•                                       C'était l'époque "d'avant-guerre" -

                                          En ce temps, l'année scolaire se terminait fin Juillet. Mais dès la fin juin, on commençait à penser très fort aux vacances. Les dernières compositions mensuelles avaient lieu courant Juin et ensuite c'était "travail à temps partiel" ou presque ! sauf pour ceux qui avaient des examens à passer (bac ou brevet élémentaire) qui avaient lieu en principe début juillet. Le traditionnel certificat d'études lui, se passait en Juin si je me souviens bien...Il nous restait à attendre le verdict : réussite aux examens, passage dans les classes supérieures ou éventuellement redoublement  quand ce n'était pas le départ définitif de l'école (suivant l'âge) et la connaissance avec le travail ! C'était assez courant....

                                          En attendant, les derniers jours d'école se passaient à faire des jeux, de la couture (pour les filles) , à rendre les livres ce qui impliquait de ne plus avoir de leçons à apprendre...La belle vie en un mot ! 

                                          Ensuite, en attendant la rentrée qui avait lieu le 1er octobre, ceux qui pouvaient aller en vacances, en règle générale dans la famille, prenaient le train vers des horizons pas très lointains mais qui semblaient être au bout du monde ! Pour la grande majorité, les vacances se passaient à la maison avec les parents...Mais il n'y avait plus, pendant deux mois, les contraintes habituelles des écoliers... Les parents avaient très peu de vacances pour raisons que j'appellerai "techniques" : pas de congés payés ! Les gens y regardaient à deux fois avant de prendre quelques jours à leur compte....Les salaires n'étaient pas toujours élevés... Et puis, il y a eu les avancées sociales de 1936 et les premiers congés payés ! 15 jours...Mais ça semblait extraordinaire et les plages ont commencé à se remplir...les campagnes aussi.  Et au retour des vacances, que de souvenirs à raconter !

                                         Les temps ont bien changé, mais à l'époque, nous ne nous estimions pas malheureux (surtout les enfants), nous ne connaissions pas autre chose. Nos parents eux, ont beaucoup plus apprécié les progrès sociaux dont les enfants ont bénéficié aussi, il faut bien le dire ! mais quand on est enfant, je ne crois pas qu'on se rende bien compte de la vie des parents....Égoïsme ? non. Insouciance certainement.....Puisque les parents se dévouent pour que leur petit monde soit heureux, c'est que tout va bien ! Ce n'est que beaucoup plus tard , lorsque vient notre tour qu'on se dit que peut-être ils avaient des problèmes dont ils n'auraient voulu parler pour rien au monde! 

                                        Actuellement, beaucoup ne peuvent aller en vacances parce que la vie actuelle est très dure pour certains. Très souvent, le manque de travail qui entraîne le manque d'argent (ça c'est une Lapalissade !) ne permet pas le moindre écart...Souhaitons quand même à chacun, ne serait-ce que pour une journée, de vivre quelque chose d'exceptionnel et d'avoir un beau souvenir à raconter pour cette période estivale...Le droit à un tout petit bonheur, ça doit bien exister non ?

                                           


                                          
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  •                                       Bien sûr, suivant la formule consacrée, "le lecteur peut rectifier de lui-même".... N'empêche que j'ai un peu honte !
                                          Dans mon précédent récit, publié avant relecture de ma part (ça c'est pas bien) et dans lequel je parlais de mes souvenirs d'enfance à Paris, j'ai malencontreusement  écrit "qu'il avait été question de dégorger PARIS "alors que je voulais écrire "désengorger" Paris....Et un peu plus loin, dans la foulée, j'ai écrit "courronné" avec 2 r...que voulez-vous, je ne suis pas avare !
                                          Pour ces fautes qui me mettent le rouge au front, je vous demande d'avoir la gentillesse de m'excuser ! Mille fois merci !
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  •  eneviève                                     Les bateaux parisiens -

                                          Aujourd'hui, c'est officiellement l'été, il fait très beau et très chaud dans ce sud qui a vu notre arrivée il y a déjà un certain nombre d'années...Retraite oblige.... C'est peut-être la raison qui me fait penser à cette époque lointaine de ma petite enfance...le farniente nous permet de penser tranquillement...

                                          Quand j'étais enfant, après avoir quitté Paris pour la banlieue, j'éprouvais un grand plaisir à revenir à Paris voir mes grands-parents paternels. A cette époque, ils habitaient Place Dauphine et les fenêtres de leur appartement donnaient d'un côté sur la Place Dauphine et de l'autre côté sur le Quai des Grands Augustins, c'est-à-dire avec vue sur la Seine et....les bateaux parisiens ! Et le spectable nous faisait tenir tranquilles des heures...ou presque. Ces bateaux parisiens avaient une utilité puisqu'ils servaient de transports en commun. Je me souviens que mon père disait qu'ils remplaçaient pour certains trajets les autobus. Ils avaient d'ailleurs la même couleur que les bus. Et lorsque nous habitions PARIS, mon père les utilisait pour aller à son travail. Il y avait des arrêts comme des arrêts de bus....Donc, ils circulaient en permanence au même titre que les bus, avec les mêmes tickets, mais sur la Seine. Et pour nous, quel plaisir de les regarder passer... Ma grand-mère nous emmenait également sur le Pont Neuf d'où nous pouvions regarder également le trafic sur cette Seine que j'adore . Ah oui, j'aimais ce quartier. Au cours d'un voyage à Paris il y a trois ans, j'y suis retournée pensant retrouver mes souvenirs....Déception...La place Dauphine qui ressemblait jadis à une jolie petite place de village, a bien changé et je n'ai même pas pu reconnaître l'immeuble dans lequel habitait mes grands-parents ! C'est normal mais ça m'a fait un peu de peine....Et pour courronner le tout, quelques jours avant mon arrivée, ce magasin de mon enfance, LA SAMARITAINE, qui se trouvait de l'autre côté du Pont Neuf, avait fermé ses portes ! Souvenirs, souvenirs...il ne me reste que ceux qui sont bien inscrits au plus profond de ma mémoire...

                                           Je crois qu'il avait été question il y a quelques années, de remettre en service les bateaux parisiens pour dégorger un peu les rues de la capitale. Je ne sais si cela a été fait. Ce n'est sans doute pas assez rapide pour notre époque ! Ni rentable ? aïe, ça, ça ne pardonne pas !

                                            Et les bons vieux autobus -

                                            D'eux, je me souviens bien ! ce que je pouvais être malade là-dedans ! Il y avait une odeur que je ne pouvais pas supporter, essence ou je ne sais quoi ! Mais ils étaient bien sympathiques quand même ! je revois la plate-forme à l'arrière et surtout ce "Receveur" qui passait vendre ou poinçonner les tickets..il avait un appareil fixé sur une ceinture, dans lequel il faisait passer les tickets en donnant un petit tour de manivelle ! ça nous semblait le plus beau des métiers et très souvent, pour Noël, les garçons commandaient au Père Noël une panoplie de receveur d'autobus....Jeux simples, mais qui nous convenaient.

                                            Et pendant l'occupation, ces bons vieux autobus ont eu un aspect un peu futuriste ! Ils ont été affublés sur leur toit d'une sorte de réservoir ...Ils ne roulaient plus à l'essence, mais au charbon de bois je crois, ces fameux gazogènes dont certaines voitures ont été également équipées, mais avec autorisations spéciales ....ça roulait....que demander d'autre ? Nous manquions alors "d'un peu" de liberté.....

                                            Ce qui m'a marquée le plus ? je crois bien que c'est l'odeur des autobus...Rien que d'y penser, je crois la sentir encore ! Je dis toujours que les souvenirs sont faits de visions mais aussi d'odeurs....Certaines sont agréables, d'autres un peu moins ....

                                             Tout ceci fait partie quand même des bons souvenirs.
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  •                                       A cette époque si triste pour la plupart des gens, cette période de 1939 à 1945 dont je parle beaucoup, peut-être même un peu trop, oui, il nous arrivait de rire ! Rire parce que des petites situations étaient drôles, rire pour des riens, en ce qui concerne les jeunes  de mon âge, rire justement parce que nous étions jeunes et que c'est un besoin vital ! Pour ma mère qui pourtant n'avait aucune raison de rire, simplement parce qu'elle me voyait joyeuse....Sait-on toujours pourquoi on rit ? Surtout à 20 ans....Mais Dieu, que ça fait du bien !

                                          Fin d'été 1940, nous venions de revenir de cet exode sur les routes, pour retrouver notre maison intacte et nos animaux, dont ce chat tout noir, appelé Mickey et que ma mère en partant avait confié à une voisine qui n'avait pas voulu partir de chez elle. Elle s'était très bien occupée de notre matou, un animal adorable et qui ne demandait que des caresses....et un peu de nourriture bien sûr. Elle lui avait ouvert et son coeur, et sa porte ce qui fait que Mickey avait deux domiciles. Il était un  peu pique-assiette. Enfin, on lui pardonnait tout...Un jour, j'étais chez nous et j'entends crier dans la rue "au voleur, au voleur, arrêtez-le". Je me précipite à la fenêtre et je vois notre voisine armée d'un balai et qui, en criant, courait derrière un chat hyper-agile qui s'enfuyait en traînant derrière lui un....chapelet de saucisses....Personne ne pouvait le rattrapper ni surtout récupérer son butin ! notre voisine qui venait de "faire une bonne affaire" alors que les restrictions étaient déjà bien là , se voyait dépossédée d'un bon repas! C'était notre chat qui, ayant ses grandes et petites entrées chez cette dame et "parce que quelque diable aussi le tentant", s'était servi tout seul ! Et moi, j'ai honte maintenant, mais j'ai été prise d'un fou rire ! on aurait dit un dessin animé....J'aurais dû m'excuser, mais je ne pouvais pas...C'était trop drôle....Nous n'avons pu émettre qu'une recommandation : ne plus faire entrer ce voleur ! Je pense qu'il avait très faim, comme tout le monde. 

                                            En 1942, peu de temps après cette horrible nouvelle que nous venions d'apprendre, la mort de mon frère...Dans le village de l'Oise où il était inhumé, des cultivateurs charmants entretenaient sa tombe et s'étaient liés d'amitié avec nous. Ils nous écrivaient lorsqu'ils arrivaient à tuer veau ou cochon sans passer par la filière normale, pour que nous essayions de nous rendre là-bas. Et nous revenions avec quelques provisions de viande, de farine, d'oeufs....ou autres choses qui nous faisaient défaut et qu'ils nous donnaient, ce qui faisait doublement plaisir ! C'était très gentil de leur part et ça nous rendait tellement service ! Nous passions par la gare du Nord à Paris ! c'était une véritable expédition...il y avait si peu de trains ... Un soir que nous revenions avec deux cabas, l'esprit pas très tranquille puisqu'il y avait des contrôles, nous entendons courir derrière nous sur le quai de la gare et appeler en mauvais français "Madame, madame"...Maman était en grand deuil, elle n'avait déjà pas beaucoup de couleurs, mais là, elle était livide et je devais être dans le même état ! C'était un soldat allemand qui l'appelait...Je ne sais jusqu'à combien peut battre un coeur en cas de frayeur, mais je crois que l'une et l'autre étions au maximum. Maman s'arrête et le soldat lui dit "Madame, bouteille cassée dans votre sac, ça coule"....Que faire ? que dire ? nous n'avions pas de bouteille, mais simplement un bon gros lapin bien vivant (pour l'instant), et qui soulageait sa vessie ! et évidemment, ça passait au travers du sac ! Maman a répondu "oui, je sais, c'est pas grave". Que faire d'autre ??? Le pire, c'est que cet allemand voyant ma mère chargée, lui a pris le sac des mains ! et...nous avons passé les contrôles sans encombre ...Cette peur, nous ne l'avons jamais oubliée, mais elle a fini par déclencher entre nous une crise de rire inextinguible ! Toute notre peur ressortait par ce rire.... On se voyait déjà à la kommandantur et peut-être même en prison......Il en fallait si peu à l'époque ...tout ça pour un pipi de lapin !

                                            Ce sont des petites histoires insignifiantes...Il y en a eu bien d'autres que j'ai déjà racontées, (site Dandylan )d'autres me reviendront encore à l'esprit... C'était si bon de rire même pour des bêtises....Et les occasions n'étaient pas nombreuses, il fallait en profiter .


                                          
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  •                                       Je viens d'entendre une émission très sérieuse à la Télévision où il était question du projet de légiférer sur la fessée.... Ce mot qui a pour définition dans le dictionnaire "Robert": tapes données sur les fesses...Alors, je pense....avec le recul, que mes parents l'ont échappé belle ! Au moins une fois dans leur vie (même peut-être deux fois, ne soyons pas avares). Qui de ma génération, n'a pas reçu de fessée ? Quand je pense que j'aurais pu aller déposer une plainte en bonne et due forme, et que je ne l'ai pas fait ! Lequel de mes enfants n'a pas eu droit à ce chatiment corporel ? Attention, je suis encore là et allez savoir s'il y a  prescription  ou pas ! Je vais donc me méfier.

                                           Soyons sérieux, je n'ai jamais pensé que mes parents étaient des bourreaux d'enfants (de même que je ne me considère pas comme telle). Je crois qu'une  petite fessée donnée à un enfant qui vient de faire des bêtises, calme ce dernier et...la maman aimante malgré tout, qui est "sortie de ses gonds". Je ne prône pas l'octroi d'une fessée, je dis que ça soulage les deux belligérants...A moins d'être un adulte cruel qui éprouve une joie malsaine à donner des coups (malheureusement il y en a), il y a toujours moyen de se contrôler. Et une tape donnée au bon endroit et à bon escient est-elle si mauvaise pour l'éducation ? Est-ce que ça ne sera pas plus mauvais si des enfants, se sentant investis de tous pouvoirs, vont "dénoncer" le père ou la mère fautif ? Il y aura toujours des abus...Qu'on se souvienne du film "Les risques du métier"....Moi, j'ai vu le film et j'ai vu une histoire absolument identique, alors que je travaillais dans un commissariat de police...C'était il y a bien longtemps. Les enfants d'une classe se sont mutuellement "monté la tête" et ont failli faire envoyer en prison plusieurs hommes de la ville, dont un instituteur ! quelle enquête....Qu'on légifère sur la pédophilie, oui ! mais pas sur la fessée ! Sur la maltraitance, oui ! mais pas sur la simple fessée ! En tout, il faut de la mesure....

                                            Dans les écoles, je pense qu'enseignants, assistantes sociales, infirmières, sont à même de constater si des enfants sont maltraités chez eux. Il y a tout de  même des signes qui ne trompent pas et qui peuvent amener des responsables à surveiller, d'abord discrètement puis plus ouvertement s'il le faut. Mais, de grâce, ne donnons pas aux enfants la responsabilité d'aller dénoncer leurs parents ! Je trouve ça horrible et ça me rappelle une certaine époque....Mon mari qui avait été déporté en Allemagne comme les jeunes de sa génération, avait été choqué que des enfants là-bas, au nom de je ne sais quel ordre, dénoncent s'ils le jugeaient utile, parents ou voisins....

                                            Un enfant, c'est fragile psychologiquement, peut-être plus que physiquement. Donnons-lui les responsabilités de son âge. Éduquons-le...c'est peut-être ça qui manque un peu actuellement. Apprenons-lui à respecter et à aimer les autres, à bien construire sa vie. Il y a déjà bien du travail et tout ça peut être fait...sans fessée ! Éduquons les enfants et les parents aussi parfois car ils sont responsables de leurs enfants et de leur devenir. Aimer ses enfants, ce n'est pas faire toutes leurs volontés. C'est essayer d'en faire des adultes "bien dans leur peau" et bien armés pour la vie. Ils en auront besoin. Je dis bien essayer car ce n'est pas toujours facile...

                                            Mon père me disait toujours (surtout quand je demandais une permission qui me semblait un peu délicate !) "Fais ce que ta conscience te dit de faire"...Je ne suis pas certaine qu'il ait eu raison...ma conscience m'a toujours "titillée", même quand j'étais bien jeune. Il croyait bien faire sans doute..Mais s'il m'avait donné une fessée, ça m'aurait ensuite beaucoup moins travaillée et marquée...



                                       
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