•                                       Engrais à bon marché....

                                          Ce matin, des photos de chevaux de ferme, m'ont rappelé quelques souvenirs d'enfance... De ma petite enfance, quand il n'y avait pas de voitures automobiles dans les rues et encore moins dans les villages ! Alors que nous habitions en banlieue, beaucoup de livraisons se faisaient en voiture à cheval : marchands de vin avec leurs tonneaux, charbonniers, laitiers, blanchisseurs, épiciers, que sais-je encore...attelaient leurs chevaux pour faire leurs tournées. Les camionnettes n'étaient pas encore dans l'air du temps....Et nous les guettions avec le plus grand intérêt...Non seulement nous avions besoin d'eux pour les livraisons importantes, mais nos parents très souvent nantis d'un jardin potager, nous recommandaient vivement de nous précipiter dans la rue immédiatement après leur passage....armés d'une petite balayette, d'une petite pelle et d'un seau...Un jeu ? que non pas ! Une récolte gratuite et qui s'avérait très utile : il s'agissait de ramasser le crottin laissé en quantité par les chevaux (ils ne sont pas avares), ce crottin devant servir d'engrais pour légumes et fleurs ! Il fallait faire vite, il y avait de la concurrence parmi les "ramasseurs"...Premiers arrivés, premiers servis !

                                           C'était la même chose en Lorraine lorsque nous étions en vacances chez mes grands-parents...Ils n'avaient pas de chevaux, mais un très grand jardin potager ! Alors quand un cheval passait dans la rue, venant des labours ou autres travaux des champs, les "ramasseurs" étaient de service ! Et ça nous amusait !

                                            Et puis, et puis, les commerçants ont commencé à livrer leurs marchandises avec des camions, camionnettes, triporteurs...Ils ne laissaient plus derrière eux que des odeurs d'essence, de la fumée et des bruits de "pétarades"...Quelques années avant la guerre, c'en était fini des chevaux pour les livraisons en banlieue. A PARIS, les laitiers, marchands de vins, livraient encore en voiture attelée de bons gros chevaux....Mais le crottin était moins recherché, les jardins potagers étant plutôt rares !

                                             Cet engrais qui ne coûtait rien était bien utile et il confirme comme je le dis souvent, qu'on ne gâchait rien ! Il n'y avait pas de petites économies ! Et c'était un produit naturel, garanti sans produits chimiques...du producteur au consommateur ! On utilisait tout, sans aucun complexe ! Et en plus, ces chevaux étaient bien sympathiques...Je les revois encore, oreilles couvertes souvent d'un "bonnet" (je n'en connais pas la raison). Et quand ils étaient à l'arrêt pour un petit moment, ils avaient droit à une ration d'avoine contenue dans un sac fait en grosse toile et qu'on leur fixait sur la tête pour qu'ils puissent manger facilement sans risque de faire tomber le moindre grain....Images de jadis, de la vie saine, de notre vie !

                                            C'était il y a quatre-vingts ans ! Tout a bien changé, les progrès sont venus heureusement, mais il n'empêche que je pense à cette époque avec un peu de nostalgie...même si je ne regrette rien...Mais ça faisait partie de ma jeunesse ....



    Google Bookmarks

    6 commentaires

  •                                       Des rêves en noir et blanc...

                                          "Ah, c'est malin, pour une fois que je rêvais en couleur"....Un matin de la fin des années 1960 à peu près, j'ai été apostrophée par mon plus jeune fils avec cette phrase à peine aimable , alors qu'il avait oublié de se réveiller et que je me chargeais de cette opération risquée .... J'avoue que, sur le moment, interloquée et pas très contente du ton employé, je n'avais pas réfléchi à la couleur des rêves ! Mais ensuite...c'est une question que je me suis posée : comment rêve-t-on ? en noir et blanc ou en couleur ? Je n'avais jamais fait attention, mais il me semble bien que je rêvais en "noir et blanc" !

                                           Et voilà que dernièrement, je suis tombée sur une explication, plausible ou non, je ne garantis rien. Il semblerait qu'on ait rêvé "en couleurs" jusqu'en 1900, puis à nouveau à partir de 1960 ! La raison invoquée semble toute simple : 1900 représente le début du cinématographe qui lui était bel et bien en noir et blanc. Au tout début des années 1960, la couleur a été généralisée, tant pour le cinéma que pour la télévision...Donc, si j'ai bien compris, nos rêves ont "suivi le mouvement" et surtout repris l'ancien procédé d'avant 1900 ! Bon, moi je veux bien ! Est-il plus agréable de rêver en couleur qu'en noir et blanc ? Quand je me réveille, je me souviens parfois de mes rêves...mais je n'en connais toujours pas la couleur.

                                           Et pourtant, je me dis que ça serait si bien s'ils étaient tous en couleur....Des rêves roses, bleus, parsemés de rouge, de vert, de jaune, ils seraient gais au moins ! Quand vous rêvez à toutes vos difficultés de tous ordres, si elles se représentaient à vous avec des couleurs pastel...Imaginez le bonheur que vous ressentiriez en vous réveillant, alors que souvent, un rêve vous laisse un arrière-goût amer qui fait qu'on est très content de se réveiller ! Si vous rêvez en couleur que les numéros joués au loto, sont tous sortis....c'est la joie et que le "si c'était vrai" s'inscrit en lettres d'or, pour un petit (tout petit) moment, vous y croyez ! GAGNE écrit en couleur, est tout de même plus  beau que PERDU écrit en noir sur fond blanc....

                                            Je divague....Voilà, comme je suis née au cours de cette période du noir et blanc des rêves, je ne me souviens pas du tout d'avoir rêvé en couleur ! J'ai suivi mon temps pendant toute ma jeunesse, époque pendant laquelle les rêves sont les plus beaux, les plus insolites souvent....Pas de chance, j'ai "raté le coche" ! Et maintenant, je rêve, mais souvent en plein jour, de pays en paix, de gens que je voudrais voir heureux, d'êtres humains qui auraient retrouvé une conscience, bons envers leurs prochains, qui pourraient faire des projets d'avenir......

                                            Tous ces rêves, oh combien je les aimerais en couleur, alors qu'ils sont très souvent un peu sombres pour ne pas dire noirs.... Tout comme pour les photos, les couleurs ont tendance à s'effacer....Le noir et blanc est plus tenace....

                                           

    Google Bookmarks

    3 commentaires

  •                                       Cette usure du temps...

                                          Je recherchais hier des documents dans ce que j'appelle "mes archives" et qui, avouons-le, n'est pas très bien classé....Je m'y mettrai un jour, il faudra que je m'y mette, je devrai bien m'y mettre...C'est curieux, je n'arrive pas à conjuguer au présent quand il s'agit de faire du classement ! Bon, je suis tombée sur une petite poésie, découpée dans un journal et qui nous avait été envoyée par un de nos fils il y a de nombreuses années. Je la trouve jolie, quoique un peu trop nostalgique...mais si juste . Je la reproduis ici:

                                                                             "L'USURE
                                               
                                                              "Les volets se referment
                                                              "Sur leurs gongs rouillés.
                                                              "Les jambes sont moins fermes
                                                              "Et les esprits embrouillés.

                                                              "Là les portes gémissent
                                                              "Pleines de vieilles douleurs
                                                              "Ici la peau qui se plisse
                                                              "Craque le papier à fleurs.

                                                              "Et râlent les poumons
                                                              "Comme un plancher disjoint
                                                              "Et vacille le lumignon
                                                              "D'une vue qui se restreint.

                                                              "La maison s'en va, s'usant
                                                              "De la cave au cerveau
                                                              "Un fantôme en musant
                                                              "Parcourt tous les niveaux."
                                                                                                                      René GUINY


                                                 
    Bien sûr, c'est une évidence ! tout s'est usé au fil des jours...Les années passent, mais ce n'est pas triste...On peut encore avoir de beaux jours, de belles joies...Bon, d'accord, les jambes sont moins fermes, la vue moins bonne, la peau vous dessine des petits sillons...je n'insiste pas !  La vieillesse peut être douce et enrichissante et quand on a la chance de conserver une relative bonne santé c'est un grand bonheur. Les "z'âgés" ,comme dit ma petite Anaëlle , ont tant de souvenirs laissés par l'expérience de la vie... Pour moi, il m'est donné de les raconter et ça me rend heureuse....Je me sens rajeunir, même si l'état-civil n'en tient pas compte ! Ce qui compte, "c'est la tête", tout est là. Oui notre corps change , pas toujours en bien à partir d'un certain âge (!), mais il faut "faire avec". On a eu, on n'a plus..."On ne peut pas être et avoir été" dit-on...C'est exact, mais on peut être autrement avec bonheur....et surtout sans regrets.

                                                 C'est le temps qui passe....

                                                

                                          
                                          

    Google Bookmarks

    6 commentaires

  •                                       Foire aux pains d'épices....jadis..

                                          La Foire du Trône ouvre ses portes ces jours-ci. Celle qu'on appelait il y a bien longtemps "Foire au pain d'épices" a quitté depuis de nombreuses années déjà la Place de la Nation à PARIS, dans le douzième arrondissement, pour rejoindre la "Pelouse de Reuilly", plus vaste peut-être et surtout plus éloignée des habitations ! Il faut dire que le bruit était au rendez-vous et que tous les riverains se plaignaient un peu !

     

                                          Moi, je me souviens de celle qui se tenait  Place de la Nation, Avenue du Trône en direction du Boulevard de Charonne. C'était immense ! Quand nos enfants étaient petits, ils allaient à l'école par là et ne manquaient pas de surveiller les préparatifs d'installation ... et surtout de nous en parler ! A cette époque, j'allais encore les conduire et les chercher à l'école, alors pas moyen de "tricher"...Quelques années plus tard, c'était différent...notre aîné allant au Lycée Arago situé Place de la Nation, était aux premières loges et...il fallait ouvrir l'oeil ! Cette foire qui dure environ deux mois je crois, commençait par la foire au pain d'épices ! Je me souviens de tous ces stands vendant notamment des petits cochons en pain d'épices sur lesquels vous faisiez inscrire un prénom en sucre de couleur ! Oui, mais voilà....je ne suis déjà pas très attirée par les fêtes foraines, et en plus...ça n'a jamais été gratuit ! J'étais bien obligée de me transformer en "Madame Niet"....très souvent. Et pourtant, tous ces manèges, ces boutiques de tir, ces autos-tamponneuses, et tellement d'autres choses, c'était bien attirant et les yeux brillaient d'envie. Nous avions été obligés de "mettre des barrières" : un Jeudi, promenade à la Foire avec Maman et un Dimanche promenade dans cette même foire, accompagnés du Papa, un peu plus souple peut-être !!! Moi, je prévenais : "je ne veux pas de pleurs" en descendant du manège, sinon retour à la maison vite fait ! En dehors de cette interdiction, chacun avait droit à une petite somme qu'il pouvait utiliser à sa guise : manège, tir, ou autre chose...quand c'était fini, c'était bien fini ! Quand je pense que mes enfants m'aiment quand même ! Et nous habitions si près de la place de la Nation...les flons-flons s'entendaient jusque chez nous.....Ai-je été une mère cruelle ? 

                                             Elle est très ancienne la Foire du Trône, dixième ou onzième siècles !...On y trouve de tout ! de la voyante qui vous dit votre avenir pour quelques francs alors, aux lutteurs plus forts les uns que les autres, en passant par les accrobates en motos qui grimpent le long des parois...Les chenilles, le train fantôme qui vous fait mourir de peur, la femme sans tête, celle qui pèse 250 kilogs......Vous pouvez tout voir .... C'est un déballage énorme, chatoyant, bruyant, musical, poussiéreux, mais tellement vivant ! Vous pouvez vous exercer à la carabine, faire un jeu de massacre et gagner des objets magnifiques que vous ne savez pas où poser quand vous rentrez chez vous ! Mais quels souvenirs qu'une journée passée là-bas...quand on aime les fêtes foraines ! Il y a des rires, il y a des pleurs, des visages barbouillés de trucs collants, de barbe à papa, de glaces aux fruits, au chocolat....J'arrête mon énumération pas exhaustive loin s'en faut ! Ce qu'il faut? c'est y aller....

                                              Pour moi, ça fait partie de mes souvenirs du PARIS de ma jeunesse et de la jeunesse de mes enfants surtout. Alors j'y pense avec tendresse.

                                         

    Google Bookmarks

    2 commentaires

  •                                       Retour en arrière pour la bonne cause....

                                          Depuis hier, j'ai entendu plusieurs fois cette phrase..."Les consommateurs semblent revenir à l'essentiel"... Et si, pour une fois, revenir en arrière constituait un progrès ? Oui, les consommateurs, et pour cause !, font marche-arrière dans leurs achats. Pour aller toujours plus vite, se créer moins de travail, profiter de tous les progrès qui ont fleuri pour l'alimentation, on a peut-être eu tendance à "forcer la note", ce qui naturellement "force les notes"  aux caisses des supermarchés....Comme toujours, je revois et mon enfance et ma vie de jeune femme et mère de famille !

                                          On n'achetait pas alors ce qu'on pouvait faire soi-même avec un peu de savoir, un peu d'amour, un peu de bonne volonté et souvent, surtout avant la guerre, beaucoup de courage . La règle d'or "Ne pas gâcher" ! Faire une nourriture saine, très bonne d'ailleurs, avec des produits frais soit du jardin pour ceux qui avaient la chance d'en avoir un, soit achetés au marché pour des prix concurrencés ! A qualité égale, on n'allait pas au plus près, mais au moins cher...Je sens encore cette bonne odeur des soupes que ma mère faisait et qui cuisaient tout doucement sur la cuisinière....Pas de supermarchés alors dont les rayons garnis jusqu'au plafond, sont tentants il faut bien l'avouer...Pas tous ces bonbons et sucreries diverses, petits pains au chocolat, pâtisseries, vendus en sachets de grande contenance...On vous force presque à acheter....Yaourts, fromages blancs, laits, tout ça aromatisés et sucrés...Non seulement c'est très cher, mais .... attention à l'obésité qui guette les enfants et leurs parents ! Attention au passage en Caisses et aux sommes qui s'inscrivent !Je ne dis pas qu'il faut les ignorer, mais comme les journalistes qui semblent avoir aimé cette phrase, je pense qu' il faut revenir à l'essentiel...Les économies seront au bout de la route. Et la satisfaction d'avoir fait soi-même tartes, gâteaux, compotes ou autres desserts , plats mijotés ou même cuits en autocuiseurs ou micro-ondes, est bien à prendre en considération aussi. Je ne me suis jamais sentie esclave parce que le dimanche, "je marquais ce jour" comme je l'avais vu faire à ma mère qui elle ne travaillait pas à l'extérieur. Moi, c'était mon plaisir le Dimanche, et ça ne me fatiguait pas...Et voir les enfants venir traîner dans la cuisine en disant "hum, ça sent bon", ça me payait du mal que j'avais pu me donner...

                                            Et si nous revenions à une vie plus simple ? Avec le matériel dont nous disposons maintenant
    et qui a tout de même rendu la vie de la femme plus agréable, c'est possible et puisque ça devient nécessaire, allons-y gaiement ! Ce n'est pas régresser...c'est reprendre pieds dans un monde réel, où les difficultés sont bien réelles aussi. Osons dire aux enfants qu'il n'est pas possible d'acheter les sucreries en grands sacs, et qu'un ou deux bonbons donnés dans la journée peuvent faire autant de plaisir que le contenu d'un sac avalé en un temps record ! Et ça fait tellement moins de mal !

                                            Revenir à l'essentiel ? Non, ce n'est pas tout à fait ça, qui semble restrictif. Revenir à une vie normale...Ne pas avoir les yeux "plus gros que le ventre". Et c'est en même temps une question d'éducation...Oui, je sais, c'est un mot que j'emploie souvent....Est-il si néfaste que ça ?

    Google Bookmarks

    5 commentaires



    Suivre le flux RSS des articles
    Suivre le flux RSS des commentaires