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                      Vision trop idyllique du blog ?

                      A tort ou à raison, je pensais que ce blog était surtout destiné à faire partager les souvenirs que j'ai "emmagasinés" depuis ma jeunesse, en racontant la vie comme elle était jadis et en la comparant avec la vie actuelle... Comparaison ne voulant pas dire réquisitoire contre la façon de vivre à notre époque... Lorsque j'y ajoute des petits billets d'humeur, c'est une constatation de faits qui me choquent ou me peinent. En aucun cas mon intention est de rendre responsables qui que ce soit ! Ce n'est pas mon propos. Les mentalités ont évolué en même temps que les progrès de tous ordres. En bien, en mal, chacun jugera en son âme et conscience. Je ne veux surtout pas de polémique ! Ce blog n'est pas un forum de discussion.

                       Je me suis peut-être trompée et je le regrette. Que par les commentaires qui me sont laissés, j'apprenne si on est d'accord avec moi ou non, je l'accepte avec plaisir et j'en suis reconnaissante.  Mais de grâce, en termes courtois et sans que la politique s'y mêle...J'ai dû ce soir supprimer un très long commentaire dans lequel intervenaient en vrac Mai 1968, la façon d'élever les enfants, les responsables de tout ça, l'incompétence des médecins qualifiés d'ânes etc... et même la pilule !Cela, je ne peux l'accepter, ça sortait tout à fait du contexte ! Ce n'est pas grave, mais j'aimerais que ce blog reste "bon enfant" comme il l'a été jusqu'à maintenant et à l'occasion plein d'humour. J'aime rire et ne vous privez pas de me mettre en boîte si ça vous fait plaisir. Je voudrais pouvoir continuer d'écrire tout ce qui me passe par la tête, sans me dire "attention, terrain miné", risques de dégâts !

                       J'ai connu grâce à ce blog, tout au moins virtuellement, des amis qui me sont devenus précieux. Je n'aimerais pas les voir se sauver....Et c'était bien la première fois ce soir que je supprimais un commentaire , après beaucoup d'hésitation. Je l'ai lu, relu et re-relu ! je n'ai pas pu le laisser, question de respect.

                       Je crois bien que je me répète un peu cette semaine ! Pardonnez-moi et merci d'avance à tous.
                      

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  •                    En Lorraine....il y a longtemps déjà. 

                       Ma grand-mère adorait tous ses animaux, qu'ils soient de compagnie, de basse-cour, de clapier...enfin, tout ce qu'on possédait jadis surtout quand on habitait la campagne...C'était elle-même qui s'en occupait, pour deux raisons dont la première est qu'elle n'aurait voulu laisser ce soin à personne d'autre, et la seconde que mon grand-père était très occupé avec son atelier d'ébéniste...Chacun avait ses tâches comme disait grand-mère...Et les lapins, poules, canards.... étaient soignés et aimés par grand-mère. Elle leur parlait, les surveillait, les nourrissait très bien, les surveillait de près... On appellerait cela une passion maintenant. Pour elle, c'était naturel, tous faisaient partie de sa vie.

                        Un jour qu'elle avait préparé de la liqueur de cassis je crois, elle a eu la plus grande émotion de sa vie...Elle avait mis macérer le cassis dans de l'eau de vie, puis ensuite, après avoir bien pressé le tout pour en extraire le jus, elle n'a rien voulu "gâcher" mot très important à cette époque ! Alors, elle a jeté les résidus sur le tas de fumier qui se trouvait derrière la maison. Bien entendu, les poules étaient en liberté dans la journée et picoraient à droite et à gauche. Tout à coup, cris d'horreur et d'affolement de grand-mère qui appelle son époux "Vite, vite viens voir, les poules sont toutes malades, je crois qu'elles vont mourir, elles ne tiennent plus sur leurs pattes". Quand on aime ses bêtes et, il faut bien le dire, qu'on compte un peu sur elles pour améliorer l'ordinaire, ça fait un choc ! Grand-père descend de son atelier, le plus vite possible, ce qui n'était pas évident puisqu'il marchait avec deux cannes...Il regarde le désastre et demande à grand-mère ce qu'elle a donné à manger aux poules : "comme d'habitude, du grain...Ah oui, aussi les graines de cassis, pour ne pas les jeter." ! Rire tonitruant du grand-père qui lui dit "Tes poules ? Mais elles sont toutes saoules" ! Quelle honte ! ma pauvre grand-mère pleurait...grand-père et nous les enfants étions hilares ! Je revois cette scène ! Grand-mère a rapatrié ses poules dans le poulailler et tout ce petit monde s'est endormi jusqu'au lendemain....A l'époque, il n'y avait pas encore de publicité prévenant que l'abus d'alcool était néfaste ! même pour les poules !

                           Puisque je parle de la Lorraine, je donne une petite précision concernant les tas de fumier. Ceci m'a été raconté par mon père et ma mère. Avant la grande guerre, les tas de fumier en Lorraine se trouvaient devant les maisons, sur la rue. Les gens en étaient fiers car on évaluait la richesse d'un habitant à la hauteur de son tas de fumier ! C'est l'Armée française qui, pendant la guerre a obligé les habitants à les enlever de la rue et à les mettre derrière les maisons, estimant que l'hygiène n'aurait qu'à y gagner ! les récalcitrants avaient une contravention !.... Le saviez-vous ? ... De l'utilité des guerres....

                           

                                   


                        

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  •                       A cette époque.....

                          Vers la fin des années 1920 et le début des années 1930...Aller rendre visite à mes grands-parents à PARIS, pour nous petits "banlieusards", ça relevait du grand voyage ! Le train tout d'abord, puis, arrivés à PARIS, le métro ou l'autobus...Nous mettions les beaux habits du dimanche.... Et le soir, pour revenir, quand on s'était un peu trop attardés et qu'il ne fallait surtout pas rater le train pour rentrer à JUVISY, mon père "appelait" un taxi ! C'était le grand luxe pour les enfants que nous étions !

                          Quand je dis que mon père appelait un taxi, ce n'était pas par téléphone pour la raison bien simple que le téléphone n'était pas monnaie courante alors ! Non, on descendait dans la rue et dès qu'un taxi passait, on lui faisait signe en levant la main et c'était là qu'intervenait ce "Hep taxi, vous êtes libre ?" que je crois entendre encore ! On n'allait pas obligatoirement à une station de taxis...(je ne me souviens même pas s'il en existait beaucoup...à la sortie des gares oui...et auprès de certains endroits, les grands magasins par exemple..) Les chauffeurs de taxis maraudaient et recherchaient les clients...Et comme il n'y avait pas beaucoup de voitures alors, leur arrêt au milieu de la rue ne gênait personne !

                          Je les revois tous ces taxis...J'ai conservé le souvenir des taxis Renault G7, de couleur rouge et noire...On montait dedans en posant d'abord les pieds sur un marche-pieds...Ils étaient spacieux et les sièges me semblaient confortables, mais ce que mon frère et moi nous préférions, c'était les strapontins...Après avoir déplié ces sièges supplémentaires, nous prenions place face à nos parents...Nous étions ainsi 4 à l'arrière, sans être gênés ! ça, c'était "le fin du fin" ! Et, en route pour circuler dans PARIS et voir au passage les rues bien éclairées, les illuminations quand il y en avait ... Est-ce que ce n'était pas un beau voyage ça pour des enfants ?

                           J'ai dit que les chauffeurs maraudaient...je crois que ce n'était pas tellement permis qu'ils roulent doucement dans le but de prendre un client...Mais leur métier n'était pas très lucratif je crois et plus ils avaient de courses à faire, plus ils étaient payés. Je me souviens qu'à une époque, il y a eu beaucoup de chauffeurs de taxis russes. Il s'agissait de russes qui, bien souvent, avaient été très aisés et avaient été chassés de Russie par la révolution...Des princes, des comtes nous ont sans doute conduits à la gare d'Austerlitz, là où s'arrêtait notre périple parisien !

                           Pendant la guerre, plus de taximètres automobiles ! Des vélos-taxis oui, mais je n'en ai jamais pris...Les Renault G7 ont refait une apparition après la guerre, puis d'autres marques...Puis la profession a été "organisée"...et je n'étais plus une enfant, l'enchantement était terminé...

                         
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  •                        Un logement animalier jadis...

                           Poules, canards, pigeons, lapins, cochon d'inde, tourterelles, et une oie....Sans compter les chats et chiens, il y avait bien du monde à la maison jadis ! Et tout ce monde (de la basse-cour) était très agréablement logé ! Un véritable palais...enfin presque ! Un poulailler comme on en voit peu, construit par un ébéniste ! Non, nous n'avions pas des idées de grandeur chez mes parents, mais nous avions profité du séjour de mon grand-père ébéniste de métier, pour lui faire construire le poulailler...C'était grand, c'était spacieux, fait en beau bois ! pas du bricolage, non une oeuvre d'art ! Ensuite, le tout construit sur un grand emplacement du jardin, avait été peint en vert et mes parents avaient planté des rosiers grimpants tout autour...Des petites "roses-pompons" ! Comme disent les jeunes maintenant" ça en jetait". Il était magnifique ce poulailler, tout le monde l'admirait. On aurait dit une immense tonnelle dans le jardin... Et mon frère qui était un passionné des bêtes, leur avait donné des noms. Il avait ses préférés : deux tourterelles, et deux canards... Les tourterelles se posaient sur ses épaules et les canards, munis d'un droit de sortie, le suivaient dans les allées du jardin ! Je dis bien les allées puisqu'il leur avait appris à marcher seulement dans les allées ! C'était un peu fou non ? Quand André apprenait ses leçons, ce qu'il adorait faire en se promenant, les canards le suivaient....Tout le monde était content ...

                              Notre brave Mickey, ce si gentil chat qui s'était installé chez nous un beau jour, essayait bien de guetter dans un coin...on ne sait jamais, un canard, ça peut s'égarer et l'étudiant pouvait avoir un moment d'inattention...Pas de chance...Les chiens avaient l'habitude et ne disaient rien... Et chats et chiens n'avaient pas à se plaindre, pour des animaux de cette époque, ils n'étaient pas laissés dehors...Ils avaient aussi leur appartement...

                              Cette vie animalière s'est poursuivie jusqu'au début de la guerre...Puis les temps ont changé, deux des maîtres sont partis...Puis il n'y avait plus rien à donner à manger aux habitants du poulailler...C'était fini. Le poulailler est resté, toujours couvert de ses roses, mais complètement vide...Il faisait encore illusion ! Et puis, il a rejoint tout le reste ! Et je continue de me représenter cette partie de jardin qui est en même temps une partie de ma jeunesse. Mais quels bons et beaux souvenirs !

                               De jolis souvenirs pour un dimanche....

                                
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  •                        Après le désastre....un peu de joie.

                           Les lendemains d'un bombardement ne sont pas tout roses, loin de là...Les sauveteurs ont fort à faire. J'ai beaucoup repensé à tout ça dernièrement, après le tremblement de terre en Italie. La différence n'est pas grande en ce qui concerne les résultats, si les causes ne sont pas les mêmes.

                           J'ai pourtant quelques petits souvenirs heureux, oh, très peu, mais dans ce désastre du 18 avril 1944, des petites lueurs ont brillé...tout n'était pas mort ! La preuve, sont sortis des décombres des êtres qui ne voulaient pas mourir, d'autres qui arrivaient sur terre avec l'intention bien arrêtée de vivre coûte que coûte !

                           Il y eut d'abord cette très vieille femme, enfouie sous les décombres de sa maison écroulée par la déflagration des bombes. Elle est restée dans sa cave plusieurs jours, tout le monde la croyait morte ! Stupéfaction des sauveteurs lorsqu'ils l'ont découverte, bien vivante et...très fâchée. Elle n'a su que dire "ben vous en avez mis un temps" ! Elle commençait à s'impatienter. Elle a secoué ses vêtements plein de poussières, de ciment, de gravats et a confirmé qu'elle avait trouvé le temps bien long. Comment avait-elle tenu ? tout simplement en buvant du vin qui était dans sa cave.... Rires des sauveteurs, mais rires de soulagement ! Tout le monde n'a pas eu cette chance.

                           Et aussi, cette petite chatte sortie fièrement des décombres au bout d'une dizaine de jours, entraînant derrière elle tous ses petits chats. Quand étaient-ils nés ? A qui étaient-ils, on ne savait pas....Mais c'était la Vie ! Voir le jour pour la première fois dans ce fatras, on peut rêver mieux. Mais la petite chatte était heureuse après avoir eu certainement très peur. 

                           Les sauveteurs au contact de tant d'horreurs depuis cette affreuse soirée, se sentaient heureux enfin, comme ils l'ont été lorsqu'ils ont retrouvé dans les décombres de notre maison le paquet que ma mère ne pensait plus revoir et qui contenait des souvenirs de mon frère. Petits bonheurs, mais tellement grands !

                           

                           
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