• "Manger son pain blanc le premier"....

                              Une expression courante....

                              Je crois vraiment que c'était ce que nous avions fait avant la guerre...Même si pour certains, manger simplement du pain était alors parfois difficile, nous avons connu pire pendant l'occupation ! Restrictions de pain, portions congrues, le tout pour un pain qui ne ressemblait plus du tout à notre bon pain d'avant-guerre ! Ce bon et beau pain qu'on achetait le plus souvent au poids (baguettes et pain dit de fantaisie n'étaient pas monnaie courante sur les tables), était un vrai régal pour les yeux et le palais ! Croûte bien dorée et croustillante à souhait vous mettait en appétit...On le mangeait par plaisir. Je me souviens que lorsque mon frère était puni et privé de l'accompagnement du pain pour le goûter, il prenait une grosse tartine, en coupait un tout petit morceau qu'il mettait dans sa main gauche la droite gardant le plus gros morceau, et il disait "ça, c'est mon pain, ça c'est mon fromage (ou mon chocolat)". Et il se régalait ! Il n'y a que la foi qui sauve ! Et ça nous faisait rire...il en fallait peu !

                                Pendant la guerre, une cousine nous a fait admirer un jour un morceau de pain "d'avant-guerre" qu'elle avait précieusement gardé, bien emballé...La mie devenue très dure et sèche, était d'une blancheur inimaginable ! On ne se souvenait plus que cette denrée indispensable avait pu être si blanche ! Celui que nous touchions moyennant ces tickets de sinistre mémoire, pouvait être gris, jaune lorsqu'il était fait au maïs (!), lourd, agrémenté de résidus de paille ! On l'appelait quand même du pain...quelle hérésie !

                                 Tel que ce pain était, avant ou pendant la guerre, on ne le gâchait pas ! Ne jamais jeter du pain, c'était une règle bien établie...On le respectait comme on respectait le boulanger qui le faisait....et le paysan qui avait récolté le blé ...

                                  Autres temps, autres moeurs....Oui, nous avions vraiment mangé notre pain blanc le premier.

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  • Commentaires

    1
    Samedi 10 Octobre 2009 à 15:01
    Signes des temps : je m'indigne à la vue de demi baguettes entières jetées sur les trottoirs. Mes parents m'ont toujours appris que le pain était sacré et que par moment, il pouvait manquer !
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    2
    Dimanche 11 Octobre 2009 à 14:22
    la pesée...on prenait ça comme un gâteau !
    3
    Jeudi 15 Octobre 2009 à 18:27
    Je souscris à la colère de Armide ! on en voit tous les jours de ce pain, de ces pizzas...jetés à peine entamés.
    Il vous serait difficile de faire comprendre aux jeunes que le pain pouvait être considéré comme une friandise.
    C'est marrant, à la fin de la guerre les allemands s'extasiaient sur le pain blanc des américains tandis que ceux-ci avaient de l'intérêt pour le pain noir allemand.
    Votre frère avait une façon toute philosophique de voir les choses.Amitié à vous.
    4
    juvisienne
    Mardi 11 Mars 2014 à 21:08
    Bonjour Geneviève..

    Le pain! en Normandie, nous allions le chercher, avec le reste des commissions, à 3 kms de chez nous! alors pour tenir la semaine, il fallait un gros pain de ... 6 livres ? 8 livres ?? - on ne parlait pas en kilos...-
    et, pour faire bon poids, le boulanger rajoutait une grosse tartine... que nous dégustions sur le chemin du retour...
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