ce qu'ils allaient faire là-bas en pleine nuit"....Il y avait de quoi faire réfléchir un inspecteur, et même plusieurs...surtout quand vous pouvez avoir une bonne description des hommes en question et que vous apprenez par le propriétaire de la maison cambriolée que, quelques jours avant on lui avait livré du mobilier de PARIS et que, pour faire de la place, il avait fait monter dans le grenier, par les livreurs, les meubles qui gênaient.... "Bon sang, mais c'est bien sûr"....

                              Et voilà, il ne restait plus aux inspecteurs, nantis d'un bon portrait des suspects et de l'adresse du fabricant de meubles, qu'à aller jusqu'à l'usine afin de connaître le personnel...Les voleurs présumés ont été reconnus et ils ont raconté que lorsqu'ils étaient montés dans le grenier, ils avaient débloqué le vasistas pour se préparer le terrain ! Ils croyaient "l'affaire dans le sac" mais ils se sont trouvés emballés, sans comprendre comment ils avaient pu être retrouvés si facilement. L'inspecteur "au grand coeur" leur a dit "vous avez demandé votre chemin à un jeune homme, sur le coup de minuit...pas de chance, c'était mon fils" !...On ne saurait penser à tout.

                              Et voilà pourquoi il est préférable de toujours bien connaître son chemin !

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  •                           Pour notre bien, toujours !

                              Une amie blogueuse m'a rappelé ce matin par un commentaire sur mon article d'hier, une séance importante à laquelle nous étions conviés par notre mère lorsque nous étions enfants : la distribution d'huile de foie de morue ! Absolument horrible ! il parait que c'était "pour notre bien", notre santé devant s'en ressentir tout l'hiver, pour le meilleur bien sûr  ! Moi, je veux bien, mais dès le départ mon estomac s'en ressentait toute la journée , pour le pire !

                              Prendre cette mixture à titre de cure, tous les matins, pratiquement dès le réveil, ça vous chamboulait pour un moment ! Il y avait déjà cet aspect huileux évidemment (il n'y a pas d'huile non huileuse), et le goût...alors là, je ne peux pas décrire... L'ensemble vous soulevait l'estomac et...tout ce qu'il contenait. Très, très, très mauvais souvenir...Mon frère et moi avions une technique que bien des enfants connaissaient : garder l'huile dans la bouche jusqu'à ce qu'on puisse s'en débarrasser au fond du jardin ou autre...Résultat ? nous en étions totalement imprégnés et goût et odeur ne nous quittaient plus de toute la matinée. D'autant plus que notre mère veillait et que souvent, au dernier moment elle était là et nous obligeait à avaler ! Bénéfice de l'opération : zéro !

                              Curieusement, passait au fond de notre jardin, un ruisseau appelé le "MORT RU" (ça ne s'invente pas ) ! C'était l'endroit prédestiné pour pouvoir rejeter cette huile de foie de MORUE...quand on le pouvait. Si nous avions eu des envies suicidaires à la suite de l'ingurgitation de l'huile, il fallait choisir autre chose que le Mort Rû, ruisseau plein de vase, de sangsues et de têtards...Il fallait tout de même choisir de mourir sainement ! Huile de foie de morue dans le Mort Rû, quel meilleur retour à la source ? 

                               Au fait, ce traitement avait peut-être quelque valeur puisque...je suis toujours là !

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  •                          Sinapisme...

                             Un mot attrapé au vol hier dans un jeu télévisé, m'a fait remonter à l'esprit des souvenirs "chauffants" de mon enfance : "sinapisé" ! Aïe, quels souvenirs ! J'avais la mauvaise habitude de subir une fois par an l'attaque d'une bronchite ! Cette toux, je m'en souviendrai toujours. Elle était tenace et cédait avec bien du mal...pour moi surtout ! A chaque fois, branle-bas de combat, mes parents, après avoir appelé le médecin en renfort, sortaient "la grande artillerie"....Ils ne regardaient pas, forcément, c'était moi qui subissait ! Et comme on dit "qui aime bien châtie bien"...Alors là j'avais la preuve, s'il en était besoin, qu'on m'aimait beaucoup ! J'avais droit à tout ce que je n'aimais pas : infusion de tilleul et surtout, cataplasmes  ou mieux encore enveloppements, le tout "sinapisé" pour que ça soit plus efficace...Et ça chauffait, dur même ! Souvenirs cuisants ! Plus on était rouge, mieux c'était...A rendre jaloux les homards !

                              Le traitement n'était sans doute pas mauvais puisque...je suis encore là. La farine de moutarde, mélangée si je me souviens bien à des graines de lin, constituait un emplâtre bien chaud, bien piquant que je supportais en poussant des cris...Fernand Raynaud n'avait pas encore fait son sketch "Bourreaux d'enfants", mais c'est ce que je pensais sans le dire...

                              Et s'il n'y avait eu que ça ! Mais je me souviens aussi des ventouses...Ces petits machins de verre dans lesquels on faisait brûler un bout de coton je crois, et qu'on vous retournait sur le dos...ça vous aspirait la peau et ça décongestionnait ! Ce n'était pas agréable du tout, mais puisque ça soignait....Il fallait en passer par là. Pour compenser ces désagréments il y avait ce sirop préparé avec amour par le pharmacien. Il était très bon et je me souviens que je le prenais avec plaisir...

                              Petits inconvénients de l'ancien temps, quand la médecine n'était pas encore ce qu'elle est devenue...Celle de "Papa" était ce qu'elle était, mais nous étions soignés et très souvent guéris. N'est-ce pas là le principal ? Et ça alimente mes souvenirs....

     

                              

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  •                          Trois ans...déjà sportive !

                             Un dimanche après-midi il y a bien des années, à Juvisy ! Mon mari avait envie de voir un match de foot, mais toujours serviable, il me propose d'emmener avec lui nos deux aînés de 6 et 3 ans...Bien sûr j'étais d'accord, le foot et moi ce n'est pas le grand amour, et je pouvais m'occuper tranquillement du bébé et de la maison...Tout à y gagner, tout le monde y trouvait son compte... Et au retour, mon mari m'a raconté :

                             Il était au stade, bien intéressé à ce qui se passait sur le terain...peut-être un peu moins à ce qui se passait près de lui ! Ma fille voyant un ballon, voulait jouer aussi au ballon et mon mari qui, en même temps parlait avec un copain rencontré là, lui dit sans réfléchir "tu n'as qu'à leur demander"... Et tout à coup, coup de sifflet, arrêt de jeu...que se passe-t-il ? Oh là là, le papa distrait aperçoit au beau milieu du terrain, son petit bout de fille qui avait obéi et était allée...jouer avec les joueurs ! Et lui n'avait rien vu ! il est allé, honteux et confus, récupérer cette joueuse hors norme, et en plus, la gronder ! Son frère aîné n'avait rien vu non plus ! Et quand je pense que j'étais tranquille quand je confiais les enfants au papa ! Mais pour un match de foot, ils font n'importe quoi ces hommes ! Bien entendu, mon mari avait été pris à parti par les joueurs qui lui avaient fait des reproches très, très mérités !!!

                              Plus tard, nous avons ri bien évidemment! Ma fille était (et est encore) une rapide qui exécute rapidement ses idées...trop parfois, mais au moins elle est "rigolote" comme elle disait à ses frères qui lui répondaient gentiment" oui, tant qu'on n'en fait pas les frais" ! C'est bien la fantaisie !

                              Bon dimanche !

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  •                          Squirou, chien d'eau...

                             Je parle souvent de cet ami fidèle, compagnon de tant d'années, Squirou. Il aimait l'eau sous toutes ses formes ou "presque"...que ce soit eau de mer, de rivière, de canal, de...flaques...tout lui convenait sauf...l'eau de pluie et l'eau d'arrosage du jardin ! il n'aimait pas recevoir de l'eau ! Tous les jours, au cours de sa promenade, il avait droit à la baignade dans le canal qui passait à proximité de chez nous...Maître et chien revenaient très heureux de cette promenade : ils avaient bien joué tous les deux ! Et comme à cette époque nous allions très souvent à St MANDRIER, près de Toulon, les baignades avaient lieu en mer et c'était encore plus drôle !

                              Mais il manquait une expérience à notre ami chien...FONTAINE-de-VAUCLUSE, magnifique petit village provençal traversé par la Sorgue, et qui possède un goufre réputé ! Un dimanche, alors que nous avions emmené des amis de passage visiter cet endroit, les hommes marchant devant nous avec le chien, j'entends mon amie me dire "votre mari semble être descendu dans le goufre et il y a plein de gens qui regardent" ! C'est très dangereux et je pensais que seule une raison valable avait pu pousser mon mari à cet acte irréfléchi ! Mon amie ajoute en devenant toute blanche "Squirou est au fond et...se baigne dans le goufre" ! C'était la meilleure et pas fait du tout pour me tranquilliser ! Mon mari et son chien ne "faisaient qu'un"...Le chien ne pouvant pas ressortir, mon mari était descendu pour essayer de le récupérer !!! Et moi, je me suis mise à trembler de peur...je ne pouvais plus avancer...

                               Au bout de peu de temps, mais qui m'a semblé très long, mari et chien aidés de bras secourables, ont pu remonter au bord du goufre, en haut...C'est de là qu'on regarde habituellement. Le goufre ? on n'en connaît pas la profondeur... 100 mètres ou plus....C'est un mystère...Notre chien n'était pas curieux ni spéléologue, mais il adorait l'eau !!!

                               Quelle peur pour tout le monde ! et...quelle odeur pour le retour dans la voiture ! Un chien mouillé...bon...mais un labrador mouillé, l'odeur est très, très, très forte ! Nous avions 7 kilomètres à faire et notre ami n'appréciait pas trop la compagnie des chiens ! Il était servi ! Après, nous avons tous ri ! que faire d'autre ?

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