• Quand on pouvait choisir....


                                          Je me souviens d'un temps...

                                          Nous venions de supporter ces années de guerre et d'occupation...La vie reprenait ou tentait de reprendre un cours normal. S'il y avait malheureusement beaucoup d'absents, les présents commençaient à vivre d'espoir et avaient le moral. Pas de sinistrose, pas de crise à l'horizon...Il fallait reconstruire le pays et il y avait beaucoup à faire ! Armés de courage et d'une bonne dose d'optimisme, nous étions tous motivés...Et c'était l'époque bénie où on pouvait choisir ce qu'on allait bien pouvoir faire pour travailler dans les meilleures conditions possibles : faire le métier qui vous plaisait, dans la région qui vous plaisait, avec des horaires qui vous plaisaient, dans une entreprise qui vous plaisait, avec un patron et des chefs...qui vous plaisaient également ! Nous n'étions pas exigeants, non, mais puisqu'on pouvait choisir, pourquoi renoncer à ce privilège ? En un mot comme en cent, on pouvait mettre toutes les chances de son côté et aussi, pourquoi pas, avoir de l'ambition !

     

                                           Le chômage qui avait tant sévi avant la guerre, n'existait pratiquement plus...Les offres d'emploi étaient infiniment plus nombreuses que les demandes d'emploi. Mais oui, c'était ainsi ! Je me souviens avoir obtenu un poste de secrétaire dans une entreprise où j'ai commencé un matin à 9 heures. L'ambiance n'était pas du tout celle que j'avais espérée...triste, un travail qui ne me plaisait pas, des figures "d'enterrement" autour de moi...Rien d'agréable ! Je n'y suis pas retournée à 14 heures. Après avoir acheté un journal d'annonces spécialisé, à 14h.30, j'avais un autre travail pour le lendemain matin ! Ce jour-là, lorsque je suis revenue de PARIS le soir, j'ai bien vu que ma mère avait un peu de mal à me suivre ... Elle n'aurait pas osé faire ça, moi si, sans réfléchir il faut bien le dire, mais à 22 ans, on est moins soucieux ! Et puis, les offres étaient tellement alléchantes, les patrons vous déroulaient presque un tapis rouge pour que vous veniez chez eux...On se laisse tenter ... On avait le choix ! Quel grand mot qui semble tellement désuet maintenant...Si on avait comme maintenant l'obligation de travailler pour gagner sa vie, on pouvait tenir compte de ses aspirations, des études qu'on avait faites.... Cette période euphorique a duré jusqu'au début des années 1970... Mais ensuite, quelle dégringolade ! Combien de situations ont été perdues, combien d'entreprises ont dû fermer leurs portes, remettant sur le marché du travail des personnes qui pouvaient logiquement penser que leur emploi était assuré jusqu'à leur retraite .... On a vu fleurir les ANPE, ASSEDIC, travaux à temps partiel, entreprises de travail intérimaire.....Et les "BAC + 5" faisant des petits travaux qui n'ont rien à voir avec les études faites... pour servir dans la restauration rapide, les supermarchés ou autres stations-services ! Et ce chômage qui n'en finit pas...

                                           Je me souviens d'un temps, ce temps d'après-guerre, où tous les espoirs étaient permis, enfin ! Sans guerre, souhaitons qu'à nouveau tous les espoirs soient permis à tous ceux qui sont en recherche d'emploi...Est-ce trop demander ?

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  • Commentaires

    1
    Mardi 17 Février 2009 à 20:52
    Dure et triste période que celle d'aujourd'hui.
    Profitons du présent, on ne sait pas de ce que sera fait demain...
    Passez une bonne soirée Geneviève.
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