•                                        Début des années 1930...


                                           Que faisions-nous pendant les vacances ou le jeudi, alors jour de congé scolaire  , lorsque j'étais enfant ? D'abord les devoirs et les leçons, ça, c'était sacré ! Puis jeux dans le jardin, jeux de société à la maison , promenade au Parc de JUVISY ou sur les bords de Seine et, la grande récompense...promenade à ORLY ! Ma mère, grande marcheuse devant l'Eternel, ne regardait pas à faire des kilomètres à pieds et...à nous faire faire de même . Nous étions ravis . Pour aller à ORLY au "champ d'aviation" il y avait environ cinq kilomètres. Grande, grande sortie qui impliquait d'emporter le goûter histoire de faire un petit pique-nique à 4 heures ! Une expédition doublée d'un grand bonheur.

                                           Aller à ORLY, (en réalité le champ d'aviation se trouvait sur ATHIS-MONS, PARAY-VIEILLE-POSTE et aussi limite VILLENEUVE-le-ROI, communes de la banlieue parisienne, et pas tellement sur ORLY  ) c'était avoir le bonheur de voir tous ces petits avions de tourisme, de les voir manoeuvrer et faire des acrobaties ! L'aviation n'était pas encore bien vieille et tout nous émerveillait. On s'approchait des grands hangars...C'était formidable et on approchait des aviateurs connus, as de l'époque. Je me souviens d'être allée avec ma famille à un meeting aérien ! Nous en avions plein les yeux, des yeux émerveillés bien sûr ! Exercices, loopings...Nous admirions sans réserve...Les enfants n'étaient pas les seuls à admirer, les adultes en faisaient autant !

                                            Ces petits avions qui nous semblaient alors si grands, nous pouvions les voir aussi de notre maison quand ils étaient dans le ciel. Avions à hélices dont le bruit était si reconnaissable. De la chambre de mon frère qui se trouvait au premier étage, nous apercevions les grands hangars disparus maintenant (ils n'ont pas résisté au bombardement du 18 avril 1944). Et l'excitation, c'était quand on voyait des ballons dirigeables ! on se précipitait  alors à la fenêtre ou dans le jardin pour les regarder. Tout nous faisait rêver...D'autres avions sont venus quelques années plus tard, beaucoup moins innocents et dont le bruit n'annonçait rien de bon dans l'immédiat ! Le "champ d'aviation" de ma jeunesse était alors devenu un camp d'aviation occupé par les allemands...Plus de promenades à ORLY...

                                            Et maintenant, ORLY est devenu ce grand aéroport que tout le monde connaît, où on peut admirer de gros avions de lignes...Une fourmillière d'où l'on peut partir faire le tour du monde en un temps record ou presque...Gilbert Bécaud l'a chanté...on y va toujours en promenade et on peut toujours rêver !      

     

                                            Souvenirs d'enfance qui ne s'oublient pas...                        

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  •                          Grève des transports......

                             Hier, jour de grève à la SNCF...A mon âge, ça ne me gêne plus beaucoup, la retraite s'en accommode...Mais je pense à tous ceux qui travaillent ou sont obligés de se déplacer pour une raison ou une autre, et je me souviens !

                             C'était en 1954 (ou 1953) je crois, il y avait eu des grèves un peu partout et surtout dans les transports ! Nous habitions alors en banlieue et je travaillais à PARIS....18 kilomètres, en train, ce n'est rien, sans train, c'est beaucoup ! Nous habitions JUVISY et mon père habitait à VILLENEUVE-st-GEORGES. Il avait le bonheur de posséder une petite voiture RENAULT 4 CV. Dame, on sortait de la guerre et les grosses voitures plus confortables n'étaient pas encore à la portée de tous ! Mais, telle qu'elle était, pendant tout le temps de la grève, la voiture a fait le ramassage ! Nous montions dedans à 6 ou 7 ! Confortable ? que non pas, mais c'était mieux que la marche à pieds ! Matin et soir, dans des sens différents, mon père ramassait et déposait les pauvres travailleurs à un point de PARIS le matin,  ensuite c'était "pédibus", les grilles du métro étant fermées pour la plupart ! Le soir, on se donnait rendez-vous au même point et là, bonheur, c'était "livraison à domicile". La circulation ? Il ne fallait pas être pressé....Et cela a duré au moins trois semaines si je me souviens bien !

                                Combien d'autres fois nous avons eu droit à des grèves-surprises ! un train sur deux, un train sur trois...c'était selon ! Certains jours, j'aurais bien fait demi-tour...mais j'aimais tellement mon patron, mon travail...et surtout le salaire de fin de mois, que j'insistais. Je suis une tenace ! Et quand en période troublée nous avions pu avoir un train et qu'à l'arrivée à la gare d'Austerlitz, les grilles du métro, voulant faire bonne mesure et par solidarité sans doute, n'avaient pas été ouvertes, c'était alors la grande surprise...ou le désespoir !! J'en ai connu de ces jours de grèves. Moi j'avais la chance d'avoir ma mère pour s'occuper de mes enfants, alors si je partais plus tôt et rentrais plus tard ces jours là, je n'avais pas de problèmes. Mais j'avais des collègues qui ne savaient comment faire.

                                 Je m'aperçois que rien n'a changé. Marche à pieds et débrouillardise sont toujours de mise quand la SNCF et autres transports nous la jouent "relax". C'est alors qu'on se rend compte à quel point des pieds et des jambes peuvent être utiles ! Merci à eux !

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  •                          Les goûts changent !

                             L'hiver arrive, plus vite que prévu ! Après un été qui s'est prolongé, brusquement il se met à faire froid...Et avec le froid, l'envie de soupe arrive aussi ! Si mes parents me voyaient ou me lisaient ! Moi qui avais horreur de la soupe ! On avait beau me dire que ça me ferait grandir ce qui, entre nous, ne m'aurait pas fait de mal, l'heure de la soupe pour moi était un supplice ! Il faut dire que ma mère, élevée à la campagne, ne concevait pas un repas sans elle...Comme nous n'avions pas le droit de dire "je n'aime pas" et que nous étions obligés de "manger ce qu'on nous donnait"...j'aurais volontiers passé ce moment ! J'étais tellement difficile...Bon, je n'insiste pas, la guerre est passée par là et m'a obligée à manger de tout...ce qu'on voulait bien nous attribuer avec parcimonie ! Et je me suis mise à regretter les bons plats de ma mère, y compris la soupe.

     

                             Mais cette soupe d'antan, j'en aimais l'odeur ! Quand je rentrais de l'école et qu'elle mijotait sur le coin de la cuisinière, pour moi c'était agréable. Je pense que c'était l'ambiance, l'impression d'arriver dans un endroit douillet (même avec la perspective du dîner et des remontrances !!!). Et je me souviens surtout des soupes que ma grand-mère lorraine faisait, avec tous les légumes du jardin...Elle apportait le grosse soupière sur la table, la posait devant mon grand-père qui était chargé de "tremper la soupe", c'est-à-dire de couper des tranches de pain qu'il posait dans la soupière, des tranches de cette bonne miche que nous aimions tant...C'était un véritable rite ! seul grand-père pouvait faire ça ! Et ensuite, il nous servait et...j'avalais sans rien dire.... C'était à part...pour la soupière, pour le goût, pour le rite...je ne sais pas, mais j'appréciais !

                              Et aujourd'hui, pendant que j'écris ce billet, une soupe mijote sur la plaque électrique...Une bonne odeur me chatouille les narines...J'en ai eu une envie irrésistible....Je pense que le froid y est pour quelque chose et d'avance je déguste ce potage que jadis je n'aimais pas et qui m'a attiré tant de punitions ! C'est peut-être d'en avoir manqué à une certaine époque ? Bien possible...Mon père me disait "pense à ceux qui n'ont même pas une soupe et qui seraient si heureux d'en avoir"....Maintenant, j'y pense.

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  •                          De jadis à aujourd'hui...

                             Ces jours-ci, on me dit qu'il me faut du repos ! Déjà que j'ai l'impression de ne pas faire grand'chose, il me faut améliorer mon score ! Allons-y avec courage (c'est assez paradoxal !) et essayons de reposer "ma gauche" dont le nerf sciatique fait des siennes ! Celui-là, si je le tenais ! Ma tête a donc double travail : pallier à l'inactivité physique, et travailler pour me distraire ! Donc, je pense...rude travail ! Je revois toutes ces années qui sont derrière moi, du plus loin que je puisse me souvenir jusqu'à maintenant...il y en a pas mal !

                             Mes années de petite enfance sont encore bien présentes à mon esprit, premières années d'école quand j'étais une très bonne élève...Puis, petit à petit, j'ai commencé à me faire beaucoup moins de tracas, pensant que "je savais tout...ou presque" ! Alors à quoi bon s'en faire...J'ai donc travaillé en "roue libre", juste ce qu'il fallait pour avancer tranquillement et ne pas avoir trop d'ennuis avec mon père, intransigeant sur les études... Puisque je savais déjà tout, il était inutile que je me fatigue...Je ne suis pas certaine que ce soit le meilleur des raisonnements.. Et voilà, je suis arrivée aux années de guerre et là, mon optique a complètement changé. J'avais enfin "pris conscience", poussée par les évènements et une plus juste vision des choses aussi peut-être. L'enfance était partie, l'insouciance avec... Et puis je me suis mariée, et mon mari et moi avons fondé une famille ! Plus d'insouciance du tout, mais des responsabilités, de plus en plus, et le travail à l'extérieur. Ce fut une autre vie.... Et l'heure est venue de devenir grand-mère...1, 2, 3, 4, 5, 6 ! Encore une toute autre vie, peut-être celle qui m'a conservée une certaine jeunesse tout au moins d'esprit ! La fréquentation de la jeunesse est parfois très enrichissante, surtout quand soi-même on n'a plus le souci de son éducation ! Jeune de caractère, mon mari l'était, peut-être même plus que moi....Quelles belles années !

                              Que suis-je devenue ? Maintenant une arrière-grand-mère de déjà trois petits, très bientôt un quatrième et la liste peut encore s'allonger ! Ma vie a été bien remplie. Si j'ai connu la guerre et ses drames, j'ai connu le siècle des progrès de toutes sortes, des avancées de tous ordres... Ne serait-ce que cet ordinateur et Internet...qui me font connaître des gens "que je ne connais pas" mais avec qui je me sens bien...des amis. Je suis devenue une très vieille dame avec ses qualités et aussi tous ses défauts...Pour ceux-là, je sais qui pourrait vous renseigner...mais avouons qu'une mère parfaite, ça ne serait pas drôle !

                            

     

                             

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  •                          C'était un tel plaisir !...

                             Je lisais ce matin, sur un blog ami, le récit d'une personne, Josette pour ne pas la nommer, racontant ses lectures de jeunesse... Tout comme moi, elle était passionnée de lecture et cette "maladie" nous sautait dessus alors que nous étions très jeunes ! Ah ! ces livres, quels compagnons ... Comme pour toutes les petites filles, il y avait eu les livres de la comtesse de Ségur ...Puis beaucoup plus sérieux ! Jules Vernes, Hector Malot dont le livre "Sans Famille" m'a tant fait pleurer, "Le Tour de France par deux enfants" de G. BRUNO, histoire de deux orphelins d'Alsace-Lorraine, livre patriotique à l'origine et qu'on étudiait à l'école quand on faisait encore de la morale ! Celui-là, ma mère, lorraine, nous en lisait des pages et des pages avant que nous puissions le faire nous-mêmes...quels souvenirs !

                               Petit à petit, ça a été Les Lettres de Madame de Sévigné (que je relis encore parfois...il n'y a pas d'âge !), puis Pierre Loti...Celui-là, un de mes préférés d'alors..."Pêcheur d'Islande" - "Les Désenchantées" et tellement d'autres ! Je lisais tout, au grand désespoir de ma mère qui aurait bien voulu me voir autrement que le nez dans des bouquins...mais c'était ça ou le dessin ! Je n'étais pas tellement tricot ou cuisine ! Henri Bordeaux et "La Robe de Laine" ! J'aimais tout ou presque ! Et Victor Hugo...alors là, j'entrais tellement dans les romans que je n'étais plus du tout sur terre quand on m'appelait ! Et ne pas oublier surtout Corneille, Racine, Molière et ce bon vieux La Fontaine dont les fables m'intéressent encore je le confesse ! Et Alexandre Dumas, et, et, et....

                                J'aime toujours lire, tout en lisant beaucoup moins que jadis...

                                Mon mari aimait beaucoup lire aussi et nous avions transmis cet amour à nos trois enfants qui, très jeunes, lisaient déjà beaucoup. Est-ce que la jeunese actuelle est autant passionnée de lecture ? Il y a tant d'autres moyens pour s'instruire et se distraire...Télévision, radio, internet etc... Mais rien ne peut remplacer à mon avis ce bonheur de parcourir un livre, une première, une deuxième fois et même plus ! Lire avec un crayon à la main, et...annoter en marge ! Et découvrir à chaque fois quelque chose de nouveau !

                                 Vive la lecture !

     

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