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Magitte dans
ne pas oublier de se souvenir le
3 Juillet 2009 à 16:33
De 1940 à 1944...
Les souvenirs sont faits
d'un tas d'éléments : images, odeurs, bruits divers. Certains de ces éléments-souvenirs sont agréables et on aime qu'ils vous reviennent à l'esprit, d'autres sont détestables et on aimerait bien
qu'ils ne se manifestent plus jamais ! Mais voilà, notre volonté n'y fait rien et n'y peut rien ! On se souvient, sans raison, parce qu'ils nous ont tellement marqués qu'il est impossible de les
rayer de notre esprit à tout jamais ! C'est ce qui m'arrive à l'occasion notamment d'une émission de télévision, de la projection d'un film de guerre sur le petit écran, documentaire ou
autre...
Ces bruits ? mais ce sont en tout premier lieu
les bruits de bottes allemandes que l'on entendait pratiquement tous les jours à partir de juin 1940 et jusqu'à la Libération en août 1944, même pour certaines régions jusqu'en 1945... Bruits de
bottes des patrouilles, des parades militaires accompagnées de chants guerriers, parades auxquelles Dieu merci nous n'étions pas obligés d'assister ! Mais les patrouilles, lorsqu'on les
entendait, que l'on ait l'esprit serein ou pas, la peur nous envahissait...Ce claquement des talons était dur à supporter...L'arrêt brusque devant une porte, ces voix gutturales, tout ceci
n'annonçait en général rien de bon...Il en fallait si peu pour se retrouver à la kommandantur ! Les "patrouilleurs" à bicyclette étaient peut-être les plus débonnaires, tout au moins, ils faisaient
moins peur ! C'est peut-être beau une allure martiale, ça en impose...mais ça vous fait trembler !
Et à ce mauvais souvenir des bruits de
bottes, se mêle peut-être encore le souvenir de la honte et de la peine ressenties en apprenant la défaite et l'occupation de notre pays. Comment accepter cette humiliation ? On aime être fiers de
ce qu'on aime, tout comme on aime être fiers de ceux qu'on aime...Ce n'était plus le cas... Alors, le claquement des bottes était très mal venu !
Et pendant cette même période, pour tout
arranger, nous avons eu droit au bruit des sirènes et des bombardements ! Je l'ai déjà raconté, le bruit des sirènes, je n'ai jamais pu oublier et encore maintenant, je déteste...trop de mauvais
souvenirs y sont attachés ! La mémoire est tenace ! Mais alors, c'était pour notre salut...ça fait toute la différence...
Bonsoir,
Nous, générations d’immédiate après-guerre, pouvons comprendre. Ces souvenirs, frais chez nos parents, ont bercé notre enfance. Il y avait aussi la réquisition de logement qui obligeait une cohabitation difficile et pouvait provoquer une tâche d’amour-propre, être l’objet de soupçons, si elle ne se passait pas trop mal, à l’inverse, c’était un calvaire. Notre maison de Morlaix fut réquisitionnée. Ce ne fut pas de bons souvenirs pour mes parents. Amitiés. Loic