•                          Juillet 1993....


                             Nous habitions déjà Montpellier, mais d'un pied seulement ! Nous faisions la navette entre ce nouvel appartement et notre maison de ROBION, près de CAVAILLON...La santé de mon mari exigeait qu'il fasse "sa tournée des docteurs" comme il disait, régulièrement...Alors, nous nous partagions entre ville et campagne...Ce jour-là, c'était la ville ..Partie faire mes courses au Polygone, je revenais allègrement dans la galerie marchande, jetant un coup d'oeil sur les vitrines quand, tout à coup, vlan ! glissade non prévue, mais réussie, comme sur la glace ! On me relève, on me fait asseoir, j'ai très mal à la jambe ... Impossible d'ignorer ce qui m'avait fait tomber, j'en avais plein les pieds ! Un gâteau à la crème...qui n'aurait pas dû être là...Nous nous étions rencontrés, lui écrasé, moi toute cassée ! Je pleurais comme une gamine, de douleur, de honte, de contrariété...la santé de mon mari ne me permettait pas d'avoir un "arrêt de travail" ! Il avait besoin de moi et mes deux bras et mes deux jambes m'étaient plus que nécessaires !

                              Heureusement, il y a un cabinet médical dans cette galerie marchande...On m'y emmène, moi à cloche-pieds....La doctoresse, très gentille et compatissante me dit que j'ai sûrement la jambe cassée ! C'était bien le moment. Elle me propose de téléphoner d'abord à une clinique, puis à mon mari qui devait commencer à s'inquiéter. Rendez-vous pris avec la clinique pour l'après-midi, il ne me restait qu'à être récupérée par mon mari. Il arrive avec un taxi et me demande ce qui m'était arrivé...Je lui parle du gâteau et son humour breton reprenant le dessus il a cette parole magnifique "Un gâteau ! tu sais bien que tu n'y a pas droit" !...diabète oblige ...J'ai quand même eu un vague sourire, juste ce qu'il fallait, mais...je n'en pensais pas moins !

                              L'après-midi, re-taxi et en route pour la clinique où un docteur charmant m'avait donné rendez-vous. Radios, palpations, et pour finir, un plâtre! Et ce médecin qui me donnait des explications :"Je vous plâtre parce que vous avez 70 ans"...ça, je le savais. Et il insiste :"si vous n'aviez pas eu 70 ans, j'aurais pu peut-être vous éviter le plâtre, mais à 70 ans" !!! Il insistait comme si je ne le savais pas ! Je n'avais décidément pas le sens de l'humour ce jour-là, il y a des limites ! S'il me voyait maintenant !

                              La tournée des médecins étant terminée pour mon mari, pour un mois, nous sommes partis à ROBION où j'ai pu réfléchir au danger des gâteaux à la crème, surtout quand vous les prenez par les pieds ! Un mois de repos au calme, mais pas de piscine....des béquilles oui !

                              Le plus "amusant" dans cette histoire, c'est que je n'ai pas pu être indemnisée par l'assurance du Centre Commercial, pour la raison suivante : je n'ai pas pu indiquer depuis combien de temps le gâteau était par terre...Une autre fois, je surveillerai mieux et surtout, j'éviterai le gâteau !                         

                               Humour ou bêtise de la part de l'assurance ?                         
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  •                                Du fond de ma mémoire !

                             Qui me dira pourquoi ce matin il m'est brusquement revenu le souvenir de mon arrière-grand-mère paternelle ? Je me souviens très bien d'elle, alors que j'avais environ cinq ans à peine ! Elle habitait à PARIS  Place Dauphine, et elle adorait les chats ... Elle en avait même plusieurs...Il y avait entre autres Pierrot et Bisette...Et elle descendait nourrir ceux de la Place Dauphine, petite place de "village" à cette époque ! Un peu "hurluberlue" la grand-mère ! Enfin bon... Nous, enfants, elle nous amusait ! C'était une vraie Parisienne, elle n'avait jamais dû sortir de PARIS ! Elle avait été "première main" dans une très grande maison de couture et elle était restée très coquette, bien qu'habillée toujours en noir ! Elle en savait des choses sur PARIS et elle nous racontait la vie pendant la guerre de 1870/1871...

                               Elle nous parlait du siège de PARIS, les prussiens étant aux abords de la capitale, et des restrictions qu'il y avait alors ! ça nous semblait extraordinaire ! C'est ainsi qu'elle nous avait raconté qu'il n'y avait plus de viande et que les gens mangeaient des rats ! Je ne sais si elle "en rajoutait" pour corser l'histoire, mais mon frère et moi, on la croyait...on buvait ses paroles ! Moi qui étais si difficile quand j'étais enfant, je me représentais la scène....Ceci dit, je crois que c'était vrai, que des gens avaient bien mangé du rat....Quand je pense qu'il m'arrive de me plaindre de ce que nous mangions pendant la guerre ! C'était pourtant assez curieux quelquefois ... mais du rat, jamais !

                                Cette arrière-grand-mère que mon père adorait ! Il en avait des souvenirs émus...Et pour le sortir les jours de congés, elle l'emmenait...suivre les enterrements ! Le bruit des voitures à chevaux, les gens qui pleuraient, les fleurs...Quelle sortie ! Mon père était ravi ! Quand je le disais qu'elle était un peu hurluberlue !!! 

                                 C'était un souvenir pour sourire....

                                

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  •                          Les méandres de la mémoire....

                             Je ne sais pourquoi cette petite histoire que je vais vous raconter m'est revenue à l'esprit ce matin...en pensant à Charlie Chaplin ! Rien à voir ? Mais si...Il y a toujours un rapport ! Je pensais à cet été 1939 et au printemps qui l'avait précédé, au cours duquel les bruits de guerre allaient en s'intensifiant.; Et je pensais que notre bon "Charlot" avait eu 50 ans ce printemps-là...Il n'était pas le seul...Hitler aussi. Tous deux du mois d'avril 1889 à quelques jours d'intervalle, tous deux célèbres...mais pas pour les mêmes raisons ! Charlot c'était la joie, la bonne humeur, l'humour, Hitler c'était déjà la dictature, la mort et le pessimisme pour tout le monde !

                              Mon frère et moi étions alors étudiants et nous avions bien ri avec les amis à l'énoncé d'un télégramme envoyé (ou en préparation ?) à HITLER par des journalistes français je crois, télégramme destiné à "fêter" les 50 ans de ce barbare qui faisait déjà tellement peur ; en voici le texte, si ma mémoire est bonne :
                              
                              "Bon anniversaire...à condition que ce soit le dernier" !

                              C'était de l'humour, c'était souhaité par tout le monde ! Hélas, il a fallu attendre encore quelques années pour que ce souhait se réalise...des années de guerre, de peur, de massacres, des années noires... 

                              On ne doit jamais souhaiter la mort de personne, mais là, c'était justifié et ces journalistes avaient dit bien haut ce que tout le monde pensait tout bas...à part quelques illuminés qui malheureusement, ont fait des émules.

                               Un souvenir parmi tant d'autres...
                             

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  •                          C'était avant la guerre...

                             En cette période de rentrée des classes, je me souviens de ma vie d'écolière jadis, surtout de mes deux dernières années dans cette école que j'aimais bien mais où la liberté était...ce qu'elle était ! C'était une Ecole Libre qui bien que dirigée par une Directrice, dépendait de la Paroisse de la commune de banlieue où nous habitions. Je m'y sentais bien, mais un peu "bridée" tout de même ! A cette époque filles et garçons ne fréquentaient pas les mêmes établissements...Ça ne se faisait pas ! en disant ça, on a tout expliqué ! Et si ces demoiselles parlaient des garçons, c'était en cachette ! On ne s'en privait pas, malgré les interdits, c'était de notre âge !

                               La tenue dans la rue devait être irréprochable et moi qui avais un frère plus âgé que moi, je ne devais pas venir en classe ou aller à l'Église en étant accompagnée de ce frère toujours flanqué de deux ou trois copains ! C'est qu'il était sociable lui, et très drôle ! il en avait des accompagnateurs ! Ça me posait des problèmes et m'obligeait à des ruses de sioux ! Mes parents voulaient que je sois accompagnée de mon frère...pas facile !  Je me souviens qu'un soir, alors que je devais rejoindre les élèves de mon école à l'Eglise pour un service religieux, je quitte la maison avec mon frère qui...fait le ramassage sur le parcours...Nous décidons d'arriver à l'Eglise en toute discrétion, moi avec André tout seul, les autres arrivant sur la pointe des pieds, sur nos talons ... Evidemment, nous étions très jeunes et cela nous donnait envie de rire. Nous entrons donc à deux comme prévu, nous prenons place et les copains, dont un se portait bien et était assez rond, entrent à leur tour et...bruit énorme dans l'Eglise ! le copain le plus fort avait pris un prie-Dieu un peu bancale et qui venait de s'effondrer avec le garçon ! Comme arrivée discrète, bof ! D'autant moins discrète qu'un fou rire nous a pris...Que fallait-il faire ? tout le monde avait compris que je n'étais pas arrivée seule et que je me promenais, le soir, avec des garçons ! Coût de l'opération : une colle ! Mon père, pourtant sévère, avait trouvé ça ridicule ! Et moi donc !!!

                                Trop tenues, nous étions trop tenues ! C'était un peu idiot ! Et nous obliger à agir en cachette par obligation ce n'était peut-être pas le but recherché...Après la guerre, petit à petit, les filles ont été un peu plus libres. Mais il a fallu encore du temps pour que, dans les écoles, on admette filles et garçons ensemble. Trop de libertés maintenant, pas assez jadis...La vie n'est pas facile !

                                 Mais quels souvenirs ! Enfreindre le règlement de l'école, excitant non ?

                                 Ah, j'oubliais : nous ne devions pas nous tutoyer. Le "vous" était de rigueur entre élèves...Ce qui explique qu'à mon âge, tutoyer quelqu'un me semble très difficile ! Je suis marquée pour la vie ! Mesdemoiselles...un peu de tenue...même si c'est ridicule !

                                 

                                
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  •                          Courage....fuyons !

                            En ce 24 août 1944,tout le monde était en effervescence au bureau, les Américains arrivaient ! Nous attendions tellement ce jour !

                           Je quitte mon travail et enfourche ma bicyclette pour aller à ABLON où j’habitais depuis le bombardement. Tout va bien, j’ai le cœur léger pour faire cette promenade de 7 kilomètres. Le commissariat où je travaillais avait été évacué sur le Plateau d'ATHIS. Je prends donc l'avenue qui me mène vers la Pyramide. Il me fallait traverser la route nationale 7.

                           Tout était calme, il faisait très beau.

                           Je commence à traverser le Carrefour de la Pyramide…et là quelle émotion ! J’entends des balles siffler à mes oreilles, elles venaient je crois de partout ! Tous les Américains n’étaient pas arrivés, mais tous les Allemands n’étaient pas partis ce que j’ignorais bien sûr ! Et ils se tiraient dessus mutuellement !

                          J’étais jeune et mes réflexes étaient…ce qu’ils étaient ! La peur au ventre, je me suis mise à pédaler tellement vite pour traverser ce carrefour et continuer ma route que personne, pas même un champion aurait pu faire mieux. Je ne commandais pas mes jambes, elles « partaient » toutes seules ! Je ne pouvais pas freiner, je ne pouvais pas descendre de bicyclette…je serais tombée !!! Ma grande honte c’est d’avoir entendu un homme qui était dans son jardin dire « ben dis-donc, elle n’a pas peur la petite » ! Oh que si j’avais peur !

                          Je ne méritais aucun compliment, ce qui me faisait pédaler, ce n’était pas le courage, mais une « trouille » atroce…

                          Quand j’ai enfin pu descendre de mon vélo, au bout d'une avenue bien droite sur environ un kilomètre, je tremblais tellement que je me suis assise au bord de la route ! Impossible d’aller plus loin dans l’immédiat…

                           Héroïne malgré moi, mais tellement honteuse !

     

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