• Jeunesse, insouciance et...inconscience !


                         "Tout le monde il est bon...."

                         C'est ce que je pensais quand j'étais jeune ! comme disaient mes parents parlant de moi "elle ne voit le mal nulle part" ! Ce qui ne les tranquillisait pas pour autant. Je pensais toujours que tout s'arrangerait, que je ne craignais rien, qu'une leçon mal apprise pouvait être récitée très bien, par quel miracle ? ça, je ne me posais pas la question ! J'étais ce qu'on appelle insouciante ! J'entends encore ma marraine me répéter "Ma petite fille, quand te mettras-tu devant tes responsabilités ?" Ben voilà, je n'y pensais pas ! Et je menais ma petite vie au jour le jour, doucettement, tranquillement... Mais il y a eu la guerre ! et j'ai bien été obligée de me secouer un peu et de réfléchir. Et je me suis bien rattrapée pendant ces six années au cours desquelles restant seule avec ma mère, il nous a fallu nous débrouiller pour vivre ! J'ai enfin pris conscience que la vie n'était pas "un long fleuve tranquille" et que c'était peut-être utile de lui donner un petit coup de pouce de temps en temps ! et de penser que je n'étais pas la seule sur terre...Je n'étais pas égoïste, non pas du tout, je ne pensais même pas à moi ni à mon avenir...Là, j'avais d'ailleurs des problèmes avec mon père notamment ! J'étudiais parce qu'il le fallait, qu'on me poussait dans cette voie, mais je n'en faisais pas plus !

                           Et puis, et puis, cette guerre est arrivée. Comme tout le monde, j'ai été confrontée avec des choses plutôt laides et horribles et je suis redescendue de mon nuage. Au début, j'avais encore confiance dans ce monde autour de moi. Je n'imaginais pas le mal à ce point. J'ai vite "déchanté". J'aurais bien aimé refaire le monde comme nous le faisions entre étudiants avant la guerre ! Que de palabres alors ! Mais le départ était donné, on ne pouvait qu'essayer de freiner un peu la machine...ça je m'en rendais compte et je déplorais d'être une fille...Comme je l'ai pu, avec mes petits moyens, mais peut-être aussi avec un brin d'insouciance, j'ai essayé d'aider. J'ai pu constater que "tout le monde il est pas bon, que tout le monde il est pas gentil". J'ai du revoir mes idées de petite fille qui ne voyait le mal nulle part ! La vie peut vous façonner....

                           Après avoir rayé de mon vocabulaire les mots jeunesse, insouciance, inconscience, je suis enfin devenue adulte...comme tous les jeunes de ma génération. Beaucoup de jeunes qui terminent ces jours-ci des études plus ou moins longues, vont entrer dans ce qu'on appelle la vie active. Ils deviendront véritablement des adultes, avec les responsabilités, les soucis, avec toutes les joies mais aussi tous les inconvénients inhérents à cette période de transition. Une autre sorte de guerre que celle que nous avons connue, mais une rude bataille quand même. Bon courage à tous !

     

     

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  • Commentaires

    1
    Mercredi 1er Juillet 2009 à 17:33

    Bonsoir,

    Oui, il y a guerre économique et elle fait aussi des morts, physiquement ou moralement ou encore socialement. C’est bien que vous le souligniez. Et c’est gentil de penser à ceux que le besoin enrôle dans ces troupes qui sont parfois, de choc ! Sont-ils bien armés pour cela ? Sans doute, comme vous, ils passent d’un état d’enfance à un état d’adulte, un peu brutalement. Avec amitié. Loic

    2
    Mercredi 1er Juillet 2009 à 17:36
    Le crash de la Bourse en 1987 a bien mis fin à cette période d'insouciance qui a caractérisé l'après guerre. Il a brisé des familles, bouleversé des vies, tué même et ce n'est pas fini !
    3
    Mercredi 1er Juillet 2009 à 18:12

    Mauvais souvenir pour moi cette période !

    4
    Mercredi 1er Juillet 2009 à 18:14
    Etre bien armés ? peut-être pas...
    Amitiés.
    5
    Mercredi 1er Juillet 2009 à 19:55
    Egoïstement, je vous remercie de ce post, Geneviève, car je me fais beaucoup de souci pour ma fille qui ne "se foule pas beaucoup" et se contente de donner le minimum de ce qu'on lui demande.... et pour laquelle je m'inquiète beaucoup car je ne peux m'empêcher de me demander si c'est un drame qu'il lui faut pour la réveiller....

    On a beau savoir que chacun a un rythme, savoir est une chose, accepter en est une autre, quand on est trop proche de la personne concernée....

    Je venais aussi aux nouvelles de votre santé... où en êtes vous? Les bleus ont-il disparu, le doigt a-t-il retourvé sa dextérité?
    6
    Mercredi 1er Juillet 2009 à 22:32

    Tout d'abord, je vous tranquillise : mes bleus disparaissent ! mon doigt est toujours un peu raide, ceci dû sans aucun doute au petit pansement qui le protège. Tout rentre dans l'ordre !

    J'espère bien que votre fille n'aura pas besoin d'un drame pour la réveiller ! la vie tout court lui en donnera l'occasion. Je crois que même sans la guerre, je me serais réveillée, simplement, je prenais le temps ! Mon père qui me reprochait mon insouciance de jeune, m'a dit beaucoup plus tard que "j'étais une anxieuse" ! C'était presque un compliment !

    Bonne soirée.

    7
    Jeudi 2 Juillet 2009 à 11:30
    Vous êtes passée directement à l'état de personne adulte avec cette guerre tombée sur le dos des gens ! l'écueil quand on constate que tout le monde n'est pas comme on le croirait, est de ne pas croire que toutes et tous sont cyniques et donc faire comme elles et eux.Je crois que nous ne sommes pas encore parvenus au degré supérieur de la barbarie déjà engagée.Je vous souhaite une bonne santé et une bonne journée.
    8
    Jeudi 2 Juillet 2009 à 11:49
    oui, disons que ça a précipité ma métamorphose !
    9
    Jeudi 2 Juillet 2009 à 15:07
    Eh oui la vie est un éternel combat et ce n'est pas toujours facile.
    Ici il fait toujours aussi chaud tout comme à Montpellier je pense.
    Bon après-midi 
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