•                     Petite mais efficace !

                        Avant la guerre, il y avait très peu de voitures...Ce moyen de locomotion n'était pas encore entré dans les moeurs...On sortait à bicyclette ou on prenait les transports en commun, train, métro, autobus...ou tout bonnement ses pieds ! Quelques privilégiés avaient une voiture qu'ils utilisaient surtout le dimanche...ça "revenait cher" une voiture et on comptait ses sous ! Et pendant la guerre, alors là, pas de voiture du tout , sauf pour usage professionnel et il fallait obtenir deux choses : d'abord un ausweis et surtout des bons d'essence...Les deux n'étant pas faciles à obtenir  bon nombre des quelques voitures qui existaient avant 1940, sont restées bien au chaud, sous des bâches....Il ne fallait pas non plus risquer la réquisition...

                         Et après la guerre, on a commencé à revivre...Les voitures sont revenues petit à petit. Et vers 1948 je crois, on a pu admirer cette petite voiture Renault 4 CV ! quel bonheur. Elle semblait bien petite mais faisait beaucoup d'envieux...Je me souviens que je travaillais à Juvisy et qu'un des ingénieurs en possédait une qu'il nous avait fait admirer. Et nous, nous admirions le conducteur...on le regardait monter en voiture, nous demandant toujours comment il faisait !Très maigre, il mesurait au moins 1m90 et si l'entrée dans sa voiture attirait du monde, sa sortie était attendue avec
    impatience ! il donnait l'impression de se déplier ! Il en fallait peu pour amuser ses collègues... Cette petite 4 CV qui semblait si petite, était tout de même assez spacieuse. Lors des grèves de 1953, mon père qui en avait acheté une, faisait du ramassage...nous montions au moins à 6 ou 7 dedans... Incroyable , et le plus important c'était qu'elle roule et nous conduise à nos occupations...Pas de trains, pas de métro alors...

                          Nous avions été privés de tant de choses pendant la guerre que cette voiture avait été accueillie à bras ouverts et qu'elle a connu un énorme succès. Construite à BOULOGNE BILLANCOURT et peut-être aussi à FLINS, elle était entièrement française...et nous en étions très fiers. On ne délocalisait pas à cette époque. Les temps changent....

     

                           C'était le renouveau tant attendu...



                        

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  •                                        "Le commissaire est bon enfant"...

                        Que de titres qui rappellent des comédies ! Et pour moi, qui me font penser à une époque de ma vie, alors que je travaillais dans un commissariat de Police en région parisienne ! Tout n'y était pas dramatique, surtout pas le "patron" qui y avait été nommé très peu de temps après la Libération. Il était absolument charmant et débonnaire. Il arrivait même à faire la joie des prévenus en instance au commissariat ! D'abord, il ne les connaissait pas ! Quand il arrivait dans le bureau des Inspecteurs, il donnait une poignée de mains à tout le monde, puisqu'il ne savait pas qui était qui ! Tant pis s'il y avait un intrus qui n'émargeait pas sur les rôles en fin de mois...C'était un ancien officier de l'armée qui attendait de réintégrer une unité...Il était en transit ou se considérait comme tel.

                         Nous n'étions que trois jeunes filles au commissariat. Peu de temps avant, les femmes n'avaient pas accès à un poste quelconque, même à un travail dit "de bureau". Mais comme les hommes manquaient cruellement à cette époque (entre les prisonniers et ceux qui se cachaient) la gent féminine avait été jugée apte à briguer des postes de secrétaires auxiliaires, dactylos, téléphonistes. Paperasserie en un mot ! Alors, notre joyeux commissaire, qui aimait la guitare et les chansons, venait le soir vers 18 heures (on le voyait très peu avant !), apportait sa guitare et nous gratifiait d'un concert improvisé ... Et il ne manquait jamais d'ajouter "Pensez Mesdemoiselles que je suis certainement le seul Commissaire de Police de Seine-et-Oise, que dis-je de Seine-et-Oise ? mais de la France entière, à jouer de la guitare le soir à son personnel" !!! Ça, on en était persuadées, mais ça changeait de la machine à écrire ! Tout son répertoire y passait.... Dommage, il n'est pas resté très longtemps...l'Armée française avait besoin de ses talents ! Mais, très franchement, on appréciait, après toutes ces années de contraintes. On dit que la musique adoucit les moeurs, et nous avions 20 ans !

                          Ce commissaire "hors normes" a certainement laissé de bons souvenirs aux petits truands de l'époque qu'il ne dérangeait pas trop ! Et aux employées femmes donc ! On n'en  espérait pas tant ! Aubade gratuite et...officielle (ou presque).

                          C'était un souvenir de fin de guerre...Musique à gogo, après toutes les restrictions, c'était bon à prendre !
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  •                     Les engelures...

                        Le froid semble vouloir marquer le pas. Ouf ! Entre la neige, le verglas, les températures négatives...nous étions tous touchés. Et moi, je me souviens de cet hiver 1941, alors que nous n'avions pas de chauffage, presque pas de nourriture..., qu'il était difficile d'admettre toutes ces privations et qu'il fallait en plus subir les inconvénients des grands froids ! L'hiver avait été rude (comme tous ceux de guerre d'ailleurs)...). Les inconvénients, ils étaient nombreux : froid aux pieds, froid aux mains, froid au corps et le tout sans possibilité de se réchauffer...Maisons glaciales, bureaux à l'identique ... Bien sûr, on mettait de grosses écharpes, deux paires de gants, deux paires de chaussettes ou socquettes...Rien n'y faisait.

                         Et voilà que je me mets à avoir très mal aux pieds, notamment aux talons...Pour se chausser, ce n'est pas le rêve...Pieds rouges, crevassés...je vais voir le médecin...diagnostic : engelures ! Les engelures, ça provient du froid, de carence alimentaire (là, nous étions servis) et pour les soigner à l'époque, ce n'était pas facile. Impossible de me chausser le matin, mes pieds ne voulant plus entrer dans mes chaussures. Nous ne nous entendions plus ! Bien sûr, j'ai eu droit à un traitement notamment de pommade...mais pas très efficace ! Heureusement, je travaillais chez un ami de mes parents qui habitait tout près de chez nous (deux maisons plus loin) et...j'allais travailler en chaussons que j'enfilais comme des savates !!! Quelle élégance à 18 ans. Je n'avais pas le choix...Et toujours cette douleur lancinante. Moi, quand j'ai mal aux pieds, je ne pense qu'à ça ! Mon cerveau se bloque ! Et au diable la coquetterie, j'avais trop mal ... Je n'étais pas la seule, cela faisait partie de la panoplie des inconvénients de l'occupation !

                          Nos maisons, chauffées maintenant, renvoient au rayon des souvenirs désagréables les hivers de guerre. Mais je n'oublie pas que des gens couchent dans la rue, au grand froid...Mais si cela ne s'appelle pas la guerre, ce n'est pas mieux.

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  •                                         Solution toute simple....

                        C'était un dimanche. Nous allions déjeuner chez mon père et sa deuxième femme que mes enfants n'aimaient pas du tout ! Ils adoraient leur grand-mère et il leur était difficile d'accepter cette remplaçante...Nous leur faisions "la leçon" avant de partir, ce qui n'était déjà pas drôle...Mais leur grand-père les aimait beaucoup et les enfants le lui rendaient bien...Il fallait donc ne vexer personne ! Trop long à expliquer et sans intérêt...

     

                         Les enfants vont dans le salon, alors que nous nous tenions près de mon père dans la salle à manger. Notre plus jeune fils revient avec un beau sourire et dit "Papy, il y a dans le salon des petits soldats Mokarex" (trouvés dans le café du même nom), c'est pour qui ? Réponse du grand-père: "C'est pour toi, A...te les a mis de côté". Pas de réponse de la part du gamin...Au nom de l'éducation, nous relevons cette impolitesse et en choeur, mon mari et moi ajoutons "qu'est-ce qu'on dit Philippe"? Toujours pas de réponse et notre fils repart en courant dans le salon. Il revient deux minutes plus tard, l'air triomphant et jette à la cantonade "Je n'ai plus besoin de dire merci, je les ai donnés à Anne-Marie" ! Oh là là, nous n'étions pas à l'aise du tout...on frôlait l'incident diplomatique...et la fessée n'était pas loin ! Heureusement que ma fille est arrivée, a sauvé la situation et plus diplomate que son frère, a dit ce merci tant attendu. L'incident était clos...pour le moment. On en reparlerait plus tard, à la maison, entre nous !

                          Les enfants sont parfois intransigeants, plus que les adultes...Ils ne sont pas compliqués eux : ils aiment ou ils n'aiment pas. A-t-on raison de les mettre dans des situations qu'ils ne peuvent maîtriser ? Ce jour là, si nous étions officiellement fâchés, officieusement nous admirions ce gosse qui avait osé laisser apparaître ses sentiments et ne reniait pas sa grand-mère...J'aurais bien aimé pouvoir en faire autant ...

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  •                     Je voudrais bien ...

                        C'est ce que j'appelle "un jour sans"...Sans idées pour écrire, sans l'envie de faire quelque chose d'utile. De la bonne volonté, j'en ai, mais pas de volonté tout court ! Le temps peut-être...gris, froid...Les nouvelles du monde et de France...Rien ne prédispose au sourire. Mes souvenirs eux-mêmes, si actifs parfois, semblent vouloir se reposer. Alors, laissons-les tranquilles.

                         J'ai essayé de trier quelques photos qui sont en double ou en triple sur mon ordinateur (je ne sais par quel hasard...l'ordinateur fait ce qu'il veut, c'est bien connu...) Même pour ça, je traîne...

                         Décidément, ce n'est pas le jour ! Alors, rendez-vous à demain peut-être....Repos.

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