•                                       D'un simple coup de fil....

                                          Non, je ne vis pas que dans mes souvenirs...J'ai beaucoup évolué avec le temps, par goût souvent et par obligation aussi ! Mais la vie d'alors me revient souvent à l'esprit....

                                          Il y a bien des années, lire un numéro de téléphone sur PARIS et la banlieue périphérique, vous emmenait déjà chez l'heureux bénéficiaire de cet appareil moderne, mais qui alors était si difficile à obtenir ! Lorsqu'on faisait auprès des P.T.T.(ex France Télécom) une demande de ligne, il n'était pas rare d'attendre un an, voire un peu plus pour obtenir satisfaction. Ce n'est pas si ancien....ça existait encore dans les années 1960 ! Et en plus, ça coûtait très cher....En compensation, vous aviez droit à un numéro qui indiquait déjà à vos futurs correspondants....le chemin à prendre pour aller chez vous s'ils ne vous connaissaient pas encore ! Si votre numéro commençait par "Bagatelle", vous ne risquiez pas de vous retrouver à l'Opéra, pour peu que vous connaissiez un peu PARIS. Les numéros "chantaient" à vos oreilles..."Ah oui, je vois, vous êtes dans tel quartier "...Il n'y avait plus qu'à prendre le plan de Paris édité par la RATP et vous trouviez même votre station de métro ! Allez vous y retrouver avec des chiffres ! Et en plus, ce n'est même pas poétique ! 01 etc...où ça peut bien se trouver ? Il faut absolument que votre correspondant soit compréhensif et vous dirige pas à pas.....Mais c'est le progrès et tout le monde ou presque ayant maintenant cet objet qui s'est tellement démocratisé (et dont on ne saurait plus se passer), il fallait bien changer la numérotation....On n'y peut rien ...

                                           Il y a eu des perdants dans l'histoire...les petits malins qui "faisaient des blagues" au téléphone, blagues bien inoffensives, (spirituelles ? à peine), mais bon, ça les mettait en joie . Je me souviens que travaillant dans le neuvième arrondissement, le n° de mon bureau commençait par "TAITBOUT....." J'ai eu droit plusieurs fois à "Allo TAITBOUT ?....Oui Monsieur....Alors, assieds-toi !". C'était là qu'il fallait rire, surtout quand on ne vous avait pas dérangé à un mauvais moment !

                                            Par simplification aussi paraît-il, on va supprimer sur les plaques minéralogiques des voitures, le numéro du Département....Et pourtant, elles avaient au moins une utilité : faire tenir les enfants tranquilles sur la banquette arrière et dans la foulée, leur apprendre les départements ! ça encore, c'est du passé dépassé ! Et pour le conducteur, quel exutoire ! Le "ça ne m'étonne pas, c'est bien un parisien, ou marseillais ou....."Je n'ai pas besoin de préciser, tout le monde connaît ! Qui sera responsable maintenant ? un inconnu ...

                                             Plus d'indicatifs téléphoniques qui "parlent", plus de numéros de départements (on avait déjà perdu le nom des départements)....Plus grand-chose pour rêver....Je ne regrette pas "avant" mais, tout de même, si on pouvait mettre un peu plus de poésie dans notre vie, ça serait mieux...

                                           

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  •                                       La récolte des mirabelles..

                                          Il me faut vraiment peu de choses pour me souvenir ! Quelques mirabelles mangées cette semaine m'ont transportée beaucoup d'années en arrière, lorsque j'étais encore enfant ! Et me voici donc en Lorraine, dans les années 1930 lorsque nous passions nos vacances chez mes grands-parents.....

                                           Parmi nos nombreuses occupations de vacances ,très diversifiées (à la campagne, il y a tant à faire et à voir), je me souviens avec beaucoup de nostalgie de celles de la fin août et notamment de la récolte des mirabelles. La mirabelle...quel fruit délicieux, tellement parfumé et tellement bon surtout lorsqu'on le mange "un peu en fraude"! ! Nous étions autorisés à en manger un peu, mais pas trop....Mais quand on aime, on ne compte pas ! Alors, c'était trop....C'était tellement tentant tous ces arbres qui longeaient les routes et qui avaient des branches  croulant sous les fruits bien dorés et sucrés...Et mes grands-parents en avaient également dans leurs champs...comment voulez-vous résister ? Il y avait parfois des petits inconvénients, je n'insiste pas !

                                            Lorsque la récolte "officielle" arrivait, on cueillait ces mirabelles et on en remplissait d'immenses paniers  d'osier qui  portent certainement un nom, mais que j'ai oublié...Il fallait aller très vite car ce fruit si bon ne se conservait pas très longtemps et le tout devait être vite vendu. Un homme arrivait dans le village et chaque habitant allait lui porter sa récolte, la faisait peser...discutait un peu le prix c'est bien normal. Ce "ramasseur" portait sûrement un nom aussi, mais là encore, ma mémoire me fait défaut ! Tout le village était en émoi et l'animation règnait ! Il y avait les bonnes années, et les mauvaises années....On "faisait avec"...

                                            Mais ce n'était pas tout et c'était surtout ça que nous attendions ! Bien entendu, ma grand-mère gardait pour la consommation familiale une bonne partie de la récolte : grand-père pour la fabrication de son eau-de-vie et grand-mère pour les confitures, les bocaux de conserve et...hum que c'était bon, d'excellentes tartes ! Un vrai délice pour lequel il fallait allumer le four à pain....Bonheur..... Pour les conserves, je revois encore ma grand-mère remplir les bocaux en verre, étroits et hauts...Lorsqu'ils étaient pleins, elle faisait brûler à l'intérieur un bâtonnet de soufre, pour faire partir l'air, et vite, elle refermait le tout avec un gros bouchon de liège et une sorte de cire autour du bouchon. Et le tout se gardait pendant des années !

                                             Je ne sais pas si le ramassage des mirabelles se fait encore de cette façon, s'il y en a encore le long des routes...Certainement pas. Mais moi, je préfère revoir ces images anciennes et sentir cette bonne odeur des mirabelles fraîches....et de tartes...Petites joies, grand bonheur !

                                              Et ça me fait oublier un peu toutes les tristesses de ces derniers jours ! Vive l'enfance !

    !
                                         
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  •                                       Ces croix gammées de sinistre mémoire....

                                          Drapeaux rouges avec la croix gammée peinte en noir sur fond blanc....Peut-on vraiment être nostalgique de cet emblême hitlérien ? Cette croix gammée que l'on voyait partout et qui s'est accompagnée de bruits de bottes pendant des années et de tant de crimes... Est-il possible que certains la revendiquent et l'honorent à notre époque, chez nous en France....Je ne peux y croire et pourtant, c'est ce qu'on a pu constater sur les murs du Collège René Cassin à AGDE.... Quelle honte....Vous qui avez osé faire ça, il est dommage que vous n'ayez pas connu l'époque que nous avons connue et que bien des peuples ont connue....même avant la guerre. Quels méfaits ont commis ceux que vous attaquez ? Simplement, ils ne sont pas comme vous....Est-ce une raison suffisante ? Certainement pas.... Hitler que vous portez aux nues, avait décrété qu'il y avait une race supérieure et....que toutes les autres devaient disparaître. En schématisant, on peut dire que c'était à peu près ça. On sait où de telles idées ont mené le monde...

                                            Moi, j'ai vécu cette période et je m'en souviens...Et j'espère bien ne jamais revoir une horreur pareille. Je croyais, en toute innocence, que les hommes avaient compris....Tous les hommes....Mais force est de constater que, comme tant d'autres, je me suis trompée. Mais où va le monde ? On ne respecte plus rien, même pas les murs d'une école qui reçoit des enfants...Etait-ce le jour et le moment d'afficher ces tags abjects ? Etait-il nécessaire que des enfants voient ça ? Encore une fois, j'ai honte....Nous nous sommes battus, chacun avec nos armes et notre volonté d'agir pour le bien, pour que ces idées malsaines de l'hitlérisme disparaissent.... Ne nous faites pas croire que c'était en vain. Il y a eu tant de morts en déportation, sur les champs de bataille, des jeunes, des moins jeunes...Que ça ne soit pas pour rien... 

                                             Je souhaite que les jeunes de ce collège apprennent à se souvenir. Dans le nombre, il y en a certainement qui ont eu un ou malheureusement plusieurs membres de leur famille déportés et peut-être même décédés pour ces idées aberrantes....Cela suffit...

                                              "Si tous les gars du monde pouvaient se donner la main...." et s'aimer !


                                         
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  •                                       J'ai un peu honte....et beaucoup de peine...

                                          Ce n'est pas pour moi que j'ai honte, mais pour vous Madame qui avez osé participer et peut-être même provoquer ce reportage de PARIS-MATCH. Comment avez-vous pu, vous surtout une femme et peut-être même une mère,  prendre et laisser publier ces photos sur le commando taliban qui a tué dix de nos soldats dernièrement? Est-ce que la pensée des parents de ces soldats ne vous a pas effleurée, même un court instant ? Alors, je vous plains ! Vous ne voulez pas, ai-je lu, paraître sans coeur...Mais de quoi parlez-vous ? Savez-vous seulement ce qu'est un coeur ?...on en doute....

                                           J'ai de la peine, pour les parents de ces soldats qui sont morts pour nous tous. Et j'ai de la peine en pensant à mes parents qui ont perdu en 1940 leur fils de 19 ans à peine. C'était tellement douloureux alors d'admettre que ce jeune garçon était parti...Je me demande ce qu'ils auraient ressenti s'ils avaient vu sur un des Allemands (en réalité ou en photos) la tenue d'Aspirant de mon frère...Même la simple pensée en est insupportable...Un de ses amis est mort à Buchenwald...Si vous aviez vu ses parents se promener en se soutenant l'un l'autre, je crois que vous n'auriez pas eu envie d'imposer aux parents de ces jeunes militaires la torture que vous leur imposez...Deux ombres tristes et fatiguées c'est la vision que j'ai toujours gardée d'eux.

                                            Et tout ça pour quoi ? Parce que ça rapporte ! Le sensationnel toujours ! Le métier de journaliste jadis, je l'ai admiré et envié...J'aurais aimé l'exercer...Mais je crois vraiment que je n'aime pas assez l'argent ! Et on m'a tellement appris lorsque j'étais jeune à faire "ce que ma conscience me disait de faire", que je reconnais que ce n'était pas un métier pour moi. Mais au fait, pour vous, la conscience vous la rangez dans la même catégorie que le coeur: "objets à ne pas utiliser".? La question est posée.

                                            Je ne suis qu'une vieille femme choquée de constater les dégâts qui peuvent être occasionnés lorsqu'on ne s'impose pas de limites...C'est ce que vous avez fait en croyant à tort avoir fait "juste votre travail". Mais comme je crois quand même que tout n'est pas mauvais dans l'être humain, j'espère que toutes les réactions à votre reportage vous donneront à réfléchir pour l'avenir.... Pensez à ceux qui peuvent être meurtris parce que "ça vous rapportera" un peu d'argent ou de notoriété.

                                            
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  •                                       Les réfugiés -


                                          Le sort en était jeté ! en ce dimanche 3 septembre 1939, nous étions en guerre. Rien déjà n'était plus comme avant.  Du pont SNCF de la gare de JUVISY, nous regardions passer tous ces trains de militaires. C'était angoissant. Ma mère est allée très vite s'inscrire à la Croix Rouge et se tenir à disposition. On pouvait avoir besoin de beaucoup de monde... La gare de triage étant très importante, presque tous les trains y transitaient et notamment des trains de réfugiés d'Alsace-Lorraine et du Nord de la France. Tous ces pauvres gens étaient partis très vite de chez eux, avec simplement quelques valises... Des hopitaux et des maternités de ces régions avaient été évacués en partie...Je revois ce spectacle...Je ne sais pas si je comprenais déjà très bien ce qui se passait, tant cela semblait irréel !. Je ne croyais pas une telle chose possible !

                                          Dans un ancien wagon de marchandises désaffecté, la Croix Rouge, aidée par les officiers et soldats en poste à la gare, avait installé provisoirement une "Cantine Militaire", où ceux qui le voulaient et étaient en transit, pouvaient se restaurer un peu et boire café, vin chaud etc...et se reposer quelques heures.  Lorsque les trains de réfugiés stationnaient à JUVISY, les volontaires de la Croix Rouge leur portaient un peu de ravitaillement....La cantine a été, un peu plus tard, installée plus confortablement dans les locaux de la gare centrale, près du bureau du Commissaire de Gare, un capitaine dont j'ai oublié le nom mais que je revois comme si tout s'était passé récemment ....La gare était sous contrôle militaire bien entendu; c'était un point stratégique... Je suis allée un peu avec ma mère pour aider, mais.....elle n'aimait pas trop voir sa fille au milieu de tous ces soldats ! 

                                            Et des "ouvroirs" ont été également installés par la Croix Rouge, ouvroirs dans lesquels nous nous retrouvions pour tricoter chaussettes, gants, pull-overs, le tout en laine de couleur kaki ,destiné à être envoyé sur le front pour les soldats qui subissaient cette drôle de guerre....Quand je repense à tout ça, il me semble que c'était dans une autre vie, une vie "hors circuit"...entre parenthèses...Et pourtant, c'était bien réel... Et les jeunes filles (dont j'étais !) ont pris des cours de secourisme, pour être infirmières au cas où....Les gens se souvenaient de la guerre de 1914 encore si proche ! J'ai appris à faire des pansements, c'est toujours ça ! Toutes les bonnes volontés, et il y en avait, étaient acceptées !

                                             Ce petit retour en arrière décrit une période "à part" de cette guerre qui devait durer six ans....La drôle de guerre, c'est vraiment le terme qui convient.
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