•             Cette "bonne vieille soupe" qu'on appelle maintenant "potage" j'en sens encore l'odeur ! je me revois rentrant de classe l'hiver et je sens, comme si j'y étais encore, cette odeur de soupe qui mijotait sur le coin de la cuisinière. Elle cuisait "lentement et sûrement", profitant du bon feu allumé dans la cuisinière depuis le matin ! Nous avions le gaz, mais on l'économisait ! puisque la cuisinière servait à chauffer la cuisine, autant utiliser tous les services qu'elle pouvait rendre ! On ne gâchait pas...

                Si j'aimais l'odeur de la soupe qui cuisait, je n'aimais pas la soupe ! enfin, pas toutes les soupes...Les goûts changent puisque maintenant, j'adore un bon potage ! Peut-être que seul le nom me déplaisait ? Mais, comme à cette époque, il n'était pas question de dire "je n'aime pas", il fallait bien avaler et se taire !

                Soupe de légumes...quel mal vous donniez à nos parents ! Il y avait d'abord l'épluchage, le lavage de tous les légumes, puis la transformation en soupe quand le tout était bien cuit. Pour ça, il fallait poser une passoire sur une casserole, mettre des légumes dans la passoire et les transformer en purée à l'aide d'un pilon en bois ! Pour plus de facilité, on ajoutait une ou deux louches de bouillon ! le tout jusqu'à épuisement de l'ensemble, légumes et bouillon. Ce n'est que quelques années avant la guerre qu'est apparu le "moulin à légumes" en aluminium qui rendait de grands services avec un peu moins de fatigue ! encore fallait-il tourner la manivelle un peu récalcitrante parfois, quand on avait mis trop de légumes dans l'appareil ! Mais, la soupe devenait plus onctueuse. Après la guerre, nous avons vu arriver les mixers qui broyaient le tout dans un temps record ! C'était un grand progrès, mais tout le monde ne pouvait s'offrir cet appareil...J'ai reçu mon premier en cadeau pour mon anniversaire, en...1956 !

                Pour moi, le plus merveilleux était la soupe que nous mangions  chez mes grands-parents en Lorraine ! C'était surtout le rite quotidien qui nous amusait. La soupière était déposée devant mon grand-père chargé de "tremper la soupe". Il coupait des tranches de pain qu'il mettait dans la soupière et laissait s'imbiber . Lorsque le pain était bien trempé, il nous servait...Nous n'aurions manqué cette opération pour rien au monde ! Quel sérieux il apportait à ce rite ! Pain et soupe étaient "sacrés" à l'époque...

                Souvenirs de soupes, souvenirs d'enfance...mais surtout bons souvenirs !

               

      

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  •                       Salon de l'Enfance....

     

                          Quand on commençait à parler de Noël, on parlait du Salon de l'Enfance qui allait avoir lieu à PARIS, au Grand-Palais ! C'était pour nos trois enfants un rêve et une réalité...Le rêve, c'était tout ce qu'on pouvait y découvrir en jouets, livres etc...tout ce qu'on pouvait y ramasser comme publicités de toutes sortes, parmi lesquelles les chapeaux en papier, les masques ... La réalité, c'était la "queue" qu'il fallait faire pour obtenir les billets d'entrée ! C'est qu'il était très couru ce salon, non seulement par les enfants, mais par leurs parents qui y trouvaient tous les appareils ménagers modernes, les chambres d'enfants, les boissons et nourritures pour les petits...Enfin, tout ce qui pouvait rendre heureuses les familles !

     

                           Le premier Salon de l'Enfance se tenant au Grand Palais, avait eu lieu vers les années 1950. Jusqu'à quelle époque s'est-il tenu à cet endroit ? je ne me souviens plus... Mais je me souviens que lorsque nos deux plus jeunes enfants étaient encore petits, nous les laissions à la Garderie installée pour rendre service aux parents et éviter qu'ils aient à "traîner" leur progéniture dans les allées encombrées de visiteurs ! Dans cette garderie, pleine de jeux divers, on leur mettait à l'arrivée un numéro. Il ne fallait pas prendre de risques ! Et les petits étaient rois ! Les nôtres étaient ravis...leur grand frère nous suivait....

     

                            Quand nous revenions le soir, nous étions fourbus, mais si heureux ! Pas besoin d'acheter ! on "regardait" et on faisait des projets pour le jour où nos finances nous permettraient de nous offrir le dernier aspirateur, le dernier réfrigérateur, la dernière machine à laver ! "Pour le plaisir des yeux", telle devait être la devise ! Nous rapportions maints prospectus et tous les gadgets récoltés auprès des représentants de toutes ces marques ! Le bonheur présent, en attendant mieux !

     

                             Et je n'oublie pas les dégustations tout au long de la journée ! Dégustations qui empêchaient parfois les petits estomacs de manger le soir ! Mais, c'était un jour de fête....

     

                             Et avant d'arriver au Grand Palais, il y avait la promenade en métro ! Cela faisait partie de la sortie du jour et l'amusement commençait ! Entre deux stations, les enfants s'amusaient à lire cette publicité en trois parties "Dubo.....Dubon...Dubonnet...."Au fur et à mesure que le métro avançait dans le tunnel, on découvrait chaque partie...ça faisait passer le temps et les enfants se "tenaient tranquilles" !

     

                              Toute une époque !

     

     

     

     

     

     

     

     

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  •                      Souvenirs très anciens...

     

                         Le Salon de l'Agriculture, on en parle, on en a parlé et on en parlera encore...Pour quelles raisons ce Salon me rappelle ma petite enfance, alors que je passais des vacances familiales en Lorraine ? Même pas l'odeur puisque je regarde par télévision interposée ! Mais en voyant tous ces animaux, je me "revois" dès mon arrivée en Lorraine, chez ces grands-parents que mon frère et moi adorions et qui nous le rendaient bien ! Quelles belles vacances pour nous petits parisiens...La liberté était là...Nous allions avec ma grand-mère chercher de l'herbe pour les lapins, nous donnions à manger aux poules, au cochon dont les jours étaient comptés (à la St Nicolas, il se transformait en choses délicieuses, côtelettes, saucisses, boudin et toute la "cochonaille" possible...).

     

                          Mes grands-parents n'avaient plus de vache depuis bien longtemps déjà. La dernière qu'ils avaient eue, revenait des champs conduite par mon arrière-grand-père. Et suivant son habitude, elle s'arrêtait devant la fenêtre de la salle commune, passait sa tête et grand-mère devait la caresser et lui parler ! On en parlait dans la famille !

     

                           Ce qui nous étonnait aussi, c'était le tas de fumier qui se trouvait derrière la maison. Mon grand-père nous racontait que ce tas de fumier se trouvait, quelques années plus tôt, devant les maisons. Chacun avait le sien ! Et on jugeait de la fortune de son propriétaire en évaluant la hauteur du tas de fumier ! Une vraie richesse mais qui n'était pas très hygiénique ni odorante ! C'était parait-il pendant la guerre de 1914/1918 que l'Armée Française avait décidé d'interdire cette "fortune" devant les maisons et demandé aux propriétaires de bien vouloir "l'évacuer" dans les jardins se trouvant derrière la maison..."Cachez ce fumier que je ne saurais voir...et sentir !" ... Les "toilettes" n'étant pas encore très répandues (!) le fumier en tenait lieu parfois ! Je me souviens...

     

                            Grâce au Salon de l'Agriculture, mon esprit a gambadé "à travers les âges" ? Non, seulement à travers mon enfance !

     

     

     

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  •                         On peut tout accepter...

     

                            Comme le chantait notre regretté Fernand RAYNAUD..."s'il m'avait dit gentiment, s'il m'avait dit poliment etc...mais voilà, c'est la manière qu'il a pas..." ! il arrive souvent qu'une réflexion qui veut être gentille, puisse avoir deux interprétations...Souvenirs...nous en avions fait l'expérience un dimanche d'été, alors que des amis de PARIS s'étaient arrêtés à ROBION en passant...Nos enfants étaient là et ma fille avait fait un gâteau pour le dessert. Evidemment ses frères, moqueurs comme toujours, la taquinaient sur ses talents culinaires...lui demandant même de ne pas faire d'expériences sur eux ! C'est assez courant entre frères et soeurs de telles réflexions et nous avions l'habitude !

     

                             Mon amie était une femme adorable et très douce. Alors, voulant prendre la défense de la pâtissière, elle lui dit d'une voix douce "Il est très bon votre gâteau. Bien sûr, il faut boire un peu avec..." Eclats de rire de nos fils...Ils n'en espéraient pas tant, alors que ce gâteau était très bon et très joliment décoré je m'en souviens !

     

                             Mon amie était confuse ! elle pensait faire un compliment ! Dommage qu'il y ait eu cette petite restriction qui changeait le sens de la phrase...Ah, il lui aurait fallu tourner la langue 7 fois dans sa bouche avant de parler. Cette petite phrase qui se voulait anodine, était assassine...ça peut arriver...Je vous tranquillise, le gâteau a été mangé (notamment par nos fils) et personne n'est mort !

     

                              Ce gâteau d'un dimanche d'été est devenu un souvenir...et j'espère qu'il vous permettra de sourire...Dimanche et sourire font bon ménage !

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  •                       La mode féminine...

     

                          Un musée vient d'ouvrir à LYON où il est question de la "Mode féminine sous l'occupation". Comme vous le pensez, il ne m'a pas été difficile de retourner bien des années en arrière, d'autant plus que deux jeunes filles interviewées par la télévision déclaraient que "celà leur faisait connaître un autre aspect de la guerre dont on ne parle pas à l'école"... Exact. Je me souviens de cette mode dont j'ai déjà parlé, et qui faisait tout utiliser, depuis le plus petit bout de chiffon aux doubles-rideaux ! Pas de tissu ? l'occupant nous prenait tout, alors, "il allait voir" ! Tout le monde s'est mis à coudre...au début, je me souviens de manteaux avec une bande de tissu d'une autre couleur cousue en bas, de façon harmonieuse... L'occupant enrageait de constater que les femmes françaises restaient coquettes...C'était notre résistance...sans autres armes que des ciseaux, des aiguilles, du fil...et beaucoup d'imagination ! Je me souviens de ma mère s'étant fait faire un manteau dans un pardessus de mon frère !

     

                           Et les chaussures à semelles de bois ! il y en avait pour tous les goûts...semelles articulées, pas trop épaisses, ou au contraire, semelles incurvées, épaisses celles-là. Le tout recouvert de tout ce que vous aviez sous la main comme tissu ! Elles étaient élégantes pour la plupart...dommage, le bois s'usait vite et il fallait consolider avec ce qui était à notre disposition...même des anciens pneus de voiture ! Toutes les idées étaient admises et essayées !

     

                           Et les bas (faux naturellement), provenant de ce liquide qu'on achetait (un nom m'est resté, c'était le "Fil'pas" !) Assez difficile à poser si on voulait que ce soit uniforme et surtout si on voulait dessiner sur ses jambes les coutures des bas...travail délicat...Je me souviens j'avais écrit un article sur ces bas, en 2008 !

                                          

                           Et les turbans dont on couvrait sa tête, faits avec des bandes de tissu, des écharpes...etc...Certaines les "modelaient" à chaque fois, d'autres en faisaient des sortes de chapeaux qu'il n'y avait pas besoin de refaire à chaque fois. Il suffisait de les former et d'y glisser quelques points...

     

                           J'espère que ce musée aura du succès...Il est le témoin de la débrouillardise des françaises qui "résistaient" à leur manière énervante pour l'occupant, une résistance à coups d'épingles et d'aiguilles à coudre ! Comme j'aimerais le voir ce musée !

     

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