•                                       "Je n'suis pas bien portant...."

                                        

                                          Entendu cette chanson aujourd'hui à la télévision, et elle m'a transportée à nouveau à cette époque lointaine de ma jeunesse...dans les années 1930 ! Le comique troupier OUVRARD avec son uniforme et son képi bleu et rouge l'avait rendue célèbre et on l'entendait  soit chantée à la TSF (pour ceux qui avaient la chance de posséder un poste), soit chantée par les chanteurs de rue, et pourquoi pas par un de vos parents qui s'essayait à cette gymnastique lors des réunions familiales ! Il fallait en avoir du souffle pour raconter en chantant les misères de ce pauvre homme si mal portant ! Mais ça faisait bien rire et c'était le but recherché ! Est-ce qu'on riait de peu ? c'est possible, mais entre les comiques troupiers et les chansonniers, il y avait le choix...Et on en profitait. Les comiques troupiers se produisaient souvent au cours des entractes au cinéma, entre les deux films...Petits sketchs qui faisaient patienter en attendant l'arrivée du "grand film", et pendant que les ouvreuses vendaient esquimaux, bonbons ou autres friandises en passant dans les allées, entre les fauteuils . On ne perdait pas son temps et on en avait pour son argent ! Une séance de cinéma, tout compris, durait de 3 à 4 heures !

                                            J'en reviens à mes comiques troupiers, moi je me souviens d'OUVRARD, BACH, LAVERNE  et bien plus tard, après la guerre, Henri GENES. ces mêmes comiques jouaient également dans des opérettes...ils étaient appréciés. Ils étaient si drôles.

                                            Et les chansonniers...Je n'avais jamais eu l'occasion d'aller les applaudir avant la guerre, mon père trouvant alors que ces sorties "n'étaient pas de mon âge" ! Ben voyons, une fille avait des contraintes qui ne sont plus à l'ordre du jour maintenant, heureusement ! Mais, je les avais déjà entendus à la TSF et j'ai pu aller au Caveau de la République début 1946, je m'en souviens encore ! Le patron de ma mère avait offert cette sortie à ses employés et dans la foulée, il m'avait invitée...Bonne aubaine... Ce monsieur était, entre autres, marchand de bestiaux (c'est très important !)...Nous voici donc tous partis un dimanche après-midi, venant de banlieue et avec un petit (très petit ) retard dû au train. La salle était déjà dans l'obscurité et nous entendons une voix féminine dire très fort "Tiens voilà Pépé qui amène de sa campagne toute sa petite famille ! comme c'est gentil"...Aïe,  pour une arrivée discrète, c'était pas réussi. D'autant plus que cette gentille personne a ajouté "Installez-vous tranquillement, vous avez tout notre temps"... Nous étions  7 ou 8, mais tous avec le moral en berne ! quelle honte...et tous les spectateurs qui riaient.... Si mes souvenirs sont exacts, celle qui nous avait accueillis s'appelait OLEO... Je l'ai vue et entendue à d'autres reprises, toujours avec le même bagout. A la condition de ne pas lui servir d'exutoire, c'est très drôle ! OLEO, P.J. VAILLRD, Anne-Marie CARRIERE, Raymond SOUPLEX, René DORIN, Pierre DAC, et bien
     d'autres dont j'ai oublié les noms, faisaient les grandes heures des Cabarets de chansonniers... Ils étaient spirituels , mordants, donnaient un coup de pattes en passant...mais tout ça restait bon enfant.... C'était l'esprit de PARIS , caustique mais jamais méchant.  Il y a encore des chansonniers maintenant, ont-ils le même esprit ? Je ne peux en juger . Et puis, regarder un spectacle chez soi, à la télévision, vous fait échapper totalement à cette ambiance tellement spéciale d'une salle parfois en délire et prête à tout applaudir puisque présente pour ça ! Et qui, pour le coup, avait "la rate qui s'dilate" comme dans la chanson d'OUVRARD !

                                             Et après la guerre, le rire était le bienvenu.

                                              

     

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  •                                       "qu'il est doux de ne rien faire..."

                                          Si la paresse est un vilain défaut, la flemme est une maladie passagère, légère, qui arrive on ne sait ni pourquoi ni comment et qui guérit de même ! Opinion toute personnelle qui se révélera exacte je l'espère ! C'est ce qui m'arrive aujourd'hui et j'en suis honteuse, mais pas trop tout de même ! Aucun traitement pour ça, c'est un état d'esprit passager et son traitement n'enrichira pas les laboratoires pharmaceutiques...Maintenant, on dit "cool, cool aujourd'hui..." comme je ne suis pas douée pour l'anglais, moi je dis "j'ai la flemme et je ferai ça demain"! ça revient au même, je laisse aller tout doucement, les heures s'écoulent, le temps passe et à la fin de la journée je n'aurai pas fait grand-chose ! Comme disait un ami de mes parents "ce n'est pas beau, mais c'est tellement bon" ! 

                                          Il y a pourtant un beau soleil dehors, mais il fait très froid...Je sortirai demain. J'ai des lettres à faire, des papiers à classer, mais c'est Dimanche...Je ferai tout ça demain. Le ménage ? je le ferai demain.... Donc, il faut que je me repose aujourd'hui car demain ma journée va être chargée; c'est normal non , je ne vais quand même pas me fatiguer à l'avance ? Et pourtant, mes parents, mes maîtres m'avaient bien éduquée et on m'a répété très souvent qu'il "ne fallait jamais remettre au lendemain ce qu'on pouvait faire le jour même "...C'est une très belle phrase, mais aujourd'hui, je le repète, j'ai la flemme ! Et je l'entretiens cette flemme, je la dorlote, je la garde au chaud ! Demain, il fera jour.

                                          Et voilà ce qui explique cet article "sans queue ni tête"... Pardonnez-moi. Demain sera un autre jour. Bon courage à tous...moi j'ai la flemme, je crois même l'avoir déjà dit !

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  •                                       Souvenez-vous...

                                          Il y a encore quelques années, il y avait branle-bas de combat à la Poste, qu'on appelait alors les P.T.T, en cette période des fêtes de fin d'année. Pauvres facteurs, ils étaient surchargés de besogne, les échanges de lettres étant nombreux. Et les colis aussi...Mais le courrier était sacré et devait arriver à temps. Chacun envoyait des voeux de bonne année, qui à sa famille au loin, qui à des amis, qui à des relations plus ou moins intimes...Lettres, petites cartes décorées, fleuries ou simples cartes de visite, tout était bon pour se rappeler au bon souvenir de quelqu'un et lui souhaiter une bonne année. Pour rien au monde on se serait abstenu. De quand datait cette tradidion ? je ne sais pas. Cela semble désuet maintenant à cette époque de téléphone, de SMS, d'Internet..Il y a bien quelques récalcitrants (dont je suis) qui persistent pour ce courrier traditionnel et ce, à leurs risques et périls ! Votre courrier ? il n'est pas sûr d'arriver à temps... quelle que soit la date d'envoi ! C'est ainsi...Il faut compter avec des impondérables nombreux que je ne veux ni énumérer ni critiquer, mais qui bloquent le système si bien rôdé qu'était jadis le service postal ! Et voilà pourquoi rien n'est moins sûr que cette voie....Constatation un peu triste.

                                           Lorsque j'étais jeune, on choisissait avec amour des cartes à envoyer à la famille, les enfants s'appliquaient en tirant la langue pour écrire ce qui allait ravir notamment les grands-parents éloignés... Et le courrier allait vite et était pratiquement assuré d'arriver. Mais oui...La joie était dans l'air...chacun faisait des efforts pour mener à bien cette opération "voeux" alors si importante. Quelle belle époque.

                                           Pendant la guerre, même les cartes inter-zones arrivaient à destination. Heureusement car, même si on ne pouvait écrire "un roman" dessus, elles transmettaient au moins les nouvelles. Et maintenant ? On écrit moins c'est certain, mais peut-être parce qu'on n'est pas sûr de l'arrivée du courrier. Force est bien de le constater. Personnellement, j'ai envoyé cinq lettres, le même jour, dans des enveloppes pré-timbrées de La Poste; elles ont été mises dans la même boîte à la Poste, à la même heure. le matin...le 29 décembre. Pour l'instant, une seule est arrivée à PARIS, le 31 décembre (rapide celle-là). Les autres ? quel chemin ont-elles pris ? Sûrement pas la voie expresse ! Comme aurait dit le regretté Fernand Raynaud "y a comme un défaut"....C'est la faute à pas de chance ! c'est pas moi, c'est l'autre ! 

                                          Je suis pour le progrès, mais quand le progrès détruit la conscience ça devient grave....

                                           Alors merci au téléphone, merci à Internet, merci aux SMS et autres mails...Sans vous, ce début Janvier n'aurait plus de charme, ce charme d'antan qu'on est bien obligé de regretter parfois...Ainsi va la vie...cette vie moderne que je suis heureuse de vivre malgré tout. Mais je n'arrive pas à tout envoyer dans le domaine de l'oubli et de l'ancien !

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  •                                       D'un siècle à l'autre....

                                          Depuis hier, 2009 pointe le bout de son nez !  Lorsque j'étais jeune, mon père me disait "je ne verrai pas l'an 2000...toi peut-être..." Mais c'était vraiment un "peut-être" ! Et voilà, non seulement j'ai vu arriver l'an 2000,mais j'en suis à 2009 !¨Pour la suite, on verra ! la décision ne vient pas de moi ... Alors je pense à toutes ces années passées, à toutes les joies, toutes les peines, tous les bonheurs, tous les malheurs ! ça fait un drôle d'amalgame mais, comme dans la si jolie chanson d'Edith Piaf "Non, je ne regrette rien"...S'il faut de tout pour faire un monde, il faut de tout pour faire une vie.

                                           Je revois ma petite enfance, d'abord à PARIS, mais là mes souvenirs sont flous, j'étais encore trop jeune, et ensuite à JUVISY et sa commune limitrophe ATHIS-MONS. C'était de 1927 à 1944 dans un premier temps. Souvenirs de jeux, d'insouciance , d'études aussi. Souvenirs de ce frère trop tôt parti et qui m'a tant manqué. Et souvenirs de jeune femme, de jeune mère de trois enfants de 1949 à 1956...Mais entre temps, souvenirs de cette période de guerre, du désastre de 1940, de l'occupation, et surtout souvenirs si tristes de la disparition de mon frère et de ce bombardement dont je parle si souvent...Plus rien, plus de frère, plus de maison, un père absent...Plus que deux femmes seules...Quelle jeunesse !

                                            Et puis la joie de la fin de la guerre et l'arrivée de tous ces progrès qu'on n'aurait même pas évoqués avant la guerre. Les voitures, les réfrigérateurs, la télévision, les appareils ménagers de toutes sortes rendant la vie des femmes plus agréable ! Tout ça est dans le désordre dans mon esprit, mais chaque jour ou presque amenait un progrès ! Et les avancées sociales si importantes ! Ah! oui, nous avons vécu alors une période
    inimaginable quelques années auparavant ....Tout en regrettant parfois ce qui avait été "avant guerre", force est de constater que les progrès ont du bon...Nous n'étions pas malheureux jadis, nous vivions avec ce que nous avions, sans penser à autre chose...Mais s'il fallait maintenant revenir en arrière...aïe, aïe, aïe... Qui se revoit faisant la lessive à la main, lavant les couches, frottant le parquet, etc...Pas moi toujours ! j'apprécie le progrès et les progrès ! 

                                             J'ai connu les anciens francs, les nouveaux francs, l'euro....Je n'ai pas l'esprit tourné vers les chiffres et là, si progrès il y a, ils ne m'ont pas réjouie...Mais il faut bien se faire à tout, pas moyen d'y échapper ! Ce qui ne m'empêche pas parfois de calculer combien ça ferait en...anciens francs d'avant 1960 ! là, je rétrograde !

                                              Que de changements entre ces deux siècles...Des disparitions d'êtres chers ont apporté la tristesse. Des arrivées de petits-enfants, d'arrière-petits-enfants, ont apporté la joie...Ce qui a été, ce qui sera, le bilan est à faire, mais je le crois positif en ce qui me concerne. J'ai eu une vie bien remplie avec une famille unie et ça c'est important. Hormis la guerre, je souhaite à tous une longue vie à l'image de la mienne ! Bien sûr, il y a sûrement mieux, mais il y a pire...Soyez optimistes !
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