•                           La jeune Julie retrouvée...

                              Tout est bien qui finit bien. Est-ce certain ? Bien sûr, cette jeune fille de 14 ans, disparue depuis quelques jours, a été retrouvée saine et sauve. Pour sa famille, quel soulagement et quelle joie. Mais que de questions aussi. Pourquoi ? Pourquoi une jeune adolescente, presque encore une enfant, éprouve-t-elle soudain le désir de tout quitter, famille, amis, domicile ? Les jeunes sont très souvent "mal dans leur peau". La vie leur semble parfois insupportable...Ils sont prêts à faire n'importe quelle bêtise pour sortir de cette vie...Et cette fugue me rappelle un drame auquel j'ai assisté dans les années 1970, à PARIS.

                               Je marchais sur le quai du métro en attendant la rame qui m'emporterait vers mon travail. Je croise alors une petite jeune fille, qui semblait bien insignifiante, toute jeune, 17, 18 ans ? Pourquoi l'ai-je remarquée ? tout bêtement...parce que je me disais qu'elle aurait dû repasser l'ourlet de sa jupe...Ma fille dirait "c'est bien maman ça" ! Moi, j'étais d'une époque où tout ça avait de l'importance...et pourtant ! Je n'avais rien remarqué d'autre, sinon qu'elle était très jeune et mignonne. La rame de métro entre en gare, j'entends des voix qui crient, je me retourne, le train avait stoppé trop tard, la petite s'était jetée sous les rails.... J'étais retournée et j'ai alors pensé à ma fille qui avait à peu près cet âge également. J'ai pensé à cette enfant, j'ai pensé à ses parents, j'ai aussi pensé à moi, si un tel drame arrivait chez moi ! Qu'est-ce qui avait bien pu la pousser à cet acte désespéré ? Elle ne voyait certainement pas d'issue à son désespoir...Et je m'en voulais d'avoir seulement remarqué son ourlet de jupe ! c'était insignifiant. Et je n'avais rien vu d'autre ! Les adultes s'arrêtent parfois à des petits riens, alors que ce qui est important pour les jeunes ne leur semble pas grave. Sait-on jamais quelle sera leur réaction ? Il s'en passe des choses dans une jeune tête à la suite d'une déception....Ce qui a peu d'importance pour nous, peut en avoir énormément pour les jeunes...Nous ne sommes pas tout à fait sur la même longueur d'ondes...question de génération !

                                La jeune Julie a retrouvé sa famille, il lui reste à accepter la vie telle qu'elle est mais pour qu'elle en arrive là, il faut l'aider de même qu'il faut aider toutes les petites Julie dont les idées se bousculent dans la tête. Ce n'est pas facile d'être jeune...être vieux pas toujours non plus, il faut suivre !

                                Je n'ai jamais oublié ma jeune fille du métro.

     

     

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  •                         C'était il y a...65 ans !

                            24 août 1944, tout change...Je l'ai déjà raconté, j'en parle beaucoup, trop peut-être ! Mais je ne peux oublier certaines dates et celle-là "c'était la bonne" ! Exit l'occupant ! vive la liberté, espoir retrouvé et aussi dignité retrouvée ! Quelle journée ! Alliés, allemands se croisaient, se décroisaient, un pas en avant, deux en arrière ! A vrai dire, c'était un peu confus, mais on y croyait et c'était ça le principal ! ATHIS / JUVISY, ma banlieue retrouvait des couleurs, surtout les couleurs bleu, blanc, rouge de la liberté.

                             Je revois ces soldats FFI qui circulaient au grand jour, ces premiers tanks alliés qui entraient dans ATHIS, ces premiers chars allemands qui en partaient des soldats juchés sur la moindre place libre, les locaux abandonnés par l'occupant ...

                              Et plus tristement, je me souviens de cette jeune fille de commerçants de JUVISY, qui voulant voir ce qui se passait, est sortie dans son jardin et a été abattue par une mitrailleuse allemande, de même que sa mère ... Il y eut d'autres victimes innocentes... La Libération ne s'est pas faite sans dégâts et notre joie a été assombrie...des actes atroces ont été commis un peu partout en France. Mais, nous sommes redevenus des gens libres. Peut-on s'imaginer la valeur de ce mot ? 

                               C'était un petit rappel...juste en souvenir.

                              

     

     

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  •                          C'était avant la guerre...

                             En cette période de rentrée des classes, je me souviens de ma vie d'écolière jadis, surtout de mes deux dernières années dans cette école que j'aimais bien mais où la liberté était...ce qu'elle était ! C'était une Ecole Libre qui bien que dirigée par une Directrice, dépendait de la Paroisse de la commune de banlieue où nous habitions. Je m'y sentais bien, mais un peu "bridée" tout de même ! A cette époque filles et garçons ne fréquentaient pas les mêmes établissements...Ça ne se faisait pas ! en disant ça, on a tout expliqué ! Et si ces demoiselles parlaient des garçons, c'était en cachette ! On ne s'en privait pas, malgré les interdits, c'était de notre âge !

                               La tenue dans la rue devait être irréprochable et moi qui avais un frère plus âgé que moi, je ne devais pas venir en classe ou aller à l'Église en étant accompagnée de ce frère toujours flanqué de deux ou trois copains ! C'est qu'il était sociable lui, et très drôle ! il en avait des accompagnateurs ! Ça me posait des problèmes et m'obligeait à des ruses de sioux ! Mes parents voulaient que je sois accompagnée de mon frère...pas facile !  Je me souviens qu'un soir, alors que je devais rejoindre les élèves de mon école à l'Eglise pour un service religieux, je quitte la maison avec mon frère qui...fait le ramassage sur le parcours...Nous décidons d'arriver à l'Eglise en toute discrétion, moi avec André tout seul, les autres arrivant sur la pointe des pieds, sur nos talons ... Evidemment, nous étions très jeunes et cela nous donnait envie de rire. Nous entrons donc à deux comme prévu, nous prenons place et les copains, dont un se portait bien et était assez rond, entrent à leur tour et...bruit énorme dans l'Eglise ! le copain le plus fort avait pris un prie-Dieu un peu bancale et qui venait de s'effondrer avec le garçon ! Comme arrivée discrète, bof ! D'autant moins discrète qu'un fou rire nous a pris...Que fallait-il faire ? tout le monde avait compris que je n'étais pas arrivée seule et que je me promenais, le soir, avec des garçons ! Coût de l'opération : une colle ! Mon père, pourtant sévère, avait trouvé ça ridicule ! Et moi donc !!!

                                Trop tenues, nous étions trop tenues ! C'était un peu idiot ! Et nous obliger à agir en cachette par obligation ce n'était peut-être pas le but recherché...Après la guerre, petit à petit, les filles ont été un peu plus libres. Mais il a fallu encore du temps pour que, dans les écoles, on admette filles et garçons ensemble. Trop de libertés maintenant, pas assez jadis...La vie n'est pas facile !

                                 Mais quels souvenirs ! Enfreindre le règlement de l'école, excitant non ?

                                 Ah, j'oubliais : nous ne devions pas nous tutoyer. Le "vous" était de rigueur entre élèves...Ce qui explique qu'à mon âge, tutoyer quelqu'un me semble très difficile ! Je suis marquée pour la vie ! Mesdemoiselles...un peu de tenue...même si c'est ridicule !

                                 

                                
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  •                          Nostalgie.....?

                             Je reviens de faire quelques courses, exténuée par la chaleur que nous avons encore aujourd'hui et je pense à ce qui était et qui n'est plus...Je m'explique, je pense à LA POSTE ! drôle de sujet de méditation et pourtant ! Quand LA POSTE s'appelait les PTT il y a de cela bien longtemps. Quand le facteur passait trois fois par jour...quand le courrier arrivait "avant d'être parti" ou presque....quand de votre lieu de vacances vous pouviez envoyer des cartes postales à la famille et aux amis et qu'elles arrivaient dans un temps record ! Celles que j'ai envoyées cette année, notamment dans ma ville (!), ont mis une bonne dizaine de jours pour arriver (j'étais de retour avant elles)....Et je pense surtout à ce recommandé que je suis allée chercher ce matin (je suis sortie exprès); j'avais trouvé un avis de passage dans ma boîte hier, dans lequel on me priait d'aller chercher à compter du 22 août à 9 heures, la lettre recommandée qu'on tenait à ma disposition à la poste près de chez moi. A 10h.30, je me présente...Guichetière charmante et qui se dérange pour "aller voir"...Elle revient sans rien et (merci les ordinateurs), cherche sur le sien, me trouve, trouve trace de ma lettre...mais celle-ci n'est pas arrivée ! On me demande de revenir Lundi, ce que je ferai car j'ai un besoin urgent du contenu de ma lettre...Peut-être se trouve-t-elle dans un autre bureau de poste, à l'autre bout de la ville (ça m'est arrivé l'hiver dernier et j'ai dû batailler pour qu'on rapatrie le colis d'alors). Bien sûr, une erreur est toujours possible...bien sûr c'est de la faute à "pas de chance", bien sûr, bien sûr...Moi je veux bien, mais je regrette tout de même le temps où le courrier était considéré comme ayant une valeur et où les employés travaillaient avec conscience...Ils ont peut-être des difficultés maintenant...mais cela n'empêche pas de faire consciencieusement son travail... Je me considère comme "cliente" de la poste, alors, un client, ça se ménage....nuance, ça se ménageait !

                                Je n'ai même pas voulu grogner (je ne me reconnais pas !). Tout d'abord, l'employée s'est excusée, elle était très aimable et surtout elle n'y pouvait rien ! Je lui ai simplement fait remarquer que ça ne m'arrangeait pas par cette chaleur....J'espère qu'il pleuvra d'ici lundi et qu'il fera plus frais ! Comme disait un ami disparu maintenant " Pauvre France" !

                                S'il n'y avait que la Poste pour donner à penser ! mais non, il est d'usage d'être "cool"...tant pis pour ceux qui en font les frais. Vous écrivez à des services publics ou privés ... Avec un peu de chance, vous aurez une réponse...mais pas toujours...Où est le temps où "toute lettre méritait une réponse" ? S'il fallait s'arrêter à ça ! Et pourtant, c'était une simple question de politesse, comme dire merci, ce qui, entre nous, est de plus en plus rare !!!

                                 Les temps anciens ? Mais c'est obsolète ! il faut s'y faire...J'aime le progrès, mais je regarde quand même derrière moi avec un peu de nostalgie....
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  •                          Jadis et maintenant.....

                              Quand nous étions enfants je n'ai pas le souvenir d'avoir reçu de mes parents de "l'argent de poche". Nous ne manquions de rien, mes parents nous donnaient au "coup par coup" une petite pièce ou un billet en récompense d'un bon carnet ou éventuellement d'un petit service rendu (encore que ça, ce n'était pas courant !) Un service ne se monnayait pas ! Mais la petite pièce reçue allait dans une tirelire...Cela nous rendait heureux quand même ! Je me souviens que mon père a commencé à nous donner régulièrement une petite somme quand nos études nous obligeaient à prendre le train pour aller à PARIS...Sur ce montant alloué, il nous fallait régler des petits frais tels que crayons, encre, copies, le plus gros des fournitures scolaires étant acheté par mon père en début d'année scolaire. S'il nous restait un peu d'argent, nous pouvions nous offrir une place de cinéma, une boisson, une glace....et ça nous servait aussi à faire les cadeaux d'anniversaires (souvent avec une aide supplémentaire !).

                                Les temps ont changé, les enfants ont circulé seuls de plus en plus tôt, ont été plus autonomes. Nos trois enfants le gagnaient cet argent de poche, et les "petits boulots" ne sont pas de mauvais souvenirs pour eux, au contraire. Maintenant, avoir de l'argent de poche donne une impression de liberté à des très jeunes enfants... Est-ce que ça ne devient pas un "dû" ? On ne demande rien en échange, alors qu'un salarié donne son travail en échange, là il s'agit d'un acte gratuit de la part des parents. Je suis trop âgée pour me rendre compte si c'est bien ou mal. Simplement, je n'ai pas été habituée et...j'ai un peu de mal à suivre ! Si "toute peine mérite salaire", est-ce que tout salaire ne mérite pas un peu de peine ? Je comprends bien qu'on ne peut lâcher dans la nature des enfants sans un sou vaillant en poche, surtout quand ces enfants vivent comme des grands, circulent seuls, mangent très souvent seuls également les parents ne rentrant pas à la maison pour déjeuner... Je n'ai pas connu tout ça...

                                 Et j'ai entendu ce matin un journaliste à la Télévision dire que par suite de la crise, les parents revoient à la baisse les sommes allouées à leurs enfants comme argent de poche ! Une baisse à "négocier" entre parents et enfants comme disait, en plaisantant je crois, le journaliste ! Les négociations seront chaudes ! Pourvu qu'il n'y ait pas de prises d'otages, de demandes de rançon, de chantage....Manquerait plus que ça ! Encore qu'il est peut-être possible de faire comprendre timidement à ses enfants que la crise s'applique à tout le monde et qu'à l'impossible nul n'est tenu ! Mais il y aura des déceptions dans l'air !

                                  Et si "jadis" était tout bêtement mieux que "maintenant" !

     

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