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C'était il y a 90 ans...d'une guerre à l'autre...
Cette guerre qui devait être "la der des der"....Le 11 novembre 1918, cette guerre qui avait duré 4 années, se terminait enfin. Je n'étais pas née, mais ce que j'ai pu en entendre parler dans ma jeunesse ! Mon père, appelé à 18 ans (en janvier 1916) venait de passer trois années dans cet enfer...Il en reparlait constamment...D'autres qui avaient vécu la même chose, n'en reparlaient jamais, mais tous pour la même raison : ils avaient vu trop de choses horribles. Ma mère, qui était Lorraine, s'était trouvée dans cette tourmente dès l'âge de 14 ans et en parlait beaucoup aussi. Pendant ces quatre années, elle avait entendu le canon tous les jours et vu des soldats qu'on "ramenait à l'arrière" blessés ou simplement pour quelques jours de repos...si on peut dire. Elle avait vu des régiments monter au front et redescendre réduits de moitié...Soldats morts, soldats disparus....Et elle n'oubliait pas .
Et moi, je me souviens des voyages que mon père nous a fait faire sur les lieux où il s'était battu...Chemin des Dames, Fort de Vaux, Fort de la Pompelle, Verdun, Douaumont. Toutes les tranchées étaient encore bien visibles alors, les terres labourées par les obus...Il voulait, à tort ou à raison, nous faire comprendre ce que c'était que la guerre...j'avais alors 8 ou 9 ans...et mon frère 10 ans environ. Un peu jeunes non ? Nous avons donc visité des casemates, des forts, vu des canons et des chars...Et surtout, vu la Tranchée des baïonnettes quel spectacle ! Je n'oublierai jamais...Mon père avait gagné sa Croix de Guerre à "la ferme Heurtebize" et nous sommes allés à cet endroit. Nous étions accompagnés par des amis de tranchées, ces "frères d'armes" qui sont restés frères jusqu'à la fin de leur vie. Je crois que lorsqu'on a beaucoup souffert ensemble, ça crée des liens très forts...Ils étaient tous persuadés qu'ils avaient souffert certes, mais que c'était pour qu'on ne revoie plus jamais ça ! cette guerre étant la "der des der" ! Quelle erreur !
On va célébrer les 90 ans de la signature de l'armistice, signature qui avait eu lieu au Carrefour de Rhetondes dans la forêt de COMPIEGNE. C'est un endroit que nous avions visité également dans notre jeunesse. Je me souviens de ce wagon si célèbre....qu'Hitler a voulu y signer l'armistice de 1940 pour effacer ce mauvais souvenir pour l'Allemagne !
Je repense beaucoup à mon père en cette période, et à tous ces combattants dont tellement ne sont pas revenus ou sont revenus dans quel état ! Lorsque j'étais jeune, il était très courant de croiser des hommes qui n'avaient plus de bras ou plus de jambes, ou qui étaient aveugles ou étaient complètement défigurés ...Ce sont des souvenirs d'enfance, ça faisait partie de notre jeunesse et tout ceci nous a amenés à cette autre guerre que j'ai connue.....Notre vie de jeunes pourrait s'intituler "D'une guerre à l'autre" !
Et si on rayait les mots guerre, hostilités, bombardements, attentats et autres de la même famille, de notre vocabulaire et en toutes langues ! Rêve à réaliser....avec un peu de bonne volonté !
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Commentaires
Difficile tache que de rayer ces mots, moi aussi je crains que ce ne soit qu'un rêve...
Ca y est le soleil est revenu.
Passez un bon week end ensoleillé
Bien amicalementL'actualité montre que malheureusement, les mots "guerre", "atrocités", "violence" ne sont pas prêts d'être rayés du vocabulaire des humains....
Et je souhaite que nos enfants et petits-enfants ne connaissent jamais ça !!!!
A bientôt.Je n'ai pas connu mon grand-père mais peut-être a-t-il rencontré votre père car ils se sont trouvés dans le même enfer. D'un blog à l'autre, un clin d'oeil amical ...
Merci à tous pour ces commentaires et à Monik que je ne "connais" pas encore...je n'ai pu aller sur votre site ? je recommencerai l'opération !Je pense que j'ai fait une erreur de manipulation, je recommence donc. Vous connaissez mon blog car vous y avez déposé un gentil commentaire sur le jardin du Luxembourg...Bonne journée, Magitte!
7madoliceMardi 11 Mars 2014 à 21:16j'ai connu mes 2 grand-pères, l'un très beau dans son uniforme rouge et bleu sur son cheval sur une photo que je garde jalousement, jamais il ne m'a parlé de la guerre
l'autre ne m'en a pas parlé non plus, mais petite je l'ai vu sur un banc dans la cour de la maison une cuvette sur ses genoux se vider de son sang par le nez, la bouche... Il avait dit à ma grand-mère au début de l'autre guerre, alors que les premiers effets se faisaient sentir dans les campagnes, non c'est pas possible, ça ne peut recommencer.....
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Amicalement