Par
Magitte dans
Jadis.. le
6 Mars 2010 à 00:00
Sèche-linge naturel...
Nous aimions aller en vacances chez nos
grands-parents en Lorraine. Non seulement, mon frère et moi les aimions beaucoup, mais la vie y était tellement différente de celle de Paris ou de la région parisienne ! Pour nous,
petits citadins, tout semblait extraordinaire. Parmi ce tout, il y avait la lessive que ma grand-mère faisait, pas toutes les semaines je crois, mais au moins deux fois pendant notre séjour...De
vraies lessives qui se préparaient dans une lessiveuse que grand-mère transportait ensuite, le tout
bouillant et fumant, à l'aide d'une brouette, jusqu'au lavoir du village.... Et là, les ustensiles habituels pour l'époque attendaient : battoir, savon, brosse...et surtout "l'huile de
bras" ! Tout se faisait en papotant avec les autres femmes du pays ! il fallait bien colporter les petites nouvelles et ça faisait trouver le travail moins dur et le temps moins long ! Parfois, une
petite visite amicale était faite par les vaches qui revenaient des champs et s'arrêtaient pour se désaltérer...même avec l'eau bien savonneuse !
Et ce gros travail presque terminé, le linge essoré à la force
des bras était remis dans la lessiveuse et transporté à nouveau grâce à la brouette jusque sur le pré qui se trouvait derrière la maison ! Et ce que nous aimions l'opération qui consistait à
bien l'étaler directement sur l'herbe ! nous aidions même un peu, très peu (!)....Il n'y avait aucun risque que le linge soit enlevé pendant la nuit, on avait confiance...Et dès le lever du soleil,
il pouvait profiter des rayons qui le séchaient et lui donnaient cette belle couleur propre et surtout cette bonne odeur de plein air ! Grand-mère était fière de son "ouvrage" comme elle
disait, fière et heureuse. Avec le recul, je pense quand même que ça devait être une corvée cette lessive ! Mais bon...c'était ainsi chez tout le monde...Certaines personnes plus riches, pouvaient
employer une ou deux ouvrières à la journée pour ce travail....
Cette vie simple nous émerveillait et nous semblait facile
!alors...ça, c'était la vision enfantine !
La qualité des choses naturelles. Point besoin de sèche-linge. Point besoin de surveiller tout ce qui, posé à l’extérieur, avait des risques d’être volé !
Cela me rappelle le petit village où nous passions nos vacances, dans le Tarn. Aucune maison n’avait sa porte fermée à clé, de jour comme de nuit, les intérieurs étaient accessibles. Jamais il n’y a eu de vols ni d’abus. Par contre on allait plus volontiers les uns chez les autres. On poussait la porte et on criait pour savoir si les habitants étaient là ou non.
Temps bénis, enfin, pour moi.
Avec mon amitié. Loic