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                                          Liesse populaire...et règlements de comptes -


                                          Nous étions tous si heureux de voir enfin ce jour tant attendu, le départ des Allemands et notre liberté recouvrée... Pourquoi faut-il que cette joie ait été un peu ternie par des exactions venant la plupart du temps de
    personnes qui s'étaient fort bien adaptées à la situation depuis quatre ans ? Les Résistants ont fait de la résistance avec courage et détermination, pour le bien de tous...Mais il y a eu les résistants de dernière heure, ceux qui ont attendu de voir "comment ça tournait", pour crier et agir plus fort que tout le monde ! Malheureusement, oui il y en a eu et le brassard des FFI  a quelquefois bien rendu service...pour en dédouaner certains. Quand la lâcheté est doublée de bêtise, cela peut tourner très vite à la catastrophe...(lien : www.dandylan.over-blog.com )

                                           N'était-il pas suffisant que certains allemands, en reculant, aient cru devoir encore tuer des innocents, des civils. ? Des villages entiers ont été incendiés et les habitants abattus comme des animaux...Triste époque..."oublier de se souvenir" est-ce possible ?

                                            Mais en France, les vexations, les exécutions sommaires sans procès de citoyens dont  certains étaient bien inoffensifs, n'étaient pas obligatoires ! Cela, je l'ai vu. Ah ! ces règlements de comptes personnels.... C'était très triste et tellement inutile. OUI, il fallait arrêter les collaborateurs, les dénonciateurs (et il y en avait) et leur faire un procès... OUI  il fallait venger  (alors même que la vengeance n'est pas réparatrice) mais légalement, ceux qui avaient été déportés sur dénonciation ou fusillés par l'occupant, OUI il fallait punir...,mais ne pas se montrer plus sauvages que ceux dont on avait été si heureux de se débarrasser. Heureusement, cette période n'a pas duré longtemps et la justice a repris son cours, en toute légalité. Le téléfilm vu à la télévision il y a peu de temps et concernant Sacha Guitry, est très représentatif de cette époque et ne "romance" pas cette affaire qui est une parmi tant d'autres.

                                            Quand je repense à cette période, j'ai un peu honte...J'aime être fière de mon pays et là, j'avoue que pour moi, c'est la tristesse qui a dominé pendant ces quelques jours de folie. Heureusement que la résistance, la vraie était quand même plus importante que cette "simili-résistance" de dernière heure! Celle-là, j'en suis fière !


                                            
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  •                                       Et si c'était terminé ?


                                          Ce 24août 1944 n'allait pas être un jour comme un autre...mais le matin, nous ne le savions pas, quoique....Il aurait fallu être très naîf pour penser qu'un changement ne se préparait pas ! J'habitais en banlieue et on entendait bien dire que les alliés n'étaient pas très loin, que les parisiens se battaient contre l'occupant...Mais "ce qu'on entend dire"  et qu'on espère n'est pas toujours exact ! Les rumeurs vont et viennent...Ce qui est certain c'est que les allemands semblaient fort agités et étaient de moins en moins compréhensifs...L'avaient-ils même jamais été depuis ces quatre années d'occupation ? la réponse est non ! Nous étions de plus en plus inquiétés par des contrôles, des perquisitions au commissariat de police où je travaillais...La vie n'était pas "un long fleuve tranquille" !

                                           Alors, comment décrire notre joie lorsque nous avons vu dans le ciel ces petits flocons blancs qui descendaient ? Nous ne pouvions d'abord pas y croire, on attendait ça depuis si longtemps ! Des parachutistes annonciateurs de ce qui allait se passer...notre libération ! Enfin ! Et puis ce furent les blindés des alliés, la fuite des allemands...tout allait si vite ! Les alliés sont entrés dans Athis/Juvisy, puis se sont repliés dans la soirée pour des raisons techniques sans doute....Mais les allemands sont rentrés à nouveau...tout ça a occasionné une certaine confusion et malheureusement des morts dans la population les allemands tirant sur tout ce qui bougeait, même dans les jardins....

                                           J'étais inquiète pour ma mère qui était à la maison...Je suis vite revenue et...ne l'ai pas trouvée! Elle aussi s'inquiétait pour moi et avait voulu venir à ma rencontre ! C'était plus que risqué... Mais nous ne pensions pas si loin, ni l'une ni l'autre ! Nous avons enfin pu nous rencontrer et lorsque nous avons été de retour chez nous, nous avons constaté qu'il y avait eu un "mini-combat" dans notre jardin et nous avons trouvé, fichées dans le mur de la salle à manger, deux balles de mitraillette ! Nous avons eu très peur à retardement ! 

                                            Quelle belle soirée....Avec des voisins et des collègues, je me souviens que nous avons fêté cette libération...Pas de champagne, nous n'en avions pas...mais du vin blanc ! Moi qui ne buvais que de l'eau...Le réveil le lendemain a été un peu douloureux...aïe la tête ! Mais ce n'est pas tous les jours la Libération et si "Paris vaut bien une Messe", la "liberté vaut bien une petite migraine" !

                                            Tout n'était pas terminé malheureusement, mais un grand pas avait été fait grâce au courage des soldats, des résistants, de tous ceux célèbres ou non, qui étaient épris de Liberté. Merci à tous.

                                           
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  •                                       Cour des Invalides, ce matin -

                                          Cérémonie poignante ce matin dans la Cour des Invalides pour les obsèques des militaires français tués dans une embuscade en Afghanistan...J'ai regardé le reportage à la Télévision et cela m'a ramenée tant d'années en arrière, lorsque les cendres de mon frère André ont été rapatriées à Juvisy...Il avait été tué dans l'Oise en juin 1940 et mes parents, ma mère surtout, voulaient qu'il "revienne chez lui" . Il était âgé d'à peine 19 ans lorsqu'il a été tué, engagé volontaire dès le début de la guerre en 1939. 

                                           Ce matin, lorsque j'ai vu ces cercueils recouverts d'un drap tricolore, mes pensées sont allées vers mes parents et vers les parents de tous ces jeunes fauchés si vite parce que, eux aussi, avaient un idéal, tout comme mon frère. Mon frère défendait son pays, eux défendaient nos libertés. Tous jusqu'à donner leur vie...et pour l'Honneur. Quel grand mot....Minute de silence, sonnerie "Aux Morts", allocution...tout se déroulait de la même manière que pour André. Et je pense que toutes les personnes qui étaient présentes aujourd'hui aux Invalides, avaient la gorge serrée tout comme l'ont eue serrée tous ceux qui avaient assisté au "Retour" de mon frère en 1949...Je me souviens de la famille d'abord et de tous ses amis, de ses anciens professeurs, des scouts...Tout le monde était présent pour lui rendre hommage. Il avait laissé un grand vide, il était si jeune et si gai ! 

                                             Et ma pensée va vers les enfants de ces militaires, dont certains ne se souviendront pas de ce papa qu'ils auront à peine connu.... Quelle tristesse ! 

                                              On parle souvent des "jeunes" qui font pas mal de bêtises...Mais il ne faut pas oublier tous ceux qui ont encore un idéal à notre époque, que cet idéal se nomme Patrie, ou conscience professionnelle ou autre, et il y en a beaucoup. Non, tout n'est pas mauvais en ces temps difficiles que nous vivons, nous en avons la preuve...
                                         
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  •                                       Tout le monde en piste !

                                          Encore quelques jours et bien des petits coeurs vont battre d'émotion ! Quand je dis des petits coeurs, je pense aux petits écoliers, ceux qui vont pour la première fois à l'école, ceux qui ont déjà une expérience d'une année...Mais il faut penser aussi aux coeurs des mamans qui sont parfois bien serrés aussi ! Ce n'est pas rien "d'abandonner" son petit qui devient grand...Une page se tourne et je me souviens que cette opération avait été très délicate pour moi ! Le premier jour, j'ai pleuré avec mon fils aîné et...je l'ai ramené à la maison !!! Réaction idiote qui m'a attiré les foudres de l'institutrice, à juste titre j'en conviens. C'est du passé. Je n'ai jamais recommencé pour mes deux autres enfants et pourtant...si ma fille adorait l'école et ce, dès le premier jour, son jeune frère était comme l'aîné et pleurait à vous fendre le coeur...Dur, dur le métier de maman !

                                           Petite consolation : tout le monde aura un cartable neuf, des habits neufs ! Tout le monde ? pas sûr ! Ce n'est pas facile à notre époque de vouloir que ses enfants soient comme tout le monde, ne se sentent pas "en-dessous" des autres. Les enfants ne comprennent pas toujours les problèmes d'argent de leurs parents...et pourtant la différence entre les enfants ne tient très souvent qu'à la différence de revenus des parents...Ce qui est certain, c'est que chacun aime ses enfants et se "décarcasse" pour le prouver...Mais quand les euros ne suivent pas ça crée des soucis !

                                          Mais le 2 septembre au matin, c'est certain qu'il y aura des rires parmi ceux qui seront heureux de se retrouver après les vacances....et des pleurs parmi ceux qui se seraient bien passés de l'école. On ne peut contenter tout le monde. L'apprentissage de la vie ne commence pas toujours dans la joie et la bonne humeur !

                                          Il y aura ceux qui changent de classe et qui se demandent qui ils auront comme maître ou maîtresse...Gentil ? pas gentil ? Jeune ? Moins jeune ? que de questions et d'incertitudes ! Les plus grands aussi changeront de classe pour la plupart et commenceront à penser aux examens qui pointent déjà leur nez...Tout arrive tellement vite... Pour le premier jour, ils se raconteront leurs vacances et vite au travail ...Cours élémentaire, cours moyen, collège, lycée....Le parcours est déjà bien tracé. Pour la suite, on verra...

                                           Il n'y a que le premier pas qui coûte dit-on ...oui, mais celui-là, il est de taille ! Bon courage à tous et...aux parents.
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  •                                        Mode et...obligation !

                                            Le costume pour les hommes (j'en ai déjà parlé)...le chapeau pour les jeunes filles et les femmes ! On ne pouvait y échapper surtout avant la guerre...Non seulement la mode le voulait ainsi, mais c'était une question d'éducation : on ne sortait pas "en cheveux" !... ça ne se faisait pas ! Quand on commençait à ressembler à une petite jeune fille, on avait droit à un chapeau, surtout pour sortir le dimanche ! Chapeau de paille l'été, chapeau en feutre l'hiver, béret ou petit bonnet pour aller en classe...Il y avait le choix.  Le chapeau d'hiver se portait à partir du mois d'octobre et celui d'été à partir des Rameaux ou au plus tard de Pâques...qu'il pleuve, qu'il vente, qu'il neige ! C'était ainsi !

                                            Chez moi surtout, mon père était intransigeant et ne badinait pas avec la discipline ! donc chapeau obligatoire. Je me souviens qu'en 1939, alors que j'avais commencé des études à Paris, j'avais tricoté au crochet une petite calotte et que...dès que j'avais quitté la maison, je la pliais et la mettais dans mon classeur...Pas vue, pas prise...Mon père avait bien émis l'idée que ça ne ressemblait pas trop à un chapeau, mais bon...l'honneur était sauf !

                                            Ces chapeaux, nous pouvions les acheter dans des magasins ou les faire faire chez une modiste...Il y en avait des simples, des très travaillés, tarabiscotés, emplumés etc...Toutes les fantaisies étaient permises ! Allez faire mettre ça maintenant aux jeunes filles et même ...à leurs mères ! Quand je suis devenue adulte, j'avoue que j'ai bien aimé cet accessoire ! Puisqu'il en fallait un, autant qu'il vous plaise non ? Pendant la guerre, j'avais réussi à m'en faire faire un que je trouvais magnifique... Il avait une petite plume sur le côté qui me donnait un genre "chasseresse". Malheureusement, je ne l'ai pas gardé longtemps et pour cause...Ma mère et moi avions pris le train pour aller à Paris (nous habitions la banlieue) et maman s'était assise face à moi. ..et pendant les vingt minutes que durait le voyage, elle a eu  d'une part les yeux fixés sur mon chapeau et, d'autre part des petits soubresauts de rires qu'elle avait bien du mal à réprimer ! j'étais furieuse et dès le lendemain j'ai revendu cette oeuvre d'art à une amie, pour "trois francs six sous". Je ne l'avais pas acheté pour assurer le divertissement des gens, même de ma mère que j'aimais beaucoup ! Je me suis contentée par la suite des turbans qui étaient la grande mode entre 1940 et 1945 et qu'on pouvait faire soi-même, sans grandes difficultés !

                                              Après la guerre, on a commencé à moins porter de chapeaux, mais tout de même c'était encore l'usage pour les sorties, les cérémonies...J'avais une amie qui me disait que j'avais "une tête à chapeaux" (?) et quand elle n'avait pas le moral car elle venait de perdre son mari dans le tremblement de terre d'Agadir, elle m'emmenait aux Magasins Réunis Place de la République à PARIS et pour la distraire, j'essayais des chapeaux ! Je n'achetais rien bien sûr, mais nous avions passé un bon moment, pas trop ruineux...

                                               Mon dernier chapeau m'a laissé un goût amer...c'était en 1965, pour la communion solennelle de mon plus jeune fils. J'avais un "amour de petit bibi" que j'avais fait faire l'année d'avant pour la communion de sa soeur. La veille de la cérémonie, mon fils me dit :"Maman, est-ce que tu mets pour ma communion le chapeau que tu avais pour la communion de ma soeur ? " Et il ajoute très sérieusement :"parce que si tu le mets, moi je ne vais pas à ma communion" ! Il ne se rendait pas compte, on avait vraiment besoin de lui ce jour-là ! Alors, j'ai abdiqué...j'ai promis de ne pas mettre le chapeau qui n'est plus jamais ressorti de son carton ! C'en était terminé de ma période "chapeaux". Bof...ça n'a pas été la catastrophe du siècle, bien au contraire ... J'allais enfin être à la mode, sans chapeau !

                                               Plus de chapeaux, plus de modistes.....La page est tournée.
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