•           Nous voici donc installés dans cette nouvelle maison...Je ne peux malheureusement pas la faire admirer en photo puisque, bien des années plus tard, les souvenirs "visuels" ont été engloutis. Mais moi, je la revois et je pourrais la décrire avec précision. Dans le jardin, il y avait des arbres fruitiers, et un magnifique marronnier sous lequel nous mangions l'été lorsqu'il faisait beau. Et sur la rue, tout le long du mur en pierre meulière surmonté d'une grille - ce qui se faisait à l'époque - des fusains. Ceux-ci nous servaient de maisons pour nos jeux ! nous faisions des cabannes en dessous, des cachettes etc...c'était notre domaine ! Cette première jeunesse, on ne peut pas l'oublier...Nous avons même eu droit en 1931 je crois, à des inondations ! les soldats du Génie étaient venus et avaient installé sur la rue des passerelles pour nous permettre de rentrer chez nous. Mes parents étaient désolés, mais nous, qu'est-ce qu'on était heureux !!! Quand on est enfant, et c'est très bien ainsi, on ne se rend pas toujours compte des soucis des grandes personnes ! Ces soldats qui circulaient en barque dans les rues ? mais nous trouvions ça très exaltant !

               En plus de mes parents, un autre membre de la famille n'appréciait pas du tout la situation...c'était notre chat ! il avait voulu emprunter la passerelle et sauter, mais plouf, il était tombé à l'eau ! Repêché, il n'a plus voulu quitter la maison et circulait uniquement à la salle à manger, sur les barres transversales reliant les pieds de la table. Il les prenait sûrement pour une passerelle et avait peur de tomber ! Simple petite anecdote.

               Oh oui, de cette maison, je garde des bons souvenirs. Nous avions été inscrits à l'école, mon frère au Collège St Charles et moi à l'école de Juvisy, après deux années passées à l'école Ste Anne et où j'avais appris à lire et à écrire assez tôt ce qui m'avait permis d'intégrer directement le cours élémentaire alors appelé 10ème...Lire, écrire, compter, tel était le programme ! Mieux ou moins bien que maintenant ? La discussion est ouverte. Pour ma part, je n'en sais rien ! les enfants actuellement connaissent des choses qui étaient inconnues pour nous, et inversement. Mais tout de même, je crois que la lecture est importante et là, comme aurait dit Fernand Raynaud "y a comme un défaut" ! 

               Ces années là, on ne parlait pas encore de bruits de guerre, mais on parlait beaucoup de la guerre de 1914/1918 que nos parents avaient vécue, chez nous, mon père pour l'avoir faite appelé à 18 ans, et ma mère pour s'être trouvée dans la tourmente puisqu'elle était lorraine et que pendant quatre années elle avait entendu le bruit du canon en permanence, et avait vécu pratiquement avec les soldats ! Mes parents, mon père surtout, parlaient beaucoup de cette période. D'autres ne voulaient pas en parler, mais tous pour la même raison : ils avaient vu trop de choses affreuses.

               Rien de spécial pour cette période, si ce n'est que mes parents se sont "modernisés" après que notre quartier en ait fait autant ! Rues bien faites, eau courante, chauffe-eau etc...ça semble extraordinaire, mais nous vivions sans tout ça avant ! Et nous avons eu une voiture et la TSF...ça alors, formidable ! Mon père écoutait les informations et...tout le monde en profitait ! le poste était dans la salle à manger et mon père dans un tout autre coin...donc, il fallait mettre très fort ! et ma mère voulait notamment que les enfants du quartier entendent l'arrivée du Tour de France , ce qu'ils faisaient, assis sur le mur; nos fenêtres étant ouvertes, tout le monde pouvait écouter . Epoque révolue....mais quels bons souvenirs !

               Puis nous avons changé de maison en 1934/1935, mais toujours dans le même quartier. Maison plus moderne puisque neuve, plus confortable, plus grande...Notre adolescence arrivait à grands pas avec d'autres joies et beaucoup d'autres soucis...des bruits de bottes commençaient à se faire entendre en Europe...Si on parlait moins de la guerre au passé, on commençait à en parler au futur.... 

               
     

              
             

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  •                                                             Et si je commençais par le commencement ?

                                                               Je suis arrivée alors qu'on ne m'attendait pas encore, un soir de Noël, sans frapper et sans m'annoncer ! C'était  dans le premier quart du vingtième siècle ! Il était 18h.25, à l'heure des livraisons destinées au Réveillon de Noël ! Avais-je bien choisi le bon moment ? C'est à voir...D'après mes parents, c'était un peu le branle-bas de combat...Soyons franche, j'avais un peu fichu la pagaille à la maison ! Oui, mais quelle joie ! une fille, alors qu'un petit garçon de quinze mois faisait déjà partie de la famille !  Il se prénommait André et s'est donc trouvé être mon grand frère, rôle qu'il a toujours revendiqué...ne serait-ce que pour me donner des ordres. Enfin, les petites soeurs sont faites pour ça, faut se faire une raison. Il se trouve que j'ai accepté cette situation facilement et que notre affection ne s'est jamais démentie. Frère et soeur nous étions, liés pour la vie.

                                                                L'appartement dans lequel je suis née se trouvait à Paris, tout près du Champ de Mars. Je n'ai pratiquement pas de souvenirs de cet appartement que nous avons quitté alors que j'avais environ 4 ans. C'est bien loin ! Par contre, je me souviens du Champ de Mars où ma mère nous emmenait en promenade (nous n'avions que l'avenue à traverser !). Je revois les manèges et les balançoires...Pour le reste, c'est plutôt flou !

                                                                Nous avons quitté Paris pour venir habiter en banlieue à Juvisy, l'été 1927. Alors pour nous, c'était la campagne. Nous avions une grande maison, un jardin, un chat, un chien, des poules, des lapins, des canards...enfin, tout ce qui fait le bonheur des enfants ! Un ruisseau, le Mort Rû, délimitait notre jardin et nous séparait des voisins qui habitaient eux, sur la commune d'Athis-Mons....Ce ruisseau faisait notre bonheur ! il était plein de sangsues, de têtards et autres petites bêtes, sans oublier la vase ! Pour nous, c'était "le fruit défendu", alors fi des interdictions...il faut savoir vivre dangereusement. Les souvenirs de cette époque sont encore bien présents dans ma mémoire. Mes grands-parents lorrains étaient venus à Juvisy pour aider mes parents à s'installer. Je les revois encore comme si c'était hier ! ah ! cette imagination ......

                                                                                                                                                          à suivre......
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  • 9 mai 2008 -

    "Ce que l'on conçoit bien s'énonce clairement et les mots pour le dire arrivent aisément "......

    Alors, je vais essayer de m'exprimer le mieux possible . Ces souvenirs qui m'envahissent, il faut absolument que j'en fasse quelque chose pour les générations qui me suivent ! Il y en a déjà pas mal sur le Net puisque je suis une incorrigible bavarde et que  je traîne beaucoup d'années derrière moi maintenant . Souvenirs d'enfance, souvenirs de guerre. Et j'ai très envie aussi de faire quelques réflexions sur notre Société ! Autrement dit, vous n'en avez pas terminé avec moi !
    A bientôt donc.....

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