•                         Quand les mamans ne travaillaient pas...

                        Au début du vingtième siècle et aussi entre les deux guerres, peu de femmes travaillaient "au dehors" comme on disait alors...Mais, à l'intérieur de chez elles, elles en avaient du travail ! travail non rémunéré, à peine reconnu parfois...Mais la plupart y trouvait une grande satisfaction...Travailler pour le bien-être et le bonheur de  leur famille, mari, enfants, était un devoir et un vrai travail. La mère était alors plus disponible. Elle était là pour s'occuper des petits quand ils n'allaient pas encore à l'école, puis ensuite, les conduire, les rechercher et, encore plus grands, les accueillir quand ils avaient l'âge de rentrer seuls...C'était très important...elles étaient à l'écoute de l'écolier qui racontait ses petits soucis, ce qu'il avait fait dans sa journée...et elle les aidait à faire les devoirs, à apprendre les leçons...A déjeuner, elle avait vérifié qu'ils mangeaient suffisamment, puis leur avait préparé un goûter qu'ils mangeraient s'ils restaient à l'étude surveillée... Très peu d'enfants mangeaient à la cantine, ou bien ils emportaient "leur gamelle"apportée de la maison, gamelle qui était ramassée par des élèves "de service" et que les enfants trouvaient chaudes à midi dans le réfectoire. Les "femmes de service" se chargeaient du réchauffage ! Certaines femmes travaillaient chez elle : couture, tricot, dactylographie, repassage...Tout était bon pour se faire "quelques sous" en plus !

                         Etre maman, c'était tout ça. Pas un instant de libre, mais ce manque de liberté était librement consenti, je dirais "presque avec plaisir". Quelques mamans n'avaient pas ce bonheur, parce que seules, ou avec un mari malade, ou sans travail...Et la guerre est arrivée en 1939. Les femmes ont dû faire face. Elles ont remplacé le père, le mari, le frère, tous retenus à d'autres occupations....Quel courage ! Et ensuite, les progrès sont venus qui les ont déchargées de certains travaux pénibles leur donnant un peu plus de temps....Et peut-être aussi ont-elles pris goût à s'occuper un peu plus d'elles, de leur aspect...Et il y a eu des garderies, des crèches où les petits sont bien entourés également...Puis on leur a fait faire des clés pour qu'ils puissent rentrer à la maison en l'absence des parents, et puis, et puis...La vie chère est arrivée, deux salaires sont appréciables, et les femmes ont pris conscience qu'elles pouvaient souvent égaler les hommes dans bien des domaines. Ne l'avaient-elles pas démontré pendant des années ?

                          Le cocon familial n'est plus le même...On ne réagit plus du tout de la même façon. Tout le monde s'est secoué et les habitudes de jadis sont tombées petit à petit...On peut le regretter, mais sûrement pas le critiquer. Est-ce l'explication de certains problèmes avec les enfants et les adolescents ? En partie peut-être...Les oiseaux ont besoin d'un nid..Tous les petits des animaux ont besoin qu'on les éduque. Les rapports parents/enfants ne sont plus les mêmes.

                          Et si, malgré la guerre, nous avions été les plus heureux ?


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  •                                       

                            Deux enfants bavardaient...


                        J'aimais entendre mes deux plus jeunes enfants bavarder entre eux...C'était toujours instructif ! Un dimanche, nous étions allés chez mon père et c'était la première fois...Lui venait à la maison fréquemment, mais nous nous refusions à aller chez lui où se trouvait quelqu'un que nous préférions ne pas connaître... Et puis, jour de l'an oblige ! Nous faisons un effort.

                         Le lendemain, j'entends Anne-Marie et Philippe (5 et 4 ans à peine) discuter ferme : Philippe pose cette question à sa soeur : "C'était qui la dame qui était chez Papy hier ?"...Anne-Marie, très sûre d'elle, répond "C'est peut-être sa bonne ".... Conclusion de Philippe "ça m'étonnerait, j'ai entendu qu'il l'appelle Toto ! ".. Un petit mot que mon père employait souvent "à la ronde"....

                         Au moins, mes enfants savaient que ce n'était pas un mot qu'on employait envers sa bonne...quand on en avait une...Et le respect alors ! Mais j'ai bien senti par la suite que le courant n'était pas passé entre eux et cette personne...Eux, ils adoraient leur grand-mère...

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  •                     Faut-il la regretter ?...

                        Il en existait des "choses" maintenant disparues et qui nous rendaient la vie acceptable et même agréable ! Petits plaisirs, choses simples, petits bonheurs...La banlieue parisienne où nous habitions, mais c'était presque la campagne, tout en étant la ville ! Nous étions très bien desservis par le train qui nous amenait à PARIS en trente minutes s'il était omnibus et vingt minutes s'il était direct...A une des gares de Lyon, Austerlitz , Saint-Michel ou Orsay, suivant le quartier dans lequel nous nous rendions à PARIS. Ensuite, métro ou autobus. Notre banlieue était calme...Les commerçants étaient  presque des amis... Nous allions les trouver dans leurs boutiques, ou eux venaient jusqu'à nous...boucher, boulanger, crèmier...tous passaient. Epiciers aussi comme le Caïffa qui en plus vous donnait des "primes" diverses comme vaisselle, linge etc...le tout de bonne qualité. Puis le Familistère. Tous nous livraient à domicile.

                         Et je me souviens de cette petite marchande de fromage blanc qui passait avec une voiture tirée par une chèvre ! Pour rien au monde on ne l'aurait manquée.! Elle s'annonçait avec une corne dans laquelle elle soufflait. Elle vendait des "coeurs à la crème". C'était très bon...Ils étaient dans des petits moules en forme de coeur; elle les retournait sur le plat que vous lui apportiez et mettait par-dessus une bonne mesure de crème...Plaisir des yeux, plaisir du palais....

                         Les enfants aimaient aller chez le pharmacien ! Tous ces jolis bocaux en verre, de couleur verte, jaune, rouge, jaune orangé... nous les trouvions magnifiques...et celui qui nous était destiné et qui, posé sur le comptoir, contenait les bonbons que le pharmacien nous offrait. Et pour Noël, il faisait un grand sapin dans lequel il accrochait des petits jouets que nous étions autorisés à décrocher nous-mêmes et surtout à emporter chez nous ! C'était familial....

                         Et le coiffeur du quartier, installé dans son pavillon et qui nous donnait des cartes parfumées de chez Pivert ou Coty et que nous appelions "sent-bon"...Notre quartier vivait, sans émeutes, avec un certain bonheur...

                         Je revis ces années de jeunesse, sans les regretter. Tout a évolué. Des progrès ont été faits, la vie ne s'écoule plus de la même façon. Nous "avions le temps alors"...Les commerçants étaient des amis, ils connaissaient très bien tous leurs clients, partageaient avec eux bons et mauvais moments...Eux aussi "prenaient le temps"....La guerre a détruit toute cette quiétude, cette humanité...C'est ça que je regrette.

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  •                         Economies....

                        Comment faire des économies ? Bonne question...Tout à coup, je me suis souvenue de lieux qui contribuaient jadis à nous "faire faire des économies". Ce n'était pas négligeable, loin de là. Ces lieux bénis portaient un nom : Economats, coopératives...Tous rattachés à une corporation. Je me souviens que lorsque j'étais enfant, mon père qui était clerc de notaire, se rendait à l'Economat et muni d'une liste de provisions indispensables établie par ma mère, y faisait des achats divers...de l'épicerie surtout...Cet Economat corporatif était destiné (si je me souviens bien), aux employés des professions juridiques, judiciaires...Il fallait avoir une carte.

                         Beaucoup plus tard, au début des années 1950,mon mari qui travaillait alors à AIR FRANCE, me rapportait toutes les semaines, le vendredi soir, les produits que j'avais inscrits sur une liste et dont les prix n'avaient rien de commun avec ceux du commerce "normal". Tous des bons produits, de marque, mais avec une remise importante...Nous trouvions ça très bien ! Les économies faites alors n'étaient pas négligeables...Comme pour l'Economat de mon père jadis, il n'y avait pas de produits frais, mais épicerie et produits d'entretien étaient à des prix défiant toute concurrence.

                         J'avais entendu parler également, par mes beaux-parents, de l'Economat de la SNCF...Il y en avait un à Juvisy où ils venaient faire leurs achats lorsqu'ils habitaient dans la région. Même le charbon qu'ils faisaient rentrer en début d'hiver et qu'on leur livrait à domicile...Toujours des prix imbattables...

                         Et puis, les supermarchés, hypermarchés, sont arrivés....Que sont devenus les Economats ? Ces magasins corporatifs qui rendaient tant de services à une époque où les salaires n'étaient pas très élevés. Existent-ils toujours et surtout...ont-ils des clients ? Je me souviens que mon mari m'avait dit que certains de ses collègues n'achetaient pas à l'Economat parce que c'était "la barbe" de se promener avec des paquets dans le bus ou dans le train. Et pourtant, la récompense était là....Nous sortions de la guerre, la vie était chère et récupérer 25, 30%, et même plus parfois sur les dépenses de la maison, c'était appréciable....C'était l'époque où "un sous, c'était un sous"....

                         

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  •                     "On pourrait dire bien des choses en somme...."

                        Ce mot "nègre" en littérature que je citais dans un de mes précédents articles, est un peu choquant. Il m'a été suggéré de tenter de remplacer le mot "nègre" qui nous ramène à une époque où existaient des négriers (ont-ils vraiment disparu ?), qui faisaient travailler dur les africains...Même si on dit "nègre littéraire", le mot reste et...dit bien ce qu'il veut dire ! Mais c'est, paraît-il "politiquement correct" ! Même si ce mot s'adresse à des hommes ou femmes qui n'ont rien à voir avec la négritude. Le fait est là...Ils travaillent pour que des personnages renommés ou puissants deviennent encore plus célèbres, plus riches, plus appréciés....

                         Un titre que j'aime bien m'a été soumis : "écrivain fantôme". C'est tout à fait ça...On ne le voit pas, on ne connaît même pas son nom...son oeuvre circule, est appréciée, mais au nom d'un autre qui en récolte les fruits et les honneurs. Et un fantôme, ça fait un peu rêver !Un autre nom "L'illusionniste"...Un peu théâtral, mais..."L'esprit"..."L'inconnu de service"...Un peu long..."Le besogneux"...ça rabaisse un peu, non ?

     

                          Décidément, c'est l'écrivain fantôme que je retiens, mais qui ne peut s'appliquer qu'en littérature ! Les chercheurs besogneux, inconnus, qui mettront leur esprit au service des plus connus, comment les appellera-t-on ? Ils seront chercheurs, au nom de "trouveurs" officiels !

                          Il y aurait beaucoup à dire sur ce sujet.....Depuis plusieurs siècles, des "obscurs" oeuvrent pour des personnages plus en vue...Ce n'est un secret pour personne. Chacun y trouve-t-il son compte ?


                                                

                        

     

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