• Quel hiver !.....

                  Il était une fois...un hiver pendant la guerre...l'hiver 1940/1941 ! Nous venions de subir une défaite, et les troupes d'occupation s'étaient installées avec leurs lots de restrictions, d'interdictions, de gêne et de peines...Pas de nourriture, pas de chauffage, pas de...tout ! Et le temps s'étant mis de la partie, le froid s'était annoncé bien avant Noël ! Une grande maison, c'est très agréable quand il y règne une douce chaleur et que la famille est au complet ! Ce n'était pas le cas chez nous...Nous n'étions que deux "pauvres femmes" dont moi dans la période intermédiaire : ni déjà femme, ni encore une enfant...Et abandonnant mes études, je recherchais un emploi...Ma mère, en accord avec ma marraine, avait donc décidé que j'irais chez cette dernière, à PARIS, dans un appartement beaucoup plus douillet et que je pourrais lui rendre service, puisqu'elle-même était obligée de seconder son mari dans l'entreprise...en laissant dans l'appartement trois enfants. J'étais donc la "grande" cousine de service ! Je surveillais donc la popote que marraine préparait le matin avant de descendre au bureau, et surtout, je surveillais le travail et les jeux des trois enfants que j'allais récupérer à l'école...

                  Je me souviens de ce froid, du gel, de la neige, du verglas ! quel hiver...nous n'avions vraiment pas besoin de ça ! Mon oncle s'était installé un petit bureau dans l'appartement, bureau qui avait été transformé en chambre pour moi...C'était très vivable et même agréable...Mais voilà...le téléphone était "aussi" installé dans ce bureau ! Comme l'entreprise de ma famille était une entreprise de "couverture plomberie" et que les canalisations ne résistaient pas au gel intense qui régnait alors, il n'était pas rare que ce maudit téléphone me sonne le réveil à 6 heures du matin...Des clients affolés appelaient en urgence pour une fuite d'eau après "explosion" d'un tuyau... Je n'entendais pas toujours le téléphone (à 18 ans on a un bon sommeil), mais j'étais réveillée par un "Bon Dieu de Bon Dieu" dit d'une voix tonitruante par mon oncle qui s'était...pris les pieds dans ma descente de lit ! Il ne voulait pas éclairer la pièce pour ne pas me réveiller ! Réussite=zéro ! Pas de téléphone sans fil alors...et mon réveil n'était pas des plus doux !

                  Il fallait tout accepter à l'époque et...ne rien dire ! Quel hiver, quels souvenirs...Et au moment du grand dégel, au mois de mars, ma vie à PARIS devenant impossible, je suis retournée à JUVISY rejoindre Maman...Si nous n'avions rien, nous ne disposions pas non plus de téléphone ! Et j'ai pu aller travailler chez un ami de mes parents, entrepreneur de travaux publics...qui m'avait proposé de me former au Secrétariat, me disant: "Je t'apprendrai ton métier, je te ferai faire tous les services, mais...je ne te payerai pas !" Et il a tenu ses promesses ! Ce que je sais, je le lui dois en grande partie...Mais, ne pas être payée ne me réjouissait pas ! Ma mère m'avait alors dit :"Ne rouspète pas, tu me ferais fâcher avec eux"! Contrainte et forcée, j'ai donc obéi...et je ne le regrette pas ! Cet homme s'était "fait tout seul", à force de travail...Il avait été dur pour lui-même et était dur pour les autres...Mais il tenait ses promesses (ça peut arriver...)

                  Quel hiver que cet hiver de guerre !

     

                 

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  • Commentaires

    1
    Vendredi 19 Décembre 2014 à 17:04

    C' était le temps où les saisons existaient, et certaines défaites  de Napoléon à Hitler le confirment.

    Triste époque où il fallait se débrouiller pour s' en sortir !

    On peut sourire quand on  parle aujourd' hui de pénibilité !

    Bonne soirée

     Bisous

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    2
    Vendredi 19 Décembre 2014 à 17:44

    Dur tout ça, certes on s'en doutait mais raconté par une personne l'ayant vécu c'est autre chose, je vous souhaite de douces fêtes et à très vite, bises

    3
    Vendredi 19 Décembre 2014 à 18:21

    @ Trublion - Nous avions très chaud l'été et...très froid l'hiver! neige et verglas étaient présents !
    La pénibilité ? ce n'était pas un leurre à l'époque !

    @ Fabymary - Exact, c'était dur...mais quand j'y pense, je souris ! c'est fou ce que nous avons été obligés de faire et d'accepter ! Bonnes fêtes pour vous et les vôtres ... faites de jolies tables !

    Bonne soirée à vous deux.

     

    4
    cotentine
    Vendredi 19 Décembre 2014 à 21:22

    MAGITTE  ,"vous étiez ,deux femmes seules"   j'ai oublié ,ou était votre PAPA  ?         qu'il f^t froid cet hiver ,la cuisinière à charbon 'tiédissait " le bas ,mais pour grimper là haut dans les chambres ,nous devions monter par un large escalier de pierres situé  à l'extérieur ! BRR ,que nous avions froid ,la brique ,ou la bouillotte devenait vite inutile .La  chambre peinte à la chaux n'était pas accueillante,les draps mouillés d'humidité ,les carreaux de la petite fenêtre étaient très jolis ,recouverts d'étoiles de glace . Comment avons nous pû résister à tout çà  ? et bien sûr aucune lumière ,dans le village c'était le couvre feu ....La ferme était nichée dans une grande cour ,et protégée  de la vue sur la rue    .  ,mais les voisins et les autres avaient teinté leurs vitres en bleu ,, les patrouilles allemandes veillaient  ... J'entends encore le bruit de leurs bottes  Les nuits de pleine lune nous avions très peur des bombardements,  PONTS sur la SEINE  et gare de MANTES   ....et personne dans les rues ,après 22heures ,COUVRE FEU  , les MEDECINS  avaient un laisser passé ,j'ai oublié le nom allemand  ...  Dormez bien ,MAGITTE  l,a paix est revenue  ,allons retrouver la douce chaleur de notre couette ! excusez ,les fautes d'aurtaugrafe ,mes yeux se ferment  .....

    5
    Vendredi 19 Décembre 2014 à 21:56

    Nous sommes quand même solides, puisque nous avons pu nous sortir de tous ces ennuis ... Mon père avait été mobilisé en 1939 et était resté en zone libre après l'armistice...C'est là qu'il a été démobilisé...C'était la pagaille alors....Et ensuite, il a retrouvé sa situation en zone libre...mon frère était déjà mort, mais nous l'ignorions ...Voilà pourquoi nous étions seules...Et cet hiver qui n'en finissait pas et qui était si dur...de quoi vous abattre le moral ! Tous les hivers de guerre ont été pénibles et très froids.

    Bonne nuit.

    6
    Samedi 24 Janvier 2015 à 14:07

    Je me souviens de votre histoire de "stage de formation" non payé mais efficace.

    Aujourd'hui je me demande bien  si les stages sont aussi bénéfiques aux stagiaires. Selon le niveau de formation, ils ne constituent souvent que de la main d'œuvre gratuite chargée du café, du tri du courrier et autres besognes non gratifiantes. Mais bon, je ne suis pas partout pour voir ce qui peut être bien. 

    Votre blog me permet de me changer les idées. Je cherche les articles que j'ai loupés. L'horreur est trop grande.

    Grosses bises, Geneviève. 

     

    7
    Samedi 24 Janvier 2015 à 18:38

    Si mon blog peut arriver à vous changer les idées, j'en suis très heureuse ! Il aurait donc une utilité !
    Vous reparlez de mon "stage de formation"...C'est bien là que j'avais tout appris et il est bien certain que ce n'est plus du tout la même chose !
    Essayez de vous sortir de cette horreur qui vous entoure. Amis et famille sont là pour vous y aider. Bises.

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