•                                       Ces petits fétiches....nés en 1918 -

                                          Non, je ne les ai pas connus à leur naissance, la mienne n'étant pas encore programmée !
    Mais je me souviens de cette petite bonne femme et de ce petit bonhomme que mon père m'avait achetés un jour qu'il nous avait emmenés au cinéma...et ça, ce n'était pas courant ! je ne me souviens pas du film, je sais seulement qu'il s'agissait d'un film muet....Mais comme on ne connaissait pas encore autre chose, on trouvait merveilleuses ces séances de cinéma... Ce dont je me souviens, c'est qu'à l'entracte on vendait outre des friandises, ces deux petits sujets fabriqués en laine je crois...Nénette et Rintintin, c'était leur nom ! Beaux ? je ne pense pas qu'ils l'étaient particulièrement, mais pour moi, ils représentaient un cadeau envié ... C'était une journée faste puisque en plus de la séance de cinéma, j'avais pu obtenir l'objet de mes désirs que j'avais déjà vu dans les mains d'autres enfants ! Je les ai gardés très longtemps.

                                           J'ai appris plus tard qu'il s'agissait de deux petits fétiches censés porter bonheur à nos poilus de la Grande Guerre, et qui avaient vu le jour en 1918 ! Est-ce qu'ils les protégeaient vraiment, c'est une autre histoire ! Mais pour ces soldats dans la tourmente depuis si longtemps, ils se raccrochaient vraisemblablement à tout, même à des bouts de laine assemblés pour leur donner une forme attrayante et innocente .... Et je comprends pourquoi, même à la fin des années 1920, ils étaient encore aussi populaires ! Pour moi, ce n'est qu'un souvenir d'enfance, époque à laquelle quand on allait au cinéma on avait droit à deux films (dont le premier pouvait être un magnifique documentaire),un entracte avec intermède sur scène assuré soit par un chanteur, soit par un artiste , jongleur, prestidigitateur ou autre ! Et la vente de petits objets...Et à de vrais musiciens installés dans la fosse d'orchestre....Toute une époque !

                                             "Le cinéma de Papa" ? c'était une vraie sortie ! et voilà pourquoi en y repensant je me suis souvenue de "Nénette et Rintintin" qui eux ont une vraie histoire qui se confond avec "L'HISTOIRE" .

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  •                                       "Hommes 40 - chevaux en long 8 " -

                                          La gare de JUVISY /  ATHIS étant une gare de triage importante, il était très courant de voir des trains de marchandises... Les wagons portaient tous des inscriptions dont certaines notamment  me semblaient un peu bizarres, entre autres celles-ci : "HOMMES 40 - CHEVAUX en LONG 8". Un vrai rébus pour moi alors ! c'était surtout ces "chevaux en long" qui me posaient des problèmes ! Et mon père m'a expliqué que ces wagons avaient servi à transporter les troupes pendant la guerre de 1914/1918...avec les chevaux ! Il s'agissait simplement de leur capacité à faire tenir tout ce monde.... C'était certainement très inconfortable surtout pour les soldats...Mais cette guerre n'était pas destinée à être confortable ... et moi je me représentais tous ces pauvres soldats entassés dans ces wagons et qui montaient au front. Combien en revenaient et...dans quel état ?

                                           Malheureusement, ces wagons qui eux n'avaient jamais été démobilisés, ont encore servi d'abord entre les deux guerres pour le transport des marchandises ce qui était utile, et à nouveau au début de la guerre de 1939 pour le transport des militaires, des chevaux ou du matériel....Et beaucoup plus grave, pour le transport par l'armée d'occupation de tous les déportés vers les camps de prisonniers d'abord et ensuite vers les camps de concentration...Et là, on ne s'occupait plus de la formule "hommes 40, chevaux en long 8". Les humains ont été entassés, même pas comme des animaux....Combien en sont revenus...et dans quel état ?

                                            Est-ce que ces wagons existent encore ? on a dû enlever les inscriptions maintenant. Mais pour moi, les souvenirs restent.....

                                           

                                           

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  •                                       Fin 1943, début 1944.....

                                          J'habitais alors JUVISY avec ma mère et j'avais trouvé du travail à ATHIS-MONS, communes limitrophes, mais notre maison était près du Val d'ATHIS, alors que mon travail se trouvait sur le Plateau d'ATHIS ! Donc, sans bicyclette, je n'avais qu'un moyen de transport : de bonnes jambes, de bons pieds ! D'accord, j'étais jeune, mais cela représentait quand même deux ou trois kilomètres...et il fallait compter le retour ! Je n'avais pas de bicyclette à ma disposition, mon père n'ayant jamais voulu m'en offrir une par manque de confiance ! C'est vrai, j'étais un peu "casse-cou" et très étourdie.... Réclamation de ma part absolument inutile... Et la guerre étant arrivée, nous avions bien d'autres dépenses à faire.... Mon patron d'alors brave homme et plein de pitié a demandé qu'on essaie de m'en monter une....Me voici donc nantie au bout de deux mois d'une bicyclette on ne peut plus d'occasion mais qui roulait....Elle aurait été toute neuve je n'aurais pas été plus contente ! Elle était à moi...pas pour longtemps hélas ! le 18 avril 1944 elle est restée sous les décombres de notre maison....Me voici encore piéton...On m'en "remonte" une encore plus ancienne que la première, mais que mes collègues avaient peinte (pour faire passer la pilule) d'un joli bleu métallisé...entre deux maux, il faut choisir le moindre et puisque ça roulait, c'était le principal.

                                            Août 1944, grand bonheur, la Libération ! Un marchand de cycles qui avait très souvent mon pauvre vélo en réparation, me propose de m'en monter un neuf,  à la condition que je ne sois pas pressée..Au point où j'en étais, je ne pouvais qu'être d'accord. Il se trouvait en face de mon travail et tous les jours, j'allais aux nouvelles et j'apprenais ainsi qu'il avait pu avoir soit un cadre, soit un pédalier, soit des roues, enfin petit à petit tout ce qu'il faut pour que cet objet soit enfin à moi ! je le payais aussi par petits morceaux....mais j'espérais, jusqu'au jour où il a pu me faire admirer une magnifique bicyclette avec un cadre droit, rouge...., un porte bagages, un éclairage, plusieurs vitesses...C'était le plus beau vélo de France ! J'étais heureuse et fière et ai abandonné sans regret aucun mon vieux "tas de ferraille".  Mais le sort s'acharnait sur moi : un soir, en rentrant de mon travail, alors qu'il faisait une nuit d'encre (et la guerre n'étant pas encore terminée on ne pouvait éclairer comme on voulait), j'ai ressenti tout à coup un choc en pleine face et me voilà partie au pays des rêves ! Quand je suis revenue à moi, entourée de militaires français (!) on m'a dit qu'un soldat américain  de couleur ,sorti de dessous les arbres avec ces gros vélos qu'ils avaient et qui ressemblaient un peu aux vélos-cross de notre époque mais en plus grand, m'avait envoyée au tapis! Il n'avait pas d'éclairage non plus et...il était parti sans autre forme de procès ! Ma figure me faisait horriblement mal, il me semblait que mon nez était à la place de mon oreille ! mais mon plus gros souci, c'était....mon vélo ! J'ai posé timidement la question mais le "ben..."accompagné d'un haussement d'épaules du militaire français qui m'a répondu, ne m'a laissé aucun espoir ! C'en était fini...Exit le vélo...il était "plié"...mort... J'ai dû reprendre mon ancien tas de ferraille qui me rendait tout de même service !

                                                 Décidément, je n'étais pas faite pour avoir une bicyclette...Mon père avait-il eu raison d'avoir peur jadis ? Pourtant, si mes bicyclettes ont eu des sorts hors du commun, je n'y étais pour rien ! Je crois simplement que, sans être imprudente,  je leur portais "la poisse" !!! Heureusement et bien que je le regrette, je n'ai jamais eu l'envie de conduire une voiture !

                                                 C'est une petite histoire de guerre ou de ses conséquences et comme il fallait bien rire un peu tout de même, c'est ce que j'ai fait...Rire jaune peut-être, mais nous en "avions vu bien d'autres" !

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                                          Cette guerre qui devait être "la der des der"....

     

                                          Le 11 novembre 1918, cette guerre qui avait duré 4 années, se terminait enfin. Je n'étais pas née, mais ce que j'ai pu en entendre parler dans ma jeunesse ! Mon père, appelé à 18 ans (en janvier 1916) venait de passer trois années dans cet enfer...Il en reparlait constamment...D'autres qui avaient vécu la même chose, n'en reparlaient jamais, mais tous pour la même raison : ils avaient vu trop de choses horribles. Ma mère,  qui était Lorraine, s'était trouvée dans cette tourmente dès l'âge de 14 ans et en parlait beaucoup aussi. Pendant ces quatre années, elle avait entendu le canon tous les jours et vu des soldats qu'on "ramenait à l'arrière" blessés ou simplement pour quelques jours de repos...si on peut dire. Elle avait vu des régiments monter au front et redescendre réduits de moitié...Soldats morts, soldats disparus....Et elle n'oubliait pas .

                                           Et moi, je me souviens des voyages que mon père nous a fait faire sur les lieux où il s'était battu...Chemin des Dames, Fort de Vaux, Fort de la Pompelle, Verdun, Douaumont. Toutes les tranchées étaient encore bien visibles alors, les terres labourées par les obus...Il voulait, à tort ou à raison, nous faire comprendre ce que c'était que la guerre...j'avais alors 8 ou 9 ans...et mon frère 10 ans environ. Un peu jeunes non ? Nous avons donc visité des casemates, des forts, vu des canons et des chars...Et surtout, vu la Tranchée des baïonnettes  quel spectacle ! Je n'oublierai jamais...Mon père avait gagné sa Croix de Guerre à "la ferme Heurtebize" et nous sommes allés à cet endroit. Nous étions accompagnés par des amis de tranchées, ces "frères d'armes" qui sont restés frères jusqu'à la fin de leur vie. Je crois que lorsqu'on a beaucoup souffert ensemble, ça crée des liens très forts...Ils étaient tous persuadés qu'ils avaient souffert certes, mais que c'était pour qu'on ne revoie plus jamais ça ! cette guerre étant la "der des der" ! Quelle erreur !

                                            On va célébrer les 90 ans de la signature de l'armistice, signature qui avait eu lieu  au Carrefour de Rhetondes dans la forêt de COMPIEGNE. C'est un endroit que nous avions visité également dans notre jeunesse. Je me souviens de ce wagon si célèbre....qu'Hitler a voulu y signer l'armistice de 1940 pour effacer ce mauvais souvenir pour l'Allemagne !

                                             Je repense beaucoup à mon père en cette période, et à tous ces combattants dont tellement ne sont pas revenus ou sont revenus dans quel état ! Lorsque j'étais jeune, il était très courant de croiser des hommes qui n'avaient plus de bras ou plus de jambes, ou qui étaient aveugles ou étaient complètement défigurés ...Ce sont des souvenirs d'enfance, ça faisait partie de notre jeunesse et tout ceci nous a amenés à cette autre guerre que j'ai connue.....Notre vie de jeunes pourrait s'intituler "D'une guerre à l'autre" !

                                              Et si on rayait les mots guerre, hostilités, bombardements, attentats et autres de la même famille, de notre vocabulaire et en toutes langues ! Rêve à réaliser....avec un peu de bonne volonté !

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  •                                          "C'était mon copain, c'était mon ami........"

     

                                               Septembre 1981...Nous faisons l'acquisition de ce joli Labrador, alors qu'il n'avait que deux mois. Mon mari rêvait d'un chien et comme j'avais promis que lorsque nous serions en retraite, son rêve pourrait devenir réalité, j'ai bien été obligée de tenir ma promesse ! il y allait de ma réputation ! Je ne l'ai jamais regretté. Et lorsque j'ai vu à midi à l'émission Trente millions d'amis, l'acteur Robin Renucci et son labrador, j'ai "revu" notre brave Squirou...Pourquoi ce nom ? simplement parce qu'il fallait un nom commençant par "S" et qu'en regardant une carte de la Bretagne, j'ai mis le doigt sur une rivière bretonne qui s'appelait Squirou ! comme le labrador est un chien qui aime l'eau, de là à lui donner ce nom, il n'y avait qu'un pas....Et mon mari, breton "bon teint" était enchanté !.....Pourquoi faire simple.....Et voilà Squirou est donc entré dans notre vie et chez nous pour près de 14 ans....Quand je dis qu'il est entré chez nous, je me demande si nous n'étions pas plutôt entré chez lui ! ça c'est autre chose. Mais quel bonheur ce chien. Il a fait notre joie et la joie de nos petits-enfants .... C'était un ami, un compagnon de jeux pour les petits, un compagnon de promenade pour les grands, surtout pour son maître ...Ils allaient tous deux en promenade tous les jours, c'était l'habitude et donner une habitude à un labrador, ça compte ! mon mari ne pouvait pas "couper" à cette obligation ! Même chose pour la baignade...Une mare d'eau, un petit ruisseau, la mer surtout, tout est bon ! Et comme nous allions très souvent dans la rade de Toulon, notre chien était heu-reux !

                                                   Lorsqu'il voyait nos petits-enfants arriver en vacances, il sautait de joie ! plus il y en avait, plus il était heureux ! Je crois qu'il comprenait tout ce que nous disions, surtout quand nous parlions de faire une tasse de thé...Je ne sais pas s'il aimait le thé, mais le petit gâteau sec qui allait avec, oui !!! et il attendait devant le buffet dès qu'il entendait le mot "thé"....

                                                   A part ça, paresseux comme une couleuvre ! le labrador, si vous ne le faites pas bouger, il dort, bien installé car il aime son confort ! Comme nous l'avons aimé ce chien, comme il nous a aimés ! Ah oui, comme dans la chanson "c'était mon copain, c'était mon ami"....Fidèle jusqu'à la fin...Un coeur énorme fait pour donner de l'affection, et il s'en est servi. Deux de nos enfants ont chacun un labrador également (un noir ,un chocolat) également adorables...Est-ce dû à la race ? peut-être, mais je crois aussi que tous les chiens s'attachent à leurs maîtres et que leur amitié est durable.... A méditer !
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