Hier, nous étions à nouveau dans la peine... Des attentats (dont un dans notre pays) ont eu lieu, plongeant le monde dans la peine, cette peine que nous avions ressentie au mois de janvier dernier et qui en plus, nous a plongés dans la peur, sentiment d'insécurité difficile à supporter ... Des familles entières sont en deuil, notamment en Tunisie...Et en France, une famille a appris la mort atroce d'un de ses membres, "décapité"...Quelle image cette famille gardera-t-elle de cet homme ? Peut-on être aussi "arriéré" que cet assassin...? et employer des méthodes d'une toute autre époque ? Et la tentative d'explosion du site de l'Isère qui aurait pu faire un grand nombre de morts ? Tremblons à cette pensée....

              Est-ce que le mot "religion" veut dire esprit de vengeance envers tous ceux qui ne pensent pas comme vous ? Et tous les moyens doivent-ils être bons envers les adversaires ? On m'a appris qu'il fallait aimer son prochain, mais pas seulement sous certaines conditions ! L'aimer ce qui implique de le respecter ...Qui notre adversaire actuel respecte-t-il ? Il est plein de haine...

              Faut-il que des peines nous amènent des joies ? Drôle d'équilibrage !Aujourd'hui, une grande joie ne va pas tarder à m'arriver, puisque j'attends ma fille et son mari...Un peu (même beaucoup) de baume à mettre sur mes tristesses d'hier ! Je suis "heu-reu-se" ! L'éloignement fait que nous ne nous voyons pas très souvent...heureusement que le téléphone et internet sont là ! Mais, ça ne suffit pas ! Depuis leur retraite à la fin de l'année 2014, mon fils et ma belle-fille se sont un peu éloignés de moi également ! Puisque je m'incruste, je ne peux quand même pas demander à chacun de "me tenir la main" ! Et je suis tellement contente quand on me prévient qu'on vient me voir !

              Mes visiteurs de ce jour arrivent de la montagne...quel changement sera pour eux l'air un peu irrespirable de ma ville actuelle ! Leur visite n'en a que plus de prix...

              Je serais peut-être moins assidue sur mon blog ces jours prochains...Merci de bien vouloir me pardonner...Il s'agit d'une bonne cause !

              A bientôt....

              Noël 1941 - Ma mère et moi étions seules depuis 2 ans...Aucune nouvelle de mon frère depuis le 3 juin 1940 ! Qu'était-il devenu ? Toutes les recherches faites avaient été vaines...Prisonnier, déporté, parti en Angleterre ou pire...tué lors des combats de juin 1940 ? Que de questions, de souffrances morales...Nous n'avions pas trop envie de fêter Noël. Toute la famille était dispersée...Oui, mais voilà...je devais avoir 19 ans...Quelle idée !

              Ma mère désirant me faire un cadeau et "marquer" ce jour, avait pu avoir (je ne sais par quel canal et...à quel prix !) une merveilleuse écharpe de couleur bleue-lavande... Toutes ses économies avaient dû y passer. Pas questions d'avoir des points de textile pour un anniversaire ! Elle m'avait préparé un bon petit repas avec les moyens du bord et surtout toute sa tendresse ! Et m'avait offert mon cadeau !

              Après déjeuner, il fallait bien que j'aille faire admirer mon cadeau ! Alors,  nous voici en route pour faire environ 100 mètres et aller chez des amis...Bien entendu, j'avais mis l'écharpe-cadeau ! Derrière nous, marchait un groupe de personnes...Tout à coup, mon écharpe glisse de mon cou et tombe...Le temps que nous nous retournions...plus d'écharpe à l'horizon (ni même très près) !!! Qu'était-elle devenue ? Aucune trace...et nous étions désolées ! Nous avons demandé au "groupe" qui nous suivait...mais rien ! Un tour de passe-passe pour lequel nous avons bien eu une petite idée....J'ai pleuré, je m'en souviens...Mais c'était ça pendant la guerre, il ne fallait rien laisser "traîner"....En deux ou trois secondes, les objets disparaissaient...tout manquait...On pouvait accuser le vent, ou...

              J'ai bien souvent repensé à cette écharpe et surtout à ce qu'elle représentait...Et nous avions tant de soucis à ce moment que la perte d'une écharpe pouvait sembler dérisoire...Non, je crois que je lui ai donné une très grande importance, trop peut-être...A chaque fois que je vois cette couleur "bleu-lavande" je revois mon écharpe d'un moment...Et trois mois plus tard, nous apprenions que mon frère avait été tué dans l'Oise le 9 juin 1940...

              C'était un souvenir de cette fête de Noël que j'aimais et que j'aime tant. Il y a eu un "avant" et un "après" la guerre...heureusement !

              Tous les ans, lorsqu'arrive le mois de juin, je ne peux m'empêcher de penser à ce que ce mois représente pour bien des gens de ma génération et pour moi en particulier ....

              Il y a quelques années, j'avais écrit un article intitulé "Fichu mois de juin...". Je le rapporte ici en vous priant de m'excuser pour ce "copier/coller" que j'utilise non pas par paresse, mais simplement parce que je ne trouve rien à y ajouter...

                                                     " Il aurait pu être si beau...

                    Quand j'ai atteint l'âge des examens, ce mois de Juin était celui de tous les soucis...Révisions d'abord puis...exécution ! on ne pouvait plus reculer...Notre sort dépendait de quelques notes...C'était quand même la bonne époque ! On allait vers "notre jeunesse", cette belle jeunesse dont on parlait tant et qu'on s'imaginait être celle de toutes les libertés ! Pure imagination !

                    Juin 1940 est arrivé...depuis le 10 mai, on commençait à avoir peur et à réfléchir sur notre force vis-à-vis de l'Allemagne...Alors que tout se précipitait, nous avons bien été obligés de revoir nos futures libertés à la baisse...Si notre jeunesse était là, elle allait avoir fort à faire pour essayer de vivre cette époque peu commune et à laquelle nous n'avions pas été vraiment préparés...En fait de libertés, nous avons eu droit à l'exode et, "cerise sur le gâteau", à l'occupation allemande ! Nous avions rêvé mieux. Et cela a duré quatre longues années. S'il y a des années qui semblent passer rapidement, d'autres au contraire semblent s'étirer lamentablement. Ce fut le cas de ces 4 années. Exit notre jeunesse et ses "joies" !

                     Il y a de cela 70 ans...et à cette époque de l'année surtout, je ne peux oublier. On "nous a volé quelque chose" ! Une période de notre vie a été tout simplement gommée. L'insouciance de la jeunesse a été remplacée par les responsabilités, le malheur souvent et il nous a fallu "faire avec" bon gré, mal gré. Il ne sert à rien de récriminer, mais je ne peux m'empêcher de penser...et de regretter ce qui aurait pu être si....Personnellement, j'ai l'impression d'être passée de 17 ans 1/2 à....22 ans. Il manque quelque chose : plusieurs années, plusieurs mois de juin qui se sont confondus avec les autres mois de l'année, jusqu'à ce jour de Juin 1944 qui est venu tout rétablir et redonner espoir ! Mais pour la jeunesse...il y avait retard. Mes parents m'ont fêté mes vingt ans à.....23 ans ! Il y a un trou dans mon emploi du temps !

                      Fichu mois de Juin....Toujours période des examens pour beaucoup de jeunes à qui je souhaite bon courage et réussite ! "

               Et pour moi en particulier, je ne peux oublier que ce jour du 9 juin représente un triste anniversaire : c'est ce jour, alors un dimanche, que mon frère est "mort pour la France"....c'était le 9 juin 1940...Il n'avait pas encore 19 ans...et tellement d'illusions ! Et nous n'avions même pas été prévenus...Tout ça, je l'ai déjà raconté...

               Fichu mois de juin que ce mois de juin 2014 ! le temps est tout à fait bizarre....Il fait chaud, mais ça ne va pas durer paraît-il ! place aux orages dévastateurs...La grêle a déjà sévi hier...Heureusement qu'elle ne s'était pas invitée lors des commémorations du débarquement...Que de souvenirs ont réveillé ces cérémonies.

                     3 février 2004...

                      Cette sonnerie du téléphone à 7 heures du matin ne semblait pas être porteuse de bonne nouvelle ! Notre fils aîné était très mal depuis deux jours et notre pensée ne le quittait pas. Plus d'espoir...Notre belle-fille et notre petite fille était en route pour l'hôpital et nous téléphonait de la voiture. Tout était terminé depuis le matin 5 heures...Les heures qui ont suivi ont été si pénibles que je ne peux les oublier. Mon mari, malade depuis plusieurs années, répétait que ce n'était pas juste, que c'était à lui de partir...Nous avions du mal à accepter...

                       Le temps a passé mais...Je revois cet aîné le jour de sa naissance, si petit...Que nous étions contents nous les jeunes parents et les grands-parents donc ! Un bébé qui entre dans une famille y amène du bonheur. Et j'étais si fière de "mon oeuvre" ! Quatre ans après une petite fille est arrivée, puis à nouveau un petit garçon. Toujours la même joie...Avoir une belle petite famille c'était notre rêve qui se réalisait. Puis tout ce petit monde a grandi en nous donnant parfois bien des soucis, mais c'est la vie...et à leur tour, ils ont fondé une famille, nous ont donné des petits-enfants (eux-mêmes parents maintenant !).

                        Perdre un enfant, même adulte, c'est perdre un peu de soi-même. L'âge n'y fait rien. C'est toujours votre petit qui disparaît...Se souvient-on de son âge ? Pas du tout. Moi je revois toujours ce jour de sa naissance...et mes premières journées de jeune maman...Je crois que j'étais un peu empruntée, m'affolant pour un rien, un cri inhabituel par exemple...Que de fois j'ai dérangé notre médecin pour rien...

                         Voilà dix ans que tu nous a quittés Jean-Michel mais mes souvenirs me ramènent au petit garçon et au bébé que tu avais été ! Souvenirs indélébiles...

                      Que de choses à dire sur elles...

                      Je remarque avec plaisir que lorsqu'il est question d'animaux, tout le monde réagit au mieux ! Nous avons tous ce "penchant" pour nos amis à quatre pattes, si fidèles, si intelligents, si affectueux...Bien sûr, je n'ai ni peur, ni honte de parler de ces amis qui nous donnent ou nous ont tant donné...

                      Quand j'étais jeune, j'ai toujours vu des animaux chez mes parents..Chiens, chats, lapins, poules, canards, pigeons, tourterelles, oies et...cochon d'inde ! Mon frère qui les aimait tous, s'amusait à les apprivoiser et à leur inculquer des "bonnes manières" ! Par exemple, je le revois dans les allées du jardin, alors qu'il apprenait ses leçons suivi par deux canards qu'il avait habitués à ne marcher que dans les allées...Et les tourterelles, elles venaient sur son épaule....Moi, j'étais peut-être un peu plus craintive, tout en les aimant beaucoup. J'allais plus vers les chats et chiens...Ceux-là, ils étaient nos compagnons de jeux !

                       Et nous avions eu l'exemple de notre grand-mère lorraine qui connaissait "tout son petit monde"...Les chats, n'en parlons pas, ils avaient tous les droits ! mais grand-mère étant la préposée aux poules, aux lapins, leur donnait des petits noms à tous (et il y en avait !). Tous la reconnaissaient lorsqu'elle arrivait avec des grains dans son tablier retroussé pour former un sac, et qu'elle appelait "petits, petits"...les poules arrivaient bien vite. Quant aux lapins, lorsqu'ils la voyaient passer, ils mettaient leur nez contre le grillage de leur clapier...c'était une amie qui leur rendait visite et en plus leur apportait la nourriture ! mais ils se laissaient caresser par elle. Elle savait quelle lapine était une bonne mère, de laquelle il fallait se méfier parce qu'elle mangeait ses petits (mais oui, ça arrive...), à laquelle elle pouvait confier la nichée de la voisine....Ah, ces souvenirs de Lorraine !

                       Notre dernier ami, vous le connaissez puisqu'il intervient encore sur ce blog...Ce fut notre brave Squirou. Nous nous sommes très vite aperçus que nous habitions chez lui et...qu'il nous acceptait comme il avait accepté toute notre famille et surtout nos petits-enfants ! Notre voiture ? c'était la sienne...il avait pris possession du coffre et lorsqu'elle restait ouverte dans le jardin, il y faisait sa sieste ou plus exactement ses siestes...entre deux promenades. Lorsque mon mari est tombé malade, il est devenu triste et le cherchait partout...

                        On ne parlera jamais assez de ce sens particulier des animaux qui leur fait ressentir les joies et peines de leurs maîtres et leur état de santé...Mon mari me citait toujours son chien resté chez ses parents pendant que lui avait été envoyé en Allemagne. Il était assez vieux et malade et a ettendu le retour de son jeune maître. Dès le lendemain de ce retour, il s'est endormi pour toujours....

                         Il y aurait tant d'autres choses à dire sur ces "bêtes" qui font souvent preuve de tellement d'intelligence affective !