• Une certaine nuit du 17 au 18 avril 1944....

     

                          Dernier jour, dernière heure....17 avril 1944... 

                         

                      C’était il y a 65 ans…..Ma maison, ton temps était compté et , tout comme nous, tu ne le savais pas…Dans cette petite ville de banlieue parisienne, la soirée était belle, le temps était clair. J’avais été prévenue qu’il y aurait une alerte et que cette fois, ce serait grave. Le conseil m’avait donc été donné de quitter la maison au cas où…Ma mère et moi, inquiètes, avons ramassé en vitesse quelques papiers et le peu d’argent que nous possédions…et nous attendions….Je me souviens avoir traîné dans les pièces, pour m’imprégner de tout.. Reverrais-je ça un jour …? Cette jolie chambre que mon grand-père, ébéniste, m’avait faite et que j’aimais tant, je l’ai « photographiée » dans mon esprit et je la revois telle qu’elle était, avec tous ses objets offerts par mes grands-parents parisiens ou lorrains…

                  « Objets inanimés, avez-vous donc une âme…. » Oui, certainement…et on vous aime, on s’attache à vous. Vous n’étiez que de passage, hélas.

                  Et voilà tout à coup ce bruit affreux des sirènes, bruit des bombardiers, et ces fusées éclairantes qui ajoutaient à notre peur. .Départ précipité vers cet abri sauveur…Il allait être 23 heures… Les bombes ont commencé à être déversées sur nous…Nous avons compris et pour nous tu n’existais déjà plus ma maison…Combien de temps as-tu survécu ? 5, 10, 15 minutes ? Au bout d’une heure, il n’y avait plus rien que ce trou immense…

                  Tout ce quartier d’ATHIS et de JUVISY, très près de la gare de triage, avait cessé de vivre. Des morts, des sinistrés, des disparus….C’est   ça la guerre.

                  C’était ton dernier jour ma maison et pour moi la fin de mon enfance, de mon adolescence. C’était il y a 65 ans…..Nous avons attendu le jour pour tourner cette page de notre vie, incrédules devant ce paysage dantesque...Que des ruines , des incendies et des bombes à retardement qui commençaient à exploser autour de nous. Nous étions le 18 avril 1944. Après une nuit, un siècle était passé....

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  • Commentaires

    1
    Vendredi 17 Avril 2009 à 20:33
    Quel décirement. Le contraste entre l'Amour, la tendresse, la douceur des sentiments et la Violence, la haine, la destruction.
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    2
    Samedi 18 Avril 2009 à 11:07
     Cette personne, c'est vraisemblablement moi ! Je "sévis"  aussi sur le site www.dandylan.over-blog.coml "Carnets de voyage à ATHIS.Vous pouvez me contacter ou donnez-moi un n°de téléphone et moi je vous contacterai.
    3
    Samedi 18 Avril 2009 à 14:30
    Voue pouvez me contacter en "cliquant" sur contact" au bas de la page de publication de mes articles. Vous me laisserez votre adresse mail et soyez assuré que je vous répondrai.
    4
    Samedi 18 Avril 2009 à 15:51
    Supporter le stress du bombardement et retrouver sa maison détruite, probablement par des aviateurs alliés, il y a de quoi démoraliser n'importe qui : quelle folie et quelle époque d'abominations.
    Bonne fin de semaine Geneviève.
    5
    Samedi 18 Avril 2009 à 15:55
    J'ose espérer qu'on ne reverra jamais ça !
    6
    Samedi 18 Avril 2009 à 16:37

    Bonjour

    Je viens de visiter votre site remarquable et j'ai pu notamment constater, grace à votre texte sur le bombardement de Juvisy, que nous partageons une passion commune pour la Mémoire et avons à coeur que les morts des conflits passés ne soient pas oubliés. Dans cet esprit, oserais-je vous demander de faire connaitre le site que j'ai crée récemment et dont la finalité est que des descendants de combattants oubliés de 14-18 m'envoyent leur témoignage, de façon à ce que je les mette en lumière et que justice leur soit rendue.

    Merci

    Adresse du site :

    http://combattantsgrandeguerre.e-monsite.com/accueil.html


    7
    Samedi 18 Avril 2009 à 17:22
    Oui, je crois fermement que sans faire de misérabilisme, il y a des périodes qu'on ne doit pas oublier et que les jeunes générations doivent connaître. Cette guerre de 1939/1945 m'a marquée..Mes parents et moi y avons perdu beaucoup. Je viens d'aller sur votre site et je pense que l'adresse que je vous donne pourrait vous intéresser :
            www.histoire-genealogie.com
            C'est un site concernant la mémoire des hommes, y compris les conflits. Très intéressant.
             Merci de m'avoir laissé ce commentaire.



    8
    Samedi 18 Avril 2009 à 17:24
    Ces quatre mains me comblent de joie ! merci...Vous saurez tout de ma vie et j'en suis très contente ! Je vous embrasse.
    9
    Mardi 21 Avril 2009 à 23:07
    Merci à vous pour ce commentaire. Cette deuxième guerre mondiale a été monstrueuse et Oradour en est un exemple. A la destruction s'est ajoutée la cruauté gratuite. Que de morts innocents. Oui, je pense que raconter ce qu'on a vécu ou vu, ne peut que servir à faire comprendre les horreurs des guerres. Pour ma part, je n'oublierai jamais ce bombardement et je souhaite qu'on ne revoie jamais de telles choses. S'il y a eu un prix à payer pour redevenir libres, la "facture" a été très élevée. Ne l'oublions jamais.
    10
    Lanaud
    Mardi 11 Mars 2014 à 21:12
    Bonjour
    Je comprends rien au fonctionnement des blogs...
    Mais je voudrais bien contacter la personne qui raconte ses souvenirs de 1944 dans la région parisienne !
    11
    Lanaud
    Mardi 11 Mars 2014 à 21:12
    J'avais 10 ans en 1944 et j'étais à Versailles.
    J'aimerais contacter des personnes qui ont connu cette époque afin d'échanger par e-mails nos souvenirs.
    12
    Message écrit à 4 ma
    Mardi 11 Mars 2014 à 21:12

    Merci de nous faire vivre avec autant de talent des souvenirs que l'histoire à gravé dans le marbre mais que nous oublions de relire quelques fois. Tu sais, chaque jour, nous transmettre tes souvenirs, ta sagesse, tes joies, tes peines et bien mieux que les livres d'histoire, ils raisonnent dans nos têtes.
    Merci et continue Magitte. 

    13
    estelle
    Mardi 11 Mars 2014 à 21:12

    Chère Magitte, merci de tous vos souvenirs si touchants, vous qui les avez vécus. Cela devait être terrible et à la fois incroyable :avoir une maison et une heure plus tard plus rien, sans compter les gens qu'on a aimés et chéris: des voisins, des amies, des camarades de classe. J'imagine le vide que l'on ressens.Moi qui n'est rien connu de ça, je me suis rendue en plein hiver à Oradour sur Glane, je pensais que ce n'était qu'un tout petit village. C'était la première fois que je "visitais" ce village martyr. Nous étions seuls mon mari et moi, il faisait un froid terrible. Pas un bruit, même pas celui de quelques oiseaux , même pas celui du vent. J'ai fait un signe amical au gardien lui montrant que nous n'étions que tous les deux Christian et moi. Au fur et à mesure je regardais les ruines, désolation, tristesse dans mon coeur sachant que toute une population avait été massacréé ici même. Puis j'ai commencé à rôder derrière ce qui restait des fermes. Mêmes les animaux avaient été abbatus. Quelle folie. Il y avait un puits, il était marqué qu'une dizaine de personnes y avaient trouvé la mort et j'avoue, moi qui suis rationnelle que je ne comprenais pas. Avait-on poussé délibérément ces pauvres gens les uns sur les autres afin que les premiers jetés soiient noyés par les corps de leurs malheureux compagnons et ainsi de suite. Je sentais les larmes me monter aux yeux. Je ne comprenais pas non plus pourquoi le reste du mobilier qui n'avait pas brûlé se retrouvait toujours au "rez de chaussée" à savoir les sommiers en fer, mais j'ai compris soudain que les maisons ayant brûlées plus de 3 jours, les planchers des premiers étages s'étaient écroulés dans les décombres au ras du sol. J'ai vu ce qui restait de 2 petits lits jumeaux et là mes larmes se sont mises à couler sans misérabilisme mais parce que je pensais à ces petits qui devaient avoir leur jouets, leurs petits livres et leurs petits copains jouant aux billes dans la cour ensoleillée de leur école. Tout cela réduit à néant en cendres.je sais que les enfans et leurs mères sont morts affreusement dans l'église. Ils étaient innocents. Nous avons quittés Oradour le coeur lourd, chère Magitte, le coeur rempli de tristesse. Je comprends ce que vous avez ressenti:" la peur nous donnait des ailes " dites vous dans votre interwiew. Dieu merci, vous avez réussi à vous en sortir chère Magitte. Les habitants d'Oradour étaient encerclés de toutes parts. Une dame qui a eu la vie sauve bien que blesséé et laissée pour morte a vu une autre femme tentant de s'échapper de la fournaise de l'église. Cette pauvre femme avait lancée son nourrisson par la fenêtre et elle même avait sauté. Une salve de mitraillettes l'ont tuée avant qu'elle ne touche le sol. Les soldats ont pris le petit bébé par les pieds et lui ont fracassé la tête contre le mur de l'église. Que penser de toutes ces atrocités... voilà pourquoi il st si important de savoir et conaître ce qui s'est passé. On construit l'avenir et le présent par rapport au passé. Pardonnez moi ce long mail, mais je voulais sortir cela de mon coeur. Merci Magitte d'être notre témoin de ces années. C'est si important pour ma génération de conaître et d'apprendre. Je vous fait toutes amitiés les plus sincères. Estelle

    14
    Vendredi 17 Avril 2015 à 14:17

    Je n'avais jamais été avisée de ce commentaire reçu le...11 mars 2014 sur cet article de 2009 ! Peut-être est-il bien tard pour y répondre ? je m'en excuse ! Depuis 2009, j'ai changé d'hébergeur de blog...vous pouvez me retrouver à l'adresse suivante: resterzen.eklablog.com. Tous mes anciens articles écrits sous "over-blog" y ont été transportés...
    Votre réponse si poignante me rappelle tant de souvenirs... Nous sommes aujourd'hui le 17 avril, date mémorable pour moi puisque maison et tous ses souvenirs ont disparu dans la nuit du 17 au 18 avril 1944. Je vais de ce pas écrire un article sur ce jour ...(s/ eklablog...adresse ci-dessus.

    Merci pour ce commentaire.

    15
    Vendredi 17 Avril 2015 à 14:21

    Réponse à LANAUD - Je me souviens de vous ! si j'ai déménagé mon blog depuis plus d'un an, je suis bien la personne qui écrit ses souvenirs de 1944 en région parisienne !

    Heureuse de vous retrouver ! Mon blog est devenu "www.resterzen.eklablog.com"

     

     

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