•                                       Pas si pratique que ça !

                                          Parce que je viens d'apercevoir une image dans un film à la télévision, me voilà repartie dans mes souvenirs très lointains ! Souvenir de la tenue que mon père endossait pour aller travailler ! il m'en faut peu et c'est reparti ! Sa tenue n'avait rien de spécial, c'était celle des hommes de l'époque travaillant dans des bureaux...ou ayant des professions libérales.

                                           Costume trois pièces obligatoire, dont le gilet et ses goussets dans lesquels on trouvait notamment, attachée à une magnifique chaîne en or ou éventuellement en argent, la montre dite "de gousset". Je ne sais si les montres-bracelets existaient déjà, mais elles n'étaient pas courantes...Ces goussets, ils contenaient aussi parfois une petite boite de cachous, ou autres pastilles de Vichy, ce qui nous ravissait mon frère et moi, car lorsque nous avions été très sages, nous avions le droit de chercher nous-mêmes en récompense, l'un de ces bonbons ! A un bout de la chaine de montre, il pouvait y avoir aussi, caché dans un des goussets, un petit médaillon contenant une photo ou autre petite relique...De vrais trésors en un mot !

                                             La chemise blanche était de rigueur, avec un col et des manchettes amidonnés, amovibles. Je me souviens que ma mère les confiait toutes les semaines à une blanchisserie qui se chargeait du nettoyage, amidonnage et repassage des cols et poignets, ma mère se chargeant des chemises...On faisait l'échange, cols et poignets propres contre cols et poignets sales ! Quel travail ! Et il fallait attacher le tout à l'aide d'une sorte de petits boutons indépendants (oh combien ! mon père courrait toujours après !). Tout ça n'était pas très pratique et je sais que ma mère a apprécié lorsque les chemises ont eu des cols et poignets fixes (à amidonner quand même). Ah oui, je revois tout ça....Et  ne pas oublier la cravate indispensable et garnie d'une épingle-bijou de plus ou moins de valeur..Il y en avait des très belles.  Et pour couronner le tout, il ne fallait pas sortir sans chapeau ! Ce chapeau qui était un chapeau melon dans ma petite enfance, est devenu par la suite, dans les années 1930 un chapeau mou ! Donc, tenue des plus pratiques pour aller au travail...qui laisseraient rêveurs bien des hommes de notre époque, toujours de plus en plus pressés ! Mais c'était la mode et surtout, une tenue dite correcte était exigée...Instituteurs, professeurs, médecins et autres professions portaient "cet uniforme".... Seuls les ouvriers avaient des tenues plus pratiques et qui variaient suivant les corporations...certains éléments y étant ajoutés, comme des poches pour glisser les outils, les mètres, les tenailles...  Et pas de chapeaux, mais des casquettes.
      
                                              Les métiers de l'alimentation étaient reconnaissables aussi, mais là, pas beaucoup de changements dans la forme!  Bouchers, charcutiers, boulangers, cuisiniers, sont toujours reconnaissables..

                                              Heureusement que les femmes bien que suivant la mode, avaient des tenues plus adaptées. Et il n'était pas rare de voir les employées de bureaux comme on disait alors, porter une blouse par-dessus leur robe à leur travail. Elles avaient tout de même un peu moins chaud que les hommes l'été. Les pauvres ! Plaignons-les (un peu, mais pas trop !) ; en compensation, ils ne faisaient pas de travaux ménagers !

                                              Maintenant Messieurs, votre mode est beaucoup plus décontractée, heureusement ! C'est fou ce que le progrès dans tous les domaines vous facilite la vie ! Mais parfois, on ne sait pas très bien si vous êtes médecin, avocat, commerçant, professeur ou beaucoup plus modestement employé... L'essentiel, c'est que vous soyez "bien dans vos baskets", et pour ça...les baskets, ça marche ! Et vos enfants ne peuvent plus fouiller dans vos poches pour voir s'il y a une petite gâterie pour eux ! La vie est ainsi faite : il y a toujours un petit inconvénient quelque part !

                                              
                                               
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  •                                     Cette poésie de Jean AICARD -

                                         En début d'année, j'ai eu l'occasion d'écrire pour un site ami un article sur les métiers d'hier et les métiers d'aujourd'hui. Je commençais alors un paragraphe en citant deux vers d'une poésie apprise à l'école jadis et en regrettant que ma mémoire me fasse défaut pour la suite ! (site:www. dandylan.over-blog.com). Quelle ne fut pas ma surprise il y a quelques jours de constater qu'un internaute venait de faire un commentaire sur cet article et me proposait de mettre cette poésie sur son blog ! J'ai bien évidemment accepté et c'est avec beaucoup d'émotion que j'ai relu tout ce poème dont tous les vers me revenaient à l'esprit au fur et à mesure que je lisais ! Je récitais en même temps !

                                         Et je me revoyais dans cette classe élémentaire, avec mon institutrice....Et "j'entendais" les commentaires d'alors sur les métiers....On nous apprenait  à respecter tous les métiers, du plus humble au plus rentable et au plus honorifique ! Non seulement nous apprenions les mots, mais nous les "discutions", dirigés que nous étions par nos enseignants. Cette poésie se termine par:
                                         "Aimez les métiers, le mien et les vôtres !
                                         "On voit bien des sots, pas un sot métier;
                                         "Et toute la terre est comme un chantier
                                         "Où chaque métier sert à tous les autres,
                                         "Et tout travailleur sert le monde entier"      C'était signé : Jean AICARD.

                                         Cela me donne à réfléchir...et si, maintenant les mentalités avaient changé ? Je crois bien que oui. Les métiers dits manuels n'ont plus la cote...On croit parfois "déchoir" en acceptant un travail dévalorisant comme on dit....Dévalorisant, pourquoi ? Tout travail peut être fait avec intelligence et courage, surtout quand on le fait pour le bien-être des siens...Pourquoi a-t-on tant dévalorisé le travail dit manuel ? Si nous avons tous besoin de "têtes chercheuses", nous avons également tous besoin d'ouvriers...Chaque corporation a besoin d'une autre corporation pour l'aider . Le boulanger a besoin du boucher, le fromager a besoin du paysan, le plombier a besoin de l'électricien. Et le médecin...il a besoin de tout ce monde là ! Nous avons tous besoin les uns des autres.

                                          Certains métiers sont très durs, d'autres moins. Mais tous ont leur utilité. Non, il n'y a pas de sot métier, il n'y a que des sottes gens. Cette poésie est ancienne mais....si elle était d'actualité ?En revalorisant les métiers, peut-y aurait-il moins de chômeurs ?

                                                                              

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  •                                       C'était encore "l'ancien temps" -

                                          J'étais encore bien jeune, mais tout de même jeune adolescente (année 1937 ou 1938) - Je n'avais pas beaucoup de liberté (pour être franche, pas du tout de liberté !). Mon père  était très strict surtout en ce qui me concernait. Mon frère ayant la chance d'être un peu plus âgé et surtout d'être un garçon, avait plus de chances que moi de se voir octroyer des autorisations de sortie avec des amis...C'était ainsi....Ce n'était pas un manque de confiance envers "la fille", simplement, ça ne se faisait pas ! Formule sacrée et consacrée sur laquelle il n'y avait pas à revenir ! Je pouvais, très exceptionnellement, sortir accompagnée et surtout chaperonnée par mon frère ! Une sortie, même accompagnée, c'était tout de même mieux que pas de sortie du tout ! Et André et moi nous entendions très bien...Alors, j'acceptais le chaperon ! Inutile de préciser que pour les sorties, l'autorisation paternelle était seule autorisée !

                                           Le film de Walt Disney "Blanche-neige et les sept nains" venait de sortir et faisait un tabac comme on dit maintenant. J'avais très envie de le voir d'autant plus que j'adorais tout ce qui était dessin et qu'on disait le plus grand bien de ce merveilleux dessin animé. Mon frère propose de m'emmener...quelle aubaine ! Nantie d'une autorisation en bonne et due forme (pas trop difficile à obtenir), je laisse à André le soin d'organiser notre sortie. Nous devions retrouver pour cette expédition du siècle (!) deux amis de mon frère, élèves comme lui du collège St Charles. C'était donc une affaire sérieuse et nous voici partis en direction du Cinéma. J'étais aux anges...sortir sans mes parents, pour voir un film, que demander de plus ? Un vent de liberté me donnait des ailes !

                                            Las !...je ne savais pas ce qui m'attendait ! En cours de route, mon frère et ses amis m'annoncent bien calmement, comme si c'était la chose la plus naturelle du monde, que nous n'allions pas voir ce merveilleux film dont je rêvais, mais qu'ils avaient décidé d'aller voir le film d'Abel Gance "J'ACCUSE" ! Je ne peux décrire ma déception et je n'avais encore rien vu ! Pas question pour moi de dire simplement  "ah non, je n'y vais pas", c'était me priver de sortie et de cette liberté si peu courante ! Quand faut y aller, faut y aller !!! j'ai donc suivi le mouvement et ces garçons qui eux, représentant la majorité et le "pouvoir", avaient décidé....Aucune compensation prévue, car si nous avions obtenu un crédit pour un film, il n'était pas question de voir renouveler l'opération !!!!!

                                           Ah ! Abel Gance, vous ne savez pas ce que vous m'avez fait ce jour-là ! Votre film, je m'en souviens comme d'une torture morale ! Et si mes souvenirs sont exacts, il n'avait rien de drôle ! Il m'a tout juste permis de jouir pendant quelques heures d'une liberté qui m'était donnée au compte-gouttes...Mais pour la distraction, je pense que pour une fille encore bien près de l'enfance, on doit pouvoir trouver mieux ! Les garçons eux, étaient heureux ...tous les goûts sont dans la nature ! 

                                            J'ai enfin vu jouer Blanche-Neige....quand mon fils aîné avait quatre ans, quelques années après la guerre. Nous l'avons emmené pour lui faire plaisir...et pour me faire plaisir je l'avoue !

                                            Mon père me disait "tu sortiras plus tard, quand tu auras 18 ans". Oui, mais....il oubliait qu'un certain Adolf Hitler disposerait de notre jeunesse, d'une autre manière, infiment plus dramatique... 

                                            Etait-ce si bon que ça tous ces interdits qui concernaient les filles ? On nous tenait à l'écart des choses même les plus naturelles...faisant de nous des "demeurées" ! enfin pas trop, ce qu'on ne savait pas on l'inventait un peu, avec bien des erreurs à la clef....Autre temps, autres moeurs....Il y a à notre époque un peu trop de liberté ce qui peut être dangereux aussi. Le "juste milieu" est-il si difficile à trouver ?

                                           

                                         
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  •                                        Quel amalgame !


                                           Souvenirs d'enfance, souvenirs d'adolescence et de jeunesse, souvenirs, souvenirs souvenirs......Comment sont-ils classés dans la tête? Est-ce que chaque souvenir a sa place bien précise ? Là, je sens que je suis bien compliquée... Ce qui est certain, c'est qu'on n'arrête pas de se souvenir ! C'est comme un livre qu'on lit plusieurs fois, à des dates éloignées parfois...C'est ce que je fais pour la lecture et à chaque fois je redécouvre quelque chose qui m'avait échappé ! Idem pour mes souvenirs....

                                            S'il y a de très bons souvenirs, il y en a de moins bons qu'on aimerait assez classer définitivement. Et ça, ce n'est pas facile...On vit avec tout en essayant de penser à autre chose. Oui mais, peut-être entre-t-il un peu de curiosité dans le fait de chercher à se souvenir ? Alors, bon, je suis curieuse, tant pis pour moi, il me faut accepter le bon et le mauvais de la vie !

                                             Ce matin, je suis allée dans une papeterie, par curiosité. Je voulais voir ce qui se faisait pour la rentrée des classes (oh, pas pour moi bien sûr...mais j'ai des petits autour de moi). Et j'ai vu tant de choses que j'ai pensé que ça devenait un plaisir d'aller à l'école ! Surtout le premier jour...On exhibe un cartable tout neuf, bleu, vert, rose..le cartable de Dora, de Chipie et de tant d'autres amis des petits. Et moi, je me souvenais de notre rentrée des classes lorsque j'étais enfant. Nous avions un tablier neuf, un cartable neuf , une trousse avec de beaux crayons de couleurs, taille-crayons etc...Mais ça, c'était pour la première année...les années suivantes, il nous fallait garder cartable et trousse, bien astiqués (ils étaient alors en cuir). L'ensemble devait avoir une durée de vie un peu longue ! tout cela coûtait cher et bien entendu, il n'y avait aucune aide de l'Etat ! Aux parents de se débrouiller et de faire preuve de beaucoup d'imagination et de beaucoup d'amour pour que leur enfant soit "comme les autres" ! Le tablier, lui était neuf pour toutes les rentrées (il ne suivait pas toujours d'une année sur l'autre l'évolution en hauteur de l'élève !) Mais, qu'on ne se fasse pas d'illusions, l'ancien revenait vite dans le circuit, un peu plus court et plus étroit que le nouveau, mais toujours "mettable" ! Mais nous étions heureux !

                                                Toutes ces belles choses que j'ai vues ce matin dureront un an et...la mode changera. Et les parents, toujours imaginatifs et pleins d'amour pour leurs enfants, se sacrifieront comme ont fait les nôtres...Pas de la même façon sans doute, il y a plus de facilités et aussi plus de difficultés...Mais le résultat est là, l'enfant se sentira aimé et pourra se constituer de beaux souvenirs ! Nous y revoilà ! Des souvenirs toujours...Se dire plus tard, bien plus tard, "mes parents faisaient tout pour moi", c'est tout de même un plus dans la vie !

                                                 Ce matin, si j'avais été une petite fille, je sais ce que j'aurais voulu pour bien commencer l'école ! Presque tout ! J'ai pris vraiment du plaisir à regarder et je n'étais pas la seule ! Je n'aurais pas été raisonnable du tout, je le sens bien... Mais je ne regrette pas mon enfance et ses contraintes de l'époque. C'est bon que les choses évoluent... L'enfance elle, restera toujours dans son rêve, les soucis ne sont pas faits pour elle....Et pourtant, il y a certainement de par le monde et même en France, des enfants qui ne connaîtront pas cette joie de la rentrée avec de la nouveauté...Quels souvenirs ceux-là auront-ils ? 

                                                 

                                                  
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  •                                       Les vacances ne sont pas toujours au rendez-vous !


                                          En réfléchissant,  je m'aperçois que ce mois d'Août qui fait partie intégrante à notre époque de la période de vacances, n'a pas toujours rempli ses promesses !!! Loin de là... Le vingtième siècle en est une preuve indéniable.

                                          Mois d'Août 1914 - Celui-là, même si je ne l'ai pas connu, j'en ai beaucoup entendu parler par mes parents, et pour cause ! Ce fût le début de la guerre de 1914 - 1918, celle qu'on a appelée "la Grande Guerre" et ensuite "la der des der" ! Ma mère habitait alors un petit village de Lorraine et ses souvenirs d'août 1914 étaient des souvenirs de bruits de canon, de matériel lourd et surtout de visions épouvantables pour une adolescente : voir des
    blessés qu'on redescendait à l'arrière dans un état lamentable et apprendre qu'au bout de quelques jours d'hostilités des familles entières de ce petit village étaient déjà décimées...C'étaient des camarades de classe de ma mère....Par la suite quelques années plus tard, j'ai connu leur famille.....Triste mois d'août qui, hélas, a duré beaucoup plus d'un mois....Mon père nous a raconté "sa guerre" qu'il n'avait jamais pu oublier.

                                          Mois d'Août 1939 -  J'en ai déjà parlé...ce fût un mois d'attente, de craintes, d'espoirs? même pas...Disons, un mois de préparation pour arriver à nouveau à ce résultat : à nouveau la guerre... Oubliée la "der des der" comme disait les anciens combattants de 14/18.  Il fallait remettre ça. Et pour un bon bout de temps !

                                          Mois d'Août 1940 - Après l'exode et la débâcle de juin, période qui a vu la plupart des français en errance sur les routes dans des conditions parfois horribles dont il est difficile de se souvenir calmement, retour "chacun chez soi", tout au moins pour les civils, pour vivre cette occupation dont on parle encore ! Et pour constater que beaucoup de français manquaient à l'appel, soit faits prisonniers, soit malheureusement tués au combat....Là encore, ce fût un triste mois d'août : attente de nouvelles des uns et des autres, réorganisation complète de la vie des familles en l'absence du chef retenu pour combien de temps ? Nul ne le savait.....

                                          Mois d'Août 1944 -  Ah enfin, celui-là, s'il n'avait pas réintégré la période des vacances, il avait ouvert une sacrée brêche dans les nuages noirs qui étaient au-dessus de nos têtes depuis cinq ans ! Enfin, nous pouvions espérer en des jours meilleurs...Depuis le 6 juin il soufflait un vent agréable de presque liberté....Pas encore tout à fait, mais ça venait....Et courant août, LIBERATION ! A-t-on jamais vu et entendu plus joli mot ? Nous pouvions espérer, rêver, penser en toute tranquillité ! et en ayant regagné notre estime puisque nous avions tout de même contribué, pour la plupart et selon nos moyens, à cette libération tant attendue. Quel beau mois ! On savait que la vie serait encore difficile, mais qu'importe ! La liberté vaut bien quelques sacrifices et puis, les sacrifices, c'était devenu des habitudes...Comme on dit, il n'y a que le premier pas qui compte.....Nous étions rôdés.

                                          On pourrait penser que ces mois d'Août dont je viens de parler sont suffisants ? Il semble que non...la preuve...

                                          Mois d'Août 2008 -  Encore des bruits de guerre, de bombardements. En Russie cette fois !
    Est-ce que les hommes ne peuvent vraiment pas s'entendre ? Ont-ils besoin d'une guerre pour se prouver qu'ils sont des hommes, des vrais.....Où allons-nous si personne ne veut entendre raison ? Je sais que je n'y connais rien, mais simplement j'ai vécu une partie de ma vie de jeune à entendre parler de la guerre, à la subir, avec toutes les conséquences qui en résultent.....Je ne souhaite à personne de revivre ça.

                                          Ou bien faut-il tout bêtement supprimer le mois d'Août de tous les calendriers ? C'est idiot, mais allez savoir ! il nous porte peut-être "la guigne" ? Certaines personnes n'aiment pas tel ou tel jour de la semaine et ne sortent pas ce jour-là (j'en connais !)...Alors, ignorons le mois d'août ! ah mais j'oubliais : je me suis mariée un certain mois d'août...il y a des exceptions.....
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