•                                       Tout le monde en piste !

                                          Encore quelques jours et bien des petits coeurs vont battre d'émotion ! Quand je dis des petits coeurs, je pense aux petits écoliers, ceux qui vont pour la première fois à l'école, ceux qui ont déjà une expérience d'une année...Mais il faut penser aussi aux coeurs des mamans qui sont parfois bien serrés aussi ! Ce n'est pas rien "d'abandonner" son petit qui devient grand...Une page se tourne et je me souviens que cette opération avait été très délicate pour moi ! Le premier jour, j'ai pleuré avec mon fils aîné et...je l'ai ramené à la maison !!! Réaction idiote qui m'a attiré les foudres de l'institutrice, à juste titre j'en conviens. C'est du passé. Je n'ai jamais recommencé pour mes deux autres enfants et pourtant...si ma fille adorait l'école et ce, dès le premier jour, son jeune frère était comme l'aîné et pleurait à vous fendre le coeur...Dur, dur le métier de maman !

                                           Petite consolation : tout le monde aura un cartable neuf, des habits neufs ! Tout le monde ? pas sûr ! Ce n'est pas facile à notre époque de vouloir que ses enfants soient comme tout le monde, ne se sentent pas "en-dessous" des autres. Les enfants ne comprennent pas toujours les problèmes d'argent de leurs parents...et pourtant la différence entre les enfants ne tient très souvent qu'à la différence de revenus des parents...Ce qui est certain, c'est que chacun aime ses enfants et se "décarcasse" pour le prouver...Mais quand les euros ne suivent pas ça crée des soucis !

                                          Mais le 2 septembre au matin, c'est certain qu'il y aura des rires parmi ceux qui seront heureux de se retrouver après les vacances....et des pleurs parmi ceux qui se seraient bien passés de l'école. On ne peut contenter tout le monde. L'apprentissage de la vie ne commence pas toujours dans la joie et la bonne humeur !

                                          Il y aura ceux qui changent de classe et qui se demandent qui ils auront comme maître ou maîtresse...Gentil ? pas gentil ? Jeune ? Moins jeune ? que de questions et d'incertitudes ! Les plus grands aussi changeront de classe pour la plupart et commenceront à penser aux examens qui pointent déjà leur nez...Tout arrive tellement vite... Pour le premier jour, ils se raconteront leurs vacances et vite au travail ...Cours élémentaire, cours moyen, collège, lycée....Le parcours est déjà bien tracé. Pour la suite, on verra...

                                           Il n'y a que le premier pas qui coûte dit-on ...oui, mais celui-là, il est de taille ! Bon courage à tous et...aux parents.
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  •                                        Mode et...obligation !

                                            Le costume pour les hommes (j'en ai déjà parlé)...le chapeau pour les jeunes filles et les femmes ! On ne pouvait y échapper surtout avant la guerre...Non seulement la mode le voulait ainsi, mais c'était une question d'éducation : on ne sortait pas "en cheveux" !... ça ne se faisait pas ! Quand on commençait à ressembler à une petite jeune fille, on avait droit à un chapeau, surtout pour sortir le dimanche ! Chapeau de paille l'été, chapeau en feutre l'hiver, béret ou petit bonnet pour aller en classe...Il y avait le choix.  Le chapeau d'hiver se portait à partir du mois d'octobre et celui d'été à partir des Rameaux ou au plus tard de Pâques...qu'il pleuve, qu'il vente, qu'il neige ! C'était ainsi !

                                            Chez moi surtout, mon père était intransigeant et ne badinait pas avec la discipline ! donc chapeau obligatoire. Je me souviens qu'en 1939, alors que j'avais commencé des études à Paris, j'avais tricoté au crochet une petite calotte et que...dès que j'avais quitté la maison, je la pliais et la mettais dans mon classeur...Pas vue, pas prise...Mon père avait bien émis l'idée que ça ne ressemblait pas trop à un chapeau, mais bon...l'honneur était sauf !

                                            Ces chapeaux, nous pouvions les acheter dans des magasins ou les faire faire chez une modiste...Il y en avait des simples, des très travaillés, tarabiscotés, emplumés etc...Toutes les fantaisies étaient permises ! Allez faire mettre ça maintenant aux jeunes filles et même ...à leurs mères ! Quand je suis devenue adulte, j'avoue que j'ai bien aimé cet accessoire ! Puisqu'il en fallait un, autant qu'il vous plaise non ? Pendant la guerre, j'avais réussi à m'en faire faire un que je trouvais magnifique... Il avait une petite plume sur le côté qui me donnait un genre "chasseresse". Malheureusement, je ne l'ai pas gardé longtemps et pour cause...Ma mère et moi avions pris le train pour aller à Paris (nous habitions la banlieue) et maman s'était assise face à moi. ..et pendant les vingt minutes que durait le voyage, elle a eu  d'une part les yeux fixés sur mon chapeau et, d'autre part des petits soubresauts de rires qu'elle avait bien du mal à réprimer ! j'étais furieuse et dès le lendemain j'ai revendu cette oeuvre d'art à une amie, pour "trois francs six sous". Je ne l'avais pas acheté pour assurer le divertissement des gens, même de ma mère que j'aimais beaucoup ! Je me suis contentée par la suite des turbans qui étaient la grande mode entre 1940 et 1945 et qu'on pouvait faire soi-même, sans grandes difficultés !

                                              Après la guerre, on a commencé à moins porter de chapeaux, mais tout de même c'était encore l'usage pour les sorties, les cérémonies...J'avais une amie qui me disait que j'avais "une tête à chapeaux" (?) et quand elle n'avait pas le moral car elle venait de perdre son mari dans le tremblement de terre d'Agadir, elle m'emmenait aux Magasins Réunis Place de la République à PARIS et pour la distraire, j'essayais des chapeaux ! Je n'achetais rien bien sûr, mais nous avions passé un bon moment, pas trop ruineux...

                                               Mon dernier chapeau m'a laissé un goût amer...c'était en 1965, pour la communion solennelle de mon plus jeune fils. J'avais un "amour de petit bibi" que j'avais fait faire l'année d'avant pour la communion de sa soeur. La veille de la cérémonie, mon fils me dit :"Maman, est-ce que tu mets pour ma communion le chapeau que tu avais pour la communion de ma soeur ? " Et il ajoute très sérieusement :"parce que si tu le mets, moi je ne vais pas à ma communion" ! Il ne se rendait pas compte, on avait vraiment besoin de lui ce jour-là ! Alors, j'ai abdiqué...j'ai promis de ne pas mettre le chapeau qui n'est plus jamais ressorti de son carton ! C'en était terminé de ma période "chapeaux". Bof...ça n'a pas été la catastrophe du siècle, bien au contraire ... J'allais enfin être à la mode, sans chapeau !

                                               Plus de chapeaux, plus de modistes.....La page est tournée.
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  •                                       Pas si pratique que ça !

                                          Parce que je viens d'apercevoir une image dans un film à la télévision, me voilà repartie dans mes souvenirs très lointains ! Souvenir de la tenue que mon père endossait pour aller travailler ! il m'en faut peu et c'est reparti ! Sa tenue n'avait rien de spécial, c'était celle des hommes de l'époque travaillant dans des bureaux...ou ayant des professions libérales.

                                           Costume trois pièces obligatoire, dont le gilet et ses goussets dans lesquels on trouvait notamment, attachée à une magnifique chaîne en or ou éventuellement en argent, la montre dite "de gousset". Je ne sais si les montres-bracelets existaient déjà, mais elles n'étaient pas courantes...Ces goussets, ils contenaient aussi parfois une petite boite de cachous, ou autres pastilles de Vichy, ce qui nous ravissait mon frère et moi, car lorsque nous avions été très sages, nous avions le droit de chercher nous-mêmes en récompense, l'un de ces bonbons ! A un bout de la chaine de montre, il pouvait y avoir aussi, caché dans un des goussets, un petit médaillon contenant une photo ou autre petite relique...De vrais trésors en un mot !

                                             La chemise blanche était de rigueur, avec un col et des manchettes amidonnés, amovibles. Je me souviens que ma mère les confiait toutes les semaines à une blanchisserie qui se chargeait du nettoyage, amidonnage et repassage des cols et poignets, ma mère se chargeant des chemises...On faisait l'échange, cols et poignets propres contre cols et poignets sales ! Quel travail ! Et il fallait attacher le tout à l'aide d'une sorte de petits boutons indépendants (oh combien ! mon père courrait toujours après !). Tout ça n'était pas très pratique et je sais que ma mère a apprécié lorsque les chemises ont eu des cols et poignets fixes (à amidonner quand même). Ah oui, je revois tout ça....Et  ne pas oublier la cravate indispensable et garnie d'une épingle-bijou de plus ou moins de valeur..Il y en avait des très belles.  Et pour couronner le tout, il ne fallait pas sortir sans chapeau ! Ce chapeau qui était un chapeau melon dans ma petite enfance, est devenu par la suite, dans les années 1930 un chapeau mou ! Donc, tenue des plus pratiques pour aller au travail...qui laisseraient rêveurs bien des hommes de notre époque, toujours de plus en plus pressés ! Mais c'était la mode et surtout, une tenue dite correcte était exigée...Instituteurs, professeurs, médecins et autres professions portaient "cet uniforme".... Seuls les ouvriers avaient des tenues plus pratiques et qui variaient suivant les corporations...certains éléments y étant ajoutés, comme des poches pour glisser les outils, les mètres, les tenailles...  Et pas de chapeaux, mais des casquettes.
      
                                              Les métiers de l'alimentation étaient reconnaissables aussi, mais là, pas beaucoup de changements dans la forme!  Bouchers, charcutiers, boulangers, cuisiniers, sont toujours reconnaissables..

                                              Heureusement que les femmes bien que suivant la mode, avaient des tenues plus adaptées. Et il n'était pas rare de voir les employées de bureaux comme on disait alors, porter une blouse par-dessus leur robe à leur travail. Elles avaient tout de même un peu moins chaud que les hommes l'été. Les pauvres ! Plaignons-les (un peu, mais pas trop !) ; en compensation, ils ne faisaient pas de travaux ménagers !

                                              Maintenant Messieurs, votre mode est beaucoup plus décontractée, heureusement ! C'est fou ce que le progrès dans tous les domaines vous facilite la vie ! Mais parfois, on ne sait pas très bien si vous êtes médecin, avocat, commerçant, professeur ou beaucoup plus modestement employé... L'essentiel, c'est que vous soyez "bien dans vos baskets", et pour ça...les baskets, ça marche ! Et vos enfants ne peuvent plus fouiller dans vos poches pour voir s'il y a une petite gâterie pour eux ! La vie est ainsi faite : il y a toujours un petit inconvénient quelque part !

                                              
                                               
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  •                                     Cette poésie de Jean AICARD -

                                         En début d'année, j'ai eu l'occasion d'écrire pour un site ami un article sur les métiers d'hier et les métiers d'aujourd'hui. Je commençais alors un paragraphe en citant deux vers d'une poésie apprise à l'école jadis et en regrettant que ma mémoire me fasse défaut pour la suite ! (site:www. dandylan.over-blog.com). Quelle ne fut pas ma surprise il y a quelques jours de constater qu'un internaute venait de faire un commentaire sur cet article et me proposait de mettre cette poésie sur son blog ! J'ai bien évidemment accepté et c'est avec beaucoup d'émotion que j'ai relu tout ce poème dont tous les vers me revenaient à l'esprit au fur et à mesure que je lisais ! Je récitais en même temps !

                                         Et je me revoyais dans cette classe élémentaire, avec mon institutrice....Et "j'entendais" les commentaires d'alors sur les métiers....On nous apprenait  à respecter tous les métiers, du plus humble au plus rentable et au plus honorifique ! Non seulement nous apprenions les mots, mais nous les "discutions", dirigés que nous étions par nos enseignants. Cette poésie se termine par:
                                         "Aimez les métiers, le mien et les vôtres !
                                         "On voit bien des sots, pas un sot métier;
                                         "Et toute la terre est comme un chantier
                                         "Où chaque métier sert à tous les autres,
                                         "Et tout travailleur sert le monde entier"      C'était signé : Jean AICARD.

                                         Cela me donne à réfléchir...et si, maintenant les mentalités avaient changé ? Je crois bien que oui. Les métiers dits manuels n'ont plus la cote...On croit parfois "déchoir" en acceptant un travail dévalorisant comme on dit....Dévalorisant, pourquoi ? Tout travail peut être fait avec intelligence et courage, surtout quand on le fait pour le bien-être des siens...Pourquoi a-t-on tant dévalorisé le travail dit manuel ? Si nous avons tous besoin de "têtes chercheuses", nous avons également tous besoin d'ouvriers...Chaque corporation a besoin d'une autre corporation pour l'aider . Le boulanger a besoin du boucher, le fromager a besoin du paysan, le plombier a besoin de l'électricien. Et le médecin...il a besoin de tout ce monde là ! Nous avons tous besoin les uns des autres.

                                          Certains métiers sont très durs, d'autres moins. Mais tous ont leur utilité. Non, il n'y a pas de sot métier, il n'y a que des sottes gens. Cette poésie est ancienne mais....si elle était d'actualité ?En revalorisant les métiers, peut-y aurait-il moins de chômeurs ?

                                                                              

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  •                                       C'était encore "l'ancien temps" -

                                          J'étais encore bien jeune, mais tout de même jeune adolescente (année 1937 ou 1938) - Je n'avais pas beaucoup de liberté (pour être franche, pas du tout de liberté !). Mon père  était très strict surtout en ce qui me concernait. Mon frère ayant la chance d'être un peu plus âgé et surtout d'être un garçon, avait plus de chances que moi de se voir octroyer des autorisations de sortie avec des amis...C'était ainsi....Ce n'était pas un manque de confiance envers "la fille", simplement, ça ne se faisait pas ! Formule sacrée et consacrée sur laquelle il n'y avait pas à revenir ! Je pouvais, très exceptionnellement, sortir accompagnée et surtout chaperonnée par mon frère ! Une sortie, même accompagnée, c'était tout de même mieux que pas de sortie du tout ! Et André et moi nous entendions très bien...Alors, j'acceptais le chaperon ! Inutile de préciser que pour les sorties, l'autorisation paternelle était seule autorisée !

                                           Le film de Walt Disney "Blanche-neige et les sept nains" venait de sortir et faisait un tabac comme on dit maintenant. J'avais très envie de le voir d'autant plus que j'adorais tout ce qui était dessin et qu'on disait le plus grand bien de ce merveilleux dessin animé. Mon frère propose de m'emmener...quelle aubaine ! Nantie d'une autorisation en bonne et due forme (pas trop difficile à obtenir), je laisse à André le soin d'organiser notre sortie. Nous devions retrouver pour cette expédition du siècle (!) deux amis de mon frère, élèves comme lui du collège St Charles. C'était donc une affaire sérieuse et nous voici partis en direction du Cinéma. J'étais aux anges...sortir sans mes parents, pour voir un film, que demander de plus ? Un vent de liberté me donnait des ailes !

                                            Las !...je ne savais pas ce qui m'attendait ! En cours de route, mon frère et ses amis m'annoncent bien calmement, comme si c'était la chose la plus naturelle du monde, que nous n'allions pas voir ce merveilleux film dont je rêvais, mais qu'ils avaient décidé d'aller voir le film d'Abel Gance "J'ACCUSE" ! Je ne peux décrire ma déception et je n'avais encore rien vu ! Pas question pour moi de dire simplement  "ah non, je n'y vais pas", c'était me priver de sortie et de cette liberté si peu courante ! Quand faut y aller, faut y aller !!! j'ai donc suivi le mouvement et ces garçons qui eux, représentant la majorité et le "pouvoir", avaient décidé....Aucune compensation prévue, car si nous avions obtenu un crédit pour un film, il n'était pas question de voir renouveler l'opération !!!!!

                                           Ah ! Abel Gance, vous ne savez pas ce que vous m'avez fait ce jour-là ! Votre film, je m'en souviens comme d'une torture morale ! Et si mes souvenirs sont exacts, il n'avait rien de drôle ! Il m'a tout juste permis de jouir pendant quelques heures d'une liberté qui m'était donnée au compte-gouttes...Mais pour la distraction, je pense que pour une fille encore bien près de l'enfance, on doit pouvoir trouver mieux ! Les garçons eux, étaient heureux ...tous les goûts sont dans la nature ! 

                                            J'ai enfin vu jouer Blanche-Neige....quand mon fils aîné avait quatre ans, quelques années après la guerre. Nous l'avons emmené pour lui faire plaisir...et pour me faire plaisir je l'avoue !

                                            Mon père me disait "tu sortiras plus tard, quand tu auras 18 ans". Oui, mais....il oubliait qu'un certain Adolf Hitler disposerait de notre jeunesse, d'une autre manière, infiment plus dramatique... 

                                            Etait-ce si bon que ça tous ces interdits qui concernaient les filles ? On nous tenait à l'écart des choses même les plus naturelles...faisant de nous des "demeurées" ! enfin pas trop, ce qu'on ne savait pas on l'inventait un peu, avec bien des erreurs à la clef....Autre temps, autres moeurs....Il y a à notre époque un peu trop de liberté ce qui peut être dangereux aussi. Le "juste milieu" est-il si difficile à trouver ?

                                           

                                         
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