•                                       Crise, scandales, émeutes....

                                          J'étais encore bien jeune pour m'occuper de politique et surtout y comprendre quelque chose. De ce côté, je n'ai pas vraiment changé, seul mon âge l'a fait ! L'enfance a cela de bon que les grands sujets d'actualité lui "passent un peu au-dessus de la tête".....Mais les oreilles fonctionnent bien et même quand on ne veut pas écouter, on entend... Et moi, j'entendais ce qui se disait autour de moi, par mes parents, les adultes voisins ou amis. Tout le monde discutait ferme !

     

                                           Il y avait déjà la crise qui sévissait depuis cette grande crise aux Etats-Unis en 1929, et qui nous arrivait en Europe. Tiens, tiens, on le dit bien : "l'histoire est un éternel recommencement"... Chômage, pointage aux différents bureaux du même nom (je ne sais pas comment ils s'appelaient), ces mots, je les entendais tous les jours dans la rue et à l'école où beaucoup de mes camarades de classe disaient que leur père était au chômage et que chez eux l'argent se faisait rare, très rare même parfois. Les familles touchées et qui ne percevaient que des indemnités dérisoires à cette époque, avaient bien du mal à subvenir à leurs besoins...Le "chômeur" acceptait n'importe quoi comme travail (il ne pouvait refuser plus de deux fois un travail je crois) et était en outre "réquisitionné" pour déblayer les rues par temps de neige ... Et réquisitionné voulait dire qu'il n'y avait qu'à obtempérer...Le salaire ? non mais, on ne peut pas tout avoir ! Enfin passons...tout ça, c'est ce que j'entendais autour de moi. La vie était donc morose et même plus que ça, et en plus, elle était chère....On ne peinait pas à trouver des sujets de conversation, il y avait "la crise"...

     

                                          Nos gouvernants dans tout ça ? Là encore, je me souviens de mon père disant qu'on avait une fois de plus changé de Président du Conseil, que le gouvernement avait démissionné...ça arrivait tous les quatre matins. Je pense que personne n'avait le temps de s'installer ! Mon père ne décolérait pas, je m'en souviens...Tout y passait, "la guerre de 14, les sacrifices, qu'ils s'étaient tous battus pour rien."..Sans rien y comprendre, je me rendais bien compte que quelque chose ne marchait pas droit dans notre pauvre pays....Et pour couronner le tout, on découvrait des scandales financiers, des histoires de pots de vin, des hommes politiques et des financiers qui étaient mêlés à de drôles de petites magouilles...tout ceci nous amenant à l'affaire STAVISKY, le scandale du siècle ! Il s'est "suicidé" celui-là...bon, bon, c'est ce qui a été écrit dans les journaux, officiellement... Mon père ne décolérait toujours pas...ça ne servait à rien certainement, mais ça lui faisait du bien ! Et ce scandale nous a amenés aux émeutes de février 1934... Là, je me souviens avoir eu peur. Nous habitions en banlieue, mais mon père travaillait à PARIS et notre capitale n'était pas de tout repos....Quand il rentrait le soir, il nous donnait les dernières nouvelles : autobus renversés, émeutes dans les rues....Des mouvements divers se créaient, droite, gauche, extrême-droite, extrême-gauche...Pour moi, c'était un ron-ron de mots incompréhensibles, je savais seulement que le danger était là et que j'avais très peur de ne pas revoir mon père, qu'il soit blessé, mort peut-être, pris dans ce monde de violence. Il en passe des idées dans la tête d'un enfant qui ne comprend pas, il fait lui-même son cinéma...Et voilà pourquoi je n'ai jamais oublié ce jour du 6 février 1934.

     

                                            Soixante quatorze ans plus tard...et on reparle de crise, de scandales, de financiers qui s'enrichissent, de gens qui s'appauvrissent...L'Histoire est vraiment un éternel recommencement. Espérons que nous en resterons là...

                                           

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  •                                       Entre deux "mots"....

                                          Ces deux mots sont différents, leur signification aussi, et pourtant je pense qu'ils vont très bien ensemble ! Peut-on être reconnaissant envers quelqu'un si la fidélité est absente ? Je laisse le soin aux amateurs de philosophie de répondre et d'étudier ce grave problème et surtout les conclusions qui en résultent ! A une époque où fidélité et reconnaissance rejoignent la conscience au rang des antiquités, j'avoue avec honte que je suis une "fidèle" de nature et que j'ai toujours de la reconnaissance envers ceux qui, d'une manière ou d'une autre, à telle ou telle occasion, m'ont rendu service ! Je ne suis pas de mon temps ? mais quel temps ? mon ancien, celui de ma jeunesse ou le temps actuel dans lequel je me promène encore et que j'apprécie ?

                                          Je suis heureuse d'être une fidèle, mes amis sont des amis de longue date. Je les aime comme ils sont tout simplement, et il m'est impossible de rester fâchée avec quelqu'un que j'aime. On peut toujours s'expliquer...mais les fâcheries en famille ou entre amis, oh là là ! quelle horreur ! Ce qui explique que je n'aime pas être déçue par quelqu'un de proche...ça ne me fâche pas, ça me peine...nuance ! Se fâcher, on le fait volontairement, avoir de la peine, c'est involontaire, ça vous tombe dessus sans crier gare !

                                           Et la reconnaissance ? encore ce mot désuet qui vous a un petit air de fin dix-neuvième, début du vingtième siècle ! Parce que j'ai de la mémoire, je n'oublie jamais ce qui m'a semblé une gentillesse, un service rendu...Et voilà pourquoi je n'oublie pas tous ceux qui m'ont aidée à me servir d'un ordinateur d'abord, et ceux qui m'ont permis de "m'exprimer" tant sur un blog ami que sur celui que j'ai créé. Quand je dis "ceux" qui m'ont permis de m'exprimer....je devrais plus exactement dire "celui" qui m'a permis d'écrire ces souvenirs de jeunesse et qui les a publiés sur son blog....dans ce coin de banlieue où j'ai vécu jadis ! Et reconnaissance envers vous qui me lisez....Et envers ces journaux qui actuellement, se "disputent" mon portrait  (ça, c'est pour rire)...Mais bon, ça fait aussi partie des bonnes choses.

                                          De la reconnaissance à la fidélité, il n'y a pas loin....Parce que je suis reconnaissante à ma banlieue (ATHIS/JUVISY ou JUVISY/ATHIS, comme on veut), de m'avoir donné tant de souvenirs, je lui suis restée fidèle....link

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