• Ne jamais désespérer ....


                                  Colonie de vacances...à l'ancienne !

                                 Pour faire suite à ce billet d'humeur écrit hier "dans la foulée", voici une petite histoire vraie... Fin des années 1950, mon mari et moi avions été amenés à aider un vieux prêtre de la région parisienne, homme dévoué, genre Abbé Pierre ! Il se dévouait pour les jeunes de sa paroisse, paroisse dont faisaient partie des familles très nettement défavorisées comme on dit maintenant...Ces jeunes, qui sans ce brave abbé, auraient traîné dans les rues à faire sûrement quelques bêtises (et ils en faisaient parfois) il les occupait à faire du sport par l'intermédiaire du patronage, et surtout, il les sortait de leur environnement l'été en les emmenant en "colonie" dans le Jura, dans une très grande maison qu'il possédait, maison entourée de champs et belles forêts !
    Oui mais...il n'était pas riche ce curé, et sa paroisse encore moins...Il fallait donc faire avec les moyens du bord et le système "D".... Alors que ceux qui le pouvaient l'aident ! Il acceptait toutes les bonnes volontés. C'est ainsi que nous nous sommes retrouvés à l'aider pour la colonie, dans le personnel d'encadrement des jeunes et même pour d'autres tâches ! Il avait un ou deux moniteurs diplômés, mais pour une colonie d'environ 70 enfants, ce n'était pas assez !Et il ne pouvait pas payer des salaires, sur les enfants qu'il emmenait, la moitié au moins venaient gratuitement ! Pendant leurs vacances, les colons étaient assurés d'avoir le bon air, la bonne nourriture, du bon lait fourni tous les jours et gratuitement par une famille du village...Les gens de ce village l'aimaient cet homme et commerçants, particuliers, tous y allaient de leur petite contribution.... L'Abbé B...pensait à juste titre que tous ses enfants étaient mieux là que chez eux, à sept ou huit dans deux pièces, sans confort... En résumé, bonnes vacances pour tous.

                                  Parmi ces colons, certains n'étaient pas de tout repos, habitués qu'ils étaient à traîner un peu dans la rue. Il fallait les surveiller, surveiller "la fauche" dans la réserve notamment, fauche dont un certain Jean-Pierre était assez coutumier ! A part ça, ce garçon semblait attachant. Il avait 13 ou 14 ans. C'était un des plus durs et un "chef" qui se faisait respecter des autres et à l'occasion les entraînait ! Bon, mon mari avait eu l'idée, de lui donner des responsabilités, c'est-à-dire de lui confier celle de la surveillance de la réserve...Le curé était d'accord, mais j'avoue que personnellement, je trouvais ça risqué ! Lui confier la clef...d'accord, il y entrait sans ça ! Et de ce jour...plus de fauche ! Jean-Pierre se sentant investi d'une mission de confiance devenait plus sévère que tous les moniteurs de la terre ! Nous étions tous contents et mon mari assez fier du résultat ! Au lieu de punir J.P. comme à l'habitude, on le félicitait....C'était nouveau ! Et puis, cette colonie a dû fermer, elle était obligée de faire trop de travaux pour être mise aux normes, et l'Abbé, découragé, après avoir sonné à toutes les portes des organismes officiels, a dû baisser les bras. Quel dommage ! les gosses étaient heureux et pendant un mois ils étaient bien...Mais, le règlement, c'est le règlement !

                                  Bien des années plus tard, dans les années 1970, nous passons un dimanche à JUVISY chez ma mère et nous allons nous promener avec nos enfants au bord d'un lac artificiel (les banlieues s'organisent). Et tout à coup, nous entendons appeler "Mr.Cotty, Mr.Cotty"...Nous nous retournons et nous voyons un homme jeune, très bonne présentation, qui nous fait un beau sourire et nous dit"Vous ne me reconnaissez pas ? je suis Jean-Pierre, de la colonie"! Non on ne l'avait pas reconnu, il y avait tellement de différence entre cet homme et ce "jeune" que nous avions connu et qui nous donnait tant de fil à retordre ! Et le voilà parti dans ses souvenirs...il se met à parler avec mon mari en rappelant combien il faisait de bêtises et qu'il prenait alors un mauvais chemin...Et il remercie mon mari d'avoir été sévère et de lui avoir fait confiance ! Je vous assure que ça fait plaisir ! Alors voilà, je me prends à rêver que tous ces "jeunes un peu voyous" dont on parle beaucoup trop, deviendront peut-être un jour des gens biens avec conscience et moralité...Il suffirait peut-être de leur donner des responsabilités...Cette histoire m'est revenue en mémoire en lisant ce matin un commentaire qui m'avait été laissé sur l'article que j'avais écrit hier. Et je me dis que tout n'est sans doute pas perdu, qu'il ne faut jamais désespérer...Il y a d'autres Jean-Pierre qui ne demandent peut-être qu'à se sortir de ce chemin qu'ils ont emprunté à tort. On peut toujours faire marche-arrière et repartir de l'avant !

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  • Commentaires

    1
    Samedi 11 Juillet 2009 à 18:25

    Oui, mais la violence d’aujourd’hui ressemble plus à la guerre que la violence d’autrefois qu’on nommait bêtise. Aujourd’hui, cette agressivité est à fleur de peau et un rien, souvent un prétexte, une interprétation, suffit à mettre le feu… Et le feu attire le feu. La contagion est rapide et grande ! A bientôt, avec mes amitiés. Loic

    2
    Samedi 11 Juillet 2009 à 18:57
    Belle anecdote pétrie d'humanité ! oui il existe des gens qui seraient sur le point de diverger vers le vol et la violence à l'adolescence, mais il suffit d'une bonne rencontre, d'une seule pour leur éviter un futur hasardeux.J.P n'avait pas un mauvais fond voilà tout : mais que se serait-il passé, s'il avait fait la rencontre d'un gars beau parleur, lui faisant miroiter un argent facile à gagner , plus rémunérateur que tous les emplois à sa portée ? Ce moment de l'adolescence est crucial pour l'avenir du jeune.Franchement, quand je vois des jeunes de banlieue jouer au baby foot avec des policiers de leur âge ou participer avec ceux-ci à des raids dans la nature ou à tout autre activité d'évasion et s'entendre à merveille, je me dis que tout est possible et cela justement ennuie profondément la minorité indécrottable.
    Moi, quand j'étais jeune, j'ai volé mes parents, mes frères, mes soeurs, attaqué les personnes âgées dans les bus, dans le métro, devant les distributeurs, insulté les forces de l'ordre, assassiné à l'occasion, mais j'ai rencontré une dame, une chipie parisienne qui m'a remis dans le droit chemin à coup de rouleau à pâtisserie et de pot de nutella : j'aimerais bien la revoir d'ailleurs.Je lance un appel à la mèreverse Véro.
    Mes amitiés à la parfaite Geneviève. 
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    3
    Samedi 11 Juillet 2009 à 19:07
    Le problème est : qui a rendu les jeunes violents à ce point là ? Il y a toujours eu des adolescents (et même des plus âgés) plus que turbulents. Sans vouloir critiquer, je me demande si toutes les scènes de violence vues à la télévision ne sont pas un peu responsables. On "glorifie" dans ces films les caïds . De là à vouloir les imiter ?
    4
    Samedi 11 Juillet 2009 à 19:15

    Le danger est à l'adolescence...Ce garçon dont je parle était vraiment dur, arrogant...et ne promettait rien de bon, enfin on le croyait. Quand nous l'avons rencontré, il était avec femme et enfant. A donner en exemple...Pourquoi ça ne serait pas possible plus souvent. Bien entendu, je crois rien à ce que vous avouez ! sinon, j'espère ne pas vous rencontrer dans un bus !!!

     

    5
    Samedi 11 Juillet 2009 à 19:25
    Tout dépend ma chère Geneviève : si vous êtes armée d'un parapluie, je reste à ma place craintif ! mais en général, j'attaque par traîtrisebon week-end, sans parapluie mais avec une ombrelle.
    6
    Dimanche 12 Juillet 2009 à 11:32
    Je reconnais que c'est parfois un peu décourageant...
    7
    juvisienne
    Mardi 11 Mars 2014 à 21:10
    dans cette cité des 3F, Mme Liehnmann, Maire de l'époque, jeune femme active, avait fait appel à une équipe d'autres jeunes femmes dynamiques et compétentes, afin de réhabiliter le quartuer dit du "Noyer Renard" Beaucoup de bénévoles s'étaient joints à elles - hélas, surtout des Retraités - elles avaient essayé d'y intéresser aussi les jeunes inactifs... sans succès. d'un air goguenard, ils nous regardaient nous échiner. Une fois le quartier joliment décoré ( il a fallu plus d'un an)...peu à peu... tout ce qui pouvait être taggé, démoli, l'a été ....
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