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Magitte dans
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11 Juin 2008 à 17:14
ve
Exode de mai-Juin 1940 -
Pourquoi n'arrive-t-on pas à se débarrasser de certains souvenirs ? c'est le cas entre autres, de cette période de Mai et Juin 1940 qui a vue la France entière sur les routes.
Depuis le 10 mai 1940, tout allait mal. on craignait le pire, c'est-à-dire l'arrivée des troupes allemandes sur PARIS. L'exode des populations du Nord et de l'Est de la France était déjà en route.
Début Juin, des entreprises, commerces, bureaux etc...de PARIS fermaient les uns après les autres. Puis les administrations ont suivi. Tous voulaient se replier vers le Sud. Plus rien ne
fonctionnait normalement. Le 13 Juin mon père qui était mobilisé à PARIS dans la DCA, "suit le mouvement" et s'en va avec sa compagnie en direction des Pyrénées ! Auparavant, il demande à ma
mère et à moi de quitter notre maison de banlieue, par prudence...pour aller où ? bonne question ! Ma mère refuse mais m'expédie avec de la famille direction VENEUX-les-SABLONS, en forêt de
Fontainebleau. Pour arriver à Veneux, nous faisons une partie du chemin à pieds, à partir de MELUN : il n'y avait plus aucun train en circulation. Je trouve cette situation très désagréable...Et je
n'avais pas encore tout vu !
Nous ne resterons à VENEUX que deux jours, les allemands ayant eu vraisemblablement la même idée et nous ayant rattrapés. Nous quittons donc les lieux le matin du 16 Juin, emmenés dans un camion
militaire qui transportait...des munitions sur lesquelles nous étions assis sans le savoir bien sûr ! Secret militaire ! Et en avant toute, pour aller si possible, de l'autre côté de la
Loire....Mais pour traverser un fleuve, il est préférable de disposer d'un pont...Le problème était là...L'armée faisait sauter les ponts pour que les envahisseurs ne puissent traverser....Après
avoir fait demi-tour en différents endroits les ponts ayant été détruits, nou arrivons vaille que vaille à SULLY-sur-LOIRE où nous pouvons enfin emprunter le pont encore en service, mais plus
pour longtemps. Nous avions essayé dans la nuit de passer à GIEN où un spectacle horrible nous attendait : la ville était en flammes à la suite d'un bombardement. Des gens criaient,
s'interpellaient sur les bas-côtés de la route, cherchaient qui des enfants, qui des parents. Le film JEUX INTERDITS retrace à la perfection cette ambiance...Quels souvenirs...
Tout ceci pour arriver à VIERZON où les allemands étaient là.....C'en était terminé de l'espoir de les arrêter en route....Cet exode que nous avons fait la peur au ventre était-il bien utile ? Il y
eut beaucoup de morts sur les routes par suite des bombardements et des mitraillages incessants par les avions allemands et italiens....Ces avions en piqué sur les files de réfugiés, peut-on
oublier ça ? Moi, j'étais séparée de mes parents (ma mère avait été obligée de quitter la maison à son grand regret et je ne savais où elle se trouvait)...C'était une époque hors du commun....Puis
l'armistice a été signé...la suite, je l'ai déjà racontée.
Il y en avait des choses à reconstruire...mais on ne nous avait pas indiqué de "date limite"....
Je ne trouve pas "ringard" de ne pas aimer le portable, en plus vous dites l'utiliser quand vous avez besoin, donc c'est super ! Au moins, vous ne vous laissez pas asservir par lui ;
ça, j'admire !
Je n'ai pas trop le temps de lire en ce moment, mais j'aime lire vos récits ; je les utilise même en en parlant à ma fille qui étudie cette période ; ça rend l'étude plus vivante ;
merci à vous et très bonne soirée !