•                                       Actualités pleines de réminiscences -

                                           Les actualités ne sont pas brillantes ces derniers jours... Afghanistan, Géorgie, Russie ce qui m'oblige à me souvenir....souvenirs un peu confus parfois parce que très anciens. C'était "l'entre-deux guerres", alors que des pays étaient menacés, des régions réclamées par cet Hitler...J'étais encore bien jeune, mais je me souviens que le climat était alors un peu lourd. On se demandait jusqu'où irait Hitler...On y croyait, on n'y croyait pas ! Le doute pesant était bien présent et ce, pendant des années. Mais à partir de début 1939, ce doute n'était plus permis...On connaît la suite.

                                           Une fois de plus, au mois d'août, même sans se l'avouer, il nous faut bien reconnaîtreque ça ne va plus très bien en Europe notamment, c'est-à-dire à notre porte. Je n'ai pas un tempérament pessimiste, mais là, je suis un peu inquiète ..."chat échaudé...." . La diplomatie est en marche. En 1938/1939 aussi ! 

                                           Ne pourrions-nous vivre normalement ? Nous avons déjà bien assez de soucis avec nos petites difficultés journalières. Si seulement les peuples pouvaient s'entendre ! est-ce si difficile ?

                                           Mon humeur n'est pas au beau fixe aujourd'hui ! Je vais donc espérer en des jours meilleurs et ne pas encombrer cette page d'idées noires. Mais cela m'a tout de même un petit air de "déjà vu" et si lointain soit-il, je préférerais que ce petit air en reste là.

                                            L'espoir fait vivre, alors vivons ! mais en paix surtout.
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  •                                       26 août 1946 -


                                          Cette fois-ci, ma vie de "jeune" était bien terminée, elle qui avait à peine commencé ! La jeunesse est insouciante dit-on ? Oui, mais quelle jeunesse ? Celle qu'on nous avait faite ? Pas extra celle-là, alors, il fallait aller de l'avant, ce que nous avons fait en ce 26 août 1946, sous une pluie battante ! Maire et Curé nous ont unis "pour le meilleur et pour le pire".  Mon mari était revenu quelques mois plus tôt d'un "voyage organisé en Allemagne" qu'il avait fait sans son consentement ! Il n'avait pas voulu signer mais personne n'avait pris en compte son mouvement d'humeur ! En route pour Neukuren en Prusse Orientale....voyage payé ! de quoi se plaint-on ? Au printemps de 1945, son camp a été libéré par les Russes et ils ont été emmenés en Russie à pieds....Pas terrible comme promenade, surtout quand vous êtes mal chaussé (mon mari ayant voulu faire sécher ses chaussures au-dessus d'un brasero, une des chaussures était tombée dans le feu ! il a continué la route avec ce qu'il a pu trouver : une chaussure haute et une chaussure basse !) Donc, là aussi, si le voyage était gratuit, les conditions de transport laissaient à désirer ! Il en parlait très souvent, ça l'avait terriblement marqué ! Les soldats russes les ont un peu (beaucoup) dépouillés...ça se faisait à cette époque . Plus de montres, plus de porte-monnaie, plus de canifs...mais bien sûr, c'était pour qu'ils puissent mieux marcher; c'est bien connu, moins on est chargé, mieux on marche ! Admettons !

                                           Donc prendre femme ne lui a pas semblé au-dessus de ses forces, avec ce qu'il venait d'endurer depuis 1943. Il y a des degrés dans la douleur et puisqu'il s'engageait à ce que ça soit pour le meilleur et pour le pire, il ne fallait pas chipoter ! Pour moi, les années qui venaient de s'écouler n'étaient pas les meilleures de ma vie. Alors, en route pour cette grande aventure ! Pourquoi pas ?

                                            Ah bien sûr, les débuts n'ont pas été faciles, faciles...On ne trouvait rien ou presque. Notre vie était une véritable chasse aux trésors dans laquelle nous étions aidés par la famille compatissante ! Un jour on trouvait une assiette, un jour deux casseroles...Pas de choix, pas de marques à comparer. On prenait ce qu'on trouvait et...à condition que les prix n'en soient pas trop exagérés ! C'est sans doute ce qui explique la tristesse de mon époux lorsque, très peu de temps après notre union, j'ai cassé en trois jours un plat et une carafe ! il m'a dit d'un air si triste "si tu continues comme ça, il ne nous restera bientôt plus rien" ! Pessimiste avec ça...J'ai quand même essayé de faire attention...On ne sait jamais, tout peut se casser...même une union récente...

                                            Les débuts des jeunes couples en ces périodes de guerre et d'immédiat après-guerre étaient quand même un peu risqués. Mais nous n'y pensions pas, nous la vivions enfin cette jeunesse insouciante ! Nos parents s'en faisaient sûrement plus que nous... 

                                            Et voilà, le plus courageusement du monde nous avons eu trois enfants et "le meilleur et le pire"ont duré ensemble 58 ans. C'est pas si mal non ? Et aujourd'hui je me souviens de ce jour de pluie, alors qu'un beau soleil éclaire mon appartement ! Les jours, les années se suivent....et ne se ressemblent pas !

                                           

                                          
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  •                                      
                                          Liesse populaire...et règlements de comptes -


                                          Nous étions tous si heureux de voir enfin ce jour tant attendu, le départ des Allemands et notre liberté recouvrée... Pourquoi faut-il que cette joie ait été un peu ternie par des exactions venant la plupart du temps de
    personnes qui s'étaient fort bien adaptées à la situation depuis quatre ans ? Les Résistants ont fait de la résistance avec courage et détermination, pour le bien de tous...Mais il y a eu les résistants de dernière heure, ceux qui ont attendu de voir "comment ça tournait", pour crier et agir plus fort que tout le monde ! Malheureusement, oui il y en a eu et le brassard des FFI  a quelquefois bien rendu service...pour en dédouaner certains. Quand la lâcheté est doublée de bêtise, cela peut tourner très vite à la catastrophe...(lien : www.dandylan.over-blog.com )

                                           N'était-il pas suffisant que certains allemands, en reculant, aient cru devoir encore tuer des innocents, des civils. ? Des villages entiers ont été incendiés et les habitants abattus comme des animaux...Triste époque..."oublier de se souvenir" est-ce possible ?

                                            Mais en France, les vexations, les exécutions sommaires sans procès de citoyens dont  certains étaient bien inoffensifs, n'étaient pas obligatoires ! Cela, je l'ai vu. Ah ! ces règlements de comptes personnels.... C'était très triste et tellement inutile. OUI, il fallait arrêter les collaborateurs, les dénonciateurs (et il y en avait) et leur faire un procès... OUI  il fallait venger  (alors même que la vengeance n'est pas réparatrice) mais légalement, ceux qui avaient été déportés sur dénonciation ou fusillés par l'occupant, OUI il fallait punir...,mais ne pas se montrer plus sauvages que ceux dont on avait été si heureux de se débarrasser. Heureusement, cette période n'a pas duré longtemps et la justice a repris son cours, en toute légalité. Le téléfilm vu à la télévision il y a peu de temps et concernant Sacha Guitry, est très représentatif de cette époque et ne "romance" pas cette affaire qui est une parmi tant d'autres.

                                            Quand je repense à cette période, j'ai un peu honte...J'aime être fière de mon pays et là, j'avoue que pour moi, c'est la tristesse qui a dominé pendant ces quelques jours de folie. Heureusement que la résistance, la vraie était quand même plus importante que cette "simili-résistance" de dernière heure! Celle-là, j'en suis fière !


                                            
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  •                                       Et si c'était terminé ?


                                          Ce 24août 1944 n'allait pas être un jour comme un autre...mais le matin, nous ne le savions pas, quoique....Il aurait fallu être très naîf pour penser qu'un changement ne se préparait pas ! J'habitais en banlieue et on entendait bien dire que les alliés n'étaient pas très loin, que les parisiens se battaient contre l'occupant...Mais "ce qu'on entend dire"  et qu'on espère n'est pas toujours exact ! Les rumeurs vont et viennent...Ce qui est certain c'est que les allemands semblaient fort agités et étaient de moins en moins compréhensifs...L'avaient-ils même jamais été depuis ces quatre années d'occupation ? la réponse est non ! Nous étions de plus en plus inquiétés par des contrôles, des perquisitions au commissariat de police où je travaillais...La vie n'était pas "un long fleuve tranquille" !

                                           Alors, comment décrire notre joie lorsque nous avons vu dans le ciel ces petits flocons blancs qui descendaient ? Nous ne pouvions d'abord pas y croire, on attendait ça depuis si longtemps ! Des parachutistes annonciateurs de ce qui allait se passer...notre libération ! Enfin ! Et puis ce furent les blindés des alliés, la fuite des allemands...tout allait si vite ! Les alliés sont entrés dans Athis/Juvisy, puis se sont repliés dans la soirée pour des raisons techniques sans doute....Mais les allemands sont rentrés à nouveau...tout ça a occasionné une certaine confusion et malheureusement des morts dans la population les allemands tirant sur tout ce qui bougeait, même dans les jardins....

                                           J'étais inquiète pour ma mère qui était à la maison...Je suis vite revenue et...ne l'ai pas trouvée! Elle aussi s'inquiétait pour moi et avait voulu venir à ma rencontre ! C'était plus que risqué... Mais nous ne pensions pas si loin, ni l'une ni l'autre ! Nous avons enfin pu nous rencontrer et lorsque nous avons été de retour chez nous, nous avons constaté qu'il y avait eu un "mini-combat" dans notre jardin et nous avons trouvé, fichées dans le mur de la salle à manger, deux balles de mitraillette ! Nous avons eu très peur à retardement ! 

                                            Quelle belle soirée....Avec des voisins et des collègues, je me souviens que nous avons fêté cette libération...Pas de champagne, nous n'en avions pas...mais du vin blanc ! Moi qui ne buvais que de l'eau...Le réveil le lendemain a été un peu douloureux...aïe la tête ! Mais ce n'est pas tous les jours la Libération et si "Paris vaut bien une Messe", la "liberté vaut bien une petite migraine" !

                                            Tout n'était pas terminé malheureusement, mais un grand pas avait été fait grâce au courage des soldats, des résistants, de tous ceux célèbres ou non, qui étaient épris de Liberté. Merci à tous.

                                           
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  •                                       Cour des Invalides, ce matin -

                                          Cérémonie poignante ce matin dans la Cour des Invalides pour les obsèques des militaires français tués dans une embuscade en Afghanistan...J'ai regardé le reportage à la Télévision et cela m'a ramenée tant d'années en arrière, lorsque les cendres de mon frère André ont été rapatriées à Juvisy...Il avait été tué dans l'Oise en juin 1940 et mes parents, ma mère surtout, voulaient qu'il "revienne chez lui" . Il était âgé d'à peine 19 ans lorsqu'il a été tué, engagé volontaire dès le début de la guerre en 1939. 

                                           Ce matin, lorsque j'ai vu ces cercueils recouverts d'un drap tricolore, mes pensées sont allées vers mes parents et vers les parents de tous ces jeunes fauchés si vite parce que, eux aussi, avaient un idéal, tout comme mon frère. Mon frère défendait son pays, eux défendaient nos libertés. Tous jusqu'à donner leur vie...et pour l'Honneur. Quel grand mot....Minute de silence, sonnerie "Aux Morts", allocution...tout se déroulait de la même manière que pour André. Et je pense que toutes les personnes qui étaient présentes aujourd'hui aux Invalides, avaient la gorge serrée tout comme l'ont eue serrée tous ceux qui avaient assisté au "Retour" de mon frère en 1949...Je me souviens de la famille d'abord et de tous ses amis, de ses anciens professeurs, des scouts...Tout le monde était présent pour lui rendre hommage. Il avait laissé un grand vide, il était si jeune et si gai ! 

                                             Et ma pensée va vers les enfants de ces militaires, dont certains ne se souviendront pas de ce papa qu'ils auront à peine connu.... Quelle tristesse ! 

                                              On parle souvent des "jeunes" qui font pas mal de bêtises...Mais il ne faut pas oublier tous ceux qui ont encore un idéal à notre époque, que cet idéal se nomme Patrie, ou conscience professionnelle ou autre, et il y en a beaucoup. Non, tout n'est pas mauvais en ces temps difficiles que nous vivons, nous en avons la preuve...
                                         
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