Magitte n'arrête pas de raconter ses souvenirs ! Mais moi aussi, j'en ai des souvenirs ! en plus, ils sont moins dramatiques que les siens puisque je n'ai pas connu la guerre ! 

              Je vous ai déjà raconté comment j'étais arrivé chez Patou et Magitte : j'ai été échangé contre......une machine à écrire électrique. Nous avions, paraît-il la même valeur, si nous n'étions pas destinés au même genre de travail ! En résumé, Patou voulait un chien (ce que Magitte lui avait promis !) et les personnes chez lesquelles ma maman avait mis au monde 5 beaux petits chiots, avaient besoin d'une machine à écrire, électrique si possible ! Et les deux "parties" se sont mises d'accord... "Adjugé" ! affaire rondement menée .... Tout le monde était content, même moi ! Et je savais que je pouvais revoir mes "grands-parents" quand je le voudrais et surtout quand Patou et Magitte auraient un petit voyage à faire !

              Me voici donc arrivé à ROBION et c'est là que j'ai commencé à entendre "fais pas ci, fais pas ça...." Patou voulait faire de moi un compagnon bien éduqué (il parait que la bonne éducation est importante dans la vie). Et moi, je ne demandais qu'à faire plaisir ! C'est ainsi que, voulant obéir à une habitude sans demander d'explications, je me retrouvais tous les soirs dehors...On m'ouvrait la porte du couloir et, l'un ou l'autre de mes maîtres me disait, en me montrant le jardin "allez, va" ! Quand il faisait beau, d'accord, j'allais faire un petit tour de jardin en attendant qu'on me rappelle, mais quand il pleuvait, je restais sur la terrasse ! et Magitte s'en est aperçue un soir...Elle m'a alors dit "mais tu n'es pas allé faire pipi " et ils ont compris que je croyais qu'il me fallait juste prendre le frais avant de dormir à l'intérieur ! Mais je savais me tenir et surtout me...retenir, jusqu'au lendemain matin... Je ne voulais pas entendre Patou me dire "non pas ça ! Il prenait une telle voix pour me faire des reproches...je n'aimais pas ça ! Je me souviens qu'une fois, je m'étais "oublié" sur le tapis du séjour ! oh là là ! il paraît que "ça ne se faisait pas"...je ne savais pas où me mettre et j'ai bien compris qu'un tapis n'était pas fait pour ce genre de chose ! J'en rougis encore de honte !!!

              Petit à petit, je me suis habitué à ce qui se faisait quand on est un chien bien élevé et à ce qui ne se faisait pas ! Par exemple, ne pas chiper les jouets des enfants ni surtout les outils de Patou...Je les mordillais seulement, c'était pas pour être vilain ! Mais j'avais le droit de ramasser un bâton dans le jardin et de jouer avec ! Et surtout, je jouais avec mon maître et avec les petits-enfants quand ils venaient en vacances ! Nous faisions de belles promenades et j'avais le droit de me baigner dans le canal...Patou me faisait jouer alors. Et nous allions à la mer, à Saint Mandrier et là...c'était merveilleux...

              Des souvenirs de chien heureux, j'en ai tellement ! J'y repense souvent..ça sert à ça les souvenirs !

              Hier soir, il nous a été donné de voir à la Télévision, dans la série "Lundi en histoires" ce film que je n'aurais pas voulu laisser passer : "La France sous les bombes alliées" ! Il s'agissait des bombardements effectués par les alliés, de 1940 à 1945, dans le but de nous débarrasser de l'armée allemande et de gagner cette guerre....Et de savoir ce qu'en pensaient à "chaud" les civils que nous étions et qui ont payé un lourd tribut lors de ces bombardements ! Que de morts, de blessés, de maisons et foyers détruits !

              Et je nous revoyais, nos voisins et nous, courant vers un abri, en cette nuit du 17 au 18 avril 1944, à JUVISY en banlieue de PARIS, petite ville où j'avais passé mon enfance et une partie de mon adolescence, de l'été 1927 à 1944 ! J'entendais le bruit lugubre des sirènes, le bruit des avions alliés chargés de bombes et je revoyais les fusées éclairantes et les premières bombes qui tombaient sur JUVISY et ATHIS, ces deux villes presque jumelles, qui avaient sur leur sol une immense gare de triage de laquelle nous nous trouvions à "vol d'oiseau" environ à 150 mètres .... Tout cela, je l'ai déjà raconté dans ce récit que j'ai fait il y a plusieurs années sur le bombardement ! Je me souviens de cet abri dans lequel nous nous trouvions, gens connus et inconnus...serrés mais avec cette impression (comme je l'ai entendu dire hier soir par une habitante de ROUEN je crois) qu'en nous serrant un peu plus, nous aurions pu tenir beaucoup plus ! Et tous ces gens qui priaient...dont certains cependant étaient complètement athées ! Mais alors, il y avait "celui qui croyait au ciel, celui qui n'y croyait pas", tous rassemblés, tous unis dans ce malheur ! Lorsqu'en sortant de l'abri, nous avons constaté les dégâts, bien entendu nous n'avons pas applaudi ! La gare de triage, bien que fortement touchée, n'avait pas été la seule ! Que de dégâts collatéraux ! Habitants tués ou disparus, maisons éventrées quand ce n'était pas entièrement détruites...La nôtre était dans ce cas.... Mais, c'était "le prix à payer" pour essayer de récupérer notre liberté, et de cela aussi nous étions conscients ... Que les alliés aient bombardé sans discernement, c'est presque certain ! et c'était ce qui se disait alors, d'autant plus que la propagande de Vichy en "remettait une couche" ! et que les dirigeants d'alors visitaient les lieux bombardés !!! Mais quand enfin, nous avons été libérés à l'été 1944 et quand l'Allemagne a capitulé en 1945, un grand OUF de soulagement a été poussé, et nous avons remercié ces alliés qui nous avaient libérés du joug allemand !

              Mes souvenirs me ramènent très souvent à cette période...que je ne souhaite à personne de vivre à nouveau . Notre libération ? nous en avons payé le prix ! Et je ne peux que souhaiter que jamais plus nous ne revivions une telle époque !

              Je me sentirais beaucoup plus jeune alors !

              Alors que je suis née le soir du 24 décembre il y a de très nombreuses années, et que cela n'a jamais été "rentable" pour moi, mes cadeaux d'anniversaire, s'ils étaient bien présents, faisaient partie de ceux de Noël...Pour un enfant, c'est décourageant, on se croit lésé....Et, comble d'infortune, mes parents m'ont prénommée Geneviève, dont la fête est...le 3 janvier ! en pleine période de fêtes de fin d'année. Ah oui, on me disait bien que je n'avais pas à me plaindre, qu'on me faisait un cadeau plus beau ... Oui, mais, il n'y en avait qu'un au lieu des 4 cadeaux dont mon frère était "gratifié" tout au long de l'année ! S'il était exact que ce cadeau "groupé" était...plus beau, j'avais moins de paquets à ouvrir ! Et pour un enfant, ça compte !

              Alors, tout à coup, j'ai pensé que ça aurait pu être bien pire, puisque j'aurais pu naître un 29 février ! Grande compensation : je n'aurais pris un an qu'une fois tous les 4 ans ! ce qui fait que j'aurais actuellement environ 24 ans !!! Je serais donc une très jeune femme !!! Quel changement dans ma vie....! J'ai, sans nul doute, une façon très simpliste de calculer ! C'est que je ne suis pas une mathématicienne moi, ni une scientifique ! Bon, je sais que tout ceci résulte de calculs savants et que bien des pays fêtent l'évènement ! Et moi, je pense à tout ce qui pourrait être....par exemple, payer des impôts que le 29 février, lors des années bissextiles ! .... Je vois "en rêve" les hommes politiques se rendre à l'Assemblée Nationale uniquement le 29 février....Ils seraient "une poignée" pour voter les mesures à nous appliquer ! et encore, ne seraient pas soumis à cette obligation ceux qui seraient eux-mêmes nés...un 29 février! on ne leur demanderait tout de même pas de travailler le jour de leur anniversaire ! mais qu'elle comptabilité !

              Cette date est une exception...et si elle nous trouble, elle rétablit l'ordre des choses ! Il faut à la terre plus de 365 jours pour effectuer sa rotation autour du soleil, alors il faut bien "remettre les pendules à l'heure" ce qui est fait tous les 4 ans .... Il y a bien longtemps qu'on agit ainsi ! Et à notre époque de modifications aussi diverses que variées, il ne faut pas penser que cela permettra à des employeurs de faire travailler davantage leurs employés ! Non, moi qui suis une z'âgée, j'ai toujours connu ça ! Et ce 29 février existait bien avant  moi ! Que les syndicats se rassurent, ils n'auront pas à intervenir !

              Mais, tout de même, je regrette bien d'avoir raté le coche et de m'être "pointée" un autre jour ! Le 29 février ? Date qui fait rêver à une époque où le rêve est déconseillé ! "Pensez voir" comme aurait dit ma grand-mère lorraine, "ne vieillir que d'un an tous les 4 ans, on n'a jamais vu ça"!

              Mais au fait, comment fait-on ? les anniversaires sont avancés au 28 février ou remis au 1er mars ? A chacun son "truc"....

              "Ne bougez plus et sou..riez, on va vous photogra...phier" Je me souviens de cette chanson chantée par ? (je ne vous le dirai pas parce que...je ne m'en souviens plus !)...Est-ce que ma mémoire serait en grève ? Il faut dire qu'elle a déjà beaucoup servi ! Bon, je peux quand même vous parler des photographies que l'on prenait dans ma jeunesse !

               D'abord, les appareils n'étaient pas ce qu'ils sont devenus il y a quelques années, c'est-à-dire numériques. Non, il fallait acheter des pellicules "vierges" et ensuite les porter à développer ! Tout ceci revenait très cher ! Les téléphones portables n'ayant pas encore fait leur apparition, il fallait avoir un "appareil photographique" à sa disposition pour garder le souvenir de sorties ou réunions familiales ou non...Les "plus de 20 ans" se souviendront sûrement ! Après l'arrivée des téléphones portables, il a été possible de photographier avec ! On n'arrête pas le progrès !

              J'en reviens aux photographies de mon enfance...Une vraie corvée souvent pour mon frère et moi. Mon père nous faisait "pauser" pendant un bon moment, aves sourire de rigueur ! Il fallait bien se tenir, être dans le champ, sourire et par-dessus tout, sembler naturels ! ça n'était pas toujours le cas, nous avions, lorsque mon père pouvait enfin prendre la photo, un air tellement figé que plus rien ne semblait naturel ! (ça, on ne le voyait qu'après développement de la pellicule !)

              Je me souviens que jadis, plein d'ardeur, mon père avait installé un petit cabinet noir dans lequel il développait les photos (par mesure d'économies !) ! Il fut même un temps, mais à la fin des années 1920, où il se servait de plaques...c'est très vieux et cela date de ma petite enfance...Je m'en souviens bien mais ne puis rien raconter sur ce genre de développement...j'aurais peur de dire des bêtises !

               Le succès était-il toujours au rendez-vous ? Oui, quand la photo était nette et que nous avions tous nos pieds, notre tête....Moqueuse moi ? à peine !J'avoue que c'est beaucoup plus facile maintenant de photographier avec les moyens mis à notre disposition !

               Je vous parlais des progrès et des téléphones portables avec lesquels on peut "aussi" photographier ! Il y a quelques années, j'ai été amenée à changer de portable...Ce n'est un secret pour personne...je n'aime pas cet engin ! et je n'y connais rien ! Voulant voir immédiatement comment il fonctionnait, je l'ai allumé et j'ai dit :" Curieux, dans le petit écran, je vois mes pieds". Ce n'était pas curieux, mais naturel, je venais de prendre une photo de "mes pieds" !!! Quand je raconte ça, on doit penser que "je ne suis pas dans la course" ou même, pourquoi pas ? que je suis complètement débile ! On ne devrait pas confier un objet pareil aux grands-mères !)...Le portable, que je n'aime pas du tout, fait partie des progrès à réserver aux enfants !

              Avez-vous remarqué ? Il semble que mon emploi soit "à durée indéterminée" ? On fait de plus en plus souvent appel à moi pour transmettre les potins ! Je dois avoir une réputation de "cancanier". Mais si j'accepte ce rôle, c'est uniquement pour aider Magitte à laquelle je suis tellement dévoué !Il y a des services qu'on ne peut pas refuser !

              Voici donc mon petit tour d'horizon : tout d'abord, et cela vous l'avez remarqué, notre Président de la République, est allé "prendre le soleil" ce dernier week-end, dans des pays lointains : La Polynésie Française. Il parait qu'il avait promis qu'il irait voir les habitants de ce pays, pendant son septennat et comme chacun sait, des promesses, ça se tient ! Bon, admettons qu'il n'ait pas été guidé par d'autres raisons plus ou moins électorales...Et puis le climat social en métropole pose peut-être quelques problèmes ces temps-ci, avec ce Code du Travail auquel il est question de toucher....

              Parlons-en de ce Code du Travail...Les Syndicats s'opposent à toute modification, tant sur la durée des heures de Travail que sur le contrat de travail en lui-même. On a entendu parler également des indemnités accordées aux chômeurs et de leur durée. Il paraîtrait que la France est "généreuse" envers ses chômeurs ! Notre Président, son Premier ministre et son ministre du Travail, tiennent à leur réforme et il paraît que Madame Martine AUBRY tient des propos assez virulents, dans le Journal Le Monde, contre ces "dirigeants" pourtant du même parti qu'elle ! On dirait qu'ils ne s'entendent pas tous ? Ils font pourtant partie du même groupe ? Alors, mon esprit de chien ne comprend plus rien aux humains ! C'est bien compliqué la politique...ça doit être pour ça que Magitte n'aime pas ? elle dit qu'elle n'y comprend rien. ! Et moi donc !

              Quoiqu'il en soit, Le Premier Ministre affirme qu'il "fera passer sa loi coûte que coûte"... C'est de la simple volonté ça ? aller contre le peuple et la majorité des gens, je crois que dans certains pays, on emploie un autre mot ?

              Une fois de plus, je vais vous dire que je suis bien heureux là où je suis ! je ne vois pas mes maîtres se contrarier avec toutes ces histoires, et je remercie le Ciel de m'avoir fait naître chien ! les humains sont trop décevants....

              Beaucoup de commémorations en ce moment...On a beaucoup parlé de la bataille de VERDUN et donc de la Grande Guerre. Cette époque devait être atroce et les pauvres soldats vivaient dans des conditions horribles...Magitte se souvient des histoires racontées par son Père sur cette guerre....

              Bon, je vais retourner dans mon Paradis, là où tout est calme....Je vous dis "à bientôt" peut-être .... Pour me mettre "au goût du jour", je vais vous dire simplement "à plus...."