•                          "Faire des lessives"....

                             Ce matin, mon doigt encore un peu blessé, avait pris l'eau ! Je m'explique, le pansement n'étant pas très étanche, avait laissé l'eau s'infiltrer et me servait de pansement humide, ce qui n'était pas prévu ! J'ai donc découvert un doigt bien blanc, bien détrempé, et qui m'a rappelé les mains d'une vieille femme que je connaissais dans ma jeunesse et qui avait été la nourrice de mon père ! Bon, ça remonte à loin ! Cette brave femme "faisait des lessives" pour vivre, à longueur de journée, à longueur de semaines ! Bien oui, c'était un travail, très dur je m'en rends compte maintenant ! Elle allait de maison en maison, employée par des gens de son quartier, en poussant sa brouette sur laquelle trônait une lessiveuse pleine de linge...Pourquoi ? Pour la simple raison que toutes les maisons n'avaient pas l'eau courante ou que celle-ci était trop chère, et qu'il y avait des bornes-fontaines à la disposition de tous, surtout pour rincer le linge ! Nous habitions alors en banlieue de PARIS...un peu la campagne à l'époque !

                              La vision de cette femme me semblait tout à fait normale...On était habitués à la voir et quand on est enfant, on ne se pose pas de questions...Mais, j'avais une admiration pour ses mains ! Elles étaient si blanches, si détrempées par l'eau et le savon, avec des petits sillons qui les ridaient, que je les trouvais très jolies ! Je ne comprenais pas alors ce qu'elles représentaient ces mains...Du travail, du travail et encore du travail, pour gagner quelques sous, si peu...C'était un métier de femmes. Certaines faisaient "des ménages", d'autres de la couture à la journée dans des maisons bourgeoises mais pas toujours...Ma brave petite grand-mère que mon père appelait affectueusement "maman MADRE", faisait des lessives...sans se plaindre ! Elle continuait d'appeler mon père "mon petit", même quand il avait près de 40 ans ! Elle ne gardait plus d'enfants...elle faisait des lessives, encore et toujours ! Et parfois, elle venait aider ma mère. Je la revois encore avec son bon sourire et ses cheveux blancs. Quel âge avait-elle ? je n'en sais rien. Pour moi, elle semblait très âgée et je croyais qu'elle avait toujours été ainsi.

                               Il y a bien des années, nous avons eu un petit échantillon de ces femmes avec une publicité à la télévision...Souvenez-vous de la "Mère DENIS"...Madame MADRE, c'était ma mère DENIS à moi!

                               Nous nous plaignons souvent de la vie, de notre travail, de nos contraintes...Essayons d'imaginer toutes ces mères DENIS ou Madame MADRE et leur époque...Il fallait travailler si dur pour gagner de quoi acheter tout simplement du pain...Et pour que des petites filles qui n'y connaissaient rien trouvent que leurs mains étaient belles ! Mais au fait, elles étaient belles ces mains...des mains actives, utiles, sur lesquelles on pouvait compter ...

                                C'était ça aussi ma prime jeunesse...Heureusement, les progrès sont venus, progrès de tous ordres...Et les avancées sociales...quels progrès !
     
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  •                          Mentir ...un peu ou beaucoup ...

                             Samedi prochain 4 juillet débutera une grande fête dont l'origine remonte à...1903 ! une vraie fête du vélo que tout le monde connaît et suit peut-être même avec passion ! LE TOUR DE FRANCE ! A part quelques années d'absence pour raison de "guerres", ce tour a toujours été attendu avec ferveur et beaucoup d'admiration pour les courageux participants ! Les vélos jadis étaient loin d'être ce qu'ils sont maintenant, et il fallait avoir bien du courage pour entreprendre cette grande boucle et surtout la terminer ! Les amoureux de la "petite reine" en avaient du courage et de l'ambition et du mérite ! Si les vélos n'étaient pas les mêmes qu'actuellement, les routes non plus !

                              Je revois ces coureurs harnachés avec des boyaux de rechange sur leur dos pour parer à toute éventualité : une crevaison est si vite arrivée et les secours n'étaient pas toujours présents sur place...l'intendance suivant, mais un peu à distance ! Comme on les admirait ces VIETTO, LAPEBIE, Antonin MAGNE, ces noms célèbres avant la guerre, puis ROBIC et encore bien d'autres dont les noms ne me reviennent pas. Ils étaient tous des gloires nationales...Après la guerre, je me souviens de ROBIC, BOBET, ANQUETIL, HINAULT..et Laurent FIGNON, pour les français, mais il y avait aussi tous les coureurs belges, suisses, espagnols, italiens...tous des as que je ne peux citer.

                               Mais voilà qu'il semble de bon ton d'avouer qu'on a un peu (ou beaucoup) triché... en avalant quelques médicaments ou en subissant quelques traitements destinés à vous donner force et tonus à défaut de  santé...Alors, moi si peu sportive, je suis déçue...Confesser qu'on a mal agi, contrairement à tous les règlements, ça peut passer pour un sursaut d'honnêteté, mais s'en vanter, je trouve que c'est de la provocation ! Il n'y a pas d'honnêteté là-dedans, il y a un manque de conscience et c'est grave...et un mauvais exemple pour tous les jeunes qui admirent tant ce sport. Ces jours derniers, un coureur connu est venu annoncer qu'il avait un cancer et, si j'ai bien compris, on se demande si cette grave maladie a un lien avec les drogues qu'il prenait pour arriver avant tout le monde ? Je suis triste pour lui . J'ai vu partir mon fils aîné à 57 ans, atteint d'un cancer...Je ne peux accepter...Mais cet homme qu'on a glorifié, fêté, traité comme un champion, méritait-il ces honneurs, s'il trichait ? ça ne le gênait pas ? Ne serait-ce que par amour-propre. Il n'est malheureusement pas le seul, puisqu'il semble que le dopage soit devenu un sport où le meilleur gagne ! Je souhaite de tout coeur qu'il soit plus fort que sa maladie et qu'il gagne son combat contre elle. Mais pour son passé il est (pour moi) terni à tout jamais. Le sien et celui de tous ceux qui agissent de même.

                                Quand j'étais enfant, on disait "tricher n'est pas jouer"..."tricher c'est mentir"..."tricher, c'est voler"... Nous sommes dans un monde de tricherie, sans conscience, sans moralité. Pour arriver, on fait n'importe quoi, en croyant s'éviter des efforts et des ennuis...Ils viennent plus tard...Et est-on en paix avec soi-même ?

                                

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  •                      Le présent absent...

                         Le verbe faire...A lui seul, c'est tout un programme, mais pourquoi se conjugue-t-il si rarement au présent ? C'est ce que j'ai cru comprendre lors d'un débat entre journalistes après les actualités télévisées de 13 heures sur France2...Un journaliste disait que nos politiques avaient bien du mal à dire "je fais, nous faisons", ces mots étant remplacés le plus souvent par "Il nous faudra faire, il faudra que nous fassions, nous devrions faire...etc..." Il a donné notamment comme exemple ce qui s'était passé au G20. J'avoue que je n'écoutais pas très bien ce qui se disait, mais cette réflexion m'avait frappée ! Et en réfléchissant, j'ai constaté qu'en effet, il était très difficile d'employer ce mot...dans l'immédiat, tout au moins en ce qui me concerne !

                         Aujourd'hui, je voulais faire un tas de choses, que je ferai plus tard...La matinée s'est étirée doucement, tranquillement, et mes bonnes résolutions elles se sont "tirées" doucement, tranquillement, je ne sais où... Demain, je ferai ce que je voulais faire aujourd'hui, alors qu'on m'a toujours appris qu'il "ne fallait jamais remettre au lendemain ce qu'on pouvait faire le jour même"... Mon présent s'absentait ! Ce n'était pas de la mauvaise volonté de ma part...Le temps ne m'en a "pas laissé le temps"...De même sans doute pour nos politiques qui voudraient bien faire...oui mais voilà c'est ce verbe que personne n'arrive à conjuguer facilement au présent ! Futur, imparfait, passé simple, plus-que-parfait, futur antérieur, conditionnel, voire même impératif, tout est facile, sauf ce fichu présent ! Et pourtant, je me souviens qu'il faisait bien partie jadis des verbes et temps appris...

                           Et cela me rappelle une petite histoire, datant d'il y a une quinzaine d'années : Mes enfants étaient venus nous voir avec mon petit-fils, le plus jeune de tous...Mon fils avait apporté à la maison un ordinateur portable pour me faire admirer cet engin que je ne connaissais pas,et l'avait installé pour "démonstration obligatoire" ! Mon mari était déjà malade et j'avais dit à mes enfants "demain, il faudra que je fasse du ménage et que je passe l'aspirateur"...Réflexion en passant, pour m'excuser ...La démonstration arrive, je trouve ça formidable mais bien entendu, je ne savais pas me servir de cet outil. Et mon fils le laisse branché pendant que nous passons à autre chose. Au bout d'un moment, mon petit-fils, encore un jeune enfant, arrive et me dit "viens voir ce que j'ai écrit"...Et nous voyons sur l'écran "il faudra que Magitte passe l'aspirateur" ! Eclat de rire...Il avait entendu ce que j'avais dit et avait surtout compris que je conjuguais mieux au futur ! 

                            Réflexions anodines pour un dimanche ! Demain, je ferai mieux !

                         

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  •                          Nostalgie....

                             Pour moi, cette rude épreuve avait eu lieu alors que j'avais 11 ans..J'avais eu la chance, de par ma date de naissance d'abord et parce que j'avais appris à lire très tôt, de "cumuler" un peu d'avance...Jadis, quand un enfant savait lire, on le faisait passer dans la classe supérieure, sans se poser de questions ! Et pour apprendre à lire, on apprenait à lire ! couramment ! Lire, compter, écrire...avec ça, vous étiez parés ! Dès le cours élémentaire qu'on appelait alors la dixième, puis la neuvième, et le cours moyen appelé alors huitième puis septième, on se préparait au Certificat d'études... C'est que pour la plupart, les études n'étaient pas longues, le certificat d'études annonçant très souvent la fin de la scolarité. Etre admis dans la classe du certificat était une promotion...

                              Les instituteurs et institutrices d'alors mettaient tout leur dévouement et leur savoir à vous préparer à ce grand jour...Révisions, révisions, révisions...Il fallait être fin prêt pour le mois de juin...Il y allait de la réputation de l'enseignant, de l'école et de la vôtre ! "Avoir son certif ", ça voulait dire que les portes s'ouvraient devant vous, soit pour continuer encore quelques années, soit pour aller en apprentissage, soit pour les plus retardataires faire connaissance avec le monde du travail, déjà ! C'était une nouvelle vie qui commençait, vous n'étiez plus un enfant...Vous pouviez aller travailler dans l'administration, promotion sociale pour bien des enfants dont les parents suaient sang et eau pour faire vivre leur famille.

                              Et avoir son certif, c'était aussi la fête et les cadeaux ! ce jour était vraiment marqué dans la famille...on se privait, on se mettait à plusieurs pour offrir une jolie montre, un beau stylo, ou, très souvent cette belle bicyclette tant convoitée par le candidat et dont l'envie lui faisait faire ses révisions avec plus de force et de courage ! Le premier vélo, quel rêve ! Mais, avant, il fallait réussir ! Les épreuves étaient relativement difficiles, elles duraient la journée entière. Problèmes de robinets qui fuyaient, de trains qui se croisaient, de dépenses diverses avec remises, de surfaces, de circonférences, de quadrilatères...le choix était vaste ! Et l'orthographe : cinq fautes...et vous n'aviez plus qu'à repasser l'année suivante ! E-li-mi-na-toi-re ! Pas de rattrapage ! Il y avait une rédaction aussi, et épreuves orales l'après-midi, notamment récitation...Je me souviens, j'avais récité "Milly ou la Terre Natale" de Lamartine. Souvenirs...Et il fallait attendre le soir pour connaître les résultats et...les mentions ! Avoir son certificat c'était bien, mais l'avoir avec mention, c'était infiniment mieux !

                               Tout ça, c'est du passé...Comme d'autres examens, le "Certif" a été supprimé...Il avait pourtant son utilité...Et parfois, je me demande ce qu'il adviendrait des élèves qui passent leur bac, s'ils devaient passer les épreuves du bon vieux certificat, mais avec les moyens de l'époque : sans calculettes et autres matériels qui aident ... Allez savoir !

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  •                          "Vivaquatre Renault"....début des années 1930.

                              Notre première vraie voiture...Il y en eut bien une avant, mais que nous avons très peu connue, mon père l'ayant démolie très vite, après avoir défoncé la grille d'une boucherie...Il était ressorti parfaitement indemne de cet accident, seul son chapeau melon (mode d'alors) ayant été troué, et la voiture rendue inutilisable ! C'était un vieux modèle Renault (genre "taxi de la Marne", destiné surtout à "rôder" le permis de conduire tout neuf lui...Cette voiture, je ne me souviens pas avoir fait de voyages avec...Pas eu le temps sans doute ! Non, mes souvenirs remontent surtout à cette Vivaquatre bien neuve elle, si confortable pour l'époque et que nous trouvions si belle...et rapide ! De quoi faire sourire les amateurs de vitesse du 21ème siècle ! C'est avec elle que nous sommes allés sur la côte normande pour la première fois ! Voir la mer ! Ça fait un choc la première fois et comme nous n'étions pas blasés alors, tout nous émerveillait.

                               Et nos voyages dans l'Est pour "visiter" tous les champs de bataille, accompagnés de "frères" de tranchées de mon père. La guerre de 1914/1918 avait créé des amitiés solides entre ceux qui n'oubliaient pas. Ces mêmes amis nous accompagnaient en vacances à JULLOUVILLE dans la baie du Mont St Michel, mon père faisant le "ramassage" le matin de très bonne heure, aux environs de quatre heures du matin! c'est qu'il y en avait des kilomètres à faire : 360 si je me souviens bien ! Ça semblait énorme à cette époque ! Je me souviens que nous arrivions dans l'après-midi, après haltes obligatoires pour un petit déjeuner et un déjeuner sur le coup de midi...Je ne sais ce que j'aimais le mieux dans ces voyages, j'étais tellement malade en voiture ! mais les enfants ont leur fierté et tout le monde n'avait pas de voiture à cette époque ! Alors, si l'estomac chavirait un peu, on faisait contre mauvaise fortune bon coeur...Il y avait une odeur pas possible dans ces voitures : essence, huile, etc...Il y faisait chaud, la climatisation n'existant pas...Mais bon, on faisait "comme si..."on souffrait en silence (pas vraiment en silence, ce n'est pas mon genre !). Mon frère, solide comme un roc, aurait aimé que nous allions plus vite...

                                Quand nous arrivions à JULLOUVILLE, mon père, content de lui, disait "on a très bien roulé, on a fait une moyenne de 60 kilomètres à l'heure " ! Et nous étions heureux de ces performances, et des vacances qui commençaient. Heureux de vivre ainsi tout simplement...

                                J'ai entendu dernièrement à la Télévision Nicolas HULOT parler des méfaits de la pollution due notamment à la vitesse des voitures. Et il a dit pour conclure "Et si nous allions moins vite ? La belle affaire" ! Il n'y aurait que des avantages...moins de pollution, moins d'accidents...Nos 60 kilomètres/heure de moyenne sont bien loin, mais qu'est-ce qu'ils nous rendaient heureux...Nous prenions le temps...Nos voitures n'étaient pas des bolides, on ne cherchait pas à arriver avant d'être partis...C'était un bonheur tout simple...Les progrès sont venus pour le meilleur et quelquefois pour le pire. Nos bonnes vieilles voitures ressemblaient un peu à des chars d'assaut tant elles étaient lourdes, mais qu'importe ! telle quelles, nous les apprécions et les heureux possesseurs les "bichonnaient" les astiquaient, les entretenaient...Comme disait ma bonne grand-mère lorraine, il fallait que ça soit "profitant", autrement dit, que ça dure longtemps !

                                 J'aime quand même bien et j'apprécie les voitures modernes et leur confort !

                               

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