Lorsque j'étais jeune, il y a fort longtemps, mon frère et moi avions la chance d'avoir nos grand-mères ... Elles étaient bien différentes, l'une étant la "vraie" parisienne, l'autre étant lorraine, née, élevée, mariée dans ce petit village qu'elle n'avait jamais quitté, même pas pour une promenade à NANCY !

             Notre grand-mère paternelle, parisienne bon crû, était gaie et élevait des chats dans son appartement Place Dauphine ! Nous l'aimions beaucoup tout en pensant qu'elle était "un brin" farfelue ! Elle disait tout ce qui lui passait par la tête, sans toujours réfléchir! Instruite comme peu de jeunes filles l'étaient à son époque, elle avait quitté ses études pour se marier à 18 ans ! Je la revois toujours, coquette, avec un petit ruban de velours autour du cou...c'était la mode. Elle nous aimait beaucoup et nous l'aimions également...elle nous faisait rire !

             Notre grand-mère maternelle ? C'était la bonne grand-mère paysanne et si bonne ! Nous l'adorions...Elle ne savait quoi faire pour nous lorsque nous allions en vacances...Nous allions avec elle dans les champs, faucher de la luzerne pour les lapins, et quand l'époque arrivait, cueillir des mirabelles ! Tous les ans, à la St Nicolas, elle nous envoyait un colis contenant la cervelle du cochon que grand-père et elle élevaient et faisaient tuer pour ce jour de fête ! Le colis contenait plein de choses dont des St Nicolas en pain d'épices ! Et elle n'oubliait jamais de nous envoyer de jolies cartes pour notre fête et notre anniversaire. C'était la bonne mère-grand qu'on se représente, petit chignon sur la tête et tablier propre tous les jours. Son cœur parlait pour elle ! Comme nous avons été gâtés lorsque ma mère a été malade et que nous avons vécu plusieurs mois en Lorraine, allant à l'école du village...

            Ces deux grand-mères, aussi différentes qu'on peut l'être, ont fait notre joie d'enfants. Rien à voir avec les grand-mères actuelles si pimpantes et si jeunes d'allure. Non, nos grand-mères, nous ne les prenions pas pour des "copines"...Nous allions régulièrement voir ces grands-parents parisiens, puisque nous habitions en banlieue de PARIS. Quant à nos grands-parents lorrains, ils nous recevaient aux vacances et...à nous la liberté ! Les grands espaces n'avaient plus de secrets pour nous ! les animaux non plus ! Lapins, poules, cochon étaient nos copains ! Et les chattes donc ! elles étaient au nombre de deux et avaient une vie rêvée !

              Les enfants maintenant ont des grand-mères, toujours dévouées, mais...moins disponibles souvent...Elles gardent leur jeunesse le plus longtemps possible, vont chez le coiffeur, l'esthéticienne et font des voyages ! Elles s'habillent "jeunes" et très souvent, ne veulent pas vieillir ! Et il n'est pas rare que les enfants aient des arrière-grand-mères (ou arrière-grand-pères) dont la vie s'est trouvée prolongée...A 60 ans, on semble encore jeune...Une de mes arrière-petites-filles, avait un jour parlé des "z'âgés" . Et sa sœur a dit en parlant de moi :"Magitte, c'est une grand-mère, mais c'est encore plus vieux qu'une grand-mère"...Eh oui, je suis bien plus vieille que les grand-mères de jadis....La roue a tourné, les façons de se nourrir et de se soigner ont été modifiées et c'est cela qui nous conduit sans doute à cette longévité ....

               Si l'allure des grand-mères n'est plus ce qu'elle était, leur cœur aimant est toujours bien présent ! Et ça, c'est important !

              Pour tous ceux qui se demandent qu'elles étaient nos obligations jadis, je ne peux que répondre que nous étions tenus pas des règles et des obligations, dont l'exemple le plus frappant était "ce qui se faisait", "ce qui ne se faisait pas". Cela faisait partie de l'Education et aussi du "savoir-vivre". Savoir vivre en compagnie, être polis, respectueux envers les adultes (y compris les parents...et en premier lieu surtout eux !). Nous étions habitués à dire bonjour, au revoir, merci, s'il vous plaît etc... Les hommes se découvraient devant les femmes et lorsqu'ils arrivaient dans une assemblée (ou tout bonnement pour dire bonjour !) Il n'était pas question pour eux de garder un chapeau sur la tête...Cela ne se faisait pas...Toujours le respect dû aux autres ! Que vous soyez un "homme comme tout le monde" ou...chanteur à voix ! On n'aurait jamais vu un artiste, hormis un clown, garder un chapeau sur sa tête le temps qu'il chantait. Ils avaient de la voix et cela suffisait à leur célébrité...

              Et la correspondance ! on répondait aux lettres, même lorsqu'elles étaient insignifiantes. Question de politesse...envers celui ou celle qui avait pris un petit moment sur son temps, pour vous informer, demander quelque chose ? Que vous écriviez à un particulier ou à un Service Public, chacun savait, comme on disait alors "qu'une lettre mérite toujours une réponse"! C'est ce qu'on m'avait appris quand j'étais enfant et lorsque j'ai commencé à travailler...Je sais, il n'y avait pas de mails. On m'a répondu hier qu'avec un mail, on était toujours certain que celui-ci était arrivé (????) et que répondre était une perte de temps ! Ben voyons ! 

              Etions-nous malheureux de toutes ces obligations ? A vrai dire, nous n'y faisions pas attention...La force de l'habitude !

              Si l'éducation semblait rigide, ce dont je suis d'accord sur certains points, le savoir-vivre vous permettait, à vous et à votre entourage de vivre dans un climat agréable. Il est certain que certaines règles étaient à modifier, surtout concernant les femmes trop soumises ... Et concernant les filles qu'on prenait pour des "demeurées" sans doute et qui arrivaient au mariage sans rien connaître de la vie !
Mais, concernant l'éducation et la politesse, les progrès qui ont eu lieu, si progrès il y a, sont nocifs...On en arrive à ne plus se gêner les uns pour les autres et à ne plus savoir vivre ensemble. C'est désespérant !

              Jadis - maintenant, il manque un minimum de bon sens actuellement.

              Hier, dans l'article qu'il avait bien voulu rédiger à ma place, mon brave Squirou assurait que "je rongeais mon frein" et il se demandait d'où venait cette expression ?

              Comme je suis curieuse, j'ai demandé à Mr. Google de me donner la réponse, lui qui sait tout ! Et voilà, la réponse : Cette expression daterait du 12° siècle, ce qui est un peu éloigné de nous ! mais certaines ont la vie dure ... Et elle s'appliquait au cheval qui, lorsque son maître le laissait en attente devant une boutique dans laquelle il allait livrer des marchandises, s'énervait et s'ennuyait ferme ! Alors, pour se calmer, il "rongeait son mors" (son frein)...Autrement dit, c'était un exutoire à l'énervement et à l'ennui ! Bon, sans le vouloir, je donnais l'impression depuis quelques jours, "de ronger mon frein" en attendant que soit réparé mon volet roulant....Ce que je ne sais pas, c'est combien de freins j'ai à ma disposition...les nouvelles que j'ai pu obtenir ne m'ayant pas tellement tranquillisée ! D'accord, je sais que demain matin, une entreprise doit "venir voir" et si tout va bien réparer ce volet...Inutile que je me mette "martel en tête" (encore une autre expression ancienne aussi ?). Je serais très heureuse si ledit entrepreneur fait le travail au jour qui lui convient, sans se contenter d'envoyer une facture récapitulative dans le genre de celle citée par mon père jadis !

             "Etre venu tel jour,
             "Avoir vu,
             "Avoir pas pu...
             TOTAL............. tant !

             Il en savait des choses mon père ! je n'en ai retenu qu'une partie infime. Dommage...

             Bien entendu, ce n'est pas moi qui serai tenue de régler la facture, mais qui continuera de vivre comme les taupes ? MOI...Je m'aime bien, mais si je pouvais éviter certaines situations, j'aimerais mieux.

             Surtout, ne rongez pas votre frein en attendant que je reprenne le cours de mes "publications" normales ! Mais à y bien réfléchir, tout ceci est conforme à la vie actuelle et à la façon de régler les affaires, qu'elles soient personnelles ou ... autres ! Ne nous plaignons pas. A l'ère des téléphones, des ordinateurs, du matériel hyper-sophistiqué pour nous permettre d'apprécier les progrès divers de l'industrie et du bâtiment, tout pourrait être plus compliqué !

             Restons zens !

              Puisque Magitte "ronge son frein" (quelle drôle d'expression !) et qu'elle est dans la pénombre depuis plusieurs jours, me voici à nouveau prêt à la remplacer, ce qui devient une habitude et (il faut bien le dire...) me remplit de joie !

              Si j'ai bien compris, la pauvre Magitte a eu un problème de volet roulant ! Evidemment, cela lui est arrivé en fin de semaine, vendredi soir...Aidée par le soleil Samedi et dimanche, cela ne l'a pas trop dérangée...Mais, depuis hier, temps gris...et il ne faut pas compter sur le soleil pour éclairer l'appartement ! Ce que j'en pense moi ? Je ne suis qu'un chien qui a rejoint son paradis depuis bien longtemps déjà ! Mais quand même, il me semble que la moindre des choses aurait été de lui confirmer ou la venue d'un dépanneur, ou la durée de gêne qu'elle devait subir... Lorsque j'étais sur terre, il me semble que mes maîtres, dans un tel cas, auraient su "à quoi s'en tenir" en leur qualité de clients... Mais depuis quelques années, on s'en fiche ! Qu'est-ce qu'un client ? celui qui vous ennuie ! mais il me semble qu'il ne faut pas oublier que le client, c'est aussi celui qui fait vivre une entreprise...et emploie des salariés ! A une époque de chômage intensif, le client "sert vraiment à quelque chose"...à mon avis, il est même indispensable ! Le propriétaire de Magitte ? c'est un Service Public qui emploie beaucoup, beaucoup de monde ! Je crois que le mal vient de là, chacun se renvoyant la balle "c'est pas moi, c'est l'autre qu'il faut voir"... Evidemment, pour moi, tout ça me semble bien compliqué ! Quand j'étais sur terre et qu'il m'arrivait un ennui, je pouvais compter sur mes maîtres, sur mon vétérinaire...Je n'avais qu'à me "laisser vivre" ! Chacun mettait un point d'honneur à rendre service...ou tout bêtement à faire son travail correctement ! Comme dit Magitte, "c'était ainsi jadis"... Et tout à fait "entre nous", je crois que Magitte n'a plus l'âge d'avoir des soucis...elle est un peu vieille et une vie calme lui serait très agréable ! ça, c'est mon idée puisqu'on me demande "ce que j'en pense"... Pas trop de bien !...

              Au revoir ! à un autre jour...

              Toujours des problèmes de...volet roulant !

              J'attends "qu'on vienne voir"...Mon attente a commencé ce matin. J'ai moins de chance que depuis deux jours, le soleil s'étant caché, comme aurait dit mon mari "je travaille au noir", tout au moins dans ma salle à manger ! Aux dernières nouvelles, il me faut attendre encore...mais sans me faire de soucis...

              Bon, alors que faire ? je ne peux pas entreprendre quelque chose qui me prenne du temps...Eh bien, je vais vous raconter une petite histoire qui, à défaut d'avancer ma réparation, vous fera peut-être sourire...Encore une histoire, jadis racontée par mon père....

              Une petite fille âgée d'une dizaine d'années, a reçu pour son anniversaire une montre comme dans les années 50, c'est-à-dire faisant "tic-tac", ainsi qu'un petit flacon de parfum. Ses parents ayant invité des amis à dîner, la petite fille s'est faite belle, a mis sa montre et s'est parfumée ! Elle est fort déçue que personne ne lui dise qu'elle ressemble à une jeune fille maintenant...Montre et parfum, cela se remarque !

              Alors, elle décide de "précipiter le mouvement" et profitant d'un blanc dans les conversations, elle dit très fort : "Je vous préviens, si vous entendez un petit bruit et que vous sentez une petite odeur, ne cherchez pas, c'est moi" ! A bon entendeur....

              C'est mignon et innocent...Alors, souriez !

              Et ça m'a permis d'apprendre entre temps qu'il me faut attendre encore un peu (en principe) pour mon volet roulant....Comme aurait dit notre brave LA FONTAINE ... "Patience et longueur de temps font plus que force ni que rage "... La force, je ne l'ai plus, la rage ? n'en parlons pas !