L'hiver jadis... Pour le plus grand plaisir des enfants, il neigeait à PARIS et sur presque toute la France ! On a un peu de mal à imaginer ça maintenant...les températures restent douces et ressemblent plus à celles du printemps ou de l'automne qu'à celles de l'hiver ! Les bassins gelaient et servaient de patinoires aux adeptes du patin à glace...quand la glace ne s'effondrait pas à leur passage...c'était alors le bain forcé assuré !

              Bien entendu, on faisait des bonshommes de neige ! Et surtout, on circulait très mal dans les rues devenues glissantes...Cette neige, on l'attendait comme un bienfait. On ne parlait pas encore de réchauffement climatique. Les enfants avaient le nez gelé, les lèvres et les genoux gercés. Pas de pantalons longs à cette époque pour les enfants...De bonnes chaussettes de laine montant jusqu'aux genoux, pantalon ou robe descendant jusqu'aux genoux...et ceux-ci restant à l'air sur 5 ou 10 cms...laissant à cette partie découverte le "bonheur" d'être gercée ! Pour les mains des gants en laine le plus souvent, protégeaient du froid ! Mais on ne pensait pas trop à ces inconvénients, les joies de l'hiver étant présentes ! Parmi ces dernières, il ne faut pas oublier les boissons chaudes préparées par la Maman et qui vous "requinquaient" ... Lait chaud, chocolat, café au lait...comme c'était bon ! Et nos distractions ne coûtaient pas trop cher... La neige de mon enfance ? mais je la "sens" encore ! Quel plaisir !

              Tout semblait si calme dans l'ambiance feutrée de la neige... Nous étions heureux avec les moyens que nous avions...Est-ce toujours la même chose ?

              C'était vers la fin des années 1970...pour être précis, en 1978 quand je m'apprêtais à prendre ma retraite ! Oui, évidemment, ça semble déjà un peu ancien ! J'avais alors 55 ans et par le biais des "remises de peine", je faisais partie de cette catégorie de personnes "admises à faire valoir leur droit à la retraite". Je sais, je sais, ça en fait rêver beaucoup !

              Allez, un petit coup d'œil en arrière afin de se souvenir...Je travaillais alors dans une Etude notariale où on ne connaissait pas encore les ordinateurs...Seules les machines à écrire, électriques depuis quelques années pour certaines, avaient droit de cité ! de même que les photocopieuses . Il était bien fini le temps où les actes et tout ce qui en découlait, se recopiaient unité par unité....La minute, l'expédition pour publier, la grosse, l'expédition pour le client etc...S'il fallait 5 copies pour des destinations différentes, on "tapait" à la machine cinq fois ! C'était horriblement lassant...La photocopie enfin autorisée dans les années 1960 je crois, avait été accueillie avec soulagement !

              Actuellement, depuis l'ère des ordinateurs, plus de contraintes je crois...On peut rectifier, supprimer, modifier, remplacer un mot, une ligne, un texte entier, sans avoir à rayer des mots ou des lignes entières dont il fallait faire le compte en fin d'acte et en inscrire le nombre en marge, le tout signé par tous les intervenants....Quels souvenirs !

              Il est bien certain que l'ordinateur a apporté un certain bien-être dans les bureaux et autres endroits...ne serait-ce que pour lui mettre "sur le dos" les erreurs faites ! "C'est l'ordinateur qui s'est planté"...C'est pratique ça ! L'erreur n'est pas seulement humaine !!!

              Les progrès se sont multipliés à une telle vitesse qu'on croit les avoir toujours connus...Le téléphone n'était pas mobile...et encore moins portable ! Il était "attaché à un fil", souvent emmêlé et bien encombrant (ou trop long, ou trop court).

              C'était comme ça, avant ! même si on a du mal à l'admettre ! Et moi, je n'étais pas arrière-grand-mère ! Tout évolue, même la jeunesse qui passe à l'âge mûr, puis très vite à l'âge ancien...jusqu'à ce qu'on ne compte plus tellement c'est fatigant !

              Tout le monde était calme : les enfants parce  que l'époque n'était pas à la désobéissance, et que les bêtises étaient rayées de l'emploi du temps pour un temps !Une catastrophe est si vite arrivée...que le père Noël ou les parents décident de "punir l'enfant intenable", et...les cadeaux se trouvaient réduits à leur plus simple expression ! Cela faisait partie des menaces pour le cas (improbable) de dissipation ! Et comme on croyait les parents...on se méfiait ! Les parents de leur côté, étaient tranquilles...en raison des précisions données à leurs enfants et des menaces adéquates ! Ils avaient près d'eux de vrais petits anges ...

              Tout comme actuellement, on préparait Noël, mais pas du tout de la même façon ! Invitations de la famille, prévisions du repas de Noël...et courses dans les magasins que le Père Noël fréquentait....Les enfants n'accompagnaient pas leurs parents...Chacun son rôle... Et, tout comme actuellement, les parents faisaient leurs comptes ! Mais...sans gâcher, partant du principe qu'un sous, c'était un sous et qu'on avait bien du mal à en amasser quelques uns pour vivre au quotidien! Familles riches, familles beaucoup moins riches, toutes comptaient...les unes pour ne pas dépasser le budget envisagé, les autres pour atteindre quand même cette fin de mois qui n'admet pas trop la désinvolture dans les dépenses ! Mais chaque famille avait un but : faire plaisir à ses enfants, même en se privant soi-même...

              Et la réunion familiale se devait d'être une réussite...La femme de la maison ouvrait ses livres de recettes et comptait (encore), toujours avec le même souci de ne pas dépasser le budget ! il fallait faire BON, le menu sortant de l'ordinaire, y mettre tout son cœur et souvent...sa patience ! Quels souvenirs que ces fêtes de fin d'année ! surtout celle de Noël, fête de la famille...On préparait, on comptait, et on réfléchissait beaucoup ! Pour les enfants, ils se demandaient si le Père Noël pourrait leur apporter ce qu'ils avaient demandé...S'ils étaient sages, c'était par précaution d'abord, et aussi en cette période, pour faire plaisir aux parents dévoués qui les aimaient et faisaient tant de sacrifices pour eux ! Chacun y allait de sa B.A. soit en essuyant la vaisselle de sa maman, soit en allant chercher le journal de son papa ! ce sont de "vrais travaux" ça !

              Je me souviens de ces quelques jours précédant Noël. Ma conscience "chatouilleuse" me posait bien des questions ! Mais, quels bons souvenirs : mon frère ne me taquinait plus pour une toute petite semaine...et de mon côté, j'essayais de ne pas "répondre" à Maman ! il est vrai que mes réflexions partaient au 1/4 de tour, rapides comme l'éclair !

              Souvenirs d'enfance...merveilleux souvenirs ! Les enfants-rois de notre époque, auront-ils ce même genre de souvenirs ? Je leur souhaite !

              Avant la fermeture définitive de mon autre blog... "magitte.com" j'en relis quelques pages, soit par curiosité, soit pour me remémorer quel était mon état d'esprit au moment de "ma page d'écriture" ! Et je me suis attardée sur le suivant que j'avais intitulé "C'était quoi Jadis"...et que j'avais écrit il y a quelques mois...Le copier/coller m'aide bien et j'en profite ! Le voici donc..

             Petite précision : il ne s'agit pas pour moi de "travailler sans me fatiguer" ! 

               "Si j'ai 4 bûchettes dans ma main et que j'en enlève 2, combien m'en restera-t-il ? Ouf ! c'était bien difficile ce problème...il obligeait à la réflexion...et il faisait partie de l'arithmétique ou plus simplement du calcul ! Nous avions droit à des calculs de ce genre tous les jours...De plus en plus fort, de plus en plus difficile ! et quand arrivait le problème d'une famille de 4 enfants et du prix de revient mensuel de leur nourriture, sachant que celle-ci coûtait 15 francs par enfant, et que le père gagnait 700 francs par mois, on vous demandait ce qu'il restait pour les autres dépenses de la maison, y compris la nourriture du père et de la mère !!! Oh là là ! l'élève transpirait et regrettait que lui et ses frères aient aussi faim parfois ! Il fallait bien réfléchir (c'était là le principal), et même si ce n'était que du calcul, on était fier quand on trouvait un bon résultat !

                Les "maths", c'était pour plus tard...6° ou 5° - Algèbre, géométrie remplissaient de joie les "matheux" .... et de honte les autres !

                Et dans notre calcul, il ne fallait pas oublier les tables de multiplication récitées individuellement ou en commun, comme un air de musique un peu lassant !Entrez vous bien ça dans la tête, tel semblait être le mot d'ordre ! Et pas de calculette à la disposition de l'élève (elle n'avait pas encore été inventée)...Un travail de mémoire, à jamais ancré dans notre cerveau !

                Petit à petit, l'élève progressait, faisait des problèmes de plus en plus difficiles jusqu'au jour où il avait droit aux trains qui partaient et se croisaient en cours de route (mais à quelle heure ?) et à la baignoire qui fuyait (quelle perte d'eau au bout de 3 ou 4 heures ?) Tous ces problèmes se corsaient et étaient appréhendés par les élèves...

                Ce calcul...son nom faisait "moins chic" que les maths actuelles. Mais quand on possédait bien cette base, et la lecture des textes sans ânonner, on avait fait un grand pas dans l'instruction !

                Qu'on appelle le calcul comme on voudra, 2 et 2 feront toujours 4 ! et ça, aucun ministre de l'Education Nationale ne pourra rien y changer !