•                                 A cette époque...

                                    Lorsque j'étais jeune, au début du siècle dernier déjà....(le temps passe si vite !), j'aimais beaucoup que mes parents me racontent des histoires de leur jeunesse, comment ça se passait "de leur temps", ce temps qui me semblait tellement éloigné de moi ! Et pourtant ... ils étaient encore si jeunes ! mais pour moi comme pour tous les enfants, les parents par le fait même qu'ils sont parents, paraissaient déjà...un peu vieux ! La jeunesse n'est pas tendre ! Donc, mon père me racontait comment était la vie à PARIS et ma mère quelle vie elle menait dans son petit village de Lorraine où elle avait vu le jour en même temps que le nouveau siècle...1900 ! Pour PARIS, je vivais l'animation des rues (déjà), mais avec les voitures à chevaux, les omnibus (ancêtres des autobus) à chevaux également ! Il y avait déjà de gros encombrements dans toutes les artères de la capitale ! Puis sont venus les autobus, le développement du métro, les voitures automobiles, les taxis...tous moyens de communication qu'on ne prenait que lorsqu'on y était obligé....tant qu'on pouvait aller à pieds, c'était le moyen le plus économique ! Il me racontait la vie de l'allumeur de réverbères le soir et le matin pour éteindre tous ces becs de gaz qui éclairaient les rues de Paris ! Mon père me parlait de l'école où les maîtres étaient craints mais admirés ! ils en savaient des choses ! Et ils en donnaient des coups de règles sur les doigts ! Quand il allait en vacances, c'était dans la famille à JUVISY, banlieue proche de PARIS.....C'était une expédition en train ! Là, il était au bon air et pouvait jouer dehors sans crainte....même sur la route nationale 7 !

                                      Pour ma mère, elle n'avait pas eu tout à fait la même enfance. A la campagne, il faut aider au maximum...Éducation assez stricte, on vouvoyait ses parents, on ne parlait pas à table ! En rentrant de l'école du village, il fallait aider pour soigner les bêtes, les garder aux champs, aller faire les foins...ça c'était pour l'été. L'hiver, les filles brodaient pour un grand magasin de PARIS . Ce qu'elles gagnaient n'était pas pour elles, mais pour leur famille.... Et aussi, elles préparaient leur trousseau ! draps, serviettes, nappes etc...tout était "fait main", brodé, ourlé et.....attendait le promis ! Mes grands-parents habitaient à 25 kms de NANCY et ma mère me racontait qu'elle n'y était allée qu'une fois avec sa mère....mais sans sortir de la gare, ma grand-mère ayant eu peur de se perdre ! Elle avait pris le train et elle était déjà heureuse ! Quand elle s'est mariée et est venue à PARIS elle était émerveillée et elle a adoré !

                                      Quand j'avais écouté tous ces récits, j'avais l'impression de vivre dans un monde ultra-moderne, alors qu'il y avait encore tant de progrès à faire ! mais nous avions l'électricité que mes parents n'avaient pas connue lorsqu'ils étaient jeunes, plus de confort dans les maisons ou appartements... Et pourtant ! les enfants de l'époque actuelle seraient bien étonnés en voyant la liste de tout ce qui n'existait pas avant la dernière guerre ! Moi-même, quand j'y pense, je me demande comment nous faisions !.... Nous vivions quand même et nous étions heureux.....
    Mais il faut savoir apprécier ce que les progrès nous ont apporté. En avons-nous toujours conscience ? Tout nous semble normal maintenant...on veut voir clair, on appuie sur un bouton, on veut un verre d'eau, on tourne le robinet, on veut envoyer un message rapide à quelqu'un, alors vite un e-mail ou un SMS, ou le téléphone ! Et avec tout ça, la Télé qui nous apporte à domicile les nouvelles bonnes...ou mauvaises ! Et les soucis ? bon, je n'en parle pas....

                                      

                                     

    Google Bookmarks

    1 commentaire

  •                               Quand le progrès a "quand même" du bon...

                                           J'ai reçu beaucoup de photos de ma petite famille ces derniers temps et ce...via Internet ! Ces photos prises sur le vif, sans pose ou presque, qu'on prend à toutes occasions, sans se poser de questions ! Si elles ne sont pas bonnes, ce n'est pas grave, on les supprime. Et quand elles sont bonnes, elles sont tellement naturelles qu'on pourrait penser avoir été présent lors de leur prise....Un vrai bonheur....Je peux presque suivre l'évolution de mes "arrières-petits-enfants" au jour le jour ! Et quand, pour couronner le tout, on me branche la webcam, là je peux voir, parler et entendre ! Formidable ce progrès ! Et tout ça m'arrive par une voie dont je profite au maximum, mais sans bien comprendre "comment ça marche" !

     

                                            Alors bien sûr, moi je me souviens des séances photos avec mon père, lorsque j'étais enfant ! Mon frère et moi trouvions que c'était la corvée des corvées ! Il fallait : bien se tenir, être dans le champ (important ça), sourire et après tout ça....sembler naturels ! Quand mon père qui était très méticuleux et soigné (et même très exigeant), pensait qu'il pouvait enfin "faire sortir le petit oiseau que nous devions fixer"...nous avions un sourire tellement figé que plus rien n'était naturel, ni dans notre façon de nous tenir, ni dans celle de sourire ! En plus, nous étions tellement fatigués qu'on aurait pu nous prendre pour des sacs de pommes de terre en train de s'effondrer ! Mais, ça, c'était la surprise, on ne le voyait pas tout de suite .... Il fallait auparavant porter les photos à développer ou les développer soi-même....Quel travail alors ! Mon père s'était fait un petit cabinet noir où il développait (tant bien que mal) des pellicules (des plaques même dans ma plus tendre enfance, je m'en souviens encore). Parfois, aidé par son ange gardien, il y avait quelques photos très acceptables, c'est-à-dire que nous avions notre tête et nos jambes prolongées de leurs pieds....Mais ce n'était pas toujours.....Je suis moqueuse évidemment, mais c'est vrai que le succès n'était pas toujours au rendez-vous .... Alors que maintenant, vous voyez un papillon en plein vol, vous pouvez le saisir vite fait, bien fait. Il y avait des photographes professionnels heureusement, mais là encore, il fallait "poser". Toujours ce manque de naturel....Quand je vois les jolies photos prises dans la nature de nos jours, je suis admirative.

                                               Ah ! oui, le progrès a du bon ! De mon temps, c'était pas mal, mais tout de même il faut bien admettre qu'il y avait encore beaucoup à inventer. Et ce n'est pas fini....

    Google Bookmarks

    1 commentaire

  •                                       Souvenirs de jeunesse......

                                          Novembre 1938 - A cette époque, la rentrée universitaire avait lieu en Novembre, aux environ du 15 si je me souviens bien. Et me voilà pour la première fois de ma jeune vie, un peu libre ! Mon père avait décidé que je devais apprendre le Secrétariat d'une part et , d'autre part , faire une Capacité en Droit ! Ce que j'en pensais ? Bof....Jadis, on ne vous demandait pas trop votre accord... Ce que j'avais surtout vu dans ce programme fait par mon père, c'est que j'irais à PARIS tous les jours (j'habitais alors en banlieue) et que de ce fait, je secouais un peu le joug paternel....C'était une façon simpliste de voir les choses bien sûr, mais à partir du moment où je ne pouvais exercer le métier qui m'attirait (le dessin, la peinture...), il fallait bien que j'en tire quelque compensation....!

                                           Me voici donc inscrite à la Fac de Droit, en plein quartier Latin, cette ancienne institution se trouvant alors partie rue St Jacques, partie rue Cujas et partie sur la Place du Panthéon ! Je m'y revois encore ! Je m'y suis immédiatement trouvée très à l'aise et contrairement à ce que je craignais, les cours ne m'ont pas semblé trop rébarbatifs. Et  j'ai eu beaucoup d'amis, filles et garçons, ce qui me changeait de l'École Libre d'où je venais...

                                           Et les Professeurs, comme je les trouvais intéressants (sauf celui de Droit Constitutionnel, matière que je n'aimais pas beaucoup). Pour le reste, Droit pénal, Droit civil, ça commençait à me passionner. Mais je crois que c'est surtout le Professeur ESMEIN qui était passionnant ! Il avait commencé son premier cours par cette boutade qui avait amené des rires dans tout l'amphithéâtre :

                                         "Mesdemoiselles, Messieurs, apprenez que faire son droit, c'est apprendre la meilleure façon de détourner la loi " ! .

                                        Ce n'était qu'une boutade et pourtant,  quand j'apprends tous ces scandales financiers et autres dont on nous parle presque chaque jour, je me demande si toutes ces personnes "par qui le scandale arrive", n'ont pas fait des études de droit !  Si, certainement, à un moment ou à un autre de leur vie... Et avec un esprit un peu tortueux et dénué de la moindre conscience....Détourner la loi ou la contourner devient un sport pour certains peu scrupuleux. Évidemment, ça a toujours existé, mais maintenant, la compétition est ouverte ! Qui dit mieux ?

                                         Et voilà pourquoi je repense à cette boutade qui date de 70 ans déjà !

                                          

    Google Bookmarks

    3 commentaires

  •                                       Poupées et Meccano !

                                          Une petite fille de 3 ans 1/2 environ que j'avais connue cet été en vacances chez ma fille, m'a raconté au téléphone dernièrement (téléphone portable puisque ça permet d'appeler de n'importe où !) qu'elle était en train de promener sa poupée, dans sa poussette, que cette poupée était nouvelle et s'appelait Rose. Très joli prénom pour une poupée et la jeune maman en était très fière ! Cette petite fille adore jouer à la poupée et pour moi, il ne m'en faut pas plus pour "retourner dans cette enfance" que je n'ai pas quittée...Enfin, tout est relatif !

     

                                           Et je revoyais les poupées que j'avais tant chéries, surtout ce poupon en celluloïd qui ressemblait tellement à un beau bébé joufflu...J'ai joué avec, je l'ai habillé, promené, emmené en visite et dorloté comme un vrai bébé. Pour moi, il existait vraiment et...je le couchais tous les soirs, même lorsque le temps de jouer à la poupée était passé....Dans la journée il était en bonne place dans ma chambre, assis sur mon lit...Est-ce que j'ai honte ? même pas ! Pauvre poupon, il a eu une fin tragique comme tous les objets auxquels nous tenions, bombardement oblige.... Il a rejoint les dînettes et autres "fausses cuisinières" qui faisaient mon bonheur quand j'étais très jeune. "Jouer à la dame"...On avait tout pour ça: assiettes, verres, tasses, petits couverts, casseroles....Et on prenait très au sérieux les réceptions que nous faisions entre amies ! On copiait nos mères! L'été, nous avions d'autres jeux...mais toute cette batterie de cuisine était parfois descendue au jardin. Mon frère me fabriquait un "appartement" sous les fusains du jardin !  Je pense que les petites filles jouent encore à la poupée, mais très vite des jeux "pour plus grands" les attirent. Il y a tant de jeux électroniques !

                                           Mon frère possédait un Meccano et construisait tant de choses que j'admirais, y compris des balançoires pour mes poupées....Quand il acceptait de me prêter ce Meccano j'étais ravie ! Oui, j'enviais un peu les jeux des garçons....Il avait même un Mécavion (même genre que le meccano, mais pour construire des avions)...Ces jeux coûtaient très cher et il fallait y faire très attention...Ces boîtes portaient des numéros,  partant du numéro 0 jusqu'au...(je ne sais plus), qu'on vous offrait petit à petit pour des grandes occasions ! Ajoutons à cela les jeux de construction traditionnels, en bois, permettant de construire maisons et châteaux....

                                           C'était toute une époque ! Maintenant, les progrès aidant, les enfants ont des consoles de jeux, des ordinateurs.....etc...il y a le choix ! Allez savoir, si on leur proposait un Meccano, certains aimeraient peut-être ?
    On envie ce qu'on n'a pas...mon frère me disait bien :" prête-moi ta poupée, je te prêterai mon Meccano" !!! Et moi, j'étais vraiment d'accord ! Et pourtant, qu'est-ce que je les aimais mes poupées !

    Google Bookmarks

    1 commentaire


  •                                       Ce facteur tant attendu jadis...

                                          Petit commentaire d'une lectrice (ou lecteur) fidèle ce matin, sur les bonnes vieilles lettres qui ont été remplacées presque toujours par des coups de fil.... Eh ! oui, les temps ont changé et ce commentaire m'a ramenée bien des années en arrière, lorsque j'étais jeune.... Ah ! ce courrier, on l'attendait avec impatience ! on guettait le facteur, plusieurs fois par jour à l'époque...pour nous, à PARIS ou en région parisienne, c'était trois fois ...Non, vous ne rêvez pas : matin, midi et vers 16 heures....Ce facteur dévoué vous apportait les nouvelles de la famille...Moins de publicité que de nos jours, moins de factures peut-être... Non, grâce à lui, on savait si les vieux parents restés au loin, si les enfants partis en colonie de vacances, si le jeune appelé sous les drapeaux pour le service militaire, si....si tout ce monde là allait bien . Il n'y avait pas d'autres moyens et en plus, en règle générale, on aimait écrire et raconter...Et dans les familles, on se repassait la bonne lettre reçue de l'un à l'autre, afin que tout le monde en profite et soit tenu au courant.

     

                                            Chez nous, les lettres familiales que nous attendions nous venaient de mes grands-parents en Lorraine...Ma mère les espérait et se dépêchait d'y répondre, sachant que ses parents comptaient les jours pour recevoir la réponse. C'était loin la Lorraine à cette époque et mes grands-parents ne voyaient pas souvent leurs petits-enfants. Alors, quand ils recevaient une lettre, ils la lisait une première fois, puis une seconde, puis....sûrement d'autres fois ! Ah ! oui, le facteur était attendu et il le savait, il venait par tous les temps ! C'était le fidèle des fidèles ! Il s'inquiétait lorsqu'il n'y avait rien au courrier, il n'aimait pas décevoir !

     

                                             Recevoir une bonne et grande lettre c'était un plaisir. En envoyer aussi était un vrai plaisir....Avions-nous plus de temps ? Et je me souviens qu'à l'école, on nous apprenait l'art de la correspondance en guise de rédaction.... Toute une époque....

                                            Puis il y eut la guerre et les lettres qui circulaient avec ou sans autorisation lorsqu'elles nous arrivaient de la zone dite libre...Puis les correspondances inter-zones.... Mais surtout, les correspondances entre les prisonniers  et déportés du travail et leurs familles...Elles reflétaient, reçues ou envoyées, le moral de l'expéditeur et son impatience devant cette situation qui s'éternisait..... Et le pire, il y eut les lettres qu'on espérait mais qu'on ne recevait pas....Pas de traces d'un correspondant éventuel....Qu'était-il devenu ? Jusqu'au jour où malheureusement on apprenait qu'il n'y avait plus rien à espérer.... Ces lettres absentes qui n'étaient qu'un rêve....Chez nous, nous avons attendu deux ans et ma mère espérait encore...Notre brave facteur que nous avions depuis des années, n'osait plus sonner chez nous....C'en était fini d'attendre fébrilement une bonne nouvelle...

                                              Et dans les années soixante, le téléphone a été installé un peu partout....Les correspondances sont devenues plus commerciales....Si, il y avait encore les lettres des militaires....Petit à petit, téléphone, téléphone mobile, mails, ont remplacé ce "bonheur des mots qu'on écrit". Il faut aller vite....


     

                                           

    Google Bookmarks

    2 commentaires


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique