• PARIS de ma jeunesse....et d'après ...


                                          Ce PARIS que j'aimais.....

                                          Bien qu'ayant quitté PARIS dans ma cinquième année, ma famille ne s'en était pas beaucoup éloignée...JUVISY se trouvant en banlieue, nous nous y rendions souvent pour rendre visite à mes grands-parents paternels, à mes oncle et tante; la grande gare qui était alors "la plus grande gare du monde" nous y aidait bien ! Ce n'était pas encore la SNCF, mais les lignes de PARIS-ORLEANS, PARIS-LYON-MEDITERRANEE (P.L.M.) qui passaient à JUVISY-ATHIS et les trains étaient relativement nombreux dans la journée...Donc, le transport ne posait pas de problèmes. Nous arrivions soit à la gare de Lyon, soit à la gare d'Austerlitz, soit à la gare Saint-Michel, soit à la gare d'Orsay ! tout dépendait du quartier de PARIS où nous nous rendions.

     

                                           Aller à PARIS représentait une fête. Et quand nous allions chez mes grands-parents, Place Dauphine, la fête était encore plus grande...De chez eux, on pouvait voir les bateaux parisiens passer sur la Seine ! J'ai toujours beaucoup aimé ce quartier, le Pont-Neuf, les berges de la Seine avec tous les bouquinistes et les trésors qu'ils détenaient...Et les grands magasins : La Belle Jardinière, la Samaritaine, le Louvre...Ma mère profitait de notre visite à la capitale pour nous emmener faire des achats...Ces magasins me semblaient merveilleux ! Et avant de repartir, nous allions embrasser mon grand-père à son bureau Place Dauphine et lui si méticuleux, nous autorisait à toucher à ses crayons ! Quelle récompense ! Je me sentais au moins responsable de tout le service ! Et il m'arrivait d'aller passer quelques jours à PARIS, chez ma tante et marraine...rue du Chemin Vert. Lorsque j'étais très jeune, le tramway y passait encore comme dans d'autres quartiers. Et puis, et puis, tous les bruits de la ville au petit matin : livreurs de lait, livreurs de légumes,  livreurs de tout ...tous en voitures à chevaux. Ce bruit spécial des sabots des chevaux sur les pavés, je l'entends encore et j'adorais ça ! ça me changeait de ma banlieue qui alors était la campagne ou presque. Ces séjours en ville étaient pour moi si dépaysant qu'ils me semblent n'avoir comme équivalence maintenant que des séjours en pays lointains! Bon, c'est certain, j'idéalise ....Théâtre (le Châtelet), cirque, cinéma, faisaient aussi partie de ce qu'on pouvait trouver à PARIS...Ce n'était pas souvent, mais quand on nous emmenait "sur les boulevards", nous nous sentions les rois de la Terre...

                                             Et quelques années passant, il y eut le PARIS de mon adolescence, en 1939, dans lequel je pouvais circuler librement...ce que j'ai fait. Le quartier Latin est devenu mon fief...vive la liberté !

                                             Et ce PARIS que je n'ai pas apprécié, avec ses bruits de bottes, ses croix gammées, ses soldats qui nous avaient envahis, ses auto-mitrailleuses, ses chants, ses guérites, ses alertes....tout ce qui nous rappelait que nous n'étions plus chez nous, plus en sécurité, mais en guerre pour combien de temps ? Non, ce PARIS  là, je ne l'aimais pas ! 

                                             Il m'a semblé à nouveau merveilleux fin août 1944 ! Enfin chez nous ! Nous sommes revenus l'habiter en 1956, avec nos trois enfants. Travail, écoles, sorties dans ce PARIS qui avançait à grands pas et qui avait tant besoin de rénovation, abandonné qu'il avait été pendant les tristes années. Plus de tramways alors, on avait enlevé les rails..Je crois qu'il y en a à nouveau qui circulent.... C'est le PARIS du progrès, des avancées de toute nature, parmi lesquelles j'ai bien du mal à m'y retrouver ! mais c'est quand même "mon"PARIS que je ne peux dissocier de ces deux villes de banlieue si calmes de mon enfance, ATHIS et JUVISY. Toute ma jeunesse...

                                            

    « Ce n'était pas qu'un mauvais rêve.......Ce frère dont j'étais si proche... »
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  • Commentaires

    1
    Jeudi 22 Janvier 2009 à 18:20
    Athis est toujours plus calme que Paris , même si ça a pas mal changé depuis..
    Bonne soirée à vous,
    2
    Jeudi 22 Janvier 2009 à 23:49

    Bonsoir Genevieve

    Quel plaisir à vous lire!J'adore.Mais dites moi vous avez quel age?Vous qui aviez connu la guerre de 39,j'ai toujours voulu rencontré une personne qui me raconte cette période tragique,terrifiante avec le bruit de ses bottes,les mitrailleuses...J'espere de tout coeur qu'un de ces jours vous pourrez me raconter votre vecu par rapport à la guerre,ça m'interresse de savoir moi qui n'est que 27 ans.Cela me ferais plaisir que vous passiez me rendre visite sur mon blog en attendant je vous fais une bise.

    3
    Vendredi 23 Janvier 2009 à 11:16
    Allez, si vous êtes bon en maths, calculez ! J'avais quitté PARIS à 4 ans 1/2, en 1927 pour aller en banlieue. Ce qui explique que j'ai connu la guerre et toutes ses turpitudes. Allez sur le site www.dandylan.over-blog.com, catégorie Ancien temps, vous y trouverez des récits de cette période...
    Je viens d'aller vous rendre visite sur votre blog. J'aime beaucoup
    4
    Vendredi 23 Janvier 2009 à 11:39

    Vous nous parlez si joliment du Paris en paix....
    Paris en guerre : j'ai vu il y a très longtemps (nous vivions en Allemagne à l'époque) le film "Paris brûle t-il ?". C'est un film qui m'a marquée et qui retrace je pense très justement la réalité de cette époque.
    Bonne journée, Geneviève. Pensées de l'océan indien.

    5
    Vendredi 23 Janvier 2009 à 23:52
    Bonsoir Geneviève!

    Oui, il y a de nouveau tramways à Paris, tout silencieux, tout modernes, tout beaux, tout propres... les aimeriez-vous?
    C'est un régal de vous lire, toujours, et encore...
    Merci...
    6
    Samedi 24 Janvier 2009 à 10:06
    Un coucou en passant pour vous souhaiter un bon week end.
    Pluvieux chez nous.
    7
    Samedi 24 Janvier 2009 à 10:55
    Hé!hé! Véro la parisienne,Martine la réunionnaise et Cédric ,voilà du monde connu.Bonjour Geneviève ! j'imagine votre émerveillement parisien ayant éprouvé la même sensation devant la ville lumière.Pourtant je suis certain qu'elle possédait plus de charme avant guerre.D'ailleurs je regarde certains films anciens uniquement pour découvrir le Paris d'antan que vous avez si bien restitué.Ah le bon goût du lait cru de jadis.Et les chevaux dont vous parlez! bonne fin de semaine Geneviève.
    8
    Dimanche 25 Janvier 2009 à 16:22
    A Morsli:
    Pour info: je suis née à Versailles mais j'ai été élevée ... dans le sud-ouest... à Toulouse, enfin, à côté, en "banlieue", pendant une quinzaine d'années.... Quand j'étais "petite", j'allais chercher le lait cru à la ferme, avec mon petit bidon métallique. Je le buvais cru, à peine arrivée à la maison. J'en éprouve encore les sensations en le commantant.
    Aujourd'hui, sa simple odeur me donne la nausée, et quant à le consommer, même cuit et re-cuit, impossible de le digérer..... les époques changent, les souvenirs restent.

    Ainsi, je pense que Geneviève n'apprécierait peut-être pas ce nouveau tram rutilant, que nous trouvons toutefois fort pratique, mais qui a... hélas, perdu de son charme.

    Bon week-end à tous!
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