• Tout m'est souvenir....10 mai 1940...


                              Les vraies épreuves commencent...

                              Ce matin-là, je suis partie travailler à PARIS aux Editions du Cerf, Boulevard de Latour Maubourg...C'était un petit boulot comme un autre, en attendant mieux et surtout la fin de la guerre (qui devait être de courte durée !) et m'aurait permis de reprendre les études...Arrivée à mon travail, une employée annonce qu'elle avait appris que l'armée allemande venait d'envahir la Belgique, La Hollande et le Luxembourg... Stupéfaction ! Personne n'osait y croire, mais la nouvelle a été confirmée dans la journée, et nous avons appris que les gens du Nord et de l'Est de la France, ainsi que des pays envahis, partaient sur les routes pour fuir les allemands ! L'Exode commençait ! 

                              Après la "drôle de guerre", la campagne de France débutait et tous ces réfugiés nous faisaient comprendre que l'heure était grave. L'avance des allemands était rapide et atteignait le moral de tous ! On avait eu tellement confiance en notre force, en la Ligne Maginot et peut-être aussi en nos dirigeants ....Le "Nous vaincrons parce que nous sommes les plus forts"... commençait à nous faire douter. Nous ne savions pas qu'un peu plus d'un mois après ce 10 mai, la bataille de France serait terminée, que nous serions occupés, après avoir rejoint sur les routes le flot des réfugiés, en essayant de sauver famille, meubles, linge....Tout ça pour rien !

                               Et pour tous ceux qui avaient un père, un frère, un fils, mobilisés et se trouvant sur le front du Nord et de l'Est, l'attente commençait...Qu'adviendrait-il d'eux ? L'avenir était très triste, c'était la seule certitude. Chez moi, le gros souci était mon frère, reparti de permission le 1er mai, pour rejoindre son régiment dans l'Est. Mon père était mobilisé à PARIS, dans la DCA et dans l'immédiat nous n'étions pas trop inquiètes ma mère et moi, sur son sort...L'inquiétude n'a pas tardé à se faire sentir aussi, dès la fin mai. Mais mon frère était en plein dans la bataille, au milieu des blindés allemands, sous les attaques aériennes...On ne pouvait que s'imaginer.

                                Nous n'allions pas tarder à comprendre que "l'avant-guerre" était terminée, que toutes les épreuves à venir allaient être presque insupportables. La vie allait changer, oh combien...C'en était fini de notre jeunesse...

                                Oui, "tout m'est souvenir"...Comment faire autrement ? Les horreurs allaient commencer... Il y a eu "l'avant" mai 1940 et il y a eu "l'après" mai 1945 ...Un siècle ! 

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  • Commentaires

    1
    Dimanche 10 Mai 2009 à 22:24
    Quelle époque tragique que cette "drôle de guerre" (les Allemands avaient du tirer leurs conclusions à la suite de la Grande Guerre) et c'était encore plus dure.
    Votre récit m'aide à comprendre le climat de désarroi général en France. Je comprends et ressens qu'àprès mai 1940, la jeunesse de toute une génération était révolue et que la destinée des familles a été bouleversée.
    Bonne soirée.
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    2
    Dimanche 10 Mai 2009 à 22:38

    Ce désastre de 1940 a en effet tout bouleversé, familles et jeunesse, ce qui explique que le 8 mai 1945 ait été accueilli avec autant d'enthousiasme ! La liberté, enfin !

    3
    Dimanche 10 Mai 2009 à 22:47

    J'ai des "petits" exemples de l'impréparation de l'époque...et je me souviens que mon père était furieux...Peut-être que je raconterai ça un jour ! Mais à quoi bon ?

    4
    morsli
    Mardi 11 Mars 2014 à 21:11
    Je crois que le Diable lui même aurait été vert de peur s'il avait su ce que réservait cette guerre.Quelle impréparation de la part des politiciens et quelle prétention ! J'imagine vos discussions sur le lieu de travail en apprenant la nouvelle.Vu la disproportion des forces (qualitativement) en présence, je pense notamment aux blindés et au commandement, le combat ne pouvait qu'être inégal.Cette guerre a gommé ce qui aurait du être vos plus belles années.Amitiés.
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