Quand
on parle d'économies....
Pour en parler, on en parle....et pour cause ! Le coût de la vie "caracole" et n'est pas suivi dans sa vitesse par le montant des revenus. Il faut bien se rendre à l'évidence, les petits plaisirs
qu'on pouvait encore s'offrir il n'y a pas si longtemps, rejoignent la "case aux souvenirs". Il faut recommencer à se restreindre sur un peu tout.....Comme beaucoup de personnes de ma génération,
j'avais déjà connu une époque semblable...la guerre, suivie de l'après-guerre ! Bon, il n'y avait plus rien et la recette était simple pour vivre d'abord et se remonter ensuite : rogner sur tout
! Et c'est ce que nous avons fait pendant des années.....
Des journalistes à la télévision, citaient hier des exemples de personnes obligées de tout compter, choisir les produits les moins chers....Et surtout, ne rien gâcher ! Alors, je me souviens !
Pendant ces années noires, les années 1940, c'était le mot d'ordre. On ne gâchait rien ! De la nourriture aux vêtements, tout pouvait "resservir"...Un reste de légumes, un minuscule reste de
fromage, le tout bien mélangé et hop ! c'était une nouvelle recette de créée ! Et c'était parfois très bon...enfin, considéré comme tel ! Ce qui n'était pas très beau, un peu fané ? bien épluché,
ça pouvait servir ! Du papier journal ? ça pouvait servir pour remplacer le charbon dans les poêles après avoir été transformé en boulets que l'on formait à la main...Quand on recevait une
lettre, on retournait l'enveloppe qui pouvait servir à expédier une autre lettre.....Les pulls d'avant-guerre ? ils étaient détricotés et tricotés à nouveau avec la laine "qui pouvait encore
servir" ! qui n'a connu les pulls à rayures de différentes couleurs ? Parce qu'en plus, on avait de l'imagination ! La liste est trop longue de tout ce qu'on pouvait économiser ...Les chaussures
à semelles de bois étaient protégées avec...du vieux pneu de voitures à défaut de semelles en caoutchouc ! Je ne veux pas faire de misérabilisme, on en avait pris l'habitude, contraints et
forcés ! Et ça a duré plusieurs années, PARCE QUE C'ÉTAIT LA GUERRE.....
Nous ne sommes plus en guerre...mais nos revenus fondent comme neige au soleil alors que la vie augmente ! Ce n'est pas très logique et on peut se poser des questions....Si les adultes (qui
tiennent les cordons de la bourse !) sont conscients de cette situation, comment expliquer aux enfants qu'il leur faudra bientôt se contenter d'une banane pour deux, d'une pomme pour deux, d'un
seul verre de lait ? Encore heureux s'ils peuvent avoir le strict nécessaire...... Allons-nous entendre à nouveau ce "non, tu ne prendras pas de douche aujourd'hui, j'ai utilisé ce que je pouvais
dépenser en gaz ou en électricité pour allumer le four ..." C'était à quelque chose près ce que nous faisions.....mais C'ETAIT LA GUERRE !
Pessimisme ? non, lucidité... ça devient horriblement triste, et parler de misère à notre époque n'est pas seulement une vue de l'esprit. C'est bien réel et ça fait peur. Je ne pensais jamais
revoir ça ! Quand j'étais très jeune, fin des années 1920, début des années 1930, il y avait déjà eu "la crise". Je me souviens de camarades d'école dont le père était au chômage....Ce n'était
pas drôle et en plus les indemnités alors étaient si peu importantes....Devrons-nous revoir ça ? Si seulement certaines consciences se réveillaient...Encore un de mes rêves !
En lisant votre article il m'est revenu un souvenir de ma mère faisant ses carreaux avec du papier journal, ça marchait bien on va peut être y revenir.
Au plaisir de vous relire