•                     Cet ami de jadis...

     

                        Ami de jeunesse qui avait choisi de venir s'installer cher nous quelques années avant la guerre, après avoir suivi ma mère et mes petits cousins... Ce magnifique chat noir portant simplement une tache blanche sous le menton, comme une médaille...Nous avions appris par ses anciens maîtres que leur fillette de 4 ans était décédée quelques semaines plus tôt...Et le chat ne pouvait le supporter...cette enfant lui manquait et chez nous il y avait des enfants ! Nous l'avons donc adopté.

     

                         Ce chat ? un vrai petit chien qui nous suivait partout...Pourquoi s'était-il tant attaché à mon frère ? (à nous aussi, mais pas de la même façon) André aimait tous les animaux, même ceux du poulailler ! il les apprivoisait tous et tous le connaissaient ! Mais Mickey, puisque tel était son nom, avait un statut bien particulier...C'était un peu le "chien de garde", le surveillant, l'ami dévoué...Pendant des années, il est allé tous les soirs chercher André à son collège...Il ne connaissait pas l'heure, mais il "sentait" que c'était l'heure....Quand André montait se coucher, Mickey le suivait et prenait place au pied du lit... Les animaux ont-ils un 6ème sens que nous ne connaissons pas ? Je crois qu'il s'agissait d'affection, tout simplement.

     

                           Pendant la guerre, ma mère et moi étant restées seules, Mickey a reporté sur nous son trop-plein de tendresse. Et il savait toujours où nous étions...Si nous allions à PARIS, nous le trouvions qui nous attendait...devant la gare ! comment devinait-il ? même chose si nous allions chez des amis dans JUVISY, il nous attendait devant leur porte....Avait-il deviné que son jeune maître ne reviendrait pas et que ma mère était devenue bien fragile ? Il restait près d'elle...

     

                           Mickey dont la vie a été interrompue par les bombes le 18 avril 1944, pourquoi s'était-il tant attaché à André ? "PARCE QUE C'ETAIT LUI..."

     

                            C'était un petit moment de tendresse alors que les nouvelles qui nous sont transmises par radio et télévision sont si dramatiques. Devrons-nous compter sur nos amis à quatre pattes pour nous donner un peu de douceur ? Eux au moins, ne déçoivent pas...


     


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  •                     IMG_0004.jpg Squirou...pour vous distraire !....

     

                        Anniversaire...La télévision, la radio, les journaux, tout le monde a passé sous silence cette date mémorable pour moi...et pour mes maîtres ! et pourtant.....

     

                         Le 10 septembre 1981, j'arrivais dans ma nouvelle maison et surtout chez mes nouveaux maîtres....Je venais de quitter ma maman, mes frères et soeurs et les personnes qui nous hébergeaient et que j'ai toujours considérées comme "mes grands-parents" ! J'étais tout juste âgé de deux mois, je venais d'être tatoué, vacciné, enfin j'étais en règle ! Il paraît que les chiens quittent leur maman à cet âge-là...Mais c'est certain, nous ne savons pas nous débrouiller seuls et il faut bien que quelqu'un accepte de nous élever, ne serait-ce que pour nous apprendre les bonnes manières ! ça s'appelle l'éducation, comme pour les humains ! Et aussi, il ne faut pas oublier notre nourriture....Me voilà donc chez "Patou et Magitte" comme les appelaient leurs petits-enfants...Un de ceux-ci était  chez eux et c'est le premier que j'ai connu...Tout de suite, je l'ai aimé ce Yannick qui aimait (et aime toujours tant les animaux)....Il y avait un grand jardin, un tas de jouets que les enfants voulaient bien me prêter...quand je ne leur chipais pas...de toute manière, ils me les auraient prêtés ! Je me suis habitué tout de suite aux gens et aux lieux. Juste un petit problème le premier soir, Patou ayant décidé que je dormirais dans le garage...Je reconnais que j'étais bien installé, mais il me semble que le salon aurait été plus agréable....Alors, comme je ne trouvais pas le sommeil, j'ai décidé de "fouiner" dans cette pièce très grande et qui servait un peu d'atelier à Patou. J'ai tout apporté sur mon tapis : marteaux, tournevis...enfin tout ce qui avait un manche en bois et qui me permettait de me faire les dents... Le lendemain, mon travail n'a pas tellement été admiré par Patou qui a juste trouvé à dire "ah zut, on a pris un bricoleur"...Compliment ou non, je me suis retrouvé pour la nuit suivante installé à la cuisine...C'était déjà ça..j'avais une patte dans la maison ... Par la suite, c'est moi qui ai bien voulu admettre mes maîtres chez moi ! ça s'appelle "arriver à ses fins"...

     

                             Et c'est ainsi qu'ont débuté 13 années de bonheur pour moi et pour toute la famille ! Tous m'aimaient...Même la maman de Magitte qui venait souvent et posait ses pieds sur moi pour les réchauffer disait-elle ! Alors moi, bonne pâte, je me couchais juste devant elle et je n'osais plus bouger ! Et j'ai grandi, les enfants aussi, de 3 quand je suis arrivé, ils sont passés à 6 ! J'étais de plus en plus heureux...et je crois bien que mes maîtres l'étaient aussi ! Ils m'ont appris "ce qui se faisait, ce qui ne faisait pas" pour un chien, ce qui était permis ce qui ne l'était pas (par exemple aller sur les lits...ça, quand on me laissait seul à la maison, c'était ma petite vengeance...je savais ouvrir les portes des chambres...alors, le diable et les lits me tentant, je ne pouvais résister...quitte à me faire gronder...)

     

                              Et voilà, c'était un souvenir de ma petite enfance. Maintenant, d'où je suis, je revois le jardin à ROBION, les grandes tables l'été, les jeux dans la piscine, enfin tout ce qui faisait mon bonheur !

     

                               A une autre fois....

     

                             

     

                       

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  •                     3 septembre 1939...

     

                        Cette date a beaucoup compté dans ma vie, comme dans celle des gens de ma génération. Y pense-t-on encore ? Ce matin, je relisais un article que j'avais écrit il y a 3 ou 4 ans, et je me permets de le publier à nouveau....Je l'avais intitulé:


                          "Retour en...1939                   


                                        "  Les réfugiés -


                                        "  Le sort en était jeté ! en ce dimanche 3 septembre 1939, nous étions en guerre. Rien déjà n'était plus comme avant.  Du pont SNCF de la gare de JUVISY, nous regardions passer tous ces trains de militaires. C'était angoissant. Ma mère est allée très vite s'inscrire à la Croix Rouge et se tenir à disposition. On pouvait avoir besoin de beaucoup de monde... La gare de triage étant très importante, presque tous les trains y transitaient et notamment des trains de réfugiés d'Alsace-Lorraine et du Nord de la France. Tous ces pauvres gens étaient partis très vite de chez eux, avec simplement quelques valises... Des hopitaux et des maternités de ces régions avaient été évacués en partie...Je revois ce spectacle...Je ne sais pas si je comprenais déjà très bien ce qui se passait, tant cela semblait irréel !. Je ne croyais pas une telle chose possible !

                                          Dans un ancien wagon de marchandises désaffecté, la Croix Rouge, aidée par les officiers et soldats en poste à la gare, avait installé provisoirement une "Cantine Militaire", où ceux qui le voulaient et étaient en transit, pouvaient se restaurer un peu et boire café, vin chaud etc...et se reposer quelques heures.  Lorsque les trains de réfugiés stationnaient à JUVISY, les volontaires de la Croix Rouge leur portaient un peu de ravitaillement....La cantine a été, un peu plus tard, installée plus confortablement dans les locaux de la gare centrale, près du bureau du Commissaire de Gare, un capitaine dont j'ai oublié le nom mais que je revois comme si tout s'était passé récemment ....La gare était sous contrôle militaire bien entendu; c'était un point stratégique... Je suis allée un peu avec ma mère pour aider, mais.....elle n'aimait pas trop voir sa fille au milieu de tous ces soldats ! 

                                            Et des "ouvroirs" ont été également installés par la Croix Rouge, ouvroirs dans lesquels nous nous retrouvions pour tricoter chaussettes, gants, pull-overs, le tout en laine de couleur kaki ,destiné à être envoyé sur le front pour les soldats qui subissaient cette drôle de guerre....Quand je repense à tout ça, il me semble que c'était dans une autre vie, une vie "hors circuit"...entre parenthèses...Et pourtant, c'était bien réel... Et les jeunes filles (dont j'étais !) ont pris des cours de secourisme, pour être infirmières au cas où....Les gens se souvenaient de la guerre de 1914 encore si proche ! J'ai appris à faire des pansements, c'est toujours ça ! Toutes les bonnes volontés, et il y en avait, étaient acceptées !

                                             Ce petit retour en arrière décrit une période "à part" de cette guerre qui devait durer six ans....La drôle de guerre, c'est vraiment le terme qui convient."
                         Rien à ajouter si ce n'est que nous n'avions encore rien vu ! le plus terrible était à venir...Un voeu, un seul : que jamais, plus jamais on ne revoie une telle horreur....
                         "Si tous les gars du monde voulaient se donner la main...."
                                             
                                             

     


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  •                     Et le départ des enfants...

     

                        Je viens de faire le compte des années qui se sont écoulées depuis le dernier "rassemblement" des petits-enfants à ROBION...20 ans déjà ! Et il me semble que c'était hier....Après, la maladie a frappé et plus rien n'a été pareil...

     

                        Il y avait de la vie dans cette maison alors, pendant l'été surtout ! des jeux, des rires, des "plouf" dans la piscine, quelques petites disputes entre cousins ? sans doute, mais sans bruit et on ne s'en mêlait pas ! Grand-père et petits-enfants s'amusaient...le grand-père n'étant pas le dernier ! Tout ceci pour expliquer que le calme ne règnait pas vraiment !

     

                        Et puis, comme tout a une fin, il fallait penser à la rentrée des classes et au retour chez les parents...Le dernier jour, c'était immuable : on conduisait tout notre petit monde "au restaurant"...c'est-à-dire à la cafétéria à CAVAILLON ou à AVIGNON ! Pour eux, c'était le grand luxe ! Et ensuite on reconduisait nos parisiens à l'aéroport construit quelques années plus tôt entre Cavaillon et Avignon. Comme des grands, ils voyageaient seuls ... Puis les parents de nos deux provençaux venaient rechercher leur progéniture ! Et c'est ainsi que nous restions seuls....

     

                         Tout d'abord, il nous semblait que nous allions nous reposer un peu, après avoir rangé les jeux qui traînaient encore ici ou là...Notre brave Squirou ressemblait à une âme en peine...plus de copains pour jouer avec lui...il les cherchait un peu partout... Et nous ? que devenions-nous ? Dé-mo-ra-li-sés ! Plus de bruit, plus de rires, deux assiettes sur la table du jardin, deux tasses au petit-déjeuner ! le grille-pain s'ennuyait aussi, il ne disait rien, mais il avait la mine triste...deux petites tranches de pain grillé à faire chaque jour, est-ce un travail pour un grille-pain ? Alors que depuis plusieurs semaines, il en faisait 5 ou 6 par personne à chaque petit-déjeuner ! Même la piscine essayait de nous tendre les bras...mais son eau se refroidissait de plus en plus, tout comme notre ardeur à faire trempette !

     

                          Eh bien, le mot est dit : on s'ennuyait ferme ! Quel vide !

    Les vacances étaient bien terminées.


     

     

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  •                     La Colline Inspirée...

    Fichier:Exterieur - Basilique Notre-Dame de Sion.jpg

     

                        Il fait si chaud que je me souviens de vacances très lointaines passées jadis en Lorraine chez mes grands-parents...Et de ce pèlerinage que nous faisions (était-ce pour le 15 août ?), à Notre Dame de Sion, commune de Vaudémont...Nous allions à pieds et nos jambes d'enfants trouvaient que c'était bien loin. Mes jambes de z'âgée trouveraient la même chose ! Mais quelle ferveur alors !

     

                        Le colline Inspirée" objet d'un livre de l'écrivain Maurice BARRES...Il l'aimait cette colline ! Qui se souvient encore de Maurice Barrès.?..le temps passe, les gens célèbres aussi ! J'ai lu ce livre dans ma jeunesse, mais...c'est bien loin !

     

                        La région est belle, verdoyante...et bien sûr, pour moi elle représente tant de choses...surtout une partie de mes racines ! et de mes souvenirs d'enfance ! Dieu, qu'il y faisait chaud !

     

                        Bon 15 Août à tous !

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