•                          Courage....fuyons !

                            En ce 24 août 1944,tout le monde était en effervescence au bureau, les Américains arrivaient ! Nous attendions tellement ce jour !

                           Je quitte mon travail et enfourche ma bicyclette pour aller à ABLON où j’habitais depuis le bombardement. Tout va bien, j’ai le cœur léger pour faire cette promenade de 7 kilomètres. Le commissariat où je travaillais avait été évacué sur le Plateau d'ATHIS. Je prends donc l'avenue qui me mène vers la Pyramide. Il me fallait traverser la route nationale 7.

                           Tout était calme, il faisait très beau.

                           Je commence à traverser le Carrefour de la Pyramide…et là quelle émotion ! J’entends des balles siffler à mes oreilles, elles venaient je crois de partout ! Tous les Américains n’étaient pas arrivés, mais tous les Allemands n’étaient pas partis ce que j’ignorais bien sûr ! Et ils se tiraient dessus mutuellement !

                          J’étais jeune et mes réflexes étaient…ce qu’ils étaient ! La peur au ventre, je me suis mise à pédaler tellement vite pour traverser ce carrefour et continuer ma route que personne, pas même un champion aurait pu faire mieux. Je ne commandais pas mes jambes, elles « partaient » toutes seules ! Je ne pouvais pas freiner, je ne pouvais pas descendre de bicyclette…je serais tombée !!! Ma grande honte c’est d’avoir entendu un homme qui était dans son jardin dire « ben dis-donc, elle n’a pas peur la petite » ! Oh que si j’avais peur !

                          Je ne méritais aucun compliment, ce qui me faisait pédaler, ce n’était pas le courage, mais une « trouille » atroce…

                          Quand j’ai enfin pu descendre de mon vélo, au bout d'une avenue bien droite sur environ un kilomètre, je tremblais tellement que je me suis assise au bord de la route ! Impossible d’aller plus loin dans l’immédiat…

                           Héroïne malgré moi, mais tellement honteuse !

     

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  •                          19 août 1944....

                             Depuis plus de quatre ans que nous entendions ces bruits de bottes, l'espoir était dans l'air ! PARIS se soulevait et on commençait à se battre dans les rues...Les troupes alliées approchaient de la capitale, l'occupant était mal en point ! Enfin ! Les résistants sortaient au grand jour et continuaient à risquer leur vie pour la Libération..."PARIS BRULE-t-IL" n'était pas encore un film, mais bien une réalité. Ces journées d'août 1944 sont bien spéciales et il est impossible de les oublier. C'était l'euphorie générale...On était certains du résultat qui ne pouvait être que positif. On y croyait et c'était ça la force. Il y eut bien quelques petits "dérapages" qui laissent un goût amer...Mais le résultat fût à la hauteur des espérances... Quelles journées, j'en ai déjà parlé et j'en parlerai encore...C'était tellement extraordinaire...

                              "D'autres" 19 août...

                              1947 - ça y est, il est arrivé, ce premier enfant qu'on attendait avec tant d'émotion : fille ou garçon ? Un petit garçon, un petit paquet minuscule, un peu fripé...Mais il était là après quelques soucis de santé pour la maman et pour bébé. Tout était oublié, tout allait bien. Nous l'admirions cette première oeuvre ! Bien sûr, il y eut bien cette réflexion qui se voulait tranquillisante et aimante du jeune père :"évidemment un bébé à la naissance, ce n'est jamais bien joli, mais après ça s'arrange"....Dans la vie, il faut savoir pardonner...Mais bon, le temps était au beau, d'autant plus qu'une vague de chaleur avec un soleil de plomb sévissait sur la France ! pas le courage alors de riposter ! 

                              1974 - Décidément ce 19 août est un jour "familial" ! Nous voici grands-parents pour la première fois, d'un petit garçon ! Aurions-nous pris un abonnement dans la famille ? un cousin germain avait déjà retenu cette date pour montrer le bout de son nez, quelques années avant la guerre ! Être grand-père, grand-mère...mais ça rajeunit ! Nous étions arrivés de PARIS pour ne pas rater cet évènement qui devait avoir lieu à MARSEILLE ! Nous étions aussi émus qu'à la naissance de notre aîné ! Après, nous nous sommes habitués, nos enfants s'étant occupés de la question....Quelques années plus tard, tout le monde venait en vacances chez ces grands-parents qui restaient ainsi "en forme" !

                               Décidément, le 19 août est une date à "souvenirs" et à retenir !

                              

     

     

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  •                          La fin de la crise ?....

                             Depuis quelques jours, on nous annonce une embellie...Exact, le soleil est resplendissant ! mais il ne s'agit pas de cette embellie il s'agit - peut-être - de la fin de la crise qui nous empoisonne la vie depuis un an. Je dis peut-être car les médias préviennent quand même qu'il nous faut être prudents...Certains signes annonciateurs se feraient connaître, d'autres...c'est à voir ! Moi, je voudrais bien y croire mais malgré mon optimisme habituel, j'ai des doutes ! Le chômage ne baisse pas, l'électricité non plus, le coût de la vie non plus ! Nos revenus, si....Il faut bien baisser quelque chose !

                              On revoit quelques parachutes dorés qui veulent reprendre du service...mais ça, c'est pas pour nous. La relance de l'automobile semble avoir donné un vrai coup de pouce à l'économie. C'est très bien si ce n'est pas un feu de paille...Il paraîtrait que les vacanciers se sont dirigés de plus en plus vers des hôtels de luxe ! Lesquels vacanciers ? ceux qui ont des enfants ? Moi, je n'en connais pas...Il y a peu de temps, un mois à peine, on nous disait que les ménages essayaient de faire des économies coûte que coûte...Je n'aurais jamais pensé aux hôtels de luxe pour ça ! S'il est bon une fois dans sa vie, de "se donner l'illusion"...plus dure sera la chute !

                              Après tout, "Et si c'était vrai" cette nouvelle ? Je ne veux pas être défaitiste ni pessimiste à outrance. "Attendre et voir"....

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  •                          Les clefs de la mer...

                             C'était l'été 1977. Yannick, l'aîné de nos petits-enfants, petit Marseillais d'à peine 3 ans, devait venir avec nous en Bretagne passer un mois de vacances. Sûr que le bon air iodé lui ferait le plus grand bien et il nous avait été amené à PARIS où nous habitions encore, par ma mère qui revenait de ses vacances à MARSEILLE. Quelle aventure ! le train de MARSEILLE à PARIS, puis après quelques jours passés dans la capitale, direction la baie de MORLAIX, à PLOUGASNOU exactement ! C'était un grand voyage pour ce petit bonhomme et le grand-père, "breton grand teint" lui en racontait sur la Bretagne et la mer surtout ! Et sur le jardin là-bas avec tous les oiseaux...Le petit en rêvait sûrement et je ne sais pas comment il s'était imaginé la maison...Avant de quitter PARIS, j'ai demandé à mon mari s'il avait bien pris les clés, sage précaution les histoires de clés ayant chez nous une très grande importance...tout au moins pour moi ! Mon mari était beaucoup plus désinvolte à cet égard ce qui fait que j'avais crû bon de le prévenir que si nous divorcions un jour, ça serait certainement pour une histoire de clés ! Nous voici donc partis un matin de très bonne heure, avec seaux et pelles tout neufs, indispensable ça pour la plage. Les grands-parents étaient ravis, le petit garçon aussi, la joie était dans l'air ....

                              Mais Yannick avait un gros souci et comme il a du sang breton dans les veines, son souci, il nous le faisait partager en cours de route, à plusieurs reprises. Est-ce que Patou avait bien pris les clés ? Les clés de quoi, il ne savait pas trop, mais il avait compris que c'était important ! Il se répétait le petit, aïe, aïe...Bon, on arrivait et il était temps ! Mon mari sort de sa sacoche le trousseau de clés de la maison, et on entend alors une petite voix demander "Dis Patou, tu as pris aussi les clefs de la mer ?" ... ça, c'était important ! Je ne sais ce qu'il s'était imaginé... Nous avons trouvé ça tellement mignon que ce trousseau de clés n'a plus porté d'autre nom que"Les clés de la mer"...ça disait bien ce que ça voulait dire !

     

                              A PARIS, aux Tuileries...

                              J'avais emmené Michaël, notre deuxième petit-fils, aux Tuileries. Grande promenade, nous avions pris l'autobus, et dans ce beau jardin, les distractions ne manquent pas ! manèges, balançoires, bassin pour les petits bateaux...On peut acheter aussi des graines pour les oiseaux qui vous suivent comme s'ils ne connaissaient que vous ! Il faut tout de même faire attention au porte-monnaie qui se vide un peu vite, et même quand on est grand-mère, il faut savoir dire non ! ça c'est dur ! Comme tous les petits, Michaël réclame autre chose et je lui réponds alors "non, ce n'est pas possible, je ne pourrai plus acheter à manger pour Patou ce soir". Michaël était raisonnable, il n'a pas insisté...Un peu plus tard, je m'apprête à entrer dans une boulangerie et je lui dis, "je vais acheter ton goûter"....Ce que je fais...et je vois des grosses larmes couler sur les joues du petit...ne comprenant pas ce qui se passe, je lui demande ce qu'il a et je m'attire cette réponse :"Pauvre Patou, il ne pourra pas manger ce soir"....C'était de ma faute, mon explication pour dire non était idiote, irréfléchie...Sans le vouloir, je le rendais responsable d'une situation qu'il s'était imaginée désespérée....Attention, les enfants réfléchissent et ils ne sont pas compliqués eux ! Et moi...j'avais drôlement envie de pleurer ! Je n'ai jamais oublié cette histoire !

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  •                          En ce 15 août...

                             Je me souviens des vacances jadis en Lorraine, chez mes grands-parents. Le 15 août était alors une grande fête...Messe, procession dans le village et...bon repas à la maison ! Grand-mère s'appelant Marie, on fêtait doublement ce jour. Mon frère et moi partions (en cachette !) dans le jardin pour cueillir les fleurs avec lesquelles nous faisions un beau bouquet pour les offrir à cette "mémée" tant aimée. Bon, d'accord, les fleurs étaient à elle, bien cultivées et soignées par elle, mais il n'y avait pas de fleuriste dans la région ! Et puis, c'est l'intention qui compte ! Elle semblait toujours surprise et y allait de sa petite larme...très émotive grand-mère. Mais comme elle n'oubliait pas non plus que c'était sa fête, elle nous confectionnait un bon repas avec les produits "de la maison" ! quiche lorraine, civet de lapin (j'en sens encore l'odeur), et pour terminer, une des tartes dont elle avait le secret ! tarte aux mirabelles, aux quetsches...Ah ! ces tartes ! Et ma mère nous avait faits "beaux", vêtements du dimanche, blancs de préférence...avec conseils de ne pas nous salir ! C'est ainsi qu'un jour de 15 août, mon frère avait revêtu pantalon blanc, chemisette et pull blancs également, pour aller à la sortie de l'Eglise récolter les dragées lancées par les invités à un baptême...C'était la tradition et tous les gosses du village voulaient en ramasser le plus possible...Je revois encore cette scène, mon frère courant dans la rue et tout à coup...plouf... des vaches rentrant des champs et étant passées par là avaient laissé des traces de leur passage...et voilà ce petit parisien, pas méfiant du tout, étalé sur une bouse ! Pauvre bonhomme et pauvre costume blanc ! Pas de dragées, il fallait revenir à la maison et affronter ma mère...On était loin des sucreries ! Et moi, vilaine petite soeur sans coeur, je riais...Quel souvenir ! et quel travail pour ma mère !

                               Cette journée du 15 août me rappelle aussi des vacances en Bretagne en 1965. Mon beau-père nous avait emmenés à SAINT-POL-DE-LEON pour assister au Pardon breton . Quel magnifique souvenir aussi... Tous ces bretons en costume traditionnel, jeunes, vieux, enfants...Les différentes banières, les processions, les bagads....Il faut avoir assisté au moins une fois à ce spectacle. J'en ai encore "plein les yeux"! J'avais déjà vu un Pardon Breton à VILLENEUVE-le-ROI en banlieue de PARIS, ville où se sont regroupés beaucoup de bretons ainsi que dans les environs. Mais, ce n'était pas la même ambiance, la "couleur locale" manquait ! C'était beau aussi, folklorique, joyeux. Que manquait-il ? L'air marin ?

                                Le 15 août jadis était marqué par des processions, des cérémonies...Et maintenant ? Certaines régions gardent les traditions. Est-ce le cas pour toutes ? Nostalgie....

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