•                     Des idées opposées, mais un seul but...

     

                        En 1943, alors que notre pauvre pays était bien mal en point, Louis ARAGON écrivait ce poème magnifique en hommage à Gabriel Péri et d'Estienne d'Orves, comme à Guy Moquet et Gilbert Dru..."ceux qui croyaient au Ciel et ceux qui n'y croyaient pas".

     

                       

    La Rose et le Réséda

    Celui qui croyait au ciel
    Celui qui n'y croyait pas
    Tous deux adoraient la belle
    Prisonnière des soldats
    Lequel montait à l'échelle
    Et lequel guettait en bas
    Celui qui croyait au ciel
    Celui qui n'y croyait pas
    Qu'importe comment s'appelle
    Cette clarté sur leur pas
    Que l'un fut de la chapelle
    Et l'autre s'y dérobât
    Celui qui croyait au ciel
    Celui qui n'y croyait pas
    Tous les deux étaient fidèles
    Des lèvres du coeur des bras
    Et tous les deux disaient qu'elle
    Vive et qui vivra verra
    Celui qui croyait au ciel
    Celui qui n'y croyait pas
    Quand les blés sont sous la grêle
    Fou qui fait le délicat
    Fou qui songe à ses querelles
    Au coeur du commun combat
    Celui qui croyait au ciel
    Celui qui n'y croyait pas
    Du haut de la citadelle
    La sentinelle tira
    Par deux fois et l'un chancelle
    L'autre tombe qui mourra
    Celui qui croyait au ciel
    Celui qui n'y croyait pas
    Ils sont en prison Lequel
    A le plus triste grabat
    Lequel plus que l'autre gèle
    Lequel préfère les rats
    Celui qui croyait au ciel
    Celui qui n'y croyait pas
    Un rebelle est un rebelle
    Deux sanglots font un seul glas
    Et quand vient l'aube cruelle
    Passent de vie à trépas
    Celui qui croyait au ciel
    Celui qui n'y croyait pas
    Répétant le nom de celle
    Qu'aucun des deux ne trompa
    Et leur sang rouge ruisselle
    Même couleur même éclat
    Celui qui croyait au ciel
    Celui qui n'y croyait pas
    Il coule il coule il se mêle
    À la terre qu'il aima
    Pour qu'à la saison nouvelle
    Mûrisse un raisin muscat
    Celui qui croyait au ciel
    Celui qui n'y croyait pas
    L'un court et l'autre a des ailes
    De Bretagne ou du Jura
    Et framboise ou mirabelle
    Le grillon rechantera
    Dites flûte ou violoncelle
    Le double amour qui brûla
    L'alouette et l'hirondelle
    La rose et le réséda

     

                      Ce poème rendait hommage à ces résistants qui avaient     pourtant des idées  politiques différentes, mais qui avaient uni leurs efforts   pour la grandeur de la France, son honneur, sa libération. Et je pense à ce qui  serait si nos hommes politiques actuels unissaient leurs forces pour sauver la  France une nouvelle   fois, au lieu de s'invectiver, de s'injurier et  de nous fatiguer (!) pour des idées différentes mais desquelles on pourrait peut-être extraire L'IDÉE salvatrice !   Ne dit-on pas que "l'Union fait la force" ? C'est le moment de le prouver !                                                                   

    Cessez de vous déchirer et...de nous lasser ! Comment voulez-vous,      Messieurs les politiques, que nous vous fassions confiance ? En écrivant cela, je "mets tout le monde dans le même sac" ! Ce n'est pas bien joli ce que vous nous faites vivre et qu'en restera-t-il, si ce n'est un goût amer ?           

     

    "Liberté, égalité, fraternité" ? Oui, mais quand ? Quand il sera trop tard ?  Moi,je me souviens de ces batailles verbales d'avant-guerre, alors que la vraie bataille était si près de nous ! La suite, nous la connaissons....           

     

    Des idées opposées, soit, mais un seul but désintéressé....Agissez pour l'honneur de notre Pays, pas pour VOTRE gloire !"Ceux qui croient au Ciel, ceux qui n'y croient pas" unissez-vous ! Souvenez-vous........                                      

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  •                     Jadis.....

     

                        Mais, c'était quand jadis ? Déjà un certain nombre d'années...Il y a des mots qu'il n'est pas facile d'évaluer (ou plutôt, qu'on ne préfère pas évaluer !) Pour moi, jadis, c'était hier ? enfin quand j'allais à l'école, en robe courte et genoux à l'air...Je ne suis pas forte en maths, alors, à vous de jouer ! C'était quand j'étais jeune écolière... Il n'y avait pas de vacances de mardi gras; simplement, ce jour-là il n'y avait pas d'étude et très peu de devoirs à faire à la maison...Donc, sortie de classe à 16h30 et vite, vite, on se précipitait à la maison où notre mère avait préparé de la pâte pour faire des crêpes... On se pourléchait à l'avance ! C'était fête...Et nous trouvions, cadeau de ma mère, un masque de carnaval. Il y en avait à tous les prix mais ça, on s'en moquait un peu ! ce qui était important, c'était ce que le masque représentait ! Et la "peur" qu'on pouvait faire aux copains et même à nos parents....Il arrivait même qu'on s'affublait de vêtements qui "corsaient" l'impression de déguisement ! L'essentiel était de s'amuser entre nous ou avec quelques petits voisins...Et surtout, ce que nous attendions c'était la dégustation des crêpes ! Est-ce que on se contentait de peu alors ? Peut-être, mais nous étions heureux comme ça ...

     

                           Et mon père nous racontait le Mardi Gras d'antan, lorsqu'il était jeune et habitait à PARIS. Cela se passait avant la guerre de 1914...Le Mardi Gras était alors un grand jour de fête. Beaucoup de parisiens se déguisaient et il y avait des cortèges dans PARIS. C'était une fête populaire...Ceux qui n'étaient pas déguisés suivaient les cortèges et participaient avec bonheur à cette tradition ....

     

                            On savait que le lendemain, mercredi des Cendres, le carême commençait pour 40 jours. La viande était proscrite des repas pendant toute cette période, le mercredi et le vendredi. "On faisait maigre" dans toutes les familles catholiques. Petit sacrifice qu'on pouvait bien faire une fois dans l'année...Pendant l'occupation, alors que la nourriture faisait défaut tous les jours, l'Église avait autorisé le non respect de ce précepte...Et maintenant, qui en tient encore compte ?

     

                              Le Mardi Gras est toujours plus ou moins fêté, par tradition plus que par convictions ! Les temps changent...

     


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  •                     De Février 1934...à février 2012 

     

                        En parcourant ce blog que je tiens depuis plusieurs années, je viens de relire un article que j'écrivais le 2 février 2009...Les années passent, mais il semble que la situation reste inchangée....Allons-y pour un copier/coller de cet article datant de trois ans :

                       

    Lundi 2 février 2009


                                          Crise, scandales, émeutes....

                                          J'étais encore bien jeune pour m'occuper de politique et surtout y comprendre quelque chose. De ce côté, je n'ai pas vraiment changé, seul mon âge l'a fait ! L'enfance a cela de bon que les grands sujets d'actualité lui "passent un peu au-dessus de la tête".....Mais les oreilles fonctionnent bien et même quand on ne veut pas écouter, on entend... Et moi, j'entendais ce qui se disait autour de moi, par mes parents, les adultes voisins ou amis. Tout le monde discutait ferme !

     

                                           Il y avait déjà la crise qui sévissait depuis cette grande crise aux Etats-Unis en 1929, et qui nous arrivait en Europe. Tiens, tiens, on le dit bien : "l'histoire est un éternel recommencement"... Chômage, pointage aux différents bureaux du même nom (je ne sais pas comment ils s'appelaient), ces mots, je les entendais tous les jours dans la rue et à l'école où beaucoup de mes camarades de classe disaient que leur père était au chômage et que chez eux l'argent se faisait rare, très rare même parfois. Les familles touchées et qui ne percevaient que des indemnités dérisoires à cette époque, avaient bien du mal à subvenir à leurs besoins...Le "chômeur" acceptait n'importe quoi comme travail (il ne pouvait refuser plus de deux fois un travail je crois) et était en outre "réquisitionné" pour déblayer les rues par temps de neige ... Et réquisitionné voulait dire qu'il n'y avait qu'à obtempérer...Le salaire ? non mais, on ne peut pas tout avoir ! Enfin passons...tout ça, c'est ce que j'entendais autour de moi. La vie était donc morose et même plus que ça, et en plus, elle était chère....On ne peinait pas à trouver des sujets de conversation, il y avait "la crise"...

     

                                          Nos gouvernants dans tout ça ? Là encore, je me souviens de mon père disant qu'on avait une fois de plus changé de Président du Conseil, que le gouvernement avait démissionné...ça arrivait tous les quatre matins. Je pense que personne n'avait le temps de s'installer ! Mon père ne décolérait pas, je m'en souviens...Tout y passait, "la guerre de 14, les sacrifices, qu'ils s'étaient tous battus pour rien."..Sans rien y comprendre, je me rendais bien compte que quelque chose ne marchait pas droit dans notre pauvre pays....Et pour couronner le tout, on découvrait des scandales financiers, des histoires de pots de vin, des hommes politiques et des financiers qui étaient mêlés à de drôles de petites magouilles...tout ceci nous amenant à l'affaire STAVISKY, le scandale du siècle ! Il s'est "suicidé" celui-là...bon, bon, c'est ce qui a été écrit dans les journaux, officiellement... Mon père ne décolérait toujours pas...ça ne servait à rien certainement, mais ça lui faisait du bien ! Et ce scandale nous a amenés aux émeutes de février 1934... Là, je me souviens avoir eu peur. Nous habitions en banlieue, mais mon père travaillait à PARIS et notre capitale n'était pas de tout repos....Quand il rentrait le soir, il nous donnait les dernières nouvelles : autobus renversés, émeutes dans les rues....Des mouvements divers se créaient, droite, gauche, extrême-droite, extrême-gauche...Pour moi, c'était un ron-ron de mots incompréhensibles, je savais seulement que le danger était là et que j'avais très peur de ne pas revoir mon père, qu'il soit blessé, mort peut-être, pris dans ce monde de violence. Il en passe des idées dans la tête d'un enfant qui ne comprend pas, il fait lui-même son cinéma...Et voilà pourquoi je n'ai jamais oublié ce jour du 6 février 1934.

     

                                            Soixante quatorze ans plus tard...et on reparle de crise, de scandales, de financiers qui s'enrichissent, de gens qui s'appauvrissent...L'Histoire est vraiment un éternel recommencement. Espérons que nous en resterons là..."

     

                         En sommes-nous restés là ? A quelque chose près, peut-être..Le chômage est toujours bien présent, les politiques se tirent les uns sur les autres à boulets rouges par paroles interposées...et quelles paroles ! On s'invective, des noms d'oiseaux volent, des scandales éclatent à tous les degrés...nous voguons dans la boue... Pas d'émeutes, mais... Nous n'avons plus de présidents du conseil posés sur des sièges éjectables et qui ne faisaient "que passer" ! Nous avons un Président de la République élu au suffrage universel, dont la place est bien convoitée...par amour de la France s'entend !....Comme on aimerait y croire ! Et moi, si j'ai pris "quelques années", je n'aime toujours pas la politique...mais je réfléchis....Et la Crise est bien là....

     

                         Peu de changements...

     

                        

     

     

                

     

     

     

     

     

     

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  •                     Des mots pour le dire...

     

                        Cela se passait bien avant la guerre, vers 1935...Ma mère avait une amie dont le fils, très intelligent (et qui le savait !), allait au même collège que mon frère. Un jour, voulant rendre service à son amie qui était partie à PARIS pour l'après-midi, ma mère lui dit qu'elle irait chercher son fils au collège et le ramènerait à la maison. Cet enfant était âgé alors de 9 ou 10 ans....Il n'était pas agréable tant il était imbu de sa petite personne.

     

                         Alors que nous avions l'habitude de goûter avec pain et chocolat, ma mère veut se "distinguer" et faire plaisir au petit garçon...Elle nous achète des croissants ce qui, pour nous, correspondait "à la grande vie" ! Elle en donne un à ce petit qui le refuse et croit bon de lui dire avec un air méprisant : "Un croissant, c'est piteux" !!! Pauvre maman ! elle était désolée...elle aimait les enfants et voulait faire plaisir .... Mais elle a eu le réflexe de reprendre le croissant et de dire "Tu as raison de ne pas le manger si ça ne te plaît pas, mais tu n'auras rien d'autre" !

     

                          Mon frère et moi nous étions choqués des manières de ce petit garçon. Nous n'étions pas des saints, mais jamais nous n'aurions osé faire ce qu'il avait fait ! Le soir, ma mère a raconté cette histoire à mon père...qui en a profité pour nous faire la morale...Il nous a fait comprendre qu'il était mal et méchant de mépriser les autres et de les vexer...Les leçons de morale, nous n'en manquions pas...c'était ça l'éducation !

     

                           Et maintenant ? Il est souvent d'usage de "mépriser" celui qui est moins riche, qui n'est pas "arrivé" par manque de moyens sans doute, ou parce qu'il n'a pas su se débrouiller, avec tout ce que cette expression comporte....Des enfants à l'école, méprisent les élèves qui n'ont pas des vêtements "de marque"...il s'ensuit des bagarres graves souvent ! Du mépris des uns à la jalousie des autres, il n'y a pas loin...On parle beaucoup de harcèlement à l'école en ce moment, celui-ci pouvant résulter de ce mépris de certains...Des enfants se sentent "rabaissés", pas comme les autres....Et ça, ils ont du mal à l'admettre et sont pris par cet engrenage des envies auxquelles les parents ont du mal à résister....Toujours plus, pour être comme tout le monde ! Triste époque...

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  •                      Que nous sommes en hiver !

     

                          Si l'on en croit cet objet indispensable dans toute bonne maison (j'ai nommé le calendrier), il paraîtrait que nous sommes en hiver et ce depuis un mois déjà... La météo n'est pas tout à fait d'accord...Il fait doux pour ce mois de janvier, un peu partout en France...On parle beaucoup de réchauffement de la planète et quand je me souviens des hivers de ma jeunesse, je suis bien obligée d'admettre que tout change !

     

                           Quand j'étais enfant et même adolescente, lorsqu'arrivait l'hiver, il n'y avait aucun doute...il faisait très froid ! J'habitais alors en banlieue de PARIS et la neige faisait souvent son apparition, et même, pour faire bonne mesure, elle restait présente plusieurs semaines parfois pour la plus grande joie des enfants mais pas toujours de leurs parents ! C'est qu'il fallait chauffer les maisons et ce n'était pas toujours aisé...Cheminées, poëles, cuisinières, étaient assez gourmands de combustibles et si on voulait avoir chaud, il fallait "pousser" le chauffage ce qui coûtait très cher ! Et les maisons et appartements n'étaient pas isolés comme à l'époque actuelle : pas de doubles vitrages, des courants d'air passaient sous les portes, par les fenêtres même bien fermées....On se couvrait bien de lainages et autres vêtements chauds, d'édredons dans les lits en plus des bonnes couvertures de laine ! Et ne pas oublier pour les lits, les bouillottes ou les briques chaudes qu'on y déposait le soir, avant d'aller se coucher !

     

                             C'était ça, l'hiver...on se protégeait, on mangeait de bons plats mijotés sur la cuisinière, de bonnes soupes....Tout cela avait son charme ! Oh bien sûr, le progrès a du bon et personnellement, je l'apprécie à sa juste valeur...mais avec peut-être un peu de nostalgie pour cette époque ! Et j'étais jeune alors, ce qui arrangeait tout...

     

                              Je vous dispense de mes récits de guerre, époque pendant laquelle les hivers ont été particulièrement rudes et doublement ressentis...manque de charbon et de bois...Nous avons vécu quand même et survécu ! Le corps humain s'adapte à tout semble-t-il !

     

                               Tout ceci, pour en revenir à cet hiver 2011/2012 qui ressemble à un printemps précoce...Est-ce que c'est bon pour la nature ? Des arbres bourgeonnent parait-il...ils sont en avance et que se passera-t-il si l'hiver se souvenant que c'est son époque, reprenait le dessus ? Sommes-nous responsables de ce réchauffement de la planète ? Il semblerait que OUI en grande partie...Pour vivre mieux, nous prenons des risques immenses...Est-ce bien raisonnable ? Et si chacun de nous s'en souciait un peu et essayait d'agir "dans le bon sens"? Ce confort obtenu après bien des privations nous semble indispensable....Quel dilemme !

     

                                C'était mon "avant/après" qui donne à réfléchir....

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