• Encore un souvenir d'hiver....

                        Février 1956...

     

                        Depuis trois mois, nous avions quitté notre banlieue et habitions à nouveau PARIS avec nos trois enfants. L'aîné était inscrit à l'école au cours moyen et les deux plus jeunes allaient dans un jardin d'enfants près de chez nous...Ils étaient encore bien petits...4 ans et à peine 3 ans pour le plus jeune. A cet âge, on aime ou...on n'aime pas l'école ! Et lui...il n'aimait pas et ne s'en cachait pas...Il n'avait déjà pas apprécié le déménagement et le changement de chambre évidemment ! Et PARIS ne l'inspirait pas plus que ça....Et voilà qu'en plus, il y faisait très froid..., de plus en plus froid même...De quoi vous dégoûter de la capitale (alors qu'il faisait le même temps à JUVISY d'où nous venions...) .

     

                          Il n'y avait plus qu'un sujet de conversation...le froid ! Tout gelait, les commerces de légumes étaient très peu approvisionnés : impossible de ramasser pommes de terres, carottes, poireaux et autres légumes.. Le peu que nous trouvions était trop cher et pas beau du tout ! une simple soupe devenait un plat de luxe ! Alors, pâtes, riz, légumes secs, laitages, faisaient le "bonheur" des familles... Courant février, la directrice du Jardin d'enfants a donné le conseil aux mamans qui le pouvaient, de garder leurs enfants à la maison...ce que j'ai fait pour le plus grand bonheur de notre benjamin ... Notre fille était privée car pour elle, l'école était une véritable passion... Mais véritablement, nous manquions des équipements nécessaires pour ces grands froids. Seul l'aîné partait courageusement à l'école, bien emmitouflé dans ses vêtements et en courant pour se réchauffer...

     

                            Nous arrivions à chauffer l'appartement mais en "forçant" sur le charbon, la salamandre étant "relancée" régulièrement ! Quel hiver ! quels souvenirs ! Et on parlait déjà des SDF...deux années auparavant en 1954, l'abbé Pierre avait essayé d'attirer l'attention des pouvoirs publics et de tout le monde, sur tous ces malheureux qui ne trouvaient pas à se loger...Le manque de logements se faisait cruellement sentir, la France étant restée en léthargie pendant toutes les années de guerre...Se loger à l'époque ? c'était une gageure...Nous avions eu cet appartement à PARIS grâce à mon oncle dont la mère était propriétaire de l'immeuble....Combien de personnes versaient des "dessous de table" pour une simple sous-location !... Les années d'après-guerre n'ont pas toujours été belles et quand le froid s'en mêlait.......ça n'arrangeait rien...

     

                             Et aujourd'hui, nous parlons de printemps précoce.....

    « Tout pourrait être plus grave....Une maman dévouée... »
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  • Commentaires

    1
    Lundi 23 Janvier 2012 à 17:08

    Il semble qu'en ces temps la, on ne dramatisait pas...Mais le froid exceptionnel avait eu le merite de faire agir l'Abbe Pierre (qui sera longtemps regrette !).

    2
    Lundi 23 Janvier 2012 à 17:11

    Exact, on ne dramatisait pas comme maintenant ! manque de journalistes peut-être ???? Les médias aujourd'hui "font la pluie et le beau temps" !

    3
    Lundi 23 Janvier 2012 à 17:13

    C'est tellement vrai 

    4
    Mardi 24 Janvier 2012 à 09:30

    Dur, dur cet hiver là...Nous habitions dans le XI ème arrondissement...maison assez vieille aussi... quel souvenir !

    5
    Mardi 24 Janvier 2012 à 17:36

    quand on sait que les inuits peuvent vivre à des latitudes où le froid descen à moins 50, nous sommes quand même pivilégiés !

    c' est vrai qu' il y a toujours eu la misère, il suffit de se souvenir des romans de victor ugo !

    Simplement, la population s' accroit, ce qui n' arrange pas les choses !

    6
    Mardi 24 Janvier 2012 à 18:25

    1956 a été un hiver particulièrement dur... Disons que peut-être n'étions-nous pas équipés pour un hiver aussi froid ! La misère a toujours existé et existera toujours malheureusement...

    7
    Vendredi 27 Janvier 2012 à 21:02

    L'hiver 1956 a commencé le 30 janvier et février a été le mois le plus rude du siècle dernier je crois. La douceur de janvier 2012 n'est pas l'assurance d'un hiver calme.

    Er s'il était simplement en retard ?

    8
    Vendredi 27 Janvier 2012 à 21:27

    Rude, oh combien l'hiver 1956 !

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    9
    COTENTINE
    Mardi 11 Mars 2014 à 20:51

    bonjour.Nous aussi,etions logés chez un oncle,au 5eme étage dans un immeuble agé de quelques centaines d'années,près du ventre de PARIS.Les"bougnats" avaient du mal à monter le charbon,mais il fallait alimenter le petit GODIN!La temperature était de 34 d dans la cuisine...LE docteur était en colère  lorsqu'il venait consulter notre bébé,né le 11 11 55.Les "paysans" ne pouvaient pas arracher les légumes,les "cheminots" se bagarraientavec les aiguillages gelés et les bouteilles d'EVIAN arrivaient transformées en glace.Rue MONTORGUEIL  les étals faisaient grises mines! les animaux convoyés devaient  souffrir eux aussi.M ais que penser es " clochards" qui ne s'appelaient pas encore les "S D F "qui dormaient sur les aération du metro à  REAUMUR SEBASTOPOL COTENTINE

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