•                                       "Un songe, me devrais-je inquiéter d'un songe......"

                                          Ce songe ne m'inquiète plus puisque, malheureusement,  il est devenu une histoire vraie et a eu sa confirmation. C'était en mars 1942, pendant l'occupation. Nous attendions des nouvelles de mon frère André, engagé volontaire en septembre 1939, et qui n'avait donné aucun signe de vie depuis le 3 juin 1940. Toutes les recherches effectuées, tant auprès des services officiels, Croix-Rouge française, Croix-Rouge Suisse, et même Croix-Rouge allemande, avaient été vaines .... Aucune trace.... On se raccrochait à l'espoir qu'il avait peut-être rallié l'Angleterre, ou bien que fait prisonnier il lui était impossible d'écrire.... Des suppositions même invraisemblables prenaient corps parfois....Rien, toujours rien !

                                            En mars 1942, une nuit, je fais un rêve atroce ! Je vois mon frère dans un bois, avec un groupe de soldats français et pris à partie par des allemands. La bataille était rude et tout à coup, un soldat allemand envoie une grenade à André qui s'effondre, touché en pleine tête. Mort sur le coup ! Je me réveille alors avec cette sensation épouvantable, que je venais de voir la réalité...Je n'ose en parler à ma mère bien sûr, la pauvre n'avait pas besoin que je lui raconte un tel rêve. Pour moi, ça me laisse un malaise et je ne cesse de voir et revoir la scène, tout en me disant que ce n'était qu'un mauvais rêve....Quelques jours passent, ce rêve me hante toujours.

                                           Le 31 mars 1942, le maire de JUVISY, vient à la maison et alors que j'étais seule, m'apprend qu'André avait été tué le 9 Juin 1940, dans l'Oise, et que sa tombe venait d'être retrouvée. Il n'avait pas d'autres renseignements dans l'immédiat. Ces renseignements, nous les avons eus sur place, quelques jours plus tard, mes parents et moi-même nous étant rendus à MAIGNELAY-MONTIGNY. Et nous avons appris qu'André, ne voulant pas se rendre, avait été tué dans la gare de MONTIGNY,  touché mortellement  à la tête par une grenade allemande. Il était mort sur le coup . Il s'était effondré sur sa mitrailleuse.  Mon rêve n'était pas un rêve, à quelque chose près : ça ne se passait pas dans un bois, mais dans une gare. Mais, avec presque deux ans de retard, j'avais tout vu !

                                          Que penser de ce rêve que je n'ai jamais oublié, alors que mes rêves, habituellement, disparaissent dès mon réveil ? je me pose toujours la question et si je le raconte aujourd'hui, c'est pour répondre à une demande qui m'en a été faite sur un site ami, à la suite d'une discussion passionnante ! link 

                                         Je suis un peu comme St Thomas,  en règle générale je ne crois que ce que je vois! Je ne suis pas incrédule de nature mais j'ai toujours ce besoin de comprendre.... Pour mon rêve de 1942, le mystère reste et restera toujours, de même que les images que j'ai vues alors ! Rêve prémonitoire sans doute...si ça existe !

                                         

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  •                                       Mon ancien quartier....

                                          Aujourd'hui,  lors de cette émission matinale qui m'accompagne pendant mon petit déjeuner, il a été question de Violette NOZIERES qui avait été arrêtée pour le meurtre de ses parents en 1934 je crois ! Et bien entendu, on a rappelé qu'elle avait été incarcérée à la prison de la Roquette...Il ne m'en fallait pas plus pour évoquer ce quartier où nous avons habité pendant des années... Et je revois la prison de la "Petite Roquette" comme on l'appelait...Tout près de chez nous, nous pouvions même la voir en partie d'une fenêtre...C'était dans les années 1950 à fin des années 1970. (Je revois ces grands murs en meulière un peu foncée (ou tout bonnement salie par le temps), l'entrée rue de la Roquette... Et en 1974, la démolition de cette prison réservée aux femmes. Je crois qu'actuellement un grand square a été construit à la place. Il avait été question d'y construire, outre des espaces verts, des immeubles d'habitation avec une partie réservée à des appartements pour personnes âgées, pour qu'elles ne se sentent pas isolées et qu'elles vivent au milieu de gens plus jeunes...Je ne sais pas si cela a été fait, nous avons quitté ce quartier et PARIS en 1978.
                                           Ce quartier du "onzième", je l'aimais beaucoup. Rue de la Roquette, rue Servan, rue Merlin, rue de la Croix-Faubin, rue de la Folie-Régnault, rue du Chemin-Vert...Que de souvenirs. Et ne pas oublier le Boulevard Voltaire, la Place Voltaire (devenue Place Léon Blum), et ...le cimetière du Père Lachaise ! Cimetière tellement intéressant à découvrir, et qui servait aussi aux jeunes mères à promener leurs enfants dans ses larges allées...Au Père Lachaise, on ne se croit pas dans un cimetière, mais dans un immense square ! Mes enfants adoraient y aller...Et on y rencontre des chats de toutes sortes "sans domicile fixe" si ce n'est celui-là, chats heureux puisque grands-mères du quartier et même des jeunes viennent les nourrir régulièrement...

                                            De la Nation à la République, tout comme presque toutes les manifestations, j'ai arpenté ce secteur le jeudi pour promener mes enfants en empruntant le Boulevard Voltaire...Il n'était jamais lassant ce boulevard, il y avait tant de commerces et donc de vitrines à lécher....Et il menait aux Magasins Réunis, grand magasin disparu maintenant mais où j'aimais aller...Un jeudi avec mes enfants, nous y avons rencontré le clown ZAVATTA  et le clown russe POPOF.... Inutile de raconter la joie des enfants, ces deux clowns leur ayant dit bonjour !  Il y a deux ans, au cours d'un séjour à PARIS, j'ai voulu refaire ce chemin de la République à la Nation...j'ai été déçue ! Le boulevard Voltaire "n'est plus ce qu'il était"...Tout a tellement changé..Plus de petits commerces où on trouvait de tout un peu et un peu de tout....."mon" boulevard n'a plus d'âme.... Il n'est pas le seul hélas !

                                             Le PARIS que j'ai connu dans ma toute petite enfance d'abord, près de la Tour Eiffel, et dans ma vie de femme ensuite, dans ce XI°arrondissement  me manque parfois, mais je ne suis pas certaine que je m'y sentirais chez moi maintenant....Moi, j'ai vieilli et lui a rajeuni ! Difficile alors de se retrouver... Mais j'y pense toujours avec un peu de nostalgie...

                                            
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  •                                       Une punition jadis..

                                          Je me souviens de ce dimanche de mon enfance...Après déjeuner, je voulais aller jouer avec des jeunes voisines qui étaient aussi mes camarades de classe. J'ai demandé la permission...aïe...plus facile à demander qu'à obtenir à l'époque, il fallait y mettre des formes, ce que vraisemblablement je n'avais pas fait ! Une réplique de mon père en ayant entraîné une venant de moi, ce que je n'aurais pas dû faire, me voici le centre du courroux paternel. Je sais bien que j'avais le tort de "partir au quart de tour", je n'ai d'ailleurs pas changé, et de répondre un peu vite. Ce n'était pas la mode à cette époque...Pan... la punition ne s'est pas fait attendre et me voici installée à la table d'honneur (si on peut dire), nantie de cette injonction paternelle : "Tu vas conjuguer  Je dois répondre correctement à mes parents à tous les modes, tous les temps, toutes les personnes. Ensuite, tu pourras aller jouer !"....

                                           Si l'autorisation était donnée, ce n'était pas gagné ! J'avais environ 8 ou 9 ans. Si je répondais trop vite, je n'écrivais pas avec la même vitesse ! Et ça faisait bien du travail en perspective à deux heures de l'après-midi ! Sans compter qu'en pleurant, on va nettement moins vite ! et que la présentation du devoir comptait, il ne fallait pas bâcler. Donc beaucoup de conditions à remplir avant d'aller rejoindre les autres filles.... Après une petite interruption pour goûter (important  pour ma mère le goûter) , j'ai eu enfin terminé juste ...pour 7 heures du soir. Plus de copines à l'horizon ! mon après-midi se terminait comme il avait commencé, pas trop bien !

                                           D'aucuns penseront que mon père était cruel ? pas du tout, il adorait ses enfants et jouait souvent avec mon frère et moi. Il ne nous corrigeait pas, il punissait...Et c'était le champion de la conjugaison ! Sévère, certainement, c'est ce que nous trouvions à l'époque. Mais il n'interdisait jamais pour le plaisir, il expliquait et c'est ça qui est important. Cela faisait partie de l'éducation et de la vie. La sévérité n'est pas un manque d'amour, bien au contraire. Je pense qu'un enfant qu'on laisse faire ce qu'il veut peut se poser des questions : "mes parents se moquent de ce que je fais, ils ne m'aiment pas". Là, c'est une triste constatation et qui peut marquer à tout  jamais. "Qui aime bien châtie bien".... serait mieux. Le tout, c'est de trouver le juste milieu !

                                           C'était un dimanche des années 1930...avec des pages et des heures de conjugaison....Ce qui prouve qu'on pouvait  très bien se distraire pour "pas cher" ! Et en avoir un souvenir amusé bien des années après !

                                           

     

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  •                                        S'il fallait s'arrêter à ca....

                                           Le drame, c'est que moi je m'y arrête ! et que je ne peux admettre certaines pratiques actuelles...Je crois que je suis "indécrottable". Ces pratiques elles ont lieu à tous les niveaux...Profiter allègrement des carences du système actuel devient un jeu où...le meilleur gagne. Meilleur, pas obligatoirement, mais le plus rusé et surtout celui ou celle qui a le moins de problèmes de conscience !

     

                                           Je suis déçue, horriblement déçue et je préférerais de beaucoup être tout simplement fâchée. On est déçu de quelqu'un qu'on aime et qu'on estimait. On peut être fâché contre des inconnus dont le devenir ne vous touche pas. On a la volonté d'être fâché, on n'a jamais celle d'être déçu ...Et moi je suis déçue et ça me rend triste. Je voudrais être fâchée et je ne peux pas. J'avais confiance tout simplement . Mon amitié reste mais elle est rudement écornée...et en plus, je passe pour une idiote, ce dont je me moque éperdument. Je sais que pour certains "progrès" je ne suis plus dans la course. On m'a inculqué quelques valeurs et j'y tiens et je les défendrai contre vents et marées. Cette conscience dont on m'a tant parlé quand j'étais jeune, je tiens à être en accord avec elle, il y va de ma santé ! et à celle-là aussi je tiens !

                                            J'ai mal dormi. Je sais que je devrais me dire que tout ça ne me regarde pas, ce qui est sans doute exact. Mais j'aime voir les gens heureux autour de moi, et là, je sens des problèmes dans l'air...Je me demande pourquoi il y a des gens qui se mettent dans le pétrin en toute connaissance de cause. Ma petite amie, si vous saviez comme je vous plains....La vie est dure pour certains, ne la rendez pas plus compliquée. Et rappelez-vous que "les conseilleurs ne sont pas toujours les payeurs".

                                            Et si je pouvais être indifférente, c'est ça qui serait bien ! Non, je ne saurais pas ! L'amitié que voulez-vous.....

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  •                                       Quand une voie est toute tracée....

                                          Ce matin à 8 heures, comme tous les jours, j'écoutais le journal à la télévision. Télématin, c'est le nom de l'émission, intéressante dans l'ensemble..Les sujets y sont variés...oui mais ! aïe ce mais annonce toujours une restriction ou une critique ! Ou tout simplement un sujet de réflexion. Pour moi, c'est le cas aujourd'hui et qui dit réflexion en ce qui me concerne, dit aussi souvenirs puisque ...ça me fait réfléchir ! Alors, je me souviens de ces années d'après-guerre, quand la télévision commençait à entrer dans les foyers. Bien sûr, il n'y avait qu'une chaîne et en noir et blanc ! mais quels journalistes, quels programmes, quelles speakerines ! Et des voix ! ah ! ces voix ! Surtout pour les speakerines, voix douces qui vous berçaient, voix agréables accompagnant un sourire engageant, et qui faisaient entrer le soleil dans votre maison .... Mais c'était il y a déjà de nombreuses années...Pour faire partie de cette grande maison qu'est la Télévision, il fallait être jolie, instruite, élégante, et...avoir une jolie voix.  Las ! de ce côté, que de changements, si les "femmes de la télé" sont toujours jolies et en principe instruites et élégantes, les voix de certaines ne sont plus ce qu'elles étaient....

                                           Mesdemoiselles qui voulez faire carrière à la télévision et qui remplissez les conditions ci-dessus, votre voie est alors toute tracée. Votre voix n'est pas importante... Vous parlez d'une voix nasillarde, qu'à cela ne tienne, on lancera la mode ! Tant pis pour celui ou celle qui vous écoute, l'important est ce qui est dit et surtout que ce soit dit par vous. Suivez votre voie avec la voix que vous avez . Bien sûr, ça n'enlève rien à ce que vous dites et qui est souvent très intéressant...C'est juste un peu agaçant et pour commencer la journée, comme on dit maintenant "c'est pas marrant". Mais est-ce que ça ne deviendrait pas tout bonnement une façon de parler ? ou alors, il y a une épidémie....A moins, que la NASA en perdant ses petits canards au Groenland, ne les ait dispersés jusqu'au dessus de la capitale ? Le froid a pu les tromper ? Non, simplement, la mode est lancée et il y a des adeptes !

                                           A notre époque où on peut tout ou presque rééduquer, pourquoi pas la voix ? Il suffit peut-être de quelques séances et d'un peu de bonne volonté. A moins que ça devienne un critère d'embauche : "on demande jeune fille, bien sous tous rapports, mais surtout parlant du nez, pour s'adresser au public".... Je peux aussi éteindre ma télé, mais c'est tellement simple que je n'y avais pas songé...Et puis non, cette émission me plaît, c'est à mes oreilles qu'elle ne plaît pas ... A moi de m'adapter puisque je ne suis "qu'une cliente".

                                           Les anciennes speakerines....quel souvenir !

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