•                           Bonne journée !....

                             Peut-être ce jour de repos pour tous ceux qui travaillent, m'a-t-il fait penser à la période pendant laquelle j'étais en activité...Comme toutes les femmes, je les appréciais ces jours de congé...Enfin, il y aurait moins de cavalcade le matin, pour essayer d'être à l'heure au travail, mais auparavant d'attrapper le bon train...condition impérative pour arriver à l'ouverture des bureaux ou de l'usine.... Ah oui, les matins, quels souvenirs ! Vite, préparer le petit-déjeuner, vite passer à la salle de bains, vite faire lever les enfants, vite les préparer (quand ils voulaient bien suivre notre vitesse...), à vitesse grand V, les conduire à l'école (là, j'étais dans les privilégiées, ma mère venant les garder à la maison, mais toutes les mamans n'avaient pas ma chance !) . En résumé, il fallait faire vite ! Quand nous habitions en banlieue, mon mari partait trop tôt le matin pour pouvoir me donner le petit coup de main qui m'aurait bien rendu service !). Et voilà, moi qui n'avais jamais été une "rapide" dans ma jeunesse, je rejoignais le troupeau des femmes pressées que l'on voit courir tous les matins ! Et c'est ainsi que.....

                              Un matin, arrivant dans le souterrain de la gare de JUVISY, un éclair a subitement traversé mon esprit et j'ai pensé avec horreur que "je ne m'étais maquillé qu'un seul oeil !" J'en étais absolument certaine, je ne me voyais pas du tout occupée à embellir mon regard (!)...En transe j'étais ! je sors bien vite une petite glace de mon sac et je constate qu'en effet, un seul oeil avait eu droit à un traitement de faveur ! Le résultat était plutôt curieux et je ne pouvais pas monter dans le train comme ça ! Il ne me restait qu'une solution puisque je n'avais pas le temps (encore lui) de terminer mon oeuvre ...enlever le maquillage orphelin, en humectant un mouchoir avec "le baume de mon coeur" et en frottant cils et sourcils...Il était temps, le train arrivait...Ouf ! enfin assise ? bien sûr que non, le train avait déjà ramassé pas mal de gens sur son parcours....Debout, comme d'habitude ! Quelle journée qui démarrait mal ! heureusement que les secrétaires travaillent assises une grande partie de la journée ! C'est fou ce que le travail peut parfois vous reposer !

                               Ce n'est qu'une petite anecdote qui peut arriver à toutes les femmes obligées de faire face à tant de choses ! Agîtées ? que non pas...elles croulent sous les tâches avant même d'avoir commencé leur journée de femmes libérées professionnellement ! Et je crois que de ce côté, rien n'a beaucoup changé. Bien sûr, certains pères mettent la main à la pâte et participent à la vie familiale...parce que c'est ça aussi la vie familiale ! Il y a du très bon, il y a du beaucoup moins bon...Mais c'est un plaisir quand même,

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  •                          Au printemps 1940....


                            Pendant la drôle de guerre, mon père était mobilisé à PARIS, dans la DCA. Il se trouvait sur "les toits de PARIS", notamment sur le toit des Invalides et de la Caserne de Latour-Maubourg . Équipée de mitrailleuses, son unité était chargée de surveiller si des avions ennemis venaient, avec les plus mauvaises intentions du monde, voler au-dessus de la capitale... Moi, je travaillais Avenue de Latour Maubourg, donc tout près de son lieu d'observation. Dans le ciel de PARIS, se trouvaient des ballons de surveillance, genre  ballons dirigeables, qu'on appelait familièrement des saucisses ! Leur forme leur avait attiré cette appellation, qui datait peut-être de la guerre de 1914 d'ailleurs ?

                             Un jour d'alerte, nous entendons subitement crépiter les mitrailleuses et je dis à mes collègues que mon père et ses hommes étaient entrés en action, qu'il devait y avoir des avions qui survolaient PARIS...en temps de guerre et pendant une alerte, ça ne semble pas anormal. Les tirs n'ont pas duré longtemps...et le soir, en sortant du travail, je suis allée aux renseignements en allant rendre une petite visite à mon père...Je pensais recueillir des informations sur le ou les avions abattus, informations que je pourrais raconter "de source sûre" à mes camarades de travail ! On a sa petite fierté et ça pouvait me donner de l'importance.... Je trouve mon père tout penaud, un peu furieux, et qui me raconte .... Les observateurs avaient fait une erreur et pensant tirer sur des avions, ils avaient mitraillé...une saucisse d'observation, et l'avait descendue ! Donc, aucune croix de guerre à l'horizon, ni aucune citation à l'ordre de l'armée pour ces soldats, mais plutôt...des blâmes ! Et pour eux, dont plusieurs anciens de la guerre de 1914, la honte du siècle !

                               L'erreur est humaine bien sûr, mais, par manque total de charité, nous avons bien ri aux dépens de ces pauvres soldats... Alors que la France était en grand danger, abattre une saucisse n'entrait certainement pas dans les priorités de l'armée, la même armée qui, peu de temps après...s'en allait sur les routes, vers le sud ... Ceci expliquant peut-être cela, allez savoir.... Prendre des vessies pour des lanternes, prendre une saucisse pour un avion, la différence n'est pas bien grande ....

                               Cette histoire que mon père racontait souvent et qu'il n'avait pas oubliée, avait eu au moins un avantage : nous faire rire un peu ! Tout s'annonçait déjà si noir pour les semaines à suivre....

                               

                            

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  •                      Juste pour rire....

                         Petite histoire que racontait mon père, qui adorait raconter ! Ce n'est pas une histoire sérieuse, mais elle pourrait s'appliquer à l'article que j'ai écrit il y a deux jours et auquel vous avez bien voulu ajouter des commentaires...

                         
                         C'était au début du 20ème siècle...La petite Marie, jeune fille élevée très sérieusement par des parents aimants et qui ne voulaient que son bien, s'apprête à épouser un brave jeune homme Paul, très bien élevé aussi et avec des principes stricts. Le mariage est pour aujourd'hui...Le matin, le père de Marie s'approche de la maman et timidement lui demande :"Avez-vous averti Marie de ce qui l'attend, des obligations qu'elle aura envers celui qui va être son mari dans quelques heures...Elle est si innocente..." La maman, très timidement, répond qu'elle n'a pas osé, que ce n'est pas facile et qu'elle ne sait comment lui expliquer tout ça...Père et mère sont bien ennuyés et le père trouve la solution : "puisque l'Abbé (ami de la famille, qui a vu naître Marie) est présent, demandons-lui d'expliquer lui-même à Marie. Il trouvera les mots appropriés...Il la connaît si bien"...Ce qui fut fait, l'abbé se chargeant avec dévouement de donner toutes les explications qu'il jugera utiles, demande un entretien à Marie, peu avant qu'elle n'aille rejoindre son jeune mari dans la chambre nuptiale....
                         Le lendemain matin, Marie se lève et arrive près de ses parents, triste comme un jour sans pain...On sent que rien ne va...le jeune mari n'est pas encore prêt. Alors, la Maman s'approche de sa fille et lui demande "Tu ne vas pas bien ? " "Si, répond Marie, de plus en plus triste et au bord des larmes"...Désarroi des parents...Autre question :"Ton mari n'a pas été gentil avec toi ?...L'Abbé t'avait parlé hier, tu étais bien au courant ? " Ah oui, répond Marie, mais je n'avais pas très bien compris..." - La mère "comment ça ?" - Marie :"Monsieur l'Abbé m'a dit que, que...mon mari me ferait des choses et qu'en bonne chrétienne, je devais accepter, que c'était dans le but d'avoir des enfants et uniquement dans ce but.." Et alors répond la mère...ton mari n'a pas été tendre " Marie :"Si bien sûr, mais moi je veux bien des enfants, mais sept le même jour, ça fait trop !"

                          Je vous le disais, ce n'est pas une histoire sérieuse...c'est pour de rire comme disent les enfants....Mais ça prouve qu'il y avait tout de même bien des innocentes et qu'au nom de la morale, les filles étaient un peu sottes ! Et que les grands-mères actuelles deviennent un peu dévergondées !!!

                        

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  •                          
                             C'était le bon temps.....

                            C’était au cours de l’année scolaire 1937/1938. J’allais à l’école Libre à JUVISY et mon frère au Collège St Charles dans la même ville. Ces deux écoles n’avaient pas du tout les mêmes équipements…Mon école était un peu la « parente pauvre » par rapport au Collège doté d’équipements sportifs, de salle des fêtes, d’une magnifique chapelle et surtout d’un Laboratoire de physique-chimie flambant neuf pourvu de tout le matériel nécessaire à l’étude et à la compréhension de ces deux matières ! Le professeur qui régnait sur ce laboratoire était également professeur de maths. Il avait le « bonheur » d’avoir mon frère comme élève, doué pour tout ce qui touchait aux maths et aux sciences, contrairement aux autres membres de la famille !

                            Comme mon école ne possédait pas de labo, nous étions autorisées, nous les filles de l’école libre, à nous servir de celui du collège, bien entendu avec cours de physique et chimie dispensés par le professeur du dit collège. Je ne me souviens plus de son nom, mais je me souviens que nous l’appelions « Hachacha » par suite d‘un tic qu‘il avait en murmurant ces trois syllabes et en se frottant les mains. Ses élèves du collège l’avaient affublé de ce surnom et mon frère m’avait passé le tuyau…Pas très respectueux, mais ça nous amusait ! Le premier jour que ce brave homme m’a vue, il est venu vers moi, tout sourire, et m’a demandé «  Vous êtes la sœur d’André Lavaud? « A ma réponse affirmative, j’ai bien vu qu’il en était heureux ! Avoir deux élèves doués (ça d’était son idée) ,de la même famille, ça le réjouissait ! Le pauvre, il ne savait pas ce qui l’attendait ! Les maths, la physique, la chimie et moi, n’avions rien en commun ! Il a vite déchanté, d’un air désespéré je me souviens…Ce que j’avais en commun avec mon frère par contre, c’était l’amour du chahut …toujours présente pour ça !

                            Enfin, mes camarades et moi étions heureuses d’aller à ces cours qui nous permettaient d’abord de faire une petite promenade (en rangs, bof…), le collège étant à quelques centaines de mètres de notre école, et surtout, d’aller admirer les garçons dont certains étaient assez mignons pour des jeunes filles de 15/16 ans ! Pendant nos cours, eux étaient en récréation et venaient coller leurs visages aux fenêtres, pour nous voir !!! Il n’en fallait pas plus à l’époque pour émoustiller ces demoiselles ! Parfois, petits problèmes en arrivant au Labo, les garçons qui nous avaient précédées, ayant eu l’esprit frondeur… C’est pour cette raison qu’un jour, nous avons décidé de leur donner une leçon. Ils allaient voir ce qu’ils allaient voir ! Sentir surtout ! Nous devions être remplacées justement par la classe de mon frère…celui-là, je lui devais bien ça ! Avant de quitter les lieux, une camarade a ouvert, l'espace d'un instant,un robinet laissant échapper du gaz sulfureux….avez-vous déjà senti ? Horrible !!! Les garçons arrivent alors que nous sortions juste du labo et comme d’habitude poussent des exclamations « ça cent la poudre de riz là-dedans » ! Erreur Messieurs… Ils n’ont pas eu le temps de continuer, l’odeur pestilentielle qui était dans l’air ne ressemblant pas à de la poudre de riz, même de mauvaise qualité !!! Bien fait, ça vous apprendra .! C’était idiot de notre part, et pas très gentil…pauvres petits hommes délicats…Mais qu’est-ce qu’on était contentes ! On s’amusait de peu à l’époque ! Moi, j’avais bien un petit doute pour la suite…je savais que je devrais affronter mon frère de retour à la maison …! Tout se paie en ce bas monde….

                            On ne peut tout de même pas se laisser toujours mener par le sexe dit fort ! Et si les femmes peuvent être « sulfureuses » parfois, elles ne dégagent jamais une telle odeur….Ils en avaient des choses à apprendre à leurs dépens les collégiens d'alors !


                             
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  •                         Ah ! ce tabac.....

     

                           Arrêt sur le tabac….. Décision nécessaire pour certains, inutile pour d’autres. Il ne m’appartient pas dans ce petit récit de prendre position. Pour moi, cela me ramène à des années en arrière et comme toujours dans ce cas, les souvenirs reviennent !

                          Souvenirs d’une jeunesse qu’on aurait aimée plus agréable parfois… Mais telle quelle nous l’avons vécue et subie.

     

                           C'était en l944. Nous venions de vivre une période dont le moins qu’on puisse dire est qu’elle avait été assez difficile. Les femmes avaient démontré qu’elles pouvaient être fortes et courageuses et remplacer les hommes manquants à l’époque (prisonniers de guerre, déportés, STO etc…). Elles s’étaient également illustrées dans la Résistance. Sans être féministe, il faut bien reconnaître que la femme prenait une place plus importante dans la société ! Toujours est-il que, pour les récompenser sans doute, on leur a octroyé le droit de vote et……..une carte de rationnement de tabac ! On avait déjà tellement de cartes pour tout, pourquoi pas celle-ci ? Je peux vous dire qu’en ce qui me concerne, c’est un grand service qu’on m’a rendu en m’octroyant du tabac … Je ne me sentais pas encore tout à fait l’égale d’un homme. Je ne fumais pas et je ne savais pas réparer mon vélo. Or, travaillant loin de mon domicile après le bombardement, pour rejoindre le commissariat où je travaillais il me fallait pédaler sur un vieux vélo pendant des kilomètres ! C’était très bon pour ma santé, mais il y avait un mais….Si les gardiens de la paix et les inspecteurs « touchaient » des pneus pour leurs vélos, moi je n’avais droit à rien et on ne pouvait pas en acheter dans le commerce. Mes collègues me donnaient donc tous leurs pneus usagés (oh combien !). C’était gentil…

                           Rouler avec des pneus usagés, ça évite de gaspiller, mais ça n’évite pas les crevaisons Tous les jours, je faisais une partie du chemin à pieds…Non, je n’étais pas l’égale d’un homme, j’en avais la confirmation à ma grande honte., et j’étais très heureuse qu’une âme charitable me dépanne !Et c’est ainsi que j’ai pu constater que le tabac pouvait vous rendre service ! Quelques cigarettes….contre une rustine bien posée ou la réparation d’un pédalier qui fait des siennes. Rien ne m’était épargné…

                          Je n’avais alors plus à me soucier de rien, j’avais du personnel à ma disposition, qui anticipait ! Dès que j’arrivais, il y avait toujours un brave homme pour me demander si j’avais « crevé » en route. C’est fou ce que ces messieurs étaient serviables et aimables….et tellement désintéressés !

                          Allez, c'était gentil quand même ! et ça prouve que s'il fut un temps pendant lequel le tabac était utile, c'était bien celui-là....

     

     

     

     

     

     

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