Depuis quelque temps, on parle d'interdire les crèches...Les années précédentes, si je me souviens bien, on a même interdit l'installation d'un sapin décoré dans la cour d'un collège, école ou lycée ? Mais que veut-on ? Nous imposer une pensée unique ?

              Je viens (avec beaucoup de mal) de faire une crèche chez moi, parce que je suis chrétienne d'origine, parce que ça fait partie de cette fête familiale de Noël pour laquelle tant de gens dépensent un argent fou ! Les mêmes sans doute qui crient "au scandale" pour un sapin, une crèche ou autres décors de Noël...Nous avons des racines et j'entends bien ne pas les oublier au nom de je ne sais quelle aberration...Petit à petit, la France n'est plus...gardons nos racines, çà me semble indispensable ! De même que je ne peux oublier que je suis parisienne née à PARIS...Cette ville qui m'a vue naître, je l'aime et l'aimerai toujours...Mon mari était breton et il tenait à ses racines bretonnes ! ma mère était lorraine et n'oubliait pas le village où elle était née. C'est ainsi... Alors, de grâce, ne rejetons pas nos racines françaises...au nom de la laïcité ! Combien de gens qui "bouffent du curé" demandent à être inhumés religieusement ? ils se souviennent alors, laïcs ou pas !

               Rien à voir avec la politique...Ne mélangeons pas et ne jetons pas le discrédit sur l'Eglise puisqu'il semble qu'elle soit particulièrement visée. Acceptons les gens comme ils sont, ne les détruisons pas. Toutes les idées peuvent être respectables, à condition de ne pas porter atteinte à autrui...Je ne crois pas que l'installation de ma crèche porte atteinte à qui que ce soit ? N'y a-t-il aucun enfant d'origine musulmane qui rêve de faire un sapin de Noël et réalise son rêve aidé par père ou mère ?

               Oublions simplement pour un temps nos différences et "Aimons-nous les uns les autres"....

              En décembre 2013, alors que j'étais de retour chez moi après cet épisode "hôpital/clinique", j'avais cru bon de faire, comme les enfants, "ma" lettre au Père Noël ! C'est que j'en avais des choses à lui demander ! Je viens de retrouver cette lettre et comme j'ai gardé une âme d'enfant, je me dis qu'avec un peu de chance le Père Noël pourrait me donner satisfaction, s'il n'a pas trop de travail avec toutes les demandes qu'il reçoit de la part des enfants ! A mon âge, je ne suis certainement pas dans les prioritaires ! Mais je suis incorrigible...et je vis facilement d'espoir...Voici donc, rapportée ici la lettre que j'écrivais le 9 décembre 2013

             "Cher Père Noël (c'est ce que j'écrivais jadis et il me semble que cela fonctionnait ). J'ai en ce moment des ennuis à la suite d'un accident...Après une hospitalisation qui m'a semblé un siècle, je n'ai pas encore pu remarcher normalement, et ça me gêne beaucoup ! Peut-être pourrais-tu me trouver une jambe droite toute neuve, qui ne me fasse pas mal et me rende tous les services qu'on peut en attendre  ? Je serais si contente ! Lorsque j'étais enfant, tu m'apportais ce que je demandais...Y a-t-il une différence entre les enfants et les gens âgés ? Nous attendons toujours le "merveilleux" en étant persuadés que nous l'obtiendrons ... Et j'ai tellement envie de trottiner comme avant... Père Noël, je te remercie d'avance..."

                        Et comme je ne suis pas égoîste, je me permets d'ajouter à ma lettre une demande pour tous les gens qui ont des soucis sur cette terre...ils sont nombreux à attendre un peu de bonheur, qui une meilleure santé, qui un travail, qui la joie de combler ses enfants..."Alors, Père Noël si tu pouvais mettre dans ta hotte toutes les recettes et les ingrédients nécessaires au bonheur de tous les gens sur terre, et les distribuer comme des tracts pendant la guerre, tous les habitants t'en remercieraient..."

              Et voilà... j'espère surtout que ma lettre arrivera avant Noël....Il est un peu tard peut-être ? Pour ce qui concerne une jambe neuve, si la mienne fonctionne mieux qu'il y a un an, ce n'est pas encore "ça" ! Mais je suis peut-être bien exigeante ? Merci quand même pour l'amélioration ! Pour ce qui concerne la deuxième partie de cette lettre, l'amélioration ne se fait pas sentir ! Il y a de plus en plus de gens obligés de compter leurs "centimes d'euros", et donc de plus en plus de gens mécontents et pour lesquels un mois semble avoir non plus 30 jours, mais au moins le double ! On ne sait plus compter à notre époque...Ah! ces z'euros. Même quand ils sont très peu, on n'arrive pas à les compter ! Et ils s'en vont si vite...à peine arrivés, vite repartis !

              Alors Père Noël, je réitère ma demande de 2013 concernant "tout le monde" .  Moi, je peux encore me passer d'une jambe droite neuve, mais les français n'en peuvent plus et aimeraient savoir où ils vont ?

              Faut-il encore croire au Père Noël et à ses pouvoirs ?

              Il était une fois...un hiver pendant la guerre...l'hiver 1940/1941 ! Nous venions de subir une défaite, et les troupes d'occupation s'étaient installées avec leurs lots de restrictions, d'interdictions, de gêne et de peines...Pas de nourriture, pas de chauffage, pas de...tout ! Et le temps s'étant mis de la partie, le froid s'était annoncé bien avant Noël ! Une grande maison, c'est très agréable quand il y règne une douce chaleur et que la famille est au complet ! Ce n'était pas le cas chez nous...Nous n'étions que deux "pauvres femmes" dont moi dans la période intermédiaire : ni déjà femme, ni encore une enfant...Et abandonnant mes études, je recherchais un emploi...Ma mère, en accord avec ma marraine, avait donc décidé que j'irais chez cette dernière, à PARIS, dans un appartement beaucoup plus douillet et que je pourrais lui rendre service, puisqu'elle-même était obligée de seconder son mari dans l'entreprise...en laissant dans l'appartement trois enfants. J'étais donc la "grande" cousine de service ! Je surveillais donc la popote que marraine préparait le matin avant de descendre au bureau, et surtout, je surveillais le travail et les jeux des trois enfants que j'allais récupérer à l'école...

              Je me souviens de ce froid, du gel, de la neige, du verglas ! quel hiver...nous n'avions vraiment pas besoin de ça ! Mon oncle s'était installé un petit bureau dans l'appartement, bureau qui avait été transformé en chambre pour moi...C'était très vivable et même agréable...Mais voilà...le téléphone était "aussi" installé dans ce bureau ! Comme l'entreprise de ma famille était une entreprise de "couverture plomberie" et que les canalisations ne résistaient pas au gel intense qui régnait alors, il n'était pas rare que ce maudit téléphone me sonne le réveil à 6 heures du matin...Des clients affolés appelaient en urgence pour une fuite d'eau après "explosion" d'un tuyau... Je n'entendais pas toujours le téléphone (à 18 ans on a un bon sommeil), mais j'étais réveillée par un "Bon Dieu de Bon Dieu" dit d'une voix tonitruante par mon oncle qui s'était...pris les pieds dans ma descente de lit ! Il ne voulait pas éclairer la pièce pour ne pas me réveiller ! Réussite=zéro ! Pas de téléphone sans fil alors...et mon réveil n'était pas des plus doux !

              Il fallait tout accepter à l'époque et...ne rien dire ! Quel hiver, quels souvenirs...Et au moment du grand dégel, au mois de mars, ma vie à PARIS devenant impossible, je suis retournée à JUVISY rejoindre Maman...Si nous n'avions rien, nous ne disposions pas non plus de téléphone ! Et j'ai pu aller travailler chez un ami de mes parents, entrepreneur de travaux publics...qui m'avait proposé de me former au Secrétariat, me disant: "Je t'apprendrai ton métier, je te ferai faire tous les services, mais...je ne te payerai pas !" Et il a tenu ses promesses ! Ce que je sais, je le lui dois en grande partie...Mais, ne pas être payée ne me réjouissait pas ! Ma mère m'avait alors dit :"Ne rouspète pas, tu me ferais fâcher avec eux"! Contrainte et forcée, j'ai donc obéi...et je ne le regrette pas ! Cet homme s'était "fait tout seul", à force de travail...Il avait été dur pour lui-même et était dur pour les autres...Mais il tenait ses promesses (ça peut arriver...)

              Quel hiver que cet hiver de guerre !

              Noël 1941 - Ma mère et moi étions seules depuis 2 ans...Aucune nouvelle de mon frère depuis le 3 juin 1940 ! Qu'était-il devenu ? Toutes les recherches faites avaient été vaines...Prisonnier, déporté, parti en Angleterre ou pire...tué lors des combats de juin 1940 ? Que de questions, de souffrances morales...Nous n'avions pas trop envie de fêter Noël. Toute la famille était dispersée...Oui, mais voilà...je devais avoir 19 ans...Quelle idée !

              Ma mère désirant me faire un cadeau et "marquer" ce jour, avait pu avoir (je ne sais par quel canal et...à quel prix !) une merveilleuse écharpe de couleur bleue-lavande... Toutes ses économies avaient dû y passer. Pas questions d'avoir des points de textile pour un anniversaire ! Elle m'avait préparé un bon petit repas avec les moyens du bord et surtout toute sa tendresse ! Et m'avait offert mon cadeau !

              Après déjeuner, il fallait bien que j'aille faire admirer mon cadeau ! Alors,  nous voici en route pour faire environ 100 mètres et aller chez des amis...Bien entendu, j'avais mis l'écharpe-cadeau ! Derrière nous, marchait un groupe de personnes...Tout à coup, mon écharpe glisse de mon cou et tombe...Le temps que nous nous retournions...plus d'écharpe à l'horizon (ni même très près) !!! Qu'était-elle devenue ? Aucune trace...et nous étions désolées ! Nous avons demandé au "groupe" qui nous suivait...mais rien ! Un tour de passe-passe pour lequel nous avons bien eu une petite idée....J'ai pleuré, je m'en souviens...Mais c'était ça pendant la guerre, il ne fallait rien laisser "traîner"....En deux ou trois secondes, les objets disparaissaient...tout manquait...On pouvait accuser le vent, ou...

              J'ai bien souvent repensé à cette écharpe et surtout à ce qu'elle représentait...Et nous avions tant de soucis à ce moment que la perte d'une écharpe pouvait sembler dérisoire...Non, je crois que je lui ai donné une très grande importance, trop peut-être...A chaque fois que je vois cette couleur "bleu-lavande" je revois mon écharpe d'un moment...Et trois mois plus tard, nous apprenions que mon frère avait été tué dans l'Oise le 9 juin 1940...

              C'était un souvenir de cette fête de Noël que j'aimais et que j'aime tant. Il y a eu un "avant" et un "après" la guerre...heureusement !

              Tout le monde était calme : les enfants parce  que l'époque n'était pas à la désobéissance, et que les bêtises étaient rayées de l'emploi du temps pour un temps !Une catastrophe est si vite arrivée...que le père Noël ou les parents décident de "punir l'enfant intenable", et...les cadeaux se trouvaient réduits à leur plus simple expression ! Cela faisait partie des menaces pour le cas (improbable) de dissipation ! Et comme on croyait les parents...on se méfiait ! Les parents de leur côté, étaient tranquilles...en raison des précisions données à leurs enfants et des menaces adéquates ! Ils avaient près d'eux de vrais petits anges ...

              Tout comme actuellement, on préparait Noël, mais pas du tout de la même façon ! Invitations de la famille, prévisions du repas de Noël...et courses dans les magasins que le Père Noël fréquentait....Les enfants n'accompagnaient pas leurs parents...Chacun son rôle... Et, tout comme actuellement, les parents faisaient leurs comptes ! Mais...sans gâcher, partant du principe qu'un sous, c'était un sous et qu'on avait bien du mal à en amasser quelques uns pour vivre au quotidien! Familles riches, familles beaucoup moins riches, toutes comptaient...les unes pour ne pas dépasser le budget envisagé, les autres pour atteindre quand même cette fin de mois qui n'admet pas trop la désinvolture dans les dépenses ! Mais chaque famille avait un but : faire plaisir à ses enfants, même en se privant soi-même...

              Et la réunion familiale se devait d'être une réussite...La femme de la maison ouvrait ses livres de recettes et comptait (encore), toujours avec le même souci de ne pas dépasser le budget ! il fallait faire BON, le menu sortant de l'ordinaire, y mettre tout son cœur et souvent...sa patience ! Quels souvenirs que ces fêtes de fin d'année ! surtout celle de Noël, fête de la famille...On préparait, on comptait, et on réfléchissait beaucoup ! Pour les enfants, ils se demandaient si le Père Noël pourrait leur apporter ce qu'ils avaient demandé...S'ils étaient sages, c'était par précaution d'abord, et aussi en cette période, pour faire plaisir aux parents dévoués qui les aimaient et faisaient tant de sacrifices pour eux ! Chacun y allait de sa B.A. soit en essuyant la vaisselle de sa maman, soit en allant chercher le journal de son papa ! ce sont de "vrais travaux" ça !

              Je me souviens de ces quelques jours précédant Noël. Ma conscience "chatouilleuse" me posait bien des questions ! Mais, quels bons souvenirs : mon frère ne me taquinait plus pour une toute petite semaine...et de mon côté, j'essayais de ne pas "répondre" à Maman ! il est vrai que mes réflexions partaient au 1/4 de tour, rapides comme l'éclair !

              Souvenirs d'enfance...merveilleux souvenirs ! Les enfants-rois de notre époque, auront-ils ce même genre de souvenirs ? Je leur souhaite !