• Ce frère dont j'étais si proche...


                                          Depuis l'enfance...

                                          Oui avec ce frère dont je parle souvent , nous étions très proches et je peux dire qu'il m'a manquée après son grand départ....Nous n'avions que 15 mois de différence et je crois que nous étions liés comme des jumeaux. Et pourtant, nous n'avions pas le même caractère, mais tellement d'idées en commun ! Quand nous étions jeunes,( mais avons-nous jamais été adultes ensemble ?), il me protégeait. J'étais "sa petite soeur", ce qui l'autorisait à exercer sur moi ses talents de garçon taquin ! Et puisque j'acceptais tout, pourquoi s'en serait-il privé ? Je grognais, mais il était si drôle, si gai, si remuant, si vivant ! j'étais bien obligée de suivre ! Il aimait la vie....Et avec ça, jamais malade... Pas de soucis non plus pour ses études, il menait tout de front  :facilités pour apprendre,  la passion des études, l'envie de remuer, de faire du scoutisme, de faire du vélo, de nager....Et il avait le besoin d'aider les autres qui le faisait apprécier à son collège, par ses amis, par nos voisins. La BA  n'était pas un vain mot pour lui.

                                           Comme tout le monde, il avait des défauts, dont un lui a fait collectionner les "feuilles de colle" à son collège : il était horriblement chahuteur..."Dissipation générale", la raison de la colle ne variait pas et lui avait occasionné de gros problèmes avec mon père, qui l'avait même privé des scouts pendant un mois ou deux. Il "amusait la galerie" pour la plus grande joie des copains. Convoqué par le Supérieur du collège, mon père s'était entendu dire "si André n'était pas un aussi bon élève, on ne le garderait pas" ! Il en fallait moins que ça à la maison pour se retrouver puni ! Évidemment, c'était la faute du surveillant qui, parait-il, ne levait même pas la tête et montrait la porte à mon frère, d'un doigt vengeur, en lui disant "André, sortez"...question d'habitude....Sortir n'était rien, mais il fallait aller chez le Surveillant général ! ça ne badinait pas à cette époque et je n'ai jamais vu notre père aller contester...Les enseignants, surveillants et autres supérieurs avaient toujours raison....Pas question d'aller leur donner un coup de poing ou un coup de couteau, non, ça, c'est moderne ! et nous n'étions pas modernes !

                                            Moi qui étais plus "popote", j'admirais ce boute-en-train toujours en mouvement ! Et nous nous aidions mutuellement, devoirs de français contre devoirs de maths ! parce qu'en plus, c'était un matheux ! Et pas un "phraseur" comme il disait. Mon père aurait aimé qu'il soit avocat et André qui visait Polytechnique (rien de commun), me disait :" quand je serai avocat, la guillotine n'arrêtera pas ! tous mes clients seront condamnés, mes plaidoiries dureront un quart d'heure"..Pour lui, une idée, un point. On doit dire ce qu'on veut dire en très peu de mots. Mon père s'est enfin rendu compte du danger qu'il y aurait à pousser son fils dans cette voie...Ouf, il avait eu chaud, et les malfaiteurs aussi !

                                          Il aimait sa famille, il aimait son pays...il s'est engagé en septembre 1939 puis est monté au front fin avril 1940. Le 9 Juin 1940, une grenade  allemande a eu raison de sa jeune vie et je n'avais plus de frère. Il n'avait pas 19 ans....Et  j'y pense toujours, je le revois si jeune...link  link(armée française-armée de terre- 12ème RAC).

                                         

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  • Commentaires

    1
    Samedi 24 Janvier 2009 à 10:46
    Il est beau le portrait que vous tracez de votre frère(chahuter avec bon goût lui donne un surplus de sympathie je trouve).La male période que furent ces années 40 qui ont détruit tant de familles, tant de vies qui ne demandaient qu'à s'épanouir, tant de talents en herbe ! c'est la période la plus noire de l'histoire de France.Il faut garder le souvenir des jours heureux de l'enfance, ceux-là, personne ne vous les enlèvera.Criminels sont les hommes qui entraînent le monde dans la haine et la guerre.Merci pour ce témoignage émouvant Geneviève et bonne fin de semaine.
    2
    Samedi 24 Janvier 2009 à 10:56
    Sympathie, c'est le terme exact. Il était sympathique et tout le monde l'aimait...et lui aimait tout le monde ! Ses copains ? Blancs, Noirs, Jaunes...aucune différence pour lui, de toutes origines, de tous horizons...
    3
    Samedi 24 Janvier 2009 à 15:02
    Mourir à 19 ans !!! A cause de la guerre.....Hier, aujourd'hui, demain.....celà ne devait pas exister....
    Il y a des vides qui ne se comblent jamais, même si la vie continue.....
    Pensées d'ici, Geneviève......A bientôt.
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