•                      Ces enfants que nous aimons...

     

                         Lors de sa visite chez moi il y a deux jours, mon arrière-petite-fille âgée de 11 ans, a regardé une platine tourne-disques qui fait partie de l'ensemble de la chaîne stéréo que mon mari m'avait offerte pour...mes 60 ans ! Et elle m'a posé un tas de questions...entre autres si j'avais encore les disques qui allaient dessus ! Mais oui, j'ai encore tout ça : disques 45 tours, 33 tours...et même 78 tours (ça, c'est ancien !). Et tout fonctionne ! je n'ai pas pu lui faire la démonstration, le temps du départ pour ses parents étant arrivé ! Anaëlle m'a simplement dit: "je ne connaissais pas"...Ce à quoi j'ai répondu qu'il y en avait des choses qu'elle ne connaissait pas...qui existaient "avant" ! Elle voudrait bien les connaître et je sais qu'elle compte sur moi pour lui en parler ! Il faut bien que j'aie une petite utilité quand même ! Alors, ma décision est prise : je vais "fourrager" dans tous les articles de mon blog parlant de l'ancien temps et je vais lui en faire un "condensé".... Sa maman lui a dit que les téléphones portables n'existaient pas depuis très longtemps...ça, elle ne pouvait le croire !

     

                           Et s'il n'y avait que les portables qui n'existaient pas ! Et les ordinateurs, remplaçant avantageusement les anciennes machines à écrire et pouvant faire tant de travaux, de copies, de classement, que sais-je encore...Et pouvant même, grâce à Internet, vous faire voyager (je sais...je n'ai jamais autant voyagé !), vous mettre en rapport avec les uns et les autres...et même maintenant, déclarer vos revenus !!!

     

                           Au travail Magitte ! à toi de jouer et de transmettre ce que tu as vu pendant ta vie déjà bien longue...Ce sera un exercice très utile pour les jeunes et très sain pour ta mémoire ! Je sais qu'Anaëlle compte sur moi ! je ne voudrais pas la décevoir .... Et en plus de son grand désir de "savoir", il y a peut-être une part de rêve qui la guide ! S'imaginer ses parents et surtout ses grands-parents vivant autrement, ça active l'imagination...Même moi, ça me fera rêver et, pourquoi pas, rajeunir ... Tout le monde semble y avoir un petit intérêt...

     

                            J'espère simplement que je n'oublierai rien...j'ai tellement pris l'habitude de vivre avec le temps actuel et de profiter au maximum des progrès qui ont vu le jour, que le passé me revient en ordre très dispersé... Je réfléchis...et puisque je fais des heures supplémentaires, je vais les mettre à profit...

     

     

     

     

     

     

     

     

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  •                       Mission de transmettre...

     

                          Je regardais hier soir à la télévision, un reportage sur Deauville et la côte normande...Je ne saurais plus dire si c'était pendant les actualités, j'avais pris la télé "en route"... Il y en a des choses à dire sur la côte normande, en dehors du luxe qu'elle étale parfois...Elle fut le théâtre d'opérations militaires en 1944, lors de ce fameux mois de Juin qui a annoncé notre libération...Il y eut beaucoup de morts et les cimetières militaires notamment, sont là pour le rappeler...Les civils n'ont pas été épargnés, de même que les maisons...

     

                           Et un père de famille accompagné de très jeunes enfants, a parlé de ses vacances sur cette côte et a dit qu'il emmenait ses enfants visiter les cimetières militaires, afin de leur parler de ce qui s'était passé là-bas en précisant que c'était afin de leur "transmettre" ces faits... Et ce père était très jeune encore, donc il n'avait pas connu cette période, mais il croyait qu'il était indispensable de transmettre aux jeunes générations, la "vie d'avant" en ce compris les opérations militaires...

     

                           Transmettre...je pense que nous avons tous un rôle de transmission du passé. Jadis, les mères transmettaient à leurs filles la bonne manière de tenir un ménage, d'élever les enfants, de laver, repasser, coudre, faire la cuisine...Et les pères transmettaient à leur garçon, très souvent, leur métier et la façon de l'exercer au mieux. Maintenant, les enfants ne font plus obligatoirement ce que faisaient leurs parents, les progrès sont venus, la vie a tout changé, les enfants font des études plus longues très souvent...mais il est bon que les jeunes sachent...comment on en est arrivés là ! Tout cela s'est fait par le travail, les guerres aussi malheureusement. Il ne faut rien leur cacher volontairement ou pas...Dommage que l'Histoire de notre pays soit souvent occultée dans les études, ou apprise en "survolant", comme si cela n'était pas important...Tout est important dans le passé, ne serait-ce que pour nous permettre de faire des comparaisons avec le présent !

     

                             Je suis une femme du passé, mais j'apprécie le présent pour les progrès qu'il nous a apportés...Mais aussi, j'aime mon passé...Rien n'est plus pareil, ce qui me fait réfléchir bien souvent (!) et ce passé, je ne le renie pas ! Que voulez-vous, il est "mien" et m'a laissé tant de souvenirs à transmettre ! Nous y revoilà à la transmission ! Cette "mission de transmettre" je la revendique un peu ... et je l'exerce...peut-être un peu trop ?

     

     

     

     

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  •                       Mais oui, c'était ainsi....

     

                          Et pourtant, ça ne date pas du XIX°siècle, mais de quelques années avant la dernière guerre ! C'était hier !...

     

                          Parmi les 1370 articles que j'ai publiés à ce jour sur mon blog (!)j'ai relu ce qui suit :

                         

                                            

                           "  Etre apprenti...jadis .

     

                            Sans être très bavard, (c'est le moins qu'on puisse dire) , mon mari parlait assez souvent de sa jeunesse et notamment de cette période d'apprentissage en charcuterie, alors qu'il avait à peine 15 ans...Certains devaient commencer à travailler très tôt pour soulager les finances de la famille ! Aussi, lorsqu'il y avait un peu de "tiraillement" avec nos enfants, il leur racontait...

                             Les métiers de l'alimentation sont des métiers assez durs et à cette époque, les lois sociales n'avaient pas encore vu le jour...C'était au début des années 1930. Il était "logé et nourri"...Logé ? dans une mansarde au 6ème étage, sans confort. Je ne me souviens pas s'il y était seul ou avec d'autres apprentis, mais il était accompagné de...punaises ! ça, c'était un mauvais souvenir ! L'hygiène était alors...ce qu'elle était ! Le chef, car il y a une hiérarchie dans ce métier, était tout-puissant...Il distribuait le travail, les coups de pied aux fesses et autres petits bonheurs... A la table commune, le chef était servi en premier et ça allait en ordre décroissant, le plus jeune apprenti étant servi en dernier...Oui, mais...lorsque le chef avait terminé...tout le monde devait se lever et reprendre le travail...Vous n'aviez pas terminé le repas ? aucune importance ! A la limite, les patrons étaient beaucoup plus compréhensifs.... A PARIS, les laboratoires (cuisines) se trouvent au sous-sol, sous la boutique. L'apprenti montait les plats à installer et quand il n'allait pas assez vite...le chef le piquait avec la pointe d'un couteau, sans lui faire grand mal bien sûr, mais simplement pour lui faire grimper plus vite les marches...celles-ci étant glissantes de gras, les chutes n'étaient pas rares et les plats étaient cassés ! Alors, comme je l'ai déjà indiqué, c'était "à retenir" sur la paie déjà tellement minime d'un apprenti ! Les journées étaient longues, très, du matin très tôt au soir très tard...On ne quittait le laboratoire qu'après que tout fut propre et bien rangé....Mon mari racontait que l'hiver, il ne voyait pas le jour : le matin, le jour n'était pas encore levé et le soir...il faisait nuit depuis très longtemps quand il remontait du sous-sol ! 

                                Tous les ans, il changeait de charcuterie, ce qui était nécessaire pour l'avancement. Tout était inscrit sur un carnet d'apprentissage...Lorsqu'il a débuté, les charcuteries ne fermaient que le jour du Vendredi Saint...Il avait un dimanche après-midi de temps en temps et venait voir ses parents en banlieue. Puis, en 1936, tout a changé ! c'était un peu plus réglementé et surtout, il n'était plus le "petit" apprenti...Il avait eu un chef qui était dur et même méchant et avait été très content de quitter cette charcuterie. L'année d'après, en se présentant dans une autre maison, il est reçu par le patron qui n'était autre...que son ancien chef qui venait de reprendre la charcuterie de son beau-père ! Et là, surprise, cet homme si dur s'est révélé être un patron très agréable et compréhensif. Ce fut un bon souvenir...Dans une autre maison, la dernière qu'il ait fait avant l'occupation, les patrons avaient deux fils de l'âge de mon mari. Ceux-ci allaient au Lycée, mais avaient noué des liens amicaux avec l'employé de leur père, et la famille l'emmenait en week-end très souvent. J'ai connu ces gens, tellement gentils et humains...

                                 Et voilà, c'était la vie d'un apprenti jadis...Mon mari racontait, mais ne se plaignait pas...C'était ainsi ! Tout ça pour faire carrière dans une toute autre branche ! Mais, je vous avouerai que j'en ai tiré bénéfice...mon mari savait très bien faire la cuisine, préparer de jolis plats et cela a été appréciable pour les baptêmes, les communions, les fêtes de famille ! "

                                    

                                  J'avais intitulé cet article "Souvenirs par procuration..." Ce ne sont pas les miens, mais ceux qui étaient racontés par mon mari. Et, c'était ainsi encore dans les années 1930. Heureusement que les lois sociales ont vu le jour, c'était indispensable ! Et je crois que, à notre époque, l'apprentissage est mieux organisé et contrôlé ! Personnellement, je crois que c'est une excellente formation qui peut mener un jeune à des postes de responsabilités. Connaître son métier depuis la base est une expérience professionnelle formidable. Et cela peut très bien se doubler de cours d'études générales. Et si c'était mieux qu'un bac non suivi d'autres études ? Nos jeunes y gagneraient peut-être en débouchés autres que le chômage ?

                                    Si j'ai reproduit cet article, ce n'est pas par "misérabilisme". D'ailleurs, j'avais eu la chance de prendre une autre voie...C'est pour comparer deux époques et faire comprendre aux jeunes qu'on n'a rien sans rien. Il faut toujours payer de sa personne, d'une façon ou d'une autre. Les lois sociales sont faites pour réglementer ce qui a besoin de l'être heureusement. La vie n'est pas simple et elle n'a pas toujours été simple pour leurs parents. Le travail n'est pas facile à trouver à notre époque, autant mettre toutes les chances de son côté...et pour ça...il y a des sacrifices à faire...Pour ceux qui font des études longues, ou pour les apprentis...les sacrifices s'appelleront souvent "salaires" qui ne seront peut-être pas en rapport avec le savoir...Le travail y remédiera, ce que je leur souhaite !

     

     

     

     

     

     

     

     

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  •                       C'était en....1953 !

     

                          Encore une fois, je relisais hier un article que j'avais écrit sur l'été 1953...Il fut très chaud...et tous les moyens étaient bons pour se rafraîchir, moyens qui semblent dater d'une époque que...les moins de 60 ans ne peuvent pas connaître ! Lisez plutôt...

                                       

    Mardi 21 juillet 2009 2 21 /07 /Juil /2009 15:28

                             Eté 1953...

                             Après deux mois d'arrêt de travail pour cause "d'arrivée d'un petit garçon", me voici repartie à mon travail, en plein été...Habitant en banlieue je travaillais à PARIS, dans le vingtième arrondissement, à la porte de Montreuil...Belle petite trotte à faire tous les jours, un peu de marche jusqu'à la gare puis train, métro et re-petite marche jusqu'à mon bureau. Je n'apprends rien à personne, c'est un peu fatigant, surtout quand il fait très chaud ! Et sapristi, qu'il faisait chaud cet été-là ! La société qui m'employait importait, fabriquait et vendait des réfrigérateurs...Nous en avions un à notre disposition et il travaillait le pauvre ! Bouteilles d'eau, de coca-cola, fruits, glaces...il était bien rempli  ! Et les glaçons, il nous en fabriquait "à la demande"..Nous en mettions même à prendre dans des bacs que nous portions à l'atelier...On squattait !

                             Pas de climatisation à cette époque, tout au moins en France ! Dans les bureaux, on travaillait dans la pénombre, volets fermés aux trois-quarts...On laissait juste un peu de clarté pour voir où nous posions nos doigts sur le téléphone ou sur nos machines à écrire..Tout le personnel, du directeur à la jeune dactylo, transpirait....Et on se plaignait à qui mieux mieux, ce qui n'arrangeait rien ! répéter "il fait chaud" n'a jamais rafraîchi personne...Mais bon, ça soulage ! Et il fallait penser à repartir le soir, en sens inverse : petite marche, métro, train et re-marche, mais en banlieue cette fois, en passant sous les ombrages ! Le métro, le train, quand ces deux moyens de transport ont bien roulé toute la journée et véhiculé un grand nombre de voyageurs perdant l'eau de toutes parts (si vous voyez ce que je veux dire), vous êtes très pressés d'arriver chez vous ! 

                             Et à cette époque, j'avais cette chance inouïe, de travailler "dans les réfrigérateurs" ! Chaque employé remportait à son domicile, des glaçons qui étaient bien appréciés par les conjoints et les enfants ! deux bacs chacun, c'était le lot ! Et vous pensez sans doute qu'ils arrivaient fondus ? Pas du tout ! Un petit truc tout simple vous permet de les garder environ deux heures : vous emballez les bacs contenant les glaçons d'abord dans un torchon (pour la propreté) puis le tout dans des feuilles de journaux...ça vous fait une glacière ! Le tout au fond d'un sac se transporte facilement et attend le moment de la dégustation ! On n'avait pas de frigo alors, mais on avait des idées ! Et je puis vous certifier que j'étais très attendue par les miens qui grâce à cette astuce, buvaient frais ! Depuis cette époque, j'ai connu d'autres étés chauds, mais les progrès étant arrivés et avec eux les facilités pour s'équiper, à nous les réfrigérateurs, les climatiseurs, les ventilateurs....Mais je n'oublie pas mes transports de glaçons de 1953...Et j'y repense aujourd'hui qu'il fait si chaud et lourd dans ma région...Je crois que nous aurons un orage sous peu.... "

                               Tout d'abord, oui, je crois que nous aurons un orage sous peu....Et que dire de ce récit et surtout de cet été 1953  ? Que la vie est un éternel recommencement et que l'été est là pour nous communiquer sa chaleur !  Mais surtout qu'il faut qu'on sache que jadis, tout n'était pas "rose" ! La chaleur, "on faisait avec", en se débrouillant avec les moyens du bord...Pas de climatisation, pas de frigos...Je me souviens qu'il fallait se dépêcher de finir les restes, avant qu'ils ne se transforment en denrées "indigestes". Périssables elles étaient ces denrées, et ça ne demandait pas longtemps ! Le mieux était de faire le ravitaillement tous les soirs en revenant du travail...au jour le jour, c'était la devise pour presque tout ! ... Alors, ne nous plaignons pas trop...Enfin, c'est un conseil que je donne et que je suis...avec un peu de "rouspétance" je l'avoue ! Oublie-t-on ce qu'on a vécu ?

                         L'été est quand même une belle période !

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     magitte

     

     

     

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  •                      Soyons franche !...

     

                         Je me pose tellement de questions en ce moment qu'elles se mélangent dans ma tête, délayées par cette chaleur atroce ! Ce n'est pourtant pas la première fois que nous subissons ce temps "moite et irrespirable" ! Bien entendu, mes souvenirs d'enfance essaient de se frayer un passage dans ce "galimatias" d'idées...et aimeraient bien que je parle d'eux, trouvant que l'actualité n'est pas jolie...jolie... Alors, je m'exécute et j'oublie provisoirement cette actualité qui saura bien me rappeler à l'ordre le moment venu !

     

                          Me voici donc transportée dans les années de ma jeunesse, quelques années avant la guerre...ça fait déjà loin...La période d'été était souvent très chaude et nous allions à l'école jusqu'à la fin du mois de juillet ! La dernière quinzaine de ce mois était un peu faite en "roue libre". Nous n'avions plus de livres, donc plus de leçons ! Si on travaillait encore un peu le matin en classe, l'après-midi était réservé, pour les filles tout au moins, à des séances de broderies en plein air...Quand je dis broderie, il s'agissait de canevas...chaque petite fille en avait au moins un en route ! Et que faire en cousant ? bavarder ou écouter la lecture d'un livre faite par l'institutrice ! A mon école, cette récréation se passait dans la cour, sous un très gros et très ancien marronnier.

     

                           Mais, ce que j'appréciais le plus, c'était la boisson qu'on nous distribuait : du coco ! C'était tellement bon...Pas besoin de boissons pétillantes aromatisées à l'orange ou au citron, ou autres sodas ! Non, du simple coco...cette poudre avec un goût de réglisse, d'anis (ou de menthe) qu'on mélangeait dans un broc d'eau et qui nous était apportée par les femmes de service ! C'était rafraîchissant, c'était gratuit ou presque...Dans une école libre où j'ai terminé une partie de mes études, on payait le verre de coco UN sou, c'est-à-dire 5 centimes .... Ce n'était pas cher, mais l'école n'avait à l'époque aucune subvention, et "un sou, c'était un sou"... Et quand ma mère voulait bien en acheter une boîte pour la maison, de ce coco, nous étions priés mon frère et moi, de n'en boire qu'un verre ! c'était une gâterie et souvent une récompense ! Mais oui ! c'était ainsi et si nous avions "rouspété", il n'y aurait plus jamais eu de coco ! Tiens, j'en boirais bien un verre...le goût m'envahit les papilles !

     

                             Petit souvenir attaché à l'été de jadis et que je vous ai raconté pour me donner du courage...il me manque bien celui-là ces jours-ci ! Allez, pour répondre aux recommandations, je vais aller boire un verre d'eau, même pas aromatisée, mais en me persuadant que je retrouve le goût du coco ! Est-ce ça la méthode Coué ?

     

                            

     

     

     

     

     

     

     

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