Une punition jadis..
Je me souviens de ce dimanche de mon enfance...Après déjeuner, je voulais aller jouer avec des jeunes voisines qui étaient aussi mes camarades de classe. J'ai demandé la permission...aïe...plus
facile à demander qu'à obtenir à l'époque, il fallait y mettre des formes, ce que vraisemblablement je n'avais pas fait ! Une réplique de mon père en ayant entraîné une venant de moi, ce que je
n'aurais pas dû faire, me voici le centre du courroux paternel. Je sais bien que j'avais le tort de "partir au quart de tour", je n'ai d'ailleurs pas changé, et de répondre un peu vite. Ce
n'était pas la mode à cette époque...Pan... la punition ne s'est pas fait attendre et me voici installée à la table d'honneur (si on peut dire), nantie de cette injonction paternelle : "Tu vas
conjuguer Je dois répondre correctement à mes parents à tous les modes, tous les temps, toutes les personnes. Ensuite, tu pourras aller jouer !"....
Si l'autorisation était donnée, ce n'était pas gagné ! J'avais environ 8 ou 9 ans. Si je répondais trop vite, je n'écrivais pas avec la même vitesse ! Et ça faisait bien du travail en perspective
à deux heures de l'après-midi ! Sans compter qu'en pleurant, on va nettement moins vite ! et que la présentation du devoir comptait, il ne fallait pas bâcler. Donc beaucoup de conditions à
remplir avant d'aller rejoindre les autres filles.... Après une petite interruption pour goûter (important pour ma mère le goûter) , j'ai eu enfin terminé juste ...pour 7 heures du
soir. Plus de copines à l'horizon ! mon après-midi se terminait comme il avait commencé, pas trop bien !
D'aucuns
penseront que mon père était cruel ? pas du tout, il adorait ses enfants et jouait souvent avec mon frère et moi. Il ne nous corrigeait pas, il punissait...Et c'était le champion de la
conjugaison ! Sévère, certainement, c'est ce que nous trouvions à l'époque. Mais il n'interdisait jamais pour le plaisir, il expliquait et c'est ça qui est important. Cela faisait partie de
l'éducation et de la vie. La sévérité n'est pas un manque d'amour, bien au contraire. Je pense qu'un enfant qu'on laisse faire ce qu'il veut peut se poser des questions : "mes parents se moquent
de ce que je fais, ils ne m'aiment pas". Là, c'est une triste constatation et qui peut marquer à tout jamais. "Qui aime bien châtie bien".... serait mieux. Le tout, c'est de trouver le
juste milieu !
C'était un dimanche des années 1930...avec des pages et des heures de conjugaison....Ce qui prouve qu'on pouvait très bien se distraire pour "pas cher" ! Et en avoir un souvenir amusé bien
des années après !