Voleur de bicyclettes....

                    S'il fut un temps pendant lequel il ne fallait pas laisser traîner son vélo, c'était bien pendant l'occupation ! Vous posiez votre bicyclette contre un mur ou contre un arbre, le temps d'éternuer, il s'était volatilisé...C'était l'objet à surveiller sérieusement.

                    Je travaillais au commissariat de police d'Athis depuis deux jours...Un jeune voleur de bicyclettes avait été pris et amené dans les locaux du commissariat. Un garçon qui n'avait pas du tout la tête de l'emploi et moi...je n'avais jamais vu de "voleur". J'avais 20 ans et j'étais sans doute un peu innocente. Je ne croyais pas au mal...Je tapais les déclarations du garçon en présence du commissaire et d'un inspecteur quand, soudain, un gardien de la paix arrive et dit à mon patron: "Le commissaire principal de JUVISY vient de se faire descendre" (c'était le chef de district dont dépendait le commissariat d'ATHIS). Branle-bas de combat, tout le monde quitte le bureau, sauf moi et...le prévenu ! Me voici donc avec ce garçon du même âge que moi, dont je ne savais que faire ! Alors, en digne petite-fille de ma grand-mère toujours prête à prêcher la bonne parole et à ramener les gens dans le droit chemin...je n'ai pas eu peur, je ne me suis pas troublée pour autant et je me suis mise...à lui faire la morale ! Je me souviens lui avoir fait remarquer qu'il était idiot de gâcher sa vie pour des bicyclettes, que cela ne le mènerait à rien...J'étais lancée ! Il me faisait pitié le pauvre et le plus fort, c'est que ça le touchait ! Il m'a écoutée, n'a pas cherché à s'échapper alors que je n'aurais pu le retenir ! J'ai enfin réfléchi (ça m'arrivait) et j'ai appelé un gardien du poste de garde...c'est que moi, je voulais aller déjeuner et c'était l'heure !...la situation était ridicule....

                       Si mes souvenirs sont exacts, pas de procédure pour ce garçon, pas d'envoi en prison...C'était mieux ainsi...ce n'était qu'une erreur de jeunesse !

                        Et pour moi un souvenir ...

                    Catastrophes...

                     On dit que la vie est un éternel recommencement...Il y a un an environ, le 3 mars 2010, j'écrivais un article sur les catastrophes qui s'abattaient ici ou là, tremblements de terre, tempête hors du commun pour nous en France, et qui laissaient, outre des morts, des dégâts considérables et des sinistrés...

                     Actuellement et depuis quelques jours, le Japon est sous la terreur, je crois que le mot n'est pas trop fort. Tremblements de terre, Tsunami d'une puissance presque irréelle, et surtout risques nucléaires. Je pense à tous ces habitants dont certains ont sans doute encore en mémoire ces jours d'Août 1945...Les plus jeunes en ont entendu parler et ont vu ces spectacles de désolation et ces pauvres gens atteints dans leur corps...Comment ne pas craindre, même si on "arrive" à maîtriser en partie et à prévenir les irradiations tant redoutées....Les risques sont là...

                      Les Japonais, même s'ils ont l'habitude des tremblements de terre et se sont adaptés par leurs constructions à ces risques, et s'ils sont réputés calmes, viennent de subir l'épreuve du Tsunami...Horrible ! ces vagues qui déferlent entraînant tout sur leur passage, maisons, voitures, bateaux et habitants. Ils ont tout perdu, famille pour la plupart, biens divers....Les rescapés sont devenus des "Sinistrés"...Etre sinistré, ne plus rien avoir, de l'objet le plus quelconque aux souvenirs de toute une vie parfois....Et rechercher dans les décombres de ce qui fut votre quartier, votre maison, une petite trace de vie, peut-on s'imaginer ce que ça représente ? On espère tout en se disant que les résultats sont connus d'avance...Il y a parfois des miracles, mais....

                       J'écrivais l'année dernière : "Sinistrés, décidément je n'aime pas ce mot".... Je n'ai pas changé d'avis...Trop de mauvais souvenirs qui n'ont cependant rien à voir avec l'ampleur de la catastrophe actuelle !

                    Que de souvenirs....

                     Comme j'étais "patraque" depuis un petit moment, j'avais décidé (sur ordre !) de me reposer...Alors, que faire quand on se repose, sinon penser ? On ne peut pas dormir tout le temps...Et quand je ne fais rien, je pense !!! c'est aussi simple que ça ! On pense à "l'envers", en se projetant des images de sa vie passée....Et moi, depuis quelques jours, je revis beaucoup avec mes petits-enfants...

                     Je me souviens du jour où notre fille nous a annoncé que nous serions bientôt grand-père et grand-mère ! Le premier petit-enfant...mais nous étions très émus ! ce rôle futur de grands-parents vous remplit de joie. On a beau s'y attendre puisque c'est la vie, ça vous fait un choc ! Et les projets montrent déjà le bout de leur nez...A cette époque, c'était encore "quand il ou elle sera né"...Petit garçon, petite fille ? qu'importe ! C'est le "cercle de famille qui s'agrandit", et vous vous sentez des responsabilités...Et puis vient le temps des autres naissances (ça va vite !), après ce premier garçon chez nous, un autre petit garçon, puis une petite-fille, puis encore un garçon, puis une autre petite-fille et enfin, un autre petit garçon...Tout ce petit monde a changé notre vie.

                      Et vint l'époque des vacances en Provence, dans cette maison de Robion, où cousins et cousines se retrouvaient toujours avec plaisir...Nous avons ri, nous nous sommes fâchés un peu aussi parfois (il faut bien un peu de discipline), mais quelle belle vie ! Grand-père, grand-mère se sentent jeunes...Ces petits les empêchent de vieillir ! la jeunesse vous entraîne dans ses jeux....Quelle belle époque.

                      Non, devenir grand-père et grand-mère, ce n'est pas vieillir, c'est changer de vie en restant jeune ! 

                    Permises, non permises...

                    Il y a des expressions qui ont vu le jour sans qu'on sache bien d'où elles venaient...Il en est ainsi d'une que nous avions entendue il y a bien des années, alors que nos petits-enfants étaient encore très jeunes....Pas trop jolie, mais qui vous renvoyait "à vos affaires" et non à celles des autres ! Peut-être le dit-on encore ou bien fait-elle partie de ces expressions qui n'ont qu'une durée limitée... C'était :"Occupes-toi de tes fesses".....Je pense que nos petits-enfants, lorsqu'ils étaient en vacances ensemble, n'hésitaient pas à l'employer....mais en mettant de la distance entre eux et nous ! Ils se croyaient grands....

                     Un jour que mon mari avait réprimandé ou donné un ordre à un de nos petits-fils, alors âgé de 4 ans environ, il entend une petite voix lui répondre "Occupes tes fesses !"...Moi, je n'avais rien entendu, j'ai seulement vu le grand-père courir après le petit en disant "viens ici, je vais m'occuper des tiennes" ! Et il s'en est occupé, il y a eu une petite fessée dans l'air ! uniquement pour faire comprendre à ce petit que tout ce que disent "les grands" n'est pas à répéter, surtout à son grand-père !

                      Dur, dur l'apprentissage de la vie, de ce qui est permis et non permis....

                       C'était juste pour sourire un peu en ce Samedi pluvieux !

                    Bien sûr que non !....

                    "Le temps ne s'arrête pas à 70/80 ans"...Il y a quelques jours, j'ai eu l'occasion de lire trop rapidement cette réflexion sur Internet et qui était rapportée par un quotidien du matin...Le tout provenant d'une étude faite par des (ou une ) Mutuelles... Trop rapide, j'ai mal "cliqué" et...tout a disparu ! Ah, ces clics intempestifs ! Mais j'avais retenu et noté cette phrase dans mon "cahier d'idées volatiles"...il porte bien son nom celui-là !

                     Et j'approuve ! le temps ne s'arrête pas à 70/80 ans, puisque l'espérance de vie va très souvent bien au-delà. Comme toujours, il y a un "oui...mais"..

                     Oui, nous qui avons dépassé cet âge et nous sentons encore capables de participer à tant de choses, sommes bien de cet avis...Mais encore faudrait-il que...les mutuelles en particulier puisqu'on parle d'elles, admettent que notre vie ne s'arrête pas à partir de cet âge. Or, un petit exemple : si vous avez envie pour diverses raisons, de changer de Mutuelle, on vous demande votre date de naissance. "Ah, vous avez plus de 75 ou 80, ou 84 ans ? Vous êtes trop âgée, vous n'avez plus le droit de changer..."Tout dépend des mutuelles. Même chose si vous désirez louer un appartement : à partir de 75 ans, vous ne pouvez plus...la raison en est simple : à partir de cet âge, un propriétaire ne pourra plus vous donner congé...C'est un risque à courir....Les exemples sont nombreux et je ne peux les rapporter ici. Donc, il y a une barrière : si votre vie physique ne s'arrête pas à 70/80 ans, votre vie de citoyen est hors classe. Si les devoirs vous concernent toujours, les droits ne sont plus pour vous...Et je ne parle pas des assurances....

        Et pourtant, combien se sentent encore jeunes ! Dernièrement, j'ai pu assister à une sortie au restaurant avec tout un groupe de personnes de...70/80 ans et même un peu plus ! C'était agréable, gai, "jeune"... L'ambiance était amicale, les rires fusaient.... Rien ne faisait "démodé"...même pas la sono ! 

         Je crois que la vieillesse est ce qu'on veut qu'elle soit. La vie est un long chemin...Pourquoi mettrait-on des barrières en cours de route, administratives surtout, pour empêcher d'aller dignement au bout quand on le peut...Lorsqu'on a cette chance, il y a déjà les barrières naturelles qui vous empoisonnent un peu la vie, parmi lesquelles la vigueur, la rapidité d'action ! Vous êtes plus près de la mort ? Mais, dès votre naissance, vous vous rapprochez de la mort, quel que soit votre âge !

                     Et voilà, même si le temps ne s'arrête pas à 70/80 ans, on devient "un monde à part"... Vous restez des consommateurs mais vous n'êtes plus consommables...Une petite étiquette indique "Né avant le...."